Les autorités colonialistes marocaines alimentent la haine seulement envers le peuple sahraoui, préparant ainsi l’abattage prochain dans les zones occupées». C’est ce qu’a déclaré le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek, à l’issue des travaux de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.
La partie sahraouie a accueilli favorablement le fait que le Conseil de sécurité ait déploré la violence utilisée par les troupes marocaines contre une population composée de femmes, d’enfants et de personnes âgées. A cet effet, le ministre a déclaré : «Nous prenons note également du fait que le rapport présenté au conseil par le département des opérations du maintien de la paix a reconnu que le personnel des Nations unies sur place a été empêché par le gouvernement marocain de suivre les événements graves et connaître la vérité.
Le gouvernement de la Rasd et le Front Polisario regrettent profondément que la France, membre permanent du Conseil de sécurité et ayant droit de veto, s’est opposée vigoureusement à la volonté manifeste exprimée par les autres membres du conseil en vue de l’envoi rapide d’une commission internationale d’enquête, et ce, après avoir constaté l’isolement dans lequel elle s’est retrouvée.»
Pour sa part, le représentant du Front Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari, a déploré le veto français pour l’envoi d’une commission d’enquête onusienne.
Le Conseil de sécurité de l’ONU, qui a tenu mardi après-midi une réunion qui a duré plus de trois heures, consacrée aux derniers événements tragiques au Sahara occidental suite à l’assaut militaire marocain contre des camps sahraouis, durant laquelle deux rapports ont été présentés respectivement par l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, qui a fait une présentation sur les dernières étapes du processus des négociation entre le Front Polisario et le Maroc, et par le département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, lequel a été empêché par le régime despotique marocain de s’enquérir et de connaître les détails sur l’assaut militaire lancé par les forces marocaines contre les camps sahraouis et n’a pu, par conséquent, faire une présentation complète sur ces événements tragiques. Ce qui a justifié la demande de plusieurs membres du Conseil de sécurité de soutenir la proposition d’envoyer une mission d’enquête sur place.
Le veto de la honte
La France a malheureusement fait valoir son veto et soutient encore son «ami» marocain qui continue de torturer et de spolier les richesses d’un pays qui n’est pas le sien, malgré l’insistance des autres membres du Conseil de sécurité et la proposition d’une commission d’enquête. Mais la France a tenu à sortir son veto. M. Boukhari a souligné sur ce chapitre : «La France a peur de la vérité. Sinon comment justifier autrement son attitude.»
Pour sa part, le président du Conseil de sécurité de l’ONU, sir Mark Grant Lyall, a souligné à la presse à l’issue de la réunion que «le Conseil de sécurité déplorait la violence qui a eu lieu lors des événements de la semaine passée dans les camps sahraouis», a rapporté le représentant sahraoui.
M. Grant Lyall a exprimé lors de cette réunion «le soutien du Conseil de sécurité à la Minurso et à la mission qui lui est dévolue, et a demandé aux deux parties en conflit (Front Polisario et Maroc) de rester engagées dans le processus des négociations sous l’égide de l’ONU». Le Front Polisario a pris note des regrets exprimés par le Conseil de sécurité et considère que la tenue de cette réunion du conseil signifiait que ce dernier avait décidé d’étudier la situation vu la gravité de ces événements.
Toutefois, «le Front Polisario regrette que la proposition d’envoi d’une mission d’enquête n’eut pas été retenue pour le moment en raison de l’opposition de la France». Pour lui, les résultats de la réunion du Conseil de sécurité s’assimilent au «verre à moitié plein et à moitié vide».
Ahmed Boukhari a néanmoins avancé : «Nous allons continuer, sans relâche, à demander la nécessité de l’envoi d’une mission d’enquête, comme nous allons également continuer à demander l’introduction d’un mécanisme de protection des droits de l’homme au sein de la Minurso, dont la mise en place s’avère de plus en plus impérieuse étant donné les développements des événements qui ont eu lieu au Sahara occidental.»
Le Front Polisario, soutient-il, considère que «le soulèvement populaire historique du peuple sahraoui dans les territoires occupés contenait un message fort adressé à la communauté internationale pour accélérer le processus de décolonisation à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour que le peuple sahraoui choisisse librement son destin».
Il est à rappeler que la quatrième commission de l’assemblée générale des Nations unies chargée de la décolonisation avait adopté le 11 octobre une résolution qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, qui sera soumise à l’adoption par l’assemblée générale de l’ONU en décembre.
Par conséquent, la communauté internationale et en particulier les Nations unies doivent intervenir avec des mesures urgentes et efficaces, le déploiement de Casques bleus et d’observateurs pour protéger les droits de l’homme et éviter un bain de sang de plus grande ampleur.
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