M. Saâd-Eddine El-Othmani, le nouveau ministre des Affaires étrangères du Maroc, se trouve depuis hier à Alger, pour une visite qui «est le début d’une série de consultations», nous dit-il. Avec pour résultats les mêmes succès obtenus à Manhasset, aux Etats-Unis où le 9e round des laborieuses rencontres informelles Maroc — Polisario qui se suivent depuis 2007 est prévu au début du mois prochain ?
Bien sûr, le chef de la diplomatie marocaine a souligné, à son arrivée, que sa visite chez nous s’inscrivait dans le cadre d’une «volonté commune» des deux pays de tirer avantage de la conjoncture régionale et internationale pour «insuffler une nouvelle dynamique aux relations bilatérales et les approfondir davantage». Mais, comme il n’a pas précisé ses pensées, on ne sait pas s’il parlait de la conjoncture politique ou de la conjoncture économique, plus insupportable, plus dramatique puisqu’elle provoque les guerres. Mourad Medelci, lui aussi, a assuré qu’il y avait «une volonté» de renforcer les relations algéro-marocaines, mais ce sont là des déclarations déjà dites et redites des deux côtés de la frontière. Une frontière officiellement fermée, mais suffisamment ouverte pour permettre des échanges informels prodigieux et le transit d’une main-d’œuvre marocaine vers une Algérie qui laisse faire. Que pouvons-nous espérer d’une visite sur laquelle le gouvernement de Benkirane semble beaucoup attendre…sans sacrifier.
Comme le mouvement d’une faucille qui ne sait couper le blé que vers… soi. Alors qu’une bonne transaction c’est lorsque les deux contractants y trouvent leur intérêt et partent satisfaits. Ce qui n’est malheureusement pas encore le cas pour le moment, même si le gouvernement Benkirane se montre plus décent que son prédécesseur et ne nous voue plus publiquement à la gehenne. Mais avec le Maroc, les Algériens sauront se faire patients et attendre autant de temps qu’ils ont attendus pour arriver à éponger le passif et repartir d’un bon pied sur une base assainie, loin des tutorats de tous bords. Oui pour la réouverture de la frontière «dans le cadre de la construction du Grand Maghreb avec l’ensemble de ses composantes», déclarait M. Kassa Aïssi, porte-parole du FLN, le parti majoritaire, à la veille de l’arrivée de notre hôte du Maroc.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le jeune Indépendant, 24/1/2012
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