Guerre froide : le «come-back» ?

Le ministère russe des Affaires étrangères a protesté auprès du Qatar, suite à un incident impliquant l’ambassadeur russe à Doha, et réclamé une enquête, a annoncé, vendredi dernier, à RIA Novosti, le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch.

Lors de la livraison du courrier diplomatique russe, à l’aéroport de Doha, capitale qatarienne, on a constaté une tentative d’employer la force contre l’ambassadeur et les employés de l’ambassade russe, au Qatar, venus l’accueillir à sa descente d’avion tout en essayant de lui arracher sa valise diplomatique, a déclaré le porte- parole de la diplomatie russe. Selon le diplomate, le 30 novembre, l’ambassadeur du Qatar à Moscou a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères où une ferme protestation lui a été exprimée. On lui a également remis une note critiquant le caractère inadmissible des actes commis à l’égard de l’ambassadeur de Russie à Doha, qui constituent une violation flagrante des règles et normes du droit international.

On apprend également que, suite à cet incident, Moscou a décidé d’abaisser ses relations diplomatiques avec le Qatar.

Le spectre de la Syrie

Selon un diplomate russe, cette agression est une provocation organisée en réponse à la position de Moscou sur la Syrie.
En effet, voulant jouer dans la cour des grands, et après les violations des résolutions onusiennes concernant la Libye, le Qatar a cette fois encore obtenu carte blanche de l’Occident pour la déstabilisation du Moyen-Orient dont il fait lui-même partie. Une partie de la flotte occidentale est basée dans ce pays.
Devant les menaces d’attaque de la Syrie par l’OTAN, la Russie ne s’est pas gênée pour signifier son mécontentement quant à la gestion occidentale de la crise syrienne et à son internationalisation, une position proposée à la veille de l’agression, par le ministre des Affaires étrangères qatarien. Le président Dmitri Medvedev a auparavant averti l’Occident que la Russie pourrait abandonner le nouveau traité de désarmement nucléaire signé avec les États-Unis, avec le risque d’un retour à la guerre froide. Si les Américains continuent à développer leur politique d’invasion et leur projet de bouclier antimissile en Europe de l’Est, en dépit des protestations de la Russie, Moscou devra «prendre des mesures de rétorsion, ce que nous préférerions vraiment éviter», a déclaré auparavant le président russe.
«Il s’agirait alors de la possibilité de développer le potentiel offensif de nos capacités nucléaires.»
En pleine crise libyenne, Vladimir Poutine a comparé également la résolution de l’ONU autorisant une opération militaire aux appels à la croisade du Moyen-Âge. Pour rappel, lors de l’offensive de l’OTAN contre la Libye, Vladimir Poutine a qualifié la résolution onusienne de déficiente et imparfaite. «Elle ressemble, avait-il dit, aux appels médiévaux à la croisade.»
Vladimir Poutine a ajouté que l’ingérence dans les affaires d’un autre pays est devenue une habitude de la politique étrangère américaine, estimant que l’intervention militaire en Libye devait inciter la Russie à renforcer ses capacités militaires.

Le «nain» dans la cour des «grands»

Espérant vendre un jour leur audace préfabriquée à Hollywood, les Qatariens se contentent de vendre leur âme à l’Occident, quitte à se fâcher publiquement sur les écrans de télévision ou sur les unes de journaux, avec tout pays, même frère, qui oserait manifester une quelque autre solution pour la Syrie.
S. Méhalla

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