Visie de Jean-Marc Aurault : Paris et Alger pour accorder leurs violons

L’actualité politique brûlante liée notamment à la lutte antiterroriste, après les attentats contre l’aéroport et le métro bruxellois ayant endeuillé la Belgique et la position de la France qui a réaffirmé son soutien au Maroc dans le dossier du Sahara occidental, ainsi la situation politico-sécuritaire en Libye, donne un cachet important à la visite du ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Jean-Marc Ayrault.
Arrivé, hier, à Alger à l’invitation de son homologue algérien, Ramtane Lamamra, le ministre français des Affaires étrangères est conscient de l’intransigeance de l’Algérie quant au règlement de la question sahraouie dans le cadre du plan d’organisation des Nations unies (Onu). Jean-Marc Ayrault a plaidé pour la légalité internationale dans le règlement de ce dossier. La France est pour que la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) «puisse mettre en œuvre sa mission», a-t-il indiqué. «Concernant le Sahara occidental, la position de la France est toujours la même. Nous sommes pour que la Minurso puisse mettre en œuvre sa mission», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointement animée avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra. Il a ajouté que c’était «tout le travail de dialogue que nous avons entrepris ces dernières semaines pour que la relation entre les partenaires régionaux, notamment le Maroc et l’ONU s’apaise», qualifiant la question du Sahara occidental de «délicate» et «difficile». 
Le chef de la diplomatie française corrige et clarifie la position de son pays concernant le règlement de la question sahraouie, en affirmant le soutien de la France à la Minurso. Il a toutefois remarqué que le conflit du Sahara occidental qui dure depuis 40 ans «ne doit pas être la pierre d’achoppement» dans l’amitié entre l’Algérie et la France. «C’est l’état d’esprit qui est le mien, du gouvernement et du président François Hollande», a-t-il enchaîné. Au sujet de la crise libyenne, le ministre français des Affaires étrangére a affirmé qu’il y avait «urgence» à l’installation d’un gouvernement libyen d’union nationale, soulignant qu’il y avait une situation «dangereuse» et «c’est par la voie politique que nous souhaitons l’aborder». «Il y a urgence à ce que ce gouvernement soit installé, c’est la ligne de la France et je crois que c’est celle de l’Algérie. Sur bien de sujets nous avons des approches communes», a-t-il déclaré. Il a ajouté que la situation en Libye était «extrêmement dangereuse», mais c’est «par la voie politique que nous souhaitons l’aborder», soulignant que «c’est pourquoi nous soutenons la constitution d’un gouvernement d’union nationale, à sa tête Faiz Serraj, qui est prêt et souhaite installer son gouvernement à Tripoli, et que sa sécurité soit assurée, non pas de l’extérieur, mais par un accord qui doit être trouvé sur place». 
Abordant la situation politico-sécuritaire dans la région sahélo-saharienne, le chef de la diplomatie française a fait savoir que l’Algérie et la France partagent «le même objectif», celui de «la stabilité et la construction d’une paix durable» dans la région. «Nous partageons un même objectif, celui de la stabilité de toute cette région et aussi de la construction d’une paix durable», a-t-il déclaré. Il a ajouté que les deux pays avaient aussi «la même préoccupation de lutter avec acharnement contre le terrorisme», mais également de présenter à la jeunesse des deux pays «des perspectives d’avenir et d’espoir et c’est ce que nous voulons construire ensemble et je viens ici en tant qu’ami de l’Algérie et en tant que partenaire de la relation franco-algérienne». 
De son côté, Ramtane Lamamra a indiqué que l’Algérie «garde toujours de bons espoirs» que la France va «véritablement» aider la région à régler la question sahraouie dans le cadre de la légalité internationale, a indiqué mardi à Alger le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. «Nous avons toujours de bons espoirs que l’administration du président François Hollande va véritablement aider la région à régler cette question dans le cadre de la légalité internationale et dans la satisfaction de la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation», a-t-l déclaré
Hacène Nait Amara

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