Agression des militants espagnols à El-Ayoun |
«Le Maroc ne respecte pas le gouvernement espagnol, encore moins les Espagnols», affirme Aminatou Haïder.
Alors que les réactions se multiplient et se radicalisent en Espagne, après les derniers exploits pugilistes de la police marocaine sur des ressortissants espagnols à El-Ayoune, au Sahara occidental, le Maroc officiel, lui, ne pipe mot et choisit de faire le mort. Rabat se confine dans le silence, ce que généralement font les… coupables.
Il est vrai qu’il n’y a pas de quoi être fier de charger, telle une bête, une femme de 50 ans et lui taper à coups de poing acharnés sur les deux yeux. Cependant, il ne faut pas se tromper, pour le makhzen, silence ne veut surtout pas dire remords de conscience, car les policiers ont remis ça, à peine 48 heures plus tard, lors d’une intervention bestiale contre une manifestation pacifique des Sahraouis dans le quartier de Matallah, assiégé comme à son habitude. Ce qui s’est traduit par une dizaine de blessés et des arrestations parmi les manifestants.
Assuré de l’impunité, le Maroc réprime désormais comme il l’entend et sans retenu. Même s’il sait que Mohamed Abdelaziz, le président sahraoui, n’est pas du tout atteint par la mollesse de son collègue espagnol. « La communauté internationale doit faire face avec fermeté et détermination aux pratiques d’oppression et de tyrannie du gouvernement marocain, non seulement contre des citoyens sahraouis, mais aussi contre les ressortissants européens », soulignait d’ailleurs le président sahraoui dans une lettre à Ban Ki-moon à la suite des violences marocaines à El-Ayoune, la ville d’Aminatou Haïder, une dame gavée elle aussi de « bienfaits » du trône qu’il lui est arrivé de faire irrésistiblement plier. Mme Haïder n’a d’ailleurs pas manqué de rendre hommage aux 14 Canariens agressés à El-Ayoune, qualifiant leur action de « noble ». Un geste qui a laissé sur place bonne impression puisque « tout le monde en parle, même les enfants dans les rues », disait-elle au téléphone à l’agence EFE. Les dernières hardiesses du makhzen ? « Le Maroc ne respecte pas le gouvernement espagnol, encore moins les Espagnols », affirme Aminatou Haïder. Rabat préfère garder son silence diplomatique, ne dit-on pas que « la bouche fermée ne peut être pénétrée par les mouches » ? Et il n’y a dans notre espace maghrébin que l’ASM marocaine pour dire que les 14 Canariens étaient… des envoyés spéciaux d’Alger.
M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Le Jeune Indépendant, 01/9/2010
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