ONU – Sahara occidental – Maroc : Le Conseil de sécurité déplore la violence des derniers événements

Le Président Abdelaziz : “Le massacre du 8 novembre marque les derniers instants de l’occupation marocaine”

Le Conseil de sécurité a déploré mardi la violence qui a caractérisé les derniers événements qui se sont produits la semaine dernière dans les camps sahraouis, mais la demande de l’envoi d’une mission d’enquête de l’ONU sur place a été refusée par la France, a déclaré mardi soir à l’APS le représentant du Front Polisario à l’ONU, M. Ahmed Boukhari, à l’issue de la réunion.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu mardi après-midi une réunion, qui a duré plus de trois heures, consacrée aux derniers événements tragiques au Sahara occidental suite à l’assaut militaire marocain contre des camps sahraouis, durant laquelle deux rapports ont été présentés respectivement par l’Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, qui a fait une présentation sur les dernières étapes du processus des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, et par le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU. 


Dans sa présentation du rapport, le Département des opérations de maintien de la paix  »a clairement indiqué aux membres du Conseil de sécurité que la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) a été empêchée par le Maroc de s’enquérir et de connaître les détails sur l’assaut militaire lancé par les forces marocaines contre les camps sahraouis et n’a pu, en conséquence, faire une présentation complète sur ces événements tragiques », a indiqué le responsable sahraoui.
Ce qui a justifié la demande de plusieurs membres du Conseil de sécurité de soutenir la proposition d’envoyer une mission d’enquête sur place.
Malheureusement,  »cette proposition n’a pu aboutir en raison du refus de la France qui a été le seul membre du Conseil de sécurité à s’opposer, lors de cette réunion, à l’envoi de cette mission d’enquête », a souligné M. Boukhari qui considère que  »la France a peur de la vérité. Sinon comment justifier autrement son attitude ».
Par ailleurs, le Conseil de sécurité a autorisé son président, Sir Mark Grant Lyall, à souligner à la presse, à l’issue de la réunion, que le Conseil de sécurité  »déplorait la violence qui a eu lieu lors des événements de la semaine passée dans les camps sahraouis », a souligné le représentant sahraoui.
Pour sa part, M. Grant Lyall a exprimé lors de cette réunion  »le soutien du Conseil de sécurité à la Minurso et à la mission qui lui est dévolue, et a demandé aux deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc) de rester engagés dans le processus des négociations sous l’égide de l’ONU. »
Pour M. Boukhari, le Front Polisario prend note des regrets exprimés par le Conseil de sécurité et considère que la tenue de cette réunion du Conseil signifiait que ce dernier avait  »décidé d’étudier la situation vu la gravité de ces événements ».
Toutefois, ajoute-t-il,  »le Front Polisario regrette que la proposition d’envoi d’une mission d’enquête n’ait pas été retenue pour le moment en raison de l’opposition de la France ».
Pour lui, les résultats de la réunion du Conseil de sécurité s’assimilent au  »verre à moitié plein et à moitié vide ».
Néanmoins, avance le responsable sahraoui,  »nous allons continuer, sans relâche, à demander la nécessité de l’envoi d’une mission d’enquête comme nous allons également continuer à demander l’introduction d’un mécanisme de protection des droits de l’homme au sein de la Minurso, dont la mise en place s’avère de plus en plus impérieuse étant donné les développements des événements qui ont eu lieu au Sahara occidental. »
Le Front Polisario, soutient-il, considère que  »le soulèvement populaire historique du peuple sahraoui dans les territoires occupés contenait un message fort adressé à la communauté internationale pour accélérer le processus de décolonisation à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour que le peuple sahraoui choisisse librement son destin ».
Il est à rappeler que la quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies chargée de la décolonisation avait adopté le 11 octobre dernier une résolution qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, qui sera soumise à l’adoption par l’assemblée générale de l’ONU en décembre prochain.

