Les propos belliqueux du roi du Maroc tenus envers l’Algérie «s’expliquent par le profond désarroi au sein de son administration, et par rapport à des conflits internes qui rongent les arcanes de son royaume», a déclaré le porte-parole du front de libération nationale (FLN), Kassa Aïssi, au lendemain du discours du souverain marocain, accusant l’Algérie de violation des conventions internationales sur les réfugiés.
L’heure de vérité a sonné pour dévoiler à la communauté internationale les affres de la répression, de l’intimidation, de l’humiliation et des tortures qui sont infligées à nos compatriotes dans les camps de Tindouf», a notamment déclaré le souverain marocain à l’occasion du 35e anniversaire de la «marche verte» vers le Sahara occidental, organisée en 1975 par le roi Hassan II pour occuper militairement ce territoire. Pour le FLN, les relations entre les deux pays restent toujours au stade du statu quo, «et les déclarations du souverain du Maroc n’apportent rien de nouveau à cette situation», a déclaré notre interlocuteur.
M. Kassa a rappelé la vive insistance de la diplomatie algérienne et des plus hautes instances du pays auprès du royaume chérifien pour l’ouverture d’un dialogue entre les deux pays, dialogue qui permettra, d’après lui, «de lever toutes les entraves qui empoisonnent les relations entre Alger et Rabat, et de ce fait permettre un meilleur essor pour le projet du grand Maghreb». Selon le porte-parole du FLN, le discours de Mohammed VI ne peut s’expliquer que par la prise de conscience de la part de l’opinion internationale quant à la nécessité du droit du peuple sahraoui au recouvrement de sa liberté et de sa souveraineté.
C’est ainsi qu’en désespoir de cause, «le souverain marocain s’attaque à l’Algérie qu’il considère comme le premier défenseur du projet d’autodétermination du peuple sahraoui». A ce sujet, notre interlocuteur a indiqué que «l’Algérie a œuvré et œuvrera toujours pour le principe de la décolonisation du Sahara occidental».
«Le FLN reste convaincu que l’organisation d’un référendum au Sahara occidental est le meilleur moyen pour que le peuple sahraoui puisse aller vers le recouvrement de sa liberté», a précisé M. Kassa, invitant le Maroc à se conformer aux résolutions internationales de l’Organisation des Nations unies (ONU) au lendemain de l’occupation par Rabat des territoires sahraouis, suite à une convention secrète conclue en 1975 entre l’Espagne et l’administration du roi Hassan II.
Khaled Haddag
Le Temps d·Algerie, 7-11-2010
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