En déclarant, dans une réunion restreinte au Caire, que le Qatar «planifie, pour le compte d’Israël, la déstabilisation de son pays», le prince saoudien Talal Ibn Abdelaziz, frère du roi Abdallah, a jeté un gros pavé dans la mare, selon des sources médiatiques. Le prince fustige une alliance «fatale» de la famille royale de l’Arabie Saoudite avec l’émirat du Qatar, concoctée sur instruction américaine. Il estime ainsi que l’Arabie Saoudite ne sera pas épargnée par les événements qui affectent certains pays arabes, et prévoit «une période sanglante» dans toute la région du Golfe. Il menace enfin de dévoiler, prochainement, les dessous d’une conspiration internationale visant à pousser son pays sur les premières lignes dans une éventuelle agression occidentale contre l’Iran.
Les médias pro-saoudiens se sont empressés à publier un démenti – qui reste à vérifier – de cette déclaration. Ce qui prouve que les propos du prince ont non seulement eu de l’écho, mais risquent de déteindre politiquement sur la cohésion d’une fratrie minée par la lutte des clans.
Le prince Talal est connu pour son caractère entier et iconoclaste. Il a déjà publiquement contesté la légitimité du prince présomptif, Nayef Ibn Abdelaziz, désigné récemment suite à la mort du prince Sultan. Il menace de démissionner du conseil de la bay’a, où toutes les branches de la famille royale se réunissent pour prêter allégeance au souverain désigné.
Ghania B.
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