Les rues du royaume sont de moins en moins sûres pour ceux qui osent afficher leur goût du changement. La scène que l’on voit sur cette vidéo n’est malheureusement pas inédite. Les militants du Mouvement du 20 février craignent de plus en plus pour leur sécurité dans les rues du quartier de l’Agdal ou du centre-ville à Rabat où les « brigades » de l’Alliance royaliste traquent le démocrate. La vidéo montre une jeune femme s’attaquant violemment à un passant identifié comme membre du Mouvement du 20 février. Coups, gifles, insultes, rien ne lui sera épargné par la foule, sous les yeux passifs et approbateurs de la police. Les « fils de pute » dont il est taxé se mélangent aux cris d’ovation à Mohammed VI. Le militant lynché parviendra finalement à monter dans un véhicule avec la femme qui l’accompagne et à échapper à la horde d’amoureux de Mohammed VI qui criait « notez son numéro d’immatriculation! ».
Dans une autre vidéo qui date de plusieurs mois, Oussama El Khlifi, l’un des initiateurs du Mouvement du 20 février avait également été pris à partie par un groupe de « royalistes » dans le centre-ville de Rabat. Face aux menaces de mort qui fusaient de la foule encadrée par la police, Oussama a dû se réfugier dans l’entrée d’un immeuble devant lequel les royalistes ont campé, réclamant sa peau. Une femme lui avait alors lancé « dis maintenant à Jésus de te sauver », faisant échos à la campagne de diffamation qui avait été lancée contre lui par la cyber police, selon laquelle il serait un « converti au christianisme ».
La vidéo a d’ailleurs été mise en ligne par ces mêmes groupes de baltagia, fiers de montrer que le Maroc est une « démocratie », et que la police a fini par « sauver » le « traitre ».
L’Alliance royaliste qui bénéficie des moyens de l’Etat pour créer le leurre d’une société divisée entre « dissidents » et « loyalistes » s’est illustrée depuis la naissance du Mouvement du 20 février par de nombreuses actions particulièrement violentes contre les militants.
Zineb El Rhazoui
Vox Maroc, 3/2/2012
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