Quid du terrorisme légal ?

Les ministres des Affaires étrangères d’Algérie, du Mali, du Niger et de la Mauritanie prévoient de se réunir vendredi prochain à Bamako, pour discuter de questions liées à la paix, à la sécurité et au développement de la sous-région, indiquait hier l’agence APS. Des objectifs contrariés par une guerre civile en Libye, invoquée pour justifier une ingérence étrangère aux retombées revigorantes pour un terrorisme qui cause déjà suffisamment de soucis sécuritaires aux pays de la région. Une guerre qui risque de réduire quasiment à néant les efforts déployés jusqu’ici pour tarir les sources d’approvisionnement en armes et en argent des groupes armés qui squattent le Sahel.
« Sans la paix et la stabilité, il n’y aura pas de développement », rappelait M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, dans des propos rapportés par APS. Mais comment parvenir à la paix et à la stabilité quand les puissants de ce monde s’arrangent pour venir guerroyer, tuer et détruire légalement au nom d’une prétendue protection des populations civiles, qu’on refuse bassement depuis des décennies aux Sahraouis et bien avant eux aux Palestiniens ? La réunion de Bamako discutera-t-elle de cette ingérence refusée dans la région, à l’exception de la frange compradore des insurgés libyens ? Une ingérence d’essence occidentale dont les tenants s’arrangent contre tout entendement à faire durer le plaisir, refusant toutes les propositions de paix avancées de par le monde. Des propositions pourtant mesurées, capables de sortir la Libye sœur de sa crise, n’étaient les prétentions du zaïmisme régional tricolore. Un zaïmisme qui non content de venir nous semer la m… dans la région et plus bas pousse l’outrecuidance jusqu’à soumettre le chef de la diplomatie de la RADP à un interrogatoire téléphonique sur les activités de nos… concessionnaires. Il n’y manquait que… la gégène. Plutôt ridicule, mais surtout insupportable! 
En Afrique, et particulièrement dans notre région, Paris adopte une attitude de plus en plus hégémonique qui ne favorise ni la paix ni la stabilité. La France – et c’est là un constat – est présente partout là où il y a le sang, la destruction, là où règnent l’intrigue et le coup d’Etat. Il serait peut-être judicieux de considérer cette donne à Bamako !
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 19/05/2011

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