C’est le ministère de la communication, Khalid Naciri, qui vient d’annoncer, vendredi 29 octobre, la suspension des activités de la chaîne d’informations « Al Jazeera » au Maroc, ordonnant également le retrait des accréditations de toute l’équipe d’Al Jazeera sur l’ensemble du territoire de Sa Majesté.
Al Jazeera ne couvrira plus les événements d’actualité au Maroc. La nouvelle, presque surprenante dans un pays, qui se réclamait d’une démocratie sans faille au Maghreb, alors que les deux « pays voisins », la Tunisie et l’Algérie, interdisent les activités d’Al Jazeera sur leur territoire, étonne même les Marocains.
En fait, c’est le ministère de la communication, Khalid Naciri, qui vient d’annoncer, vendredi 29 octobre, la suspension des activités de la chaîne d’informations « Al Jazeera » au Maroc, ordonnant également le retrait des accréditations de toute l’équipe d’Al Jazeera sur l’ensemble du territoire de Sa Majesté. A Al Jazeera, il est reproché le fait de « traitement irresponsable réservé aux affaires marocaines et qui a sérieusement altéré l’image du Maroc et porté manifestement préjudice à ses intérêts supérieurs, à leur tête la question de l’intégrité territoriale ».
Al Jazeera avait, rappelons-le, fait l’objet de pareille mesure en 2009, lorsque l’ancien directeur du bureau d’Al Jazeera à Rabat a été condamné en première instance à une amende de 50 000 DH. Il lui était notamment reproché la « diffusion de fausses informations et complicité » à propos des incidents de Sidi Ifni, et ce en vertu de l’article 42 du Code de la presse et de l’édition. La chaîne Al Jazeera avait rapporté en 2008 des informations, à propos des incidents de Sidi Ifni, faisant état de morts, en dépit du démenti des autorités publiques, parvenu plutôt au bureau d’Al Jazeera à Rabat.
Démocratie « du sur mesure », le Maroc disposait avec Al Jazeera d’une tribune qui lui seyait, mais les « lignes rouges » ont été vite franchies, faisant intervenir la lourde machine du Makhzen. Le jeu d’équilibre entre Al Jazeera et le Makhzen a tourné court. En fait, il s’agissait d’un curieux exercice de style et d’un équilibrisme équidistant dont les enjeux et les concessions ont déjà atteint leurs limites depuis fort longtemps.
Echourouk OInline, 29/10/2010
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