DECLARATION du COMITE DE GREVE
GREVE DE LA FAIM ILLIMITEE DES PRISONNIERS DE GDEIM IZIK
à partir du 1° mars 2016
Prison de RABAT-SALE
« Le champ où la liberté a toujours été connue (…) est le domaine politique et non celui de l’intériorité ou de la volonté. La liberté n’est donc pas de faire ce que je veux mais de commencer une action avec courage.» Hannah ARENDT in «La Crise de la Culture»1974.
Devant les 5 ans et demi de détention arbitraire et le jugement du 17 février 2013 du tribunal militaire illégal des Forces Armées Royales marocaines de Rabat nous condamnant à des peines allant de 20 ans à perpétuité qui sont l’expression de la vengeance de l’Etat marocain face à notre lutte pacifique pour la liberté, nous voulons par cette grève de la faim illimitée:
-Attirer l’attention du SG de l’ONU et de l’ONU sur notre situation, l’ONU elle-même ayant reconnu que notre détention est arbitraire ( cf Rapport 2014 du Rapporteur spécial sur la détention arbitraire). La visite de Ban Ki Moon ces jours-ci dans les Campements de Tindouf est l’occasion pour le Front Polisario d’évoquer notre situation et celle de tous les prisonniers politiques Sahraouis au Maroc et au Sahara Occidental occupé.
-Renouveler la mobilisation de la Solidarité nationale et internationale sur la situation des Droits de l’Homme dans les Territoires Occupés du Sahara Occidental et sur la situation des prisonniers politiques dans toutes les prisons.
-Contribuer à dénoncer les manoeuvres et les obstacles mis en place par l’Etat marocain à l’encontre des efforts fournis par l’ONU, tant sur le plan politique-négociations et travail du Représentant personnel du SG l’élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des Droits de l’Homme alors que cette que sur la revendication principale de la Résistance pacifique dans les Territoires Occupés, à savoir revendication est portée dans un projet de Résolution par un des membres du Conseil de sécurité depuis 2013 et pour l’organisation du référendum d’autodétermination du Peuple Sahraoui.
-Accentuer la pression sur l’Etat marocain pour lui faire annuler le jugement du tribunal militaire de Rabat de février 2013 et obtenir notre libération immédiate et sans condition.
– Obtenir la reconnaissance de notre statut de prisonniers politiques et de tous nos droits tels que définis par le droit international des droits de l’homme et par le droit international humanitaire.
– Solliciter le soutien international des ONG des Droits de l’Homme , des Associations solidaires et de tous les mécanismes spéciaux onusiens pour assurer notre droit à être transférés auprès de nos familles à El Aaiun, capitale du Sahara Occidental.
Modalités :
Sont partie prenante 12 à 13 prisonniers.
Ne sont pas concernés par la grève les malades et les non volontaires.
L’ASVDH, le CODESA et le Collectif des avocats ont désigné un Comité de suivi de la grève illimitée dont la mission est d’assurer la coordination avec les ONG marocaines des Droits de l’Homme, de nommer les personnes qui viendront à Rabat pour prendre contact avec les responsables politiques des Ambassades et de l’UE à Rabat, d’être en lien avec les membres du Conseil de sécurité et d’informer les Organisations Internationales et les ONG des droits de l’homme sur la situation des grévistes et sur les réponses de l’Etat marocain.
Fait à Salé, le 25 février 2016.
Pour le Comité de la grève illimitée des prisonniers de Gdeim Izik:
Naâma Asfari
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