Saeb O’reikat, le négociateur en chef palestinien, s’en prenait avant-hier à l’agence EFE et aux journaux espagnols qui avaient publié par mégarde une photo de deux enfants palestiniens blessés à la tête lors d’une agression sioniste, en les donnant comme des Sahraouis victimes de la bestialité marocaine à El-Ayoun. Selon une dépêche de la MAP – à prendre avec des pincettes– M. O’reikat se serait dit «profondément indigné de l’exploitation par EFE de la cause palestinienne sacrée et des souffrances des victimes et martyrs palestiniens». Une réaction qui, peut-être, aurait été plus plausible si elle s’était produite avant qu’EFE ne fasse publiquement son mea culpa, à l’instar des autres fauteurs entraînés dans son sillage. Cependant, le responsable palestinien ne s’en est pas tenu là, à en croire la MAP. L’homme refuse toute comparaison entre ce qui se passe au Sahara occidental et ce qui se passe en Palestine. «Il n’y a pas lieu de faire une comparaison entre les événements survenus à Laâyoune et les crimes de guerre commis par Tel-Aviv contre le peuple palestinien…), dit-il. Pourtant, il sait comme nous tous que le colonialisme est partout le même et que partout il est détestable, ignoble.
Le colonialisme ? Partout le même !
Plutôt que de reprocher à la presse espagnole de se tromper de photos, M. O’reikat devrait rendre grâce à Dieu d’avoir un adversaire qui ne recoure pas au black-out pour cacher ses massacres.
O’reikat doit également savoir qu’au Maghreb l’occupant marocain se fait appuyer par les sionistes et que le colonialisme sioniste est conforté au Machrek par les juifs du Maroc. Se pourrait-il qu’il ignore que l’invasion marocaine du Sahara occidental est qualifiée de «Nekba», et que la résistance pacifique des Sahraouis déclenchée en mai 2005 est baptisée : «Intifada», et que l’emblème de la RASD a beaucoup de ressemblance avec le drapeau palestinien ?
Plutôt que de reprocher à la presse espagnole de se tromper de photos, M. O’reikat devrait rendre grâce à Dieu d’avoir un adversaire qui ne recoure pas au black-out pour cacher ses massacres. En Palestine occupée, le journaliste prend des photos ! Aujourd’hui, quand tout le monde compatit avec les Sahraouis, ces «Palestiniens du Maghreb», O’reikat, lui, offre sa sympathie à leur bourreau. Une mentalité qui éclaire sur les votes en Palestine, mais qui explique aussi chez nous la force du MSP. Un parti qui revendique pourtant son alignement sur une politique présidentielle alignée, elle, sur les principes de la RADP.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 15/11/2010
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