DES CENTAINES DE MILITANTS TOUJOURS EN PRISON: UN TÉMOIGNAGE

Près de 200 Sahraouis sont toujours prisonniers depuis l’irruption de l’armée marocaine en novembre 2010 au camp de Gdim Izik, dans la périphérie de Laâyoune, confirme Malainin Lakhal, journaliste et militant sahraoui, fondateur et secrétaire de l’ong Union des journalistes et écrivains sahraouis (Upes), qui opère directement dans les camps de réfugiés installés en Algérie. À l’occasion de sa visite à Rome pour une réunion organisée par le Comité international pour le développement des peuples (Cisp), M Lakhal observe que « le seul moyen de résoudre la question du Sahara Occidental, militairement occupé par le Maroc depuis 1975, réside dans l’organisation d’un référendum, conformément aux recommandations de l’Onu, qui doit l’imposer ». 
Selon M Lakhal, « le Maroc a fourni pour la première fois en janvier les noms des victimes de son occupation » dans un rapport élaboré par le conseil royal : des centaines de personnes auraient été tuées ou incarcérées depuis 1992. Cette initiative ne change pas pour autant la position du Maroc, « hostile au référendum et jusque là capable de s’opposer à la communauté internationale grâce au soutien de la France », dit M Lakhal, qui estime que l’autonomie administrative proposée par le Maroc ne serait qu’un miroir aux alouettes : « Nous n’aurions quand même aucun pouvoir et surtout nous ne pourrions pas gérer nos ressources naturelles auxquelles le Maroc veut continuer d’accéder en toute liberté ». 
À l’unisson, le directeur du Cisp, Paolo Dieci, précise que « pas même le plus pessimiste des observateurs internationaux n’aurait pu imaginer que le peuple sahraoui se trouverait encore dans ces conditions en 2011. Le seul « tort » des Sahraouis a été de s’obstiner dans la défense de leurs droits territoriaux ». La coordonnatrice des programmes du Cisp dans les camps de réfugiés sahraouis d’Algérie, Giulia Olmi, précise que les Sahraouis qui vivent dans les camps « dépendent entièrement de l’aide extérieure du point de vue de leur sécurité alimentaire, dans la mesure où ils ne peuvent pas produire leurs aliments sur place ».
MISNA, 31/01/2011

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