La position actuelle de l’Algérie renforce la cause sahraouie

L’Algérie est depuis 2011 une halte incontournable dans les nouveaux rapports avec ses voisins. Depuis cette année, elle a reçu de nombreuses visites de chefs d’état qui n’ont de valeur que de témoigner de cet état de fait. Des sujets importants ont été au menu de ces visites. La Sécurité des frontières, la lutte contre le terrorisme, le trafic d’armes et de drogue, l’immigration clandestine, les échanges commerciaux… continueront à être au menu des discussions. La capitale algérienne a vu défiler ainsi les présidents mauritanien, malien et tunisien ainsi que le nouveau chef de la diplomatie marocaine… 
Il y a lieu de noter que l’Algérie figure dans le «Top 5» des pays producteurs de gaz. Elle tire l’essentiel de ses revenus de ses exportations en hydrocarbures. Les quelles exportations lui ont permis de disposer aujourd’hui (en pleine crise économique mondiale et de la dette européenne, qui menacent de mettre à genoux des pays comme l’Espagne, l’Italie et même la France) d’un matelas financier de 176 milliards de dollars à un moment où les pays du Maghreb subissent les retombées négatives de la crise financière européenne et mondiale : le Maroc et la Tunisie voient la demande de leurs produits agricoles agro-alimentaires et autres produits manufacturés en baisse, d’un reflux des rentrées touristiques et d’une diminution des transferts de leurs travailleurs résidant en Europe. Les besoins conjoncturels des pays maghrébins justifient leurs activisme en vue de réanimer cette farce appelée UMA. Le président provisoire Moncef Merzouki ne s’en cache pas, d’ailleurs. Il le dit clairement : «Nous le disons en toute honnêteté : oui, nous avons besoin du Maghreb. La Tunisie plus que tout le monde parce qu’elle traverse une phase difficile.» Les Marocains, qui ne cessent d’appeler à la réouverture de leurs frontières terrestres avec l’Algérie, le font pour les mêmes considérations mais sans oser le dire ouvertement. Le Royaume, qui résiste mal à une crise économique chronique, a grandement besoin de cette porte vers l’Est afin d’en tirer, lui aussi, un maximum de profit.
Cette réalité fait de l’Algérie, en ces moments de disette, une destination prisée tout en la propulsant au rang de puissance économique régionale incontestable. Le rôle de locomotive d’une économie régionale qui reste cependant à construire devrait lui être dévolu.
La destination Algérie est aussi devenue une escale incontournable dans le cadre de la lutte antiterroriste et de la sécurité au Sahel. Le conflit libyen s’est accompagné par une prolifération d’armes de guerre lourdes, circulant librement. Une aubaine pour les groupes de la branche d’Al Qaîda au Maghreb qui menacent sérieusement la stabilité de la région. Une recrudescence des enlèvements de ressortissants occidentaux, qui demeure leur fonds de commerce (demandes de rançons), est à craindre. La visite du président malien Amadou Toumani Touré, effectuée à la fin du mois d’octobre 2011, a eu pour but de «raffermir davantage les relations algéro-maliennes et de poser les bases d’une coopération bilatérale et régionale plus solide, capable de lutter efficacement contre le terrorisme», avait-on indiqué de source diplomatique algérienne. 
Un communiqué dans la même veine a sanctionné la fin de la visite du président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, qui était l’hôte du président Abdelaziz Bouteflika, entre le 10 et le 13 décembre 2011. «Les deux chefs d’Etat ont, à cet effet, souligné que la stratégie régionale adoptée par l’Algérie et la Mauritanie avec leurs partenaires dans les pays du Sahel pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé favorablement accueillie par la communauté internationale, commence à porter ses fruits…», avait indiqué une dépêche de l’APS.
Cette mouvance régionale prouve le rôle vital de l’Algérie, qui partage des frontières avec trois pays maghrébins, Maroc, Tunisie et Libye, dans .toute idée de reconstruction de cette farce appelée l’UMA que le Maroc et la Tunisie veulent bâtir sur les cadavres du peuple sahraoui. Elle a été aussi l’occasion pour l’Algérie de renouveler son soutien au droit inaliénable à l’autodétermination au Sahara Occidental, ainsi que son refus à toute solution qui ne soit pas basée sur la légalité internationale.  Cela au moment où le Makhzen pensait que les derniers évènements qui ont secoué le monde arabe allait faire fléchir la position algérienne concernant la réouverture des frontières.

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