Tigzirt el lavhar, ou Tigzirt sur mer fait la différence. Dans cet îlot de la haute Kabylie, il fait bon vivre. En dehors bien sûr des vicissitudes de la vie courante, où on s’échine comme partout ailleurs à assurer sa subsistance quotidienne. En témoignent, d’ailleurs, ces tentatives d’interpellations populaires des autorités locales de cette dernière semaine de mars, à être plus regardant sur les manques à gagner dans cette ville côtière, qui ne vit en fait de ses atouts économiques qu’à la haute saison estivale. Trois mois pleins et encore ces dernières années, avec l’intervention du mois de Ramadhan, l’opportunité de remplir les caisses des infrastructures touristiques reste maigre. Mais qu’à cela ne tienne.
Puisque déjà, la région se prépare à accueillir le rush entre juin et juillet. La saison qui s’ouvre pour les étrangers à Tigzirt avec l’ouverture de la période estivale, le 1er juin, s’annonce de bon augure. Car, à la faveur du festival national du film amazigh qui vient de clôturer sa 11e édition dans la ville d’Azzefoun, ville limitrophe de Tigzirt, les regards sont déjà braqués vers cet été prématuré en ces journées bien chaudes de mars. De belles journées qui donnent un avant goût de ce qui attend les estivants en leur suggérant le rendez-vous des vacances. Les questions fusent de partout, les interrogations se bousculent, on s’inquiète de tout, des structures d’accueil, des tarifs des séjours, des possibilités de camping, de locations de maisons privées, de programmes hôteliers, des endroits intéressants à visiter et bien entendu des infrastructures existantes, aux fins de faire son choix, si choix il y a, de prendre option pour les formules qui sont pratiquées par les opérateurs touristiques.
D’emblée, Tigzirt sans les grandes phrases descriptives des atouts de la ville que les autochtones mettent en avant en une belle fierté, veut le meilleur pour ses habitants. Et leurs portes-parole ont décidé de faire entendre leurs voix en bloquant les axes routiers qui mènent de Tigzirt à Azzefoun, sa voisine distante de près de 25 kilomètres. Pendant deux jours, dimanche et lundi, 20 et 21 mars, la circulation automobile a été coupée comme dernier recours à des revendications socioéconomiques, liées plutôt à l’édification de structures de jeunesse et de culture. Puisque ce sont ces mêmes jeunes qui ont dressé des barricades sur les routes, manifesté leur ras le bol en tentant des attroupements dans les rues principales de la ville. Signes de solidarité ou contrainte de sécurité, plusieurs commerçants ont fermé boutique et ont ainsi perturbé l’approvisionnement quotidien des ménages et des établissements hôteliers des alentours.
Un état de fait qui doit sa manifestation à ce qui a été édifié ces derniers jours à Azzefoun à la faveur de la tenue dans cette ville côtière du festival national du film amazigh qui y a créé l’événement du 19 au 23 mars dernier. Puisque le tout Azzefoun a vécu au rythme de cette 11e édition qui a vu par la même ressusciter les grandes figures de l’art national dans toutes ses expressions, étant le giron de nombreux artistes qui en sont originaires, y sont nés ou qui y ont grandi. Près d’une centaine d’entre-eux, qui ont été rappelés à la mémoire frappée de leur portrait, flanqué à hauteur des banderoles hissées au dessus du nouvel établissement culturel, la bibliothèque communale, contiguë à la maison de jeunes, au centre culturel baptisé Tahar Djaout, originaire d’une des village d’Azzefoun, Oulkhou, de la salle omnisport où se sont déroulées l’ouverture et la clôture du film amazigh. Infrastructures que le festival a impulsées auquel revient aussi le mérite d’en avoir accéléré la réalisation. Puisque déjà à la veille de cet événement, les festivaliers, organisateurs s’entend, ont été confrontés au non achèvement de cette opération. Ce qui a impulsé avec leur aide, les autorités à précipiter les finitions, comme le bitumage des lieux.
