Dans leurs réponses au président, les trois militants avaient réaffirmé leur appartenance au Front Polisario et leur lutte pour l’autodétermination du peuple sahraoui. Ils avaient également soutenu qu’ils luttaient pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, conformément aux résolutions des Nations unies et à la légalité internationale stipulant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Les militants sahraouis Ali Salem Tamek, Brahim Dahan et Ahmed Naciri, présents à chaque audience, ainsi que Dégja Lachgar, Yahdih Tarouzi, Rachid Sghir et Saleh Labouihi, en liberté provisoire, sont accusés d’«atteinte à la sécurité de l’Etat» pour avoir effectué du 26 septembre au 6 octobre 2009 une visite dans les
camps de réfugiés sahraouis. Le tribunal avait reporté trois fois le procès, ce qui avait suscité la réaction de l’ONG Human Rights Watch qui avait appelé les autorités marocaines à garantir un procès équitable ou libérer les trois militants toujours en détention préventive. Par ailleurs des mouvements et associations continuent d’apporter leur soutien à la cause sahraouie. C’est en ce sens que les propos qu’auraient tenus des élus français en visite au Maroc et selon qui l’option de l’autonomie serait «largement approuvée»
par les habitants du Sahara occidental ont «profondément choqué» l’Association des amis de la Rasd en France (Aarasd) qui a appelé ses homologues des droits de l’homme comme Amnesty, HWR, l’AMDH à «protester auprès de ces députés». Un groupe de députés français, présidé par Jean Roatta, président du groupe d’amitié France-Maroc, est depuis quelques jours en visite au Maroc.
L’Aarasd demande à «être reçue par ces mêmes députés et à être entendue par la commission des affaires étrangères de l’Assemblée afin que nos représentants soient informés de la situation qui prévaut au Maroc et au Sahara occidental».
A l’adresse de ces élus, l’association se demande si «20 000 personnes, en exil volontaire de leur ville d’El Ayoun, installées dans des milliers de tentes pour protester pacifiquement contre leur marginalisation dans leur propre pays n’est pas un mouvement suffisant pour retenir l’attention de nos élus ?».
L’association se demande enfin si «la promotion sans nuance de l’option de l’autonomie n’est-elle pas contraire à ce que vote la France à chaque résolution du Conseil de sécurité qui appelle régulièrement à la tenue d’un référendum d’autodétermination ?». Ce soutien s’est également traduit par l’organisation d’une conférence dans la ville italienne de Fiori, dans la région d’Emilie-Romagne en Italie, dédiée à son histoire et à sa culture.
Universitaires, étudiants et des représentants du mouvement associatif ont assisté à cette rencontre qui a permis de faire connaître l’histoire d’un peuple qui lutte pour le recouvrement de son droit à la liberté. A l’ouverture de cette rencontre, le représentant du conseil municipal de la ville,
Davidi Dri, a souligné le « soutien» de la ville de Fiori et toute la région à la cause du peuple sahraoui et à son «combat pour un règlement juste et définitif» du conflit sahraoui permettant à ce peuple de «recouvrer ses droits reconnus dans les résolutions onusiennes».
Le Temps d’Algérie, 29/01/2011
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