L’Algérie 3e client maghrébin de la France
L’Algérie n’arrive qu’en troisième position des marchés de l’industrie de défense française au Maghreb. En 2010, la France a délivré trente et une autorisations d’exportation de matériel de guerre (AEMG). Le montant global de la facture s’élève à quelque 93,3 millions d’euros.
Cet indicateur parmi tant d’autres figure dans le rapport au Parlement français sur les exportations d’armement de la France en 2010. Douzième du genre depuis son lancement à la fin des années quatre-vingt-dix, il a été présenté mercredi à Paris par les porte-parole du ministère de la Défense et du Quai d’Orsay.
Structure en charge des exportations d’armement français vers l’étranger, la direction générale de l’armement du MDN français ne précise pas – aussi bien pour l’Algérie que pour les autres pays clients – l’identité des destinataires des équipements. S’agit-il des corps de l’armée ou des services de sécurité (police et gendarmerie) ? Le rapport n’en souffle pas mot.
Tendance qui se vérifie depuis quelques années, le Maroc s’érige au premier rang des importateurs maghrébins du matériel militaire de la France. Le royaume en a importé pour un peu plus de 354,7 millions d’euros.
Avant de basculer dans une rébellion soutenue par l’OTAN, la Libye de Kadhafi a été, elle aussi, un client potentiel des industriels de défense français. Tripoli a bénéficié de soixante-cinq AEMG pour une facture avoisinant les 65,2 millions d’euros. Client militaire le plus modeste de la région, la Tunisie en a acheté pour un peu plus de 15, 8 millions d’euros.
Les indicateurs de 2010 reflètent dans l’ensemble les tendances du commerce militaire français en Afrique du Nord. Premier client en 2010, le Maroc l’est aussi sur une période de cinq ans (2006-2010). Durant ce quinquennat, Rabat en a acheté pour un montant de près de 1,32 milliard d’euros avec des pics en 2007.
La Libye de Kadhafi s’est acquittée d’une facture de 351,9 millions, suivie de l’Algérie (318,1 millions) et la Tunisie (51,3 millions). Zone de prédilection traditionnelle pour le commerce extérieur de Paris – malgré une poussée asiatique –, le Maghreb se dessine comme un marché modeste pour l’industrie militaire française. Avec une facture globale de 529 millions d’euros, les parts françaises dans le marché maghrébin des équipements militaires sont très en deçà des parts sous d’autres cieux.
Ainsi en est-il du marché moyen-oriental et ses clients du Golfe. Depuis 2006 et 2010, cette région contribue, bon an mal an, pour 27 % des prises de commandes, une proportion qui en fait la «première destination de nos exportations», selon la formule du ministre français de la Défense, Gérard Longuet. «L’Amérique latine se hisse au même niveau (25 %) grâce aux contrats conclus avec le Brésil. L’Asie (18 %) occupe une place encore modeste mais que les succès espérés en Inde pourraient faire progresser (…), et l’Europe représente 17 %», précise le rapport au Parlement français sur les exportations d’armement de la France en 2010. Durant cette année, les principaux clients de l’industrie militaire française ont été l’Arabie saoudite (938 millions d’euros), l’Inde (662 millions) et la Malaisie (360 millions).
Mohamed Khellaf
Le Jeune Indépendant, 29/10/2011
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