Le Président Abdelaziz : “Le massacre du 8 novembre marque les derniers instants de l’occupation marocaine”
Le Président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, M. Mohamed Abdelaziz, a affirmé que « le massacre commis le 8 novembre par l’occupation marocaine à l’encontre du peuple sahraoui marque les derniers instants de l’occupation marocaine ».
Dans un message adressé à la population d’El Ayoun occupée à l’occasion de la célébration de la fête de l’Aïd El Adha, le Président sahraoui a souligné que la dernière attaque menée par le Maroc « renferme toutes les caractéristiques des évènements historiques qui font la différence dans la lutte des peuples pour la liberté et l’affranchissement », a indiqué, mardi, l’Agence de presse sahraouie (SPS).
Le Président Abdelaziz a ajouté que le massacre du 8 novembre a ouvert la voie à « des campagnes incessantes de nettoyage ethnique, d’arrestations anarchiques, d’enlèvements massifs et de tortures des civils sahraouis, loin des yeux des observateurs, de la presse indépendante et des organisations internationales qui, à leur tour, n’ont pas été épargnés des humiliations de l’occupation marocaine au niveau des aéroports marocains ».
Le Président sahraoui a assimilé le massacre d' »Igdem Izik » commis par les forces de l’armée marocaine contre des Sahraouis, près de la ville d’El Ayoun occupée, aux massacres du 8 Mai 1945 perpétrés, en Algérie, par la colonisation française et qui avaient marqué « la fin de la colonisation ».
« Votre résistance sans précédent vous a valu la compassion et le soutien du monde entier face à un ennemi qui n’a récolté que le mépris et l’indignation des peuples du monde et de ses forces vives », a déclaré le Président sahraoui s’adressant à la population d’El Ayoun, qualifiant le massacre d' »évènement important » dans la résistance nationale sahraouie.
A cet effet, le Président sahraoui a salué « le grand courage dont ont fait preuve les militants sahraouis dans les régions occupées », ce qui a permis, a-t-il dit, de découvrir la face de l’occupation marocaine empreinte de « haine aveugle » et de « discrimination raciale ».
Il a souligné « la poursuite de la lutte jusqu’au recouvrement par le peuple sahraoui de sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, quels que soient les sacrifices ».

Washington soutient le processus de l’ONU sur le Sahara occidental
Le porte-parole du Département d’Etat, M. Philipp Crowley, a indiqué mardi que  »les Etats-Unis continuaient à soutenir le processus de l’ONU » sur le dossier du Sahara occidental, tout en exprimant la  »préoccupation » de Washington sur les affrontements violents qui ont eu lieu la semaine passée dans les camps sahraouis.
 »Nous sommes préoccupés par les affrontements violents, et c’est pourquoi nous continuons à soutenir le processus de l’ONU » pour arriver à une solution sur la question du Sahara occidental, a souligné le porte-parole dans son briefing quotidien.
Le porte-parole du Département d’Etat a également fait savoir que les Etats-Unis  »attendent avec impatience le rapport de l’Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, et continuent à soutenir le processus de l’ONU ».

Des hommes de culture sahraouis et espagnols appellent au respect des droits de l’homme au Sahara occidental
Des hommes de culture sahraouis et espagnols ont exprimé mardi leur « consternation » face à la violente répression menée par les forces marocaines dans le « camp de la liberté » près d’Al Ayoun occupée et appelé les organisations internationales à faire respecter les droits de l’homme au Sahara occidental. 


Dans un « manifeste pour la dignité des peuples », adressé à la société espagnole, à l’Union européenne et aux Nations unies, quelque 500 signataires ont exprimé leur « inquiétude » face au black out médiatique auquel sont soumis les Sahraouis dans les territoire occupés du Sahara occidental et qui pourrait, ont-ils averti, « cacher un génocide commis contre la population civile » sahraouie. 

Ils ont, également, dénoncé dans le manifeste, dont l’APS a reçu une copie, « l’inertie » des gouvernements successifs espagnols qui, à ce jour, n’ont pas assumé leurs responsabilités historiques sur le territoire non autonome du Sahara occidental.
Les signataires se sont déclarés « lassés par les rhétoriques gouvernementales qui prétendent défendre les droits du citoyen, alors que leurs décisions sont toujours tributaires des intérêts des grands groupes économiques ».
Agences 
El Moudjahid, 17/11/2010

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