DES INFRASTRUCTURES À POURVOIR
Et c’est d’ailleurs dans des bâtiments neufs, à l’odeur de peinture fraîche qu’a pu se tenir ce festival. Une belle opportunité qui dans son sillage a entraîné un autre projet pour Azzefoun, celui qui verra dans un futur proche la réalisation d’une grande infrastructure cinématographique dont les autorités ont assuré sa réalisation pour l’an prochain. Un vide à combler, vu que la ville ne possède pas de salle de cinéma ou une salle de spectacle. Structures dont il a été ressenti l’absence et l’urgence d’édifier à l’avenir. Car, tous les films visionnés à cette rencontre du cinéma amazigh, l’ont été sur un écran de fortune à la salle omnisports qui ne répond aucunement aux exigences d’une projection au sens propre du mot.
Et c’est précisément ces nouvelles opérations de réaménagement qui sont venues palier un tant soit peu l’absence de structures d’accueil pour la jeunesse et la culture qui restent insuffisantes dans cette commune, l’élément déclencheur d’ailleurs de la manifestation coléreuse de leur homologue Tigzirt. Là où il n’y a pratiquement pas d’infrastructures qui puissent répondre à cette autre condition d’épanouissement vital à une communauté, source de création d’emploi, de formation, d’ouverture économique et culturelle.
Une pointe de jalousie somme toute légitime qui a mis le feu aux poudres et pousse à la réflexion. Même si dans les propos, l’excès va jusqu’à condamner l’organisation d’une telle manifestation d’envergure qui a selon les commentaires qui ont couru la ville, engendré beaucoup de dépenses, engloutissant un budget, il est répondu que la tenue de telles opérations sont au contraire aussi source de financement, puisque autour de pareils événements, il y a des rentrées d’argent opportunes pour la commune, à travers toute la logistique de l’organisation.
Peut-être est-ce l’arrière pensée qui a secoué les réflexes de cette expression de la rue ?… A point nommé aussi peut-être ?
Et Tigzirt gagnerait à prendre des leçons de cette revendication populaire. Ce qui serait à tout point de vue rentable pour cette ville côtière dont les montagnes viennent s’échouer dans la mer et qui font d’elle une région à vocation touristique d’abord. Et ce même si de ce côté-là aussi, elle n’en est pas plus lotie. Car, il faut dire que les paysages, l’environnement, les sites, la nature qui font la beauté incontestable de Tigzirt et lui confèrent une place de choix dans le pays, à travers ce qui est appelé communément les atouts touristiques d’un lieu dit, ne peuvent à eux seuls suffire à la survie de la région, à l’instauration d’une politique touristique et assurer l’équilibre budgétaire d’une commune qui, à priori, devrait en faire sa première ressource économique.
Un détour au cœur de la ville renseigne sur le degré chétif des investissements. Côté hôtelier, la maigreur. Il y a certes le Mizrana qui doit son nom à celui du massif forestier qui recouvre la région et ses environs. Espace végétal luxuriant, vues imprenables, paysages naturels édifiants…
LE TOURISME, OUI, MAIS…
Cet édifice a été repris à l’Etat par le privé. A partir de la mi-juin, la cagnotte explose. L’infrastructure revue et corrigée fait le plein chaque été. Toutes formules de séjour confondues. Le service de qualité répond aux normes de la prise en charge des vacanciers. Ces derniers qui se bousculent la saison estivale, des régions limitrophes, d’Alger et de l’étranger à Tigzirt ont aussi ce loisir de louer des maisons individuelles, notamment au village de Sidi Khaled. Les annonces passent via Internet et le tour est joué. Le rush y est garanti.
Et malgré la pauvreté de l’exploitation en infrastructures d’accueil, la ville tente de soigner sa mise, en offrant au visiteur cette occasion d’humer l’air marin en déambulant dans ses rues qui montent, animées par commerces divers et circulation qui se fait dense.
