Par Nassima Sayah
Le Conseil de sécurité a adopté ce vendredi (29 avril), malgré des divisions, une résolution présentée par les Etats-Unis et prolongeant jusqu’à fin avril 2017 la mission de l’ONU au Sahara occidental(Minurso), objet d’une vive querelle entre Rabat et les Nations unies.
Le Conseil de sécurité déplore que la capacité de la Minurso de s’acquitter pleinement de son mandat ait été limitée après l’expulsion par le Maroc de dizaines de membres civils expatriés de la mission. Et il souligne qu’il est urgent que la Minurso puisse de nouveau exercer pleinement ses fonctions, selon le texte de la résolution. Celle-ci a été soutenue par dix des 15 pays membres du Conseil de sécurité.
Le Venezuela et l’Uruguay ont voté contre tandis que la Russie, l’Angola et la Nouvelle-Zélande se sont abstenus. La Chine, le Royaume-Uni, la France et l’Espagne ont soutenu la résolution avec l’Ukraine, le Japon, l’Egypte, la Malaisie et le Sénégal. Irrité par des propos du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui évoquait l’occupation du Sahara occidental par le Maroc, Rabat a expulsé 75 des membres civils expatriés de la mission en mars.
Selon l’ONU, il ne reste sur place que 28 experts civils, ce qui empêche la Minurso de remplir son mandat, qui devait s’achever ce mois-ci. Les débats ont été intenses avant le vote du Conseil, plusieurs pays membres estimant notamment que la résolution n’était pas assez ferme face au Maroc. Le texte laisse un délai de trois mois au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon pour faire savoir au Conseil s’il estime que la mission a été rétablie dans sa pleine capacité. Si ce n’est pas le cas, le Conseil entend examiner les meilleurs moyens pour parvenir à cet objectif, selon le texte.
L’ambassadeur français, Francois Delattre, a défendu la résolution, la jugeant équilibrée. L’objectif est désormais de créer les conditions qui permettront de retrouver un climat plus apaisé pour les discussions sur la relance de la mission.
Pour sa part, le représentant à l’ONU du Front Polisario, Ahmed Boukhari, a lui accusé la France d’avoir bloqué l’adoption d’une résolution plus ferme.
Rappelons que la Minurso a été déployée en 1991 dans cette ancienne colonie espagnole, annexée par le Maroc en 1975, pour surveiller un cessez-le-feu et préparer un référendum d’autodétermination.
N.S
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