L’armée marocaine encercle le campement de Laâyoun
L’armée marocaine a renforcé l’encerclement du campement érigé par les Sahraouis à la sortie de la ville de Laâyoun. Pour y accéder, il faut traverser trois barrages.
Le premier est tenu par la police à la sortie de la ville, le deuxième par des gendarmes au milieu de la route et le troisième dressé par les militaires à l’entrée du campement.
Selon les témoins, la file de véhicules souhaitant entrer dans le campement ne cesse de s’allonger. Les militaires interdisent aux Sahraouis qui arrivent d’installer de nouvelles tentes et les confisquent à l’entrée du campement. Des Sahraouis et des militants espagnols des îles Canaries ont rassemblé des médicaments à destination des familles du campement, et les ont envoyé par bateau.
Celui-ci est arrivé le samedi 30 octobre au port de Laâyoun-plage mais est retenu par l’armée qui bloque l’acheminement de son chargement.
Outre les médicaments – qui font défaut -, le bateau transportait un groupe électrogène et du matériel pour transmettre de l’information directement depuis le campement. Ce même jour, l’armée a également bloqué l’entrée au campement de deux véhicules sahraouis qui transportaient de quoi construire des toilettes.
A la sortie du campement, les Marocains ont entrepris de proposer aux Sahraouis de signer un «contrat» dans lequel ils s’engagent, contre la promesse d’un logement, à ne plus y revenir.
Les Sahraouis du camp se sont rassemblés pour assurer qu’ils resteraient solidaires entre eux, que leur besoin de logement était bien réel mais que leurs revendications étaient plus larges : emploi, santé, autodétermination…
A Laâyoun, les Marocains ont organisé une mise en scène pour les journalistes marocains : ils annoncent que les Sahraouis quittent le campement en échange de promesses de logement, ce grâce aux quelques Sahraouis qui ont accepté l’offre marocaine et aux Marocains se faisant passer pour des Sahraouis en revêtant des vêtements traditionnels.
Les membres de la sécurité interne arrêtent d’ailleurs quotidiennement des Marocains qui tentent d’infiltrer le campement pour semer le trouble.
Ces événements qui ont été à l’origine du meurtre par l’armée d’un jeune Sahraoui de 14 ans, interviennent au moment où l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a invité les deux parties en conflit à des pourparlers informels les 8 et 9 novembre près de New York.
Le Maroc et le Front Polisario, ainsi que les Etats voisins, l’Algérie et la Mauritanie, participeront à ces deux jours de discussion à Greentree (Long Island).
Les précédents pourparlers informels ont eu lieu en Autriche, en août 2009, et à Armonk, près de New York, en février 2010. «Résoudre le conflit au Sahara occidental reste une priorité pour les Nations unies et nous espérons que cette prochaine réunion sera productive et aidera les parties à sortir de l’impasse», a dit le porte-parole du Secrétaire général.
Le Temps d’Algérie, 3/11/2010
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