La journée offre des haltes ensoleillées dans ses ruelles bordées de maisons aux restes d’une architecture coloniale. Ces bâtisses encore debouts ne concurrencent presque plus devant les nouvelles habitations édifiées avec cet effort de lui donner un cachet qui épouse le paysage. Partout de la toiture et sans trop de hauteur. Même si de toit, aujourd’hui, il en est de faux avec cette espèce de matériau qui recouvre les bâtisses. Mais les maisons non encore achevées, toujours en chantiers, l’emportent sur celles qui sont de livraisons récentes. Elle ne sont pas souvent de bon goût, trop présomptueuses, dans leur luxe sans harmonie. Elles en mettent plein la vue, sans cette recherche du beau sans l’esthétique grandeur nature. Les routes en véritables fer à cheval, font des virages de véritables casses-cou à ceux qui sont peu vigilants au code de la route, dont celui de la limitation de vitesse, surtout à la nuit tombée où l’éclairage manque le plus.
En ville, on respire mieux. La descente vers le port amorce cette belle occasion à ne pas rater, de retrouver le passé romain de l’île kabyle. Il est là, présent dans ces surfaces dallées de ruines, qui datent du IIIe ou Ve siècle après JC, entre les restes d’un ancien port, du temple du Génie, la basilique… Une véritable cité antique où viennent s’abreuver d’amour et de sérénité les couples, les enfants gambader, les familles se prélasser en quête d’un coin reposant. Un véritable havre de paix.
Ici, face à la mer, surplombant le port remis à neuf, le parfum fort d’iode fait souffler un vent de liberté. Pour l’humer, il est à échanger à l’entrée de cette Place romaine, 20 DA aux adultes et 10 DA aux enfants. Un petit pécule qui ne démérite pas, à profiter d’un site bien entretenu et propre. Ce qui lui confère une belle et régulière fréquentation. Immortalisée à chaque monceau de ruine, le portable venant à la rescousse quand l’appareil photos fait défaut.
A LA PROMENADE DU PORT
Beaucoup de monde partage toute la journée cette villégiature citadine entre coucher du soleil et promenade sur le port. Là où des sardiniers proposent une variété de poissons frais que les restaurateurs se précipitent à cuisiner. L’espadon règne en maître suivi de la crevette, de la raie, du rouget et de la sépia. Un bel chalandage d’une pêche qu’il est conseillé de prendre aux premières lueurs du jour, sinon, il vous fait revenir demain.
Autour du port édifié en 1900 et réaménagé dans les années 1950, reflète un autre remuement, encore tout empreint d’une nouvelle reconstruction. Il est bordé de larges allées pour la promenade, égayé par la coquille toute blanche d’un grand coquillage qui vient apporter sa part au décor. Des bancs entourés d’espaces verts, tout autour, des aires de jeux pour les enfants, des abris huttes sous lesquelles on se laisse aller, au fouettage de l’air marin. L’heure est au farniente en ce début d’après-midi. Le cri des mouettes dispute le bruit aux cris joyeux des enfants qui dévalent des toboggans et se lancent à corps éperdus sur les balançoires. Pourtant, c’est le calme qui dénote dans tout cet espace, voué à la brise marine. La mer l’emporte dans tout ce qu’elle apporte de paix. D’immensité ; de bleu. A la sortie de la ceinture portuaire, une longue échappée par le front de mer, frangé d’une longue balustrade. La déambulation dure toute la journée. La nuit appartient aux noctambules. Dans les secrets d’une vie que l’on veut ailleurs, qui peut être pourtant trouvable sur place, là sur ce petit îlot, sur lequel les yeux se sont ouverts et dans lequel le corps a connu ses premiers débattements dans l‘eau qui n’a pour l’autochtone, nulle part ailleurs sa fraîcheur, ni sa saveur.
Et quel bonheur d’y avoir goûté à ses pétillements, d’avoir bu la tasse, tout enfant encore… Les gens de la mer, ceux de Tigzirt en connaissent un plongeon, ou le plongeon. Comme tous ceux qui sont nés, ont grandi et vécu avec pour tout horizon, le bleu de l’océan. Il n’y a pas mieux placés qu’eux pour comprendre sa colère et l’y laisser aller, les jours des vagues frondeuses ; et se prendre à son calme, les jours de résurrection. Entre les deux, il y a longtemps que les comptes ont été soldés. Surtout pour celui qui y vit et en vit. Point de regrets ; que de l’orgueil bien placé. Et combien même la montagne est haute. Elle finit toujours les pieds dans l’eau. Tigzirt el levhar est ainsi soit-il.
