Des militants sahraouis témoignent à Alger

En dépit de la chasse à l’homme engagée par la police marocaine contre les activistes sahraouis des droits de l’homme, notamment l’arrestation de 11 militants mercredi à l’aéroport de Casablanca, 29 autres activistes sont arrivés depuis hier à Alger pour témoigner et montrer au monde entier les dépassements perpétrés par les forces marocaines lors de l’assaut meurtrier contre Gdeim Izik.
Reçus, hier, au siège du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, les militants sahraouis, la majorité habillée de blanc, symbole de paix, ont tenu à montrer au monde entier ce qui s’est réellement passé lors des massacres commis par les forces marocaines dans les territoires occupés.

Ces militants des droits de l’homme ont tenu à dénoncer les violences perpétrées par les forces d’occupation marocaines contre des femmes et des enfants sans défense. Ils appellent à l’arrêt immédiat de la répression et au respect des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés et à la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis. 

Ils ont appelé également à libérer l’accès aux journalistes et observateurs internationaux aux territoires occupés, à l’envoi d’une mission internationale d’enquête et de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental et à l’organisation rapide du référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui. 

Comme l’a souligné Myriam, une militante des droits communs venue de Laâyoun, «les moyens utilisés par le Maroc dans le camp de la liberté sont plus importants que ceux par Israël dans l’attaque contre Gaza». Elle a qualifié sa présence en Algérie aujourd’hui de «démonstration au monde entier et surtout aux autorités marocaines que ni les intimidations, ni les arrestations et encore moins les massacres ne vont dissuader le peuple sahraoui à lutter pacifiquement jusqu’à l’organisation du référendum pour l’autodétermination». 

maisons sahraouies sont perquisitionnées et détruites, des centaines de Sahraouis sont arrêtés, tabassés et torturés. Le bilan des morts et des blessés s’alourdit de jour en jour, des blessés meurent faute de soins, de nouveaux cadavres sont retrouvés et on compte des centaines de disparus», a-t-elle souligné. 

De son côté, Lila Lili, une autre militante, en sanglots, a qualifié les événements de Gdeim Izik de «catastrophe». «On ne peut pas imaginer les scènes vécues ce jour-là». Ces militants ont déclaré que les dépassements et les agressions se poursuivent jusqu’à maintenant. «A ce jour, les forces marocaines poursuivent la chasse à l’homme et la torture dans les territoires occupés», ont-ils ajouté.

«Pour ne pas avoir de témoins de ses exactions, le Maroc filtre toujours l’accès des journalistes et observateurs internationaux au Sahara occidental, donne des informations mensongères et poursuit une intense campagne de propagande dans les médias pour dénaturer la lutte du peuple sahraoui», expliquent encore les militants sahraouis, qui, face à ce déchaînement de la violence, appellent au renforcement de la mobilisation internationale. M. Brahim Ghali, ambassadeur en Algérie de la République arabe sahraouie démocratique, a déclaré au Jeune Indépendant que «les témoignages d’aujourd’hui montrent la poursuite par le Maroc de la guerre ethnique». Et d’ajouter que malgré la répression, malgré une tentative d’éliminer la résistance sahraouie, la présence aujourd’hui de cette délégation de militants sahraouis «est une preuve que les tentatives du Maroc ont échoué. Et le peuple sahraoui arrivera dans les prochains jours à concrétiser ses aspirations à l’autodétermination, l’indépendance et la liberté».
Mohammed Zerrouki
Le Jeune Indépendant, 11/12/2010

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