Alors que le film de Bouchareb «Poussières de vie» venait de clôturer le Festival international du film engagé d’Alger, le Festival du film de Marrakech, qui se déroule en même temps, honore un enfant du pays, Roschdy Zem, pour son parcours exceptionnel d’un acteur… engagé, quant à son film produit par l’Algérien Rachid Bouchareb. C’est une Algérienne, Leïla Bekhti, qui a été chargée de remettre le Prix Roschdy Zem. Au-delà de l’événement cinématographique international de renom, à Marrakech on suit de très près ce qui se passe à Alger avec la naissance d’un nouveau festival
…..engagé, et ce après la baisse de régime du Festival arabe d’Oran, notamment après le départ de HHC.
Il est clair que la naissance d’un Festival international à Alger suscite une crainte du côté marocain, qui s’est investi à fond dans le cinéma international. Dès l’annonce de la venue de Oliver Stone à Alger, les journalistes marocains de Med1 et même des sites d’information des Marocains se sont dépêchés de relayer l’information avec la lancinante question: «Qu’est venu faire Stone en Algérie? La presse algérienne avait parlé d’un projet de tournage en Algérie, mais la star hollywoodienne a très vite démenti l’information en indiquant qu’il était surtout venu soutenir le Festival du film engagé.» Même réaction de Charles Burnett, cinéaste américain de renom, qui a été très impressionné par l’infrastructure de la cinémathèque algérienne. Charles Burnett, qui ne fait pas partie du star system américain a été oublié par le Festival de Marrakech, et était venu à Alger pour présenter son film «Namibia, the struggle for libération». Mais c’est le film du belge Pierre Yves Vanderweerd, «Territoire perdu», évoquant le conflit du Sahara occidental, qui inquiéta Rabat. Le Festival de Marrakech voit d’un mauvais oeil l’émergence d’une manifestation cinématographique d’envergure à deux heures de vol de Paris et d’une heure et demie de Madrid. Le film du Franco-Algérien, Rachid Bouchareb, «Poussières de vie», très mal connu en France et méconnu au Maroc et en Algérie, qui évoque la souffrance des enfants au Vietnam, a été projeté en clôture de ce festival qui se veut un hommage au cinéma engagé. «Le plus visible est d’être engagé politiquement. Mais on peut être engagé sur les plans économiques, écologiques… C’est un combat en faveur d’un mieux-être de l’homme dans tous les domaines. La venue des cinéastes américains en Algérie inquiète sérieusement le Festival de Marrakech, lequel s’est spécialisé depuis 11 éditions comme la terre d’accueil de stars de Hollywood, chasse gardée du Palais royal et de la directrice du Festival, Mme Du Plantier. L’intérêt des Marocains est plus grand parce qu’Alger envisage déjà, et seulement à sa deuxième édition, de faire les choses en grand en 2012, avec l’instauration d’une compétition et surtout de la venue d’une autre grande star de Hollywood… qui n’a jamais mis les pieds à Marrakech.
News80, 8/12/2011
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