Puisque déjà, la région se prépare à accueillir le rush entre juin et juillet. La saison qui s’ouvre pour les étrangers à Tigzirt avec l’ouverture de la période estivale, le 1er juin, s’annonce de bon augure. Car, à la faveur du festival national du film amazigh qui vient de clôturer sa 11e édition dans la ville d’Azzefoun, ville limitrophe de Tigzirt, les regards sont déjà braqués vers cet été prématuré en ces journées bien chaudes de mars. De belles journées qui donnent un avant goût de ce qui attend les estivants en leur suggérant le rendez-vous des vacances. Les questions fusent de partout, les interrogations se bousculent, on s’inquiète de tout, des structures d’accueil, des tarifs des séjours, des possibilités de camping, de locations de maisons privées, de programmes hôteliers, des endroits intéressants à visiter et bien entendu des infrastructures existantes, aux fins de faire son choix, si choix il y a, de prendre option pour les formules qui sont pratiquées par les opérateurs touristiques.
D’emblée, Tigzirt sans les grandes phrases descriptives des atouts de la ville que les autochtones mettent en avant en une belle fierté, veut le meilleur pour ses habitants. Et leurs portes-parole ont décidé de faire entendre leurs voix en bloquant les axes routiers qui mènent de Tigzirt à Azzefoun, sa voisine distante de près de 25 kilomètres. Pendant deux jours, dimanche et lundi, 20 et 21 mars, la circulation automobile a été coupée comme dernier recours à des revendications socioéconomiques, liées plutôt à l’édification de structures de jeunesse et de culture. Puisque ce sont ces mêmes jeunes qui ont dressé des barricades sur les routes, manifesté leur ras le bol en tentant des attroupements dans les rues principales de la ville. Signes de solidarité ou contrainte de sécurité, plusieurs commerçants ont fermé boutique et ont ainsi perturbé l’approvisionnement quotidien des ménages et des établissements hôteliers des alentours.
Un état de fait qui doit sa manifestation à ce qui a été édifié ces derniers jours à Azzefoun à la faveur de la tenue dans cette ville côtière du festival national du film amazigh qui y a créé l’événement du 19 au 23 mars dernier. Puisque le tout Azzefoun a vécu au rythme de cette 11e édition qui a vu par la même ressusciter les grandes figures de l’art national dans toutes ses expressions, étant le giron de nombreux artistes qui en sont originaires, y sont nés ou qui y ont grandi. Près d’une centaine d’entre-eux, qui ont été rappelés à la mémoire frappée de leur portrait, flanqué à hauteur des banderoles hissées au dessus du nouvel établissement culturel, la bibliothèque communale, contiguë à la maison de jeunes, au centre culturel baptisé Tahar Djaout, originaire d’une des village d’Azzefoun, Oulkhou, de la salle omnisport où se sont déroulées l’ouverture et la clôture du film amazigh. Infrastructures que le festival a impulsées auquel revient aussi le mérite d’en avoir accéléré la réalisation. Puisque déjà à la veille de cet événement, les festivaliers, organisateurs s’entend, ont été confrontés au non achèvement de cette opération. Ce qui a impulsé avec leur aide, les autorités à précipiter les finitions, comme le bitumage des lieux.
DES INFRASTRUCTURES À POURVOIR
Et c’est d’ailleurs dans des bâtiments neufs, à l’odeur de peinture fraîche qu’a pu se tenir ce festival. Une belle opportunité qui dans son sillage a entraîné un autre projet pour Azzefoun, celui qui verra dans un futur proche la réalisation d’une grande infrastructure cinématographique dont les autorités ont assuré sa réalisation pour l’an prochain. Un vide à combler, vu que la ville ne possède pas de salle de cinéma ou une salle de spectacle. Structures dont il a été ressenti l’absence et l’urgence d’édifier à l’avenir. Car, tous les films visionnés à cette rencontre du cinéma amazigh, l’ont été sur un écran de fortune à la salle omnisports qui ne répond aucunement aux exigences d’une projection au sens propre du mot.
