Larbi C.
Encore une fois, le Ministère français des affaires étrangères a su se cacher derrière la sacro-sainte autonomie rédactionnelle des médias garantie par la loi en France pour justifier une campagne médiatique virulente contre l’Algérie.
Au début du mois d’avril passé la même réponse a été donnée par la France officielle après une protestation de l’Algérie suite à la diffusion par France 24, une chaine publique dépendant du quai d’Orsay, le ministère français des affaires étrangères, d’une information mensongère sur l’armée nationale populaire. Le 30 mars 2020 France 24 reprend une information accusant l’armée algérienne d’avoir détourné une aide médicale chinoise et la mission qui l’accompagnait.
La chaine publique française fera alors appel à pseudo politologue, Francis Ghilès pour commenter un fake news qui circulait sur la toile. Ce dernier va ouvertement accuser l’ANP de détourner l’aide médicale chinoise destinée aux civiles et l’accusera au passage d’incarcérer les militants du hirak. Suite à cette dérive médiatique le ministère algérien des affaires étrangères convoquera l’ambassadeur de France à Alger sera alors pour lui remettre une protestation officielle. Cette sortie de France 24 fera réagir l’ambassade de Chine à Alger qui précisera que l’’équipe médicale chinoise a été envoyée pour prendre en charge les milliers de travailleurs chinois présents en Algérie. Malgré le démenti officiel chinois la direction de France 24 ne fera pas son mea culpa et le ministre français des affaires étrangères avancera encore une fois le prétexte de la liberté d’expression.
Ce 26 mai, les chaines publiques France5 et la chaine parlementaire Lcp vont diffuser, simultanément, des programmes consacrés à l’Algérie. Sur France 5 le documentaire intitulé « Algérie mon amour » du franco algérien Mustapha Assous va susciter une vague d’indignation auprès de l’opinion publique algérienne.
Dans son documentaire, le réalisateur va manipuler la naïveté d’un groupe de jeunes qui s’exprimaient sur leurs mal-vie et leurs rêves pour s’attaquer aux fondements même de l’existence de l’Etat algérien. Le documentaire commence par la liesse populaire du 5 juillet 1962 et passe ensuite par la décennie noire et le règne de Bouteflika. En résumant ce documentaire il ressort que l’Algérie a été de tout le temps diriger par une junte militaire qui n’a rien à envier à la Corée du nord et que toutes les richesses ont été détournées et que rien n’a été réaliser sur le plan économique, sociale et culturel depuis le départ des colons en 1962. Selon toujours le réalisateur de ce documentaire mêmes le départ de Bouteflika a été décidé par le défunt chef d’Etat-major Ahmed Gaid Salah et que Abdelmadjid Tebboune a été élu grâce à la fraude.
Le film du franco algérien ira plus loin quand une des interviewe va dénoncer sa garde à vue dans un commissariat, qui n’a duré que quatre heures, en disant que la torture subie est pire que ce qu’ont fait les parachutistes de Bigeard durant la guerre de libération nationale. Ce réalisateur franco algérien et les responsables de ces chaines de télévisions connaissent très bien la différence entre une garde à vue de quelques heures dans un commissariat de police et la torture institutionnalisée par les plus hautes autorités politiques françaises durant la guerre de libération nationale. La jeune hirakiste du documentaire, peut se rapprocher des moudjahidate Louisette Ighilahrize et Djamila Bouhired, elles-mêmes hirakiste, pour qu’elles lui racontent les atrocités commises par les parachutistes de
Bigeard et du tortionnaire le général Aussaresse.
S’agissant de la liberté de la presse tant chantée par le quai d’Orsay, lors des deux guerres du golf, 1990 et 2003, presque la totalité des médias occidentaux, en premier lieu français, ont fait bloc pour soutenir l’invasion de l’Irak par une coalition de pays occidentaux. Toute voix opposée à cette ligne était étouffée. En 2011, au début de la guerre civile en Syrie ces mêmes médias ont encore une fois étaient unanimes à tirer à boulets rouge contre le régime de Bachar El Assad tout en justifiant l’intervention des puissances étrangères. Plus proche de nous et la même année, les médias français vont encore menés campagne pour faire tomber Maamar Keddafi. Nicolas Sarkozy, alors président de la république française, va soutenir militairement les opposants qui exécuteront Keddafi sans aucune forme procès. On se souvient alors du rôle néfaste joué en Libye par France 24, la chaine réputée pour s proximité avec l’Elysée.
Une décennie plus tard aux ordres des politiques qui les financent ont apporté morts, destruction et désolations en Irak, en Syrie et en Lybie, à défaut de démocratie et de liberté qu’ils brandissaient régulièrement.
En menant campagne contre l’Algérie, son armée et ses institutions, ceux qui sont derrières ces médias, français et marocains, veulent attiser la tension dans les relations algéro-francaises et semer la zizanie entre algériens comme ils l’ont fait en Irak, en Syrie et en Libye. L’Algérie qui fait face, tout au long de ses frontières à l’instabilité en Libye et dans les pays du Sahel est consciente des dangers auxquels elle est conviée par la France et son allié le Maroc. Le rappel de l’ambassadeur d’Algérie est un signal fort aux autorités françaises que cette strategie n’a pas de chance d’aboutir tant les algériens sont soudés quand il s’agit de menaces externes.
Le Jeune Indépendant, 29 mai 2020
Tags : Algérie, France, Maroc, lobby, presse française,
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