Des parents de harragas bloquent Les accès à la ville
Il a régné une atmosphère infernale pour les conducteurs qui voulaient soit rentrer en ville ou en sortir. Un encombrement étalé sur plusieurs kilomètres obligeait les véhicules à rouler à une allure d’escargot, pare-chocs presque contre pare-chocs.
Selon nos informations, des jeunes membres des familles et des voisins de 10 jeunes harraga originaires de la cité de Boukhadra qui n’avaient plus donné signe de vie depuis leur départ vers l’autre rive de la Méditerranée avaient bloqué toutes les issues à l’Ouest de la ville. Les sorties par Sidi Brahim ou par le viaduc de la Cité Seybouse étaient pratiquement fermées.
De longues queues s’étaient formées aux stations de taxis et de transporteurs clandestins. Le désarroi se lisait sur les visages des personnes en attente d’un véhicule quelconque pour rentrer chez elles. Beaucoup de mères de familles qui s’étaient rendues en ville pour acheter des effets ou des fournitures scolaires pour leurs enfants.
La rentrée scolaire est là et ceux qui n’avaient pas pris leurs précautions étaient désemparés de se retrouver et obligés de rentrer tard la nuit. Sur le viaduc un nombre important de voitures se rassemblaient et formaient sur plusieurs files un danger certain au vu du poids énorme qu’il supportait.
Des familles ont été agressées par de jeunes voyous qui avaient profité de cette situation pour tenter de chaparder quelques téléphones portables ou un sac à main. Les conductrices étaient d’après des témoignages, les plus visées. Est-ce-que ces gens ont pensé aux personnes malades, aux ambulances transportant quelques blessés ou un malade en détresse ? Non ! Ce qui comptait pour eux ne consistait qu’à faire organiser des recherches pour retrouver les harraga disparus ou qui n’ont pas encore donné de leurs nouvelles. Un peu de civisme de leur part aurait permis d’éviter cette anarchie.
D’autre part les usagers se demandaient pourquoi ce laxisme manifesté par les services chargés du maintien de l’ordre et d’assurer la sécurité des citoyens, et de protéger leurs biens.
Ahmed Chabi
L’Est Républicain, 21 oct 2020