Notre ministre nous révèle ces derniers temps un côté plus réconciliateur que celui de l’équipe de Sant Egidio
M. Mourad Medelci, le chef de la diplomatie de la RADP, dit regretter les «graves entraves» au processus de décolonisation du Sahara occidental, pays que tout le monde sait occupé militairement par le Maroc depuis 1975 à la barbe de l’ONU. Dans son allocution à l’occasion justement de la Journée des Nations unies, M. Medelci ne nous précise pas quel est le mauvais génie qui confectionne des entraves qui nuisent à toute une région et bien sûr à ses proches et lointains convoiteurs. Il a fait donc moins que la lettre de M. Christopher Ross qui elle a su fuiter pour designer la source du mal. Ce qui lui a peut-être coûté sa «disparition» au Maroc, où, médiatiquement parlant, il n’a plus donné signe de vie depuis son arrivée vendredi.
Jusqu’à hier en fin de journée, Ross se voyait forcé à faire antichambre, alors qu’on s’attendait à ce qu’il soit reçu dans la journée de samedi au plus tard. Le rituel de shabat dans un royaume où défilent ces derniers jours les fils du peuple élu aurait-il quelque chose à voir dans ce retard ? Sinon le sanctionnerait-on pour les termes fuités de sa lettre qui s’avèrent plus explicites que les pudiques propos de Medelci ? Notre ministre nous révèle ces derniers temps un côté plus réconciliateur que celui de l’équipe de Sant Egidio. Dans son récent passage à la radio nationale, il blanchissait la hiérarchie marocaine de la virulente et constante campagne antialgérienne menée par les politiques et la presse de nos voisins.
Auparavant, au sommet arabe de Syrte, M. Medelci nous avait déjà donné un avant-goût de sa bonne éducation. Contrairement à Taieb Fassi Fihri, son homologue marocain qui était tombé à bras raccourcis sur l’Algérie et sa direction dans une déclaration à Al Djazeera, il disait au journaliste de la chaîne satellitaire qu’à l’endroit du Maroc, il ne pouvait lui soutirer qu’amour et bienséance. Bien ! Sauf que les choses s’équilibreraient peut-être mieux entre Algériens et Marocains si la RADP et le chef de sa diplomatie maintenaient présent à l’esprit le proverbe français qui dit : «qui aime bien, châtie bien». Un proverbe que le makhzen applique scrupuleusement aux populations sahraouies qu’il jure aimer… à mort. Des populations qui risquent gros à Gdeim Izik, sans que les Nations unies les sécurisent.
M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Le Jeune Indépendant, 25/10/2010
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