Rabat entend «tondre» la main à Alger

Le Maroc tient apparemment à tout prix à «tondre» la main à l’Algérie. Un projet comme savent si bien en concocter nos cousins. Un dessein où tout est bénef sans que le royaume perde quoi que ce soit au change. A tout seigneur tout honneur, ce fut le Commandeur des croyants qui fut le premier à lancer sa politique de la main tendue, dans un message proposé à Bouteflika à l’occasion de la fête nationale de la RADP, en juillet dernier. Depuis, on assiste, comme dirait la trinationale Rachida Dati, à une inflation de déclarations sur les envies marocains de tordre la main aux Algériens. 
 
A l’issue d’une rencontre récente avec son homologue Mourad Medelci, le chef de la diplomatie marocaine, Taïeb Fassi Fihri, entonne de plus belle le refrain, nous proclame plus frères qu’avant 1963 et parle même d’élargir cette fraternité automnale à tous les pays de l’UMA. Car il faut que l’organisation maghrébine se relève et coure aussi vite que les relations Algérie-Maroc telles qu’envisagées dans le futur. Les différends entre les deux pays ne sauraient retarder la dynamique de l’histoire qui contraint les pays du Maghreb à aller de l’avant vers le regroupement et l’intégration. Ainsi, parlait Khalid Naciri, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement marocain, qui fut le premier dans le royaume à emboîter le pas à Fassi Fihri. 
 
Quant à l’eurodéputée Dati, elle ne tarissait pas d’éloges sur les bienfaits de la «normalisation» des relations entre Alger et Rabat. Une éventualité en laquelle elle voit «un nouveau témoignage de l’avènement du nouvel ordre maghrébin voulu par le roi Mohammed VI». Un «nouveau faux témoignage» seraient tentés de corriger ceux des Algériens qui conservent dans un coin de leur mémoire les faux bonds, voire les reniements auxquels les ont habitués les dirigeants du Maroc. 
 
Chez nous, la déclaration de Medelci est restée orpheline ; la classe politique algérienne n’a pas réagi aux avances, contrairement à la presse qui a abondamment écrit sur le sujet. Seule petite exception : l’exigence mise par le Dr Ahmed Adimi à l’ouverture des frontières. La réouverture doit s’accompagner d’une reconnaissance du Maroc du grand tort causé aux Algériens. Ce qui n’est pas insurmontable entre «frères». A moins que Paris n’ait contaminé Rabat.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 21/11/2011

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