Bilan de 35 ans de l’unité nationale : de nombreux acquits bien que le conflit n’est pas "définitivement tranché"

Mijek (territoires sahraouis libérés), 12/10/2010 (SPS) Le Premier ministre sahraouie, M. Abdelkader Taleb Omar a souligné, mardi à Mijek, que la célébration du 35e anniversaire de la Déclaration de l’union du peuple sahraoui, offre un aperçu sur les nombreux acquis du peuple sahraoui, sans que le conflit qui l’oppose à l’occupant marocain soit tranché « définitivement ».

« Il est évident que nous constatons, aujourd’hui, les grands acquis réalisés mais, sans que le conflit qui nous oppose à l’occupant marocain ne soit tranché définitivement », a affirmé M. Taleb qui intervenait à la cérémonie d’ouverture des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Déclaration de l’unité du peuple sahraoui, déplorant le fait que le Maroc « continue à tourner le dos aux droits légitimes des Sahraouis, dans le recouvrement de sa liberté et de son indépendance ».

Il a, également, regretté le fait que le problème sahraoui eut pris des sentiers et connu des difficultés depuis le cessez-le-feu du 6 septembre 1991. « Depuis la trêve, l’ennemi continue à nous combattre sur plusieurs fronts, à savoir le front diplomatique, économique et médiatique, dans le but d’exercer essentiellement une pression sur nous, en utilisant tous ce qu’il possède comme appareils afin d’intenter à la cohésion de notre front interne », a-t-il poursuivi.

M. Taleb Oumar a, toutefois, assuré que le peuple sahraoui a déjoué tous ces complots, citant à ce sujet l’insurrection pacifique des Sahraouis des territoires occupés, le sud du Maroc et dans les campus universitaires à l’intérieur même du Maroc, déclenchée le 21 mai 2005.

Le responsable sahraoui a souligné, dans ce cadre, que cette insurrection a permis d’assurer un « saut qualitatif » dans le combat de peuple sahraoui et de « porter sa voix dans le concert international ».

Il a estimé, dans le même ordre d’idées, qu’au fur et à mesure que ces luttes mènent le peuple sahraoui vers son objectif, « l’ennemi accentue son entêtement en distillant son venin pour couvrir ses échecs ».

Il a affirmé, à ce sujet, que le peuple sahraoui demeure « favorable aux solutions démocratiques et un contrôle international des droits de l’homme », soulignant que « les autorités sahraouies ont de tout temps lancé ce défis aux autorités de l’occupation ».

Il a cité, à ce propos, le cas des trois militants sahraouis des droits de l’homme qui se trouvent dans les prisons marocaines, depuis une année, à savoir Ali Salem Tamek, Ibrahim Dahane et Hamadi Naciri, lançant, à cette occasion, un appel à l’opinion publique internationale à œuvrer dans le sens de leur de libération.

Le Premier ministre a également rappelé le contenu du récent message de l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu, M. Christopher Ross, adressé au amis de M. Ban Ki-moon, dans lequel il avait mis en évidence les entraves du Maroc au processus des négociations, en essayant d’imposer sa « proposition d’autonomie » comme seule base d’une solution au conflit et, aussi, ses entraves aux mesures d’instaurer la confiance entre les deux parties, surtout dans le cas des échanges de visites entre les familles sahraouis séparées par « le mur de la honte ».


La situation actuelle montre que cette étape connaît une période de troubles et une escalade qui menacent d’une explosion, du fait de l’impasse actuelle et si une issue n’est pas trouvée
à travers une pression contre le Maroc qui l’amènerait à se soumettre à la volonté de la communauté internationale », a-t-il encore souligné.

C’est ainsi que M. Taleb Oumar a relevé que le conflit du Sahara occidental « bloque le processus de coopération entre les pays du Maghreb arabe dans la lutte contre le crime transnational, à savoir le terrorisme, le trafic de drogue et l’émigration clandestine ».

« Cette situation ne menace pas uniquement la sécurité dans la région maghrébine, elle dépasse ce cadre pour intenter à la sécurité et aux intérêts de l’Europe et du monde », a-t-il déploré.

C’est dans ce cadre que le Premier ministre du RASD a estimé que cette situation « dicte » aux Nations unies et l’ensemble des organisations internationales la nécessité d’aller dans le sens de « trouver une dynamique politique nouvelle pour pousser le processus de paix vers l’avant et éviter, ainsi le pire ».

Rappelant que la lutte du peuple sahraoui « tire sa légitimité du fait qu’elle est en harmonie avec les chartes internationales qui appellent à une solution pacifique basée sur le droit des peuples à l’autodétermination », il a souligné que « l’Etat sahraoui est un facteur d’équilibre et de stabilité dans la région et une confirmation des principes de la justice, de paix, de stabilité et de règlement de la question de décolonisation ».

M. Taleb Omar, qui a souligné que l’année prochaine sera « particulière » pour le peuple sahraoui qui s’apprête à organiser le 13e congrès ordinaire du Front Polisario, il a rappelé que « cette année exige plus d’efforts pour réaliser les objectifs et les priorités arrêtés par le dernier congrès, à savoir le renforcement de l’Armée de libération populaire sahraouie, l’urbanisation des territoires libérées, l’édification de l’ordre politique, le soutien à l’insurrection, la redynamisation de la diplomatie sahraouie (…) ».

Les festivités marquant le 35e anniversaire de la Déclaration de l’unité du peuple sahraoui, ont débuté, mardi à Mijek, localité située dans les territoires sahraouis libérés, à quelques 90 km de la ville mauritanienne Zouérate.

Un riche programme d’activités politiques et culturelles est prévu pour les deux jours des festivités commémorant cet anniversaire, correspondant à la date de la réunion des représentants des différentes fractions et composantes du peuple sahraouie, à Aïn Bentili, une localité située aux frontières du Sahara occidental et la Mauritanie (sud-est du Sahara occidental)

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