Le plus dur est à venir

Le miracle tel que le souhaiteraient Christopher Ross et les peuples de notre région maghrébine ne s’est pas produit. La rencontre informelle Polisario-Maroc s’est achevée hier, à Manhasset, sans résultat probant, alors que la prophétie de Mme Aminatou Haïder sur une « guerre civile entre Marocains et Sahraouis » dans les territoires occupés commence déjà à prendre forme à El-Ayoun. Les colons marocains appuyés de policiers en civil ont été lâchés dans la ville et terrorisent librement la population autochtone. Neuf cadavres dont celui d’un enfant ont été retrouvés disséminés dans la ville, au lendemain de la lâche agression contre les 20 000 civils sahraouis de Gdeim Izik encore plongés dans leur sommeil. 


Depuis, à El-Ayoun, les Sahraouis vivent le siège et le couvre-feu. Les populations sous occupation se font massacrer pratiquement sans témoins, le « commandeur des croyants » y veille. Une réalité choquante de moins en moins acceptée dans le monde au point que même Paris s’est sentie obligé à une réaction qui contredit sa position de principal soutien à l’entreprise coloniale marocaine. Une situation révoltante qui a mis Madrid sous une terrible pression, les populations espagnoles acceptant mal les injustices que subissent les Sahraouis parce qu’à un moment de l’histoire l’Espagne les a justement livrés honteusement au bourreau marocain, sans que ce dernier lui épargne les humiliations. 

La tournure prise par les événements est annonciatrice d’une dangereuse escalade au Sahara occidental et l’élargissement des prérogatives de la MINURSO à la surveillance des atteintes aux droits humains dans les territoires occupés devient impérieux si l’on veut réellement limiter les dégâts et éviter le pire. Une chance s’offre actuellement au moment où l’attention de la communauté internationale s’inquiète publiquement, pour la première fois depuis le début de la colonisation il y a 35 ans, de ce qui se passe dans au Sahara occidental. Le Conseil de sécurité devrait se réunir prochainement à la demande du Mexique, soutenu par les autres membres. Une réunion où le Département des opérations de paix de l’ONU, présentera un rapport sur les sauvageries d’El-Ayoun. Sans la protection de l’ONU et la présence de la presse, le terrorisme de l’Etat marocain ne fera que s’amplifier. 
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 11/11/2010

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