Amnesty : La liberté d’expression n’est "toujours pas tolérée" au Maroc

Le rapport d’Amnesty International pour 2010 publié
Amnesty international a déclaré que le Maroc « ne tolérait toujours » pas la liberté d’expression, et appelé à une « réforme de la justice », dans son rapport international 2010 publié mardi.
« Des journalistes ont fait l’objet de poursuites en vertu de plusieurs dispositions du code pénal et du code de la presse qui peuvent être utilisées pour punir d’une peine d’emprisonnement l’expression pacifique d’opinions critiques », a-t-on ajouté.
« Des articles ou des caricatures concernant la famille royale ont été saisis ou détruits, et des journaux ont été interdits », a indiqué le rapport.
Selon ce dernier, « les auteurs de violations des droits humains, commises à l’époque actuelle ou dans le passé, continuaient de bénéficier d’une quasi-unanimité ».
En 2010, « des défenseurs sahraouis des droits humains et d’autres militants ont été harcelés, et notamment placés sous étroite surveillance », poursuit l’ONG.
Au cours d’une présentation du rapport mardi à Rabat, le directeur général d’Amnesty International-Maroc, Mohamed Sektaoui, a toutefois demandé « que les autorités algériennes fassent preuve de coopération pour permettre à Amnesty d’enquêter sur les abus commis par le Polisario au cours des années 70 et 80 ».
Au Maroc, « il y a eu, lors de la dernière décennie, une évolution des droits de l’homme. Des chantiers ont été ouverts et le Maroc s’est distingué par rapport au Proche-Orient et l’Afrique du Nord », a ajouté M. Sektaoui.
Des témoignages de victimes des abus du passé ont été organisés en 2004 par l’Instance équité et réconciliation (IER), créée par le roi Mohammed VI et présidée par Driss Benzekri, un ancien prisonnier politique.
Une fois l’IER dissoute, Mohammed VI avait chargé le Conseil consultatif des droits de l’homme (officiel) de gérer la mise en oeuvre de ses recommandations, ainsi que l’utilisation de ses archives.
« La liste des cas de disparition forcée sur lesquels l’IER avait mené des investigations n’avait toujours pas été publiée », a précisé le rapport d’Amnesty.
« Le roi a réclamé le 20 août une réforme du système judiciaire, conformément aux recommandations de l’IER, mais aucune initiative en ce sens n’avait été prise à la fin de l’année », conclut l’organisation indépendante.
El Khabar, 10 juin 2010

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