Quelque chose de louche se trame ces jours-ci au niveau de l’Ambassade des Etats Unis. En effet, les missions de coopération militaire qui offraient formation et assistance aux différents Corps des Forces armées et de sécurité du pays, semblent se dérouler ces temps-ci dans un climat inhabituel.
Les responsables de l’Ambassade, qui avaient, depuis le début de cette coopération, engagé des interprètes qualifiés pour cette tâche, auraient décidé, pour des raisons qui restent à élucider, de se passer cette fois-ci complètement de leurs services.
Et ce malgré les protestations des instructeurs américains engagés sur le terrain. Pour se donner une raison d’exécuter une telle décision, les représentants de l’Ambassade, qui, depuis le début de ces missions, recrutaient les interprètes à des taux convenus et sur contrat, auraient d’un coup, et sans concertation préalable, imposé un taux de 125 dollars, à prendre ou à laisser.
Les interprètes, à qui l’Ambassade n’auraient pourtant fait aucun reproche, et qui se seraient toujours acquittés de leur tâche convenablement, touchés au vif, auraient systématiquement refusé l’offre. Mais il se trouve que derrière cette machination se tiennent quelques individus mûs par un calcul visiblement intéressé.
Un Marocain en service à l’Ambassade US aurait proposé à l’Officier de liaison de l’Ambassade, qu’il connaît à travers sa femme, de lui fournir le nombre d’interprètes qu’il veut à un taux de 125 dollars par jour. Or, faisant dans la facilité, le fameux Mounir, étranger au pays, serait parti embaûcher de jeunes universitaires, qu’il aurait sous-traités au tarif de 20 dollars (environ 6000Um) par jour, pour se sucrer avec les 105 dollars restants.
Le résultat de cette transaction obscure : un fiasco. Les fameux interprètes se révèlèrent, au bout du compte, inexpérimentés et incapables d’assurer la tâche. Certains auraient déjà rendu le tablier. Les instructeurs américains seraient en grogne de se voir priver d’interprètes qualifiés et de voir échouer leurs missions sous leurs yeux.
L’affaire, qui fût conclue en complicité avec les services de l’Ambassade ou alors à leur insu, le fût, en tous cas, sur le dos de l’Ambassade US elle-même, dont les premiers responsables seraient, sans doute, dans l’ignorance totale de cette sous traitance.
Sur le dos des Etat-Majors mauritaniens qui voient les secrets militaires livrés indifféremment à des personnes complètement étrangères au domaine. Sur le dos des Officiers instructeurs américains qui regardent les fonds qui leurs sont alloués aller ailleurs que là où ils seraient destinés. Et enfin, sur le dos des jeunes universitaires qui, ayant chacun droit à 36250Um par jour, se font trimer à longueur de journée pour 6000Um, tous risques compris. Affaire à suivre.
Mohamed Yahya
CRIDEM, 20/05/2012
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