Les déboires de l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, avec la justice ne semblent connaître de sitôt leur épilogue, à neuf mois de la primaire à droite à laquelle il s’engage dans une véritable course contre la montre pour la présidentielle 2017.
Se retrouvant dans un fossé politico-juridique en relation avec des dépenses sans trace dans les comptes de sa campagne présidentielle de 2012, cette nouvelle épreuve risque de le mettre hors course et avantager, au sein de sa tendance politique, les autres candidats qui, d’ailleurs, se bousculent au portillon.
Même si l’ancien président ne va pas se laisser faire pour se défendre jusqu’au bout, comme estiment des observateurs de la scène politique française, la faille est telle (un trou de 10 millions d’euros) que la justice ne sait pas, pour le moment, s’il s’agit d’erreurs de comptabilité ou de factures carrément disparues.
Déjà, mardi dernier, Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour «financement illégal» de sa campagne présidentielle de 2012, dans le cadre de l’enquête sur les fausses factures de Bygmalion, à laquelle il a nié son implication, la justice a abordé une nouvelle piste liée aux dépenses «suspectes», distinctes de l’affaire Bygmalion.
Au cours de son audition de mardi, l’ancien président a déclaré qu’il n’en savait «rien». «J’ai signé le compte de campagne ce qui implique ma responsabilité administrative, mais pas ma responsabilité pénale», a-t-il déclaré. Pour lui, signer le compte de campagne «ne signifie, en aucun cas, valider des fausses conventions à l’UMP ou des fausses factures entre l’UMP et Event ou l’absence de factures dans mon compte de campagne».
Lors de son audition du 15 février, il a attribué cette situation ½à de la pagaille», pas à une volonté de tricher. Selon un compte-rendu de l’audition révélé par L’Express et Europe 1, le juge chargé de l’affaire, Serge Tournaire, l’a mis en examen le 15 février pour avoir engagé «des dépenses électorales sans tenir compte des deux alertes adressées par les experts-comptables de sa campagne les 7 mars et 26 avril» 2012.
L’enquête révèle une double affaire : 18,5 millions d’euros de fausses factures émises par Bygmalion, qui correspondraient à des meetings de Nicolas Sarkozy mais réglées par l’UMP sous couvert de conventions fictives et 10 millions d’euros inscrits sur une «ligne présidentielle» du budget 2012 de l’UMP.
Même si l’ancien président ne veut plus se mettre dans la peau d’une victime de l’acharnement judiciaire, en redoublant des efforts pour montrer la détermination de son ambition politique, l’enquête s’annonce déjà longue et ses adversaires de son même camp s’en réjouissent secrètement.
Un sondage publié vendredi a apporté de l’eau au moulin de ses adversaires en annonçant que plus de trois quarts des Français estiment que Nicolas Sarkozy constitue ½plutôt un handicap» pour son propre camp. Réalisé par Odoxa pour ITélé, le sondage révèle que 77 % des Français pensent que l’ancien chef de l’Etat pèse négativement au sein des Républicains.
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