Sur la question de la décolonisation du Sahara occidental la position de l’Algérie est demeurée constante. Malgré les manoeuvres marocaines, et elles sont légion, Alger est restée fidèle à ses positions.
Axée sur le soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, cette position indéfectible a en effet, vaille que vaille, maintenu le cap. C’est certainement dans ce cadre que s’inscrivent les entretiens du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avec son homologue de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Abdelkader Taleb Omar.
En effet, avanthier s’est tenue à Alger une réunion de haut niveau présidée par les deux hommes et ce, dans le cadre des consultations entre les deux parties. La présence de très hauts responsables de part et d’autre indique clairement que ces consultations sont d’une grande importance.
Ont ainsi assisté à ces conciliabules, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’étatmajor de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, et le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes, Abdelkader Messahel, ainsi que plusieurs membres du secrétariat exécutif du Front Polisario et du gouvernement sahraoui.
« Ces consultations ont porté sur les questions diplomatiques, sécuritaires et humanitaires d’intérêt commun » selon le communiqué rendu public. Autant dire qu’il s’agit d’une réunion de haut niveau entre les deux parties. C’est-à-dire à la mesure du contexte qui prévaut dans la région. En effet, cette rencontre intervient dans un contexte fort particulier. Un contexte dominé par les manoeuvres marocaines qui sont montées de plusieurs crans ces derniers temps.
Le Maroc a ainsi haussé le ton avec le secrétaire général de l’Onu, Ban Kimoon. Lorsque ce dernier a effectué tout récemment une visite dans la région, où il s’est notamment rendu dans les camps de refugiés sahraouis de Tindouf, il a notamment indiqué que le Sahara occidental est un territoire colonisé.
Des propos qui ont fortement déplu au Maroc lequel, faut-il encore le rappeler, considère ce territoire comme « ses provinces du Sud » donc faisant partie de ses territoires. Au grand dam de la communauté internationale et surtout des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu qui considèrent le Sahara occidental comme une question de décolonisation, Rabat ne le voit pas de cette manière et s’adonne à des manoeuvres en vue d’imposer son point de vue. S’en est alors suivue une véritable guerre de mots entre l’Onu et le Maroc.
L’Onu a réagi aux reproches marocains formulés par le ministère marocain des Affaires étrangères. Le porte-parole de l’Onu a ainsi estimé que Ban Ki-moon, a fait référence à « l’occupation par rapport à l’incapacité des réfugiés sahraouis à rentrer chez eux dans des conditions qui incluent des accords de gouvernance satisfaisants en vertu desquels tous les Sahraouis peuvent exprimer librement leurs désirs ».
Cette tension entre les deux parties a d’ailleurs poussé Ban Ki-moon à annuler sa visite au Maroc et dans les territoires occupés du Sahara occidental qui était programmée en été. Il faut dire que ces manoeuvres marocaines ont déjà fait avorter cette visite qu’il devait effectuer lors de sa dernière tournée dans la région.
Des manoeuvres au cours desquelles le Makhzen ne s’empêche pas d’épingler l’Algérie pour son soutien indéfectible à la cause sahraouie. Un soutien que vient de réitérer Alger à travers ses consultations avec cette délégation sahraouie conduite par le Premier ministre de la RASD.
Un message clair destiné au Maroc, mais pas seulement peut-être. En effet cette rencontre intervient aussi à la veille de la visite à Alger du ministre français des Affaires étrangères, Jean- Marc-Ayraut. La France passe pour être, rappelons-le principal soutien des thèses marocaines.
Par : KAMAL HAMED
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