Et c’est précisément ces nouvelles opérations de réaménagement qui sont venues palier un tant soit peu l’absence de structures d’accueil pour la jeunesse et la culture qui restent insuffisantes dans cette commune, l’élément déclencheur d’ailleurs de la manifestation coléreuse de leur homologue Tigzirt. Là où il n’y a pratiquement pas d’infrastructures qui puissent répondre à cette autre condition d’épanouissement vital à une communauté, source de création d’emploi, de formation, d’ouverture économique et culturelle.
Une pointe de jalousie somme toute légitime qui a mis le feu aux poudres et pousse à la réflexion. Même si dans les propos, l’excès va jusqu’à condamner l’organisation d’une telle manifestation d’envergure qui a selon les commentaires qui ont couru la ville, engendré beaucoup de dépenses, engloutissant un budget, il est répondu que la tenue de telles opérations sont au contraire aussi source de financement, puisque autour de pareils événements, il y a des rentrées d’argent opportunes pour la commune, à travers toute la logistique de l’organisation.
Peut-être est-ce l’arrière pensée qui a secoué les réflexes de cette expression de la rue ?… A point nommé aussi peut-être ?
Et Tigzirt gagnerait à prendre des leçons de cette revendication populaire. Ce qui serait à tout point de vue rentable pour cette ville côtière dont les montagnes viennent s’échouer dans la mer et qui font d’elle une région à vocation touristique d’abord. Et ce même si de ce côté-là aussi, elle n’en est pas plus lotie. Car, il faut dire que les paysages, l’environnement, les sites, la nature qui font la beauté incontestable de Tigzirt et lui confèrent une place de choix dans le pays, à travers ce qui est appelé communément les atouts touristiques d’un lieu dit, ne peuvent à eux seuls suffire à la survie de la région, à l’instauration d’une politique touristique et assurer l’équilibre budgétaire d’une commune qui, à priori, devrait en faire sa première ressource économique.
Un détour au cœur de la ville renseigne sur le degré chétif des investissements. Côté hôtelier, la maigreur. Il y a certes le Mizrana qui doit son nom à celui du massif forestier qui recouvre la région et ses environs. Espace végétal luxuriant, vues imprenables, paysages naturels édifiants…
LE TOURISME, OUI, MAIS…
Cet édifice a été repris à l’Etat par le privé. A partir de la mi-juin, la cagnotte explose. L’infrastructure revue et corrigée fait le plein chaque été. Toutes formules de séjour confondues. Le service de qualité répond aux normes de la prise en charge des vacanciers. Ces derniers qui se bousculent la saison estivale, des régions limitrophes, d’Alger et de l’étranger à Tigzirt ont aussi ce loisir de louer des maisons individuelles, notamment au village de Sidi Khaled. Les annonces passent via Internet et le tour est joué. Le rush y est garanti.
Et malgré la pauvreté de l’exploitation en infrastructures d’accueil, la ville tente de soigner sa mise, en offrant au visiteur cette occasion d’humer l’air marin en déambulant dans ses rues qui montent, animées par commerces divers et circulation qui se fait dense.
La journée offre des haltes ensoleillées dans ses ruelles bordées de maisons aux restes d’une architecture coloniale. Ces bâtisses encore debouts ne concurrencent presque plus devant les nouvelles habitations édifiées avec cet effort de lui donner un cachet qui épouse le paysage. Partout de la toiture et sans trop de hauteur. Même si de toit, aujourd’hui, il en est de faux avec cette espèce de matériau qui recouvre les bâtisses. Mais les maisons non encore achevées, toujours en chantiers, l’emportent sur celles qui sont de livraisons récentes. Elle ne sont pas souvent de bon goût, trop présomptueuses, dans leur luxe sans harmonie. Elles en mettent plein la vue, sans cette recherche du beau sans l’esthétique grandeur nature. Les routes en véritables fer à cheval, font des virages de véritables casses-cou à ceux qui sont peu vigilants au code de la route, dont celui de la limitation de vitesse, surtout à la nuit tombée où l’éclairage manque le plus.
