Le président tunisien Moncef Marzouki vient de conclure la dernière étape d’une tournée régionale consacrée à la relance de l’UMA.
Le voyage de M. Marzouki au Maghreb, quelque sept semaines après son élection à la présidence de la Tunisie, était axé sur le renforcement des liens et la relance de l’UMA en panne depuis 1994, cinq ans après sa création, notamment en raison du différend algéro-marocain sur le Sahara Occidental, ex-colonie espagnole occupée depuis 1975 par le Maroc qui en revendique la souveraineté, tandis que les Sahraouis représenté par le Front Polisario veulent pouvoir décider de leur avenir par référendum.
A plusieurs reprises, M. Marzouki a appelé à la consécration des » cinq libertés au profit des peuples du Maghreb. Il s’agit de la circulation, celle de l’installation, de travail, de la propriété, et enfin la liberté de la participation aux élections locales ».
Dans une conférence de presse dimanche soir, M. Marzouki avait réitéré qu’il fallait « contourner » le problème du Sahara Occidental. Cela impliquerait contourner aussi le mur militaire marocain qui s’étend sur plus de 2700 km de frontière entre le Maroc et le Sahara Occidental, la Mauritanie et l’Algérie. Comment ? C’est la question au million, puisque ce mur constitue un véritable obstacle pour la libre circulation des citoyens de quatre pays maghrébins, à savoir sahraouis, algériens, mauritaniens et marocains.
Donc, un Maghreb des libertés (de mouvement en particulier) impose de s’attaquer aux barbelés des frontières fermées entre le Maroc et l’Algérie depuis 1994, suite à l’attentat islamiste à Marrakech que le Maroc avait imputé aux services secrets algériens, mais aussi à cette autre frontière de barbelé, de mines anti-personnelles, de radars sophisitqués et une armée de 160.000 soldats construit par le Maroc pour mater la résistance sahraouie et qui divise un territoire et un peuple depuis plus de 37 ans.
M. Marzouki, en tant que militant des droits de l’homme, serait-il insensible à cette réalité?
Soyez le premier à commenter