En ville, on respire mieux. La descente vers le port amorce cette belle occasion à ne pas rater, de retrouver le passé romain de l’île kabyle. Il est là, présent dans ces surfaces dallées de ruines, qui datent du IIIe ou Ve siècle après JC, entre les restes d’un ancien port, du temple du Génie, la basilique… Une véritable cité antique où viennent s’abreuver d’amour et de sérénité les couples, les enfants gambader, les familles se prélasser en quête d’un coin reposant. Un véritable havre de paix.
Ici, face à la mer, surplombant le port remis à neuf, le parfum fort d’iode fait souffler un vent de liberté. Pour l’humer, il est à échanger à l’entrée de cette Place romaine, 20 DA aux adultes et 10 DA aux enfants. Un petit pécule qui ne démérite pas, à profiter d’un site bien entretenu et propre. Ce qui lui confère une belle et régulière fréquentation. Immortalisée à chaque monceau de ruine, le portable venant à la rescousse quand l’appareil photos fait défaut.
A LA PROMENADE DU PORT
Beaucoup de monde partage toute la journée cette villégiature citadine entre coucher du soleil et promenade sur le port. Là où des sardiniers proposent une variété de poissons frais que les restaurateurs se précipitent à cuisiner. L’espadon règne en maître suivi de la crevette, de la raie, du rouget et de la sépia. Un bel chalandage d’une pêche qu’il est conseillé de prendre aux premières lueurs du jour, sinon, il vous fait revenir demain.
Autour du port édifié en 1900 et réaménagé dans les années 1950, reflète un autre remuement, encore tout empreint d’une nouvelle reconstruction. Il est bordé de larges allées pour la promenade, égayé par la coquille toute blanche d’un grand coquillage qui vient apporter sa part au décor. Des bancs entourés d’espaces verts, tout autour, des aires de jeux pour les enfants, des abris huttes sous lesquelles on se laisse aller, au fouettage de l’air marin. L’heure est au farniente en ce début d’après-midi. Le cri des mouettes dispute le bruit aux cris joyeux des enfants qui dévalent des toboggans et se lancent à corps éperdus sur les balançoires. Pourtant, c’est le calme qui dénote dans tout cet espace, voué à la brise marine. La mer l’emporte dans tout ce qu’elle apporte de paix. D’immensité ; de bleu. A la sortie de la ceinture portuaire, une longue échappée par le front de mer, frangé d’une longue balustrade. La déambulation dure toute la journée. La nuit appartient aux noctambules. Dans les secrets d’une vie que l’on veut ailleurs, qui peut être pourtant trouvable sur place, là sur ce petit îlot, sur lequel les yeux se sont ouverts et dans lequel le corps a connu ses premiers débattements dans l‘eau qui n’a pour l’autochtone, nulle part ailleurs sa fraîcheur, ni sa saveur.
Et quel bonheur d’y avoir goûté à ses pétillements, d’avoir bu la tasse, tout enfant encore… Les gens de la mer, ceux de Tigzirt en connaissent un plongeon, ou le plongeon. Comme tous ceux qui sont nés, ont grandi et vécu avec pour tout horizon, le bleu de l’océan. Il n’y a pas mieux placés qu’eux pour comprendre sa colère et l’y laisser aller, les jours des vagues frondeuses ; et se prendre à son calme, les jours de résurrection. Entre les deux, il y a longtemps que les comptes ont été soldés. Surtout pour celui qui y vit et en vit. Point de regrets ; que de l’orgueil bien placé. Et combien même la montagne est haute. Elle finit toujours les pieds dans l’eau. Tigzirt el levhar est ainsi soit-il.
Be the first to comment