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  • Nouveaux codes

    Moncef Wafi Publié dans Le Quotidien d’Oran le 23 – 05 – 2017
    Jean-Pierre Raffarin, de passage à Alger pour faire la promotion du candidat du parti Les Républicains pour la 9e circonscription des Français de l’étranger, a beau rassurer sur l’excellence des relations entre Paris etAlger, mais le doute s’est déjà installé sur les véritables intentions de Macron concernant sa vision de ces mêmes relations. 
    Les quelques jours qui ont suivi son investiture ont suffi à relativiser la déclaration de Lamamra sur le nouvel «ami» de l’Algérie à l’Elysée. Le traitement de la candidature de Leïla Aïchi, sénatrice de Paris, membre du Modem, aux législatives dans la 9e circonscription des Français établis à l’étranger, a donné un aperçu sur l’avenir des relations bilatérales, ou du moins du point de vue du nouveau président français.
    Macron, s’il ne s’est pas rallié aux desiderata marocains sur le Sahara occidental, il a écarté une quelconque intention de revisiter la position française concernant ce dossier. Les derniers propos du locataire de l’Elysée depuis le Mali sur le rôle de l’Algérie et la lutte contre le terrorisme au Sahel invitent aussi à la réflexion sur le partenariat entre les deux capitales version Macron. Ce dernier avait assuré qu’il ferait preuve d’une «exigence renforcée» concernant l’application de l’accord d’Alger sur la paix au Mali, mettant en avant la présence militaire française dans la région. «Moi, j’ai nos hommes qui sont là, j’en ai la responsabilité, j’en réponds devant les Français et leurs familles», déclarera-t-il sentencieusement.
    Si les observateurs y ont vu une allusion directe à l’implication algérienne dans le conflit malien, Raffarin, lui, croit savoir qu’il n’y a pas «une quelconque attitude de distance». Cependant, tout porte à croire qu’une nouvelle ère s’ouvre dans les relations entre Alger et Paris du fait même de la reconfiguration du mode de gouvernance en France.
    Avec un président qui n’est pas issu des partis politiques traditionnels, et de ce fait ne fonctionne pas avec les mêmes vieux réflexes, Alger doit s’adapter à ces changements et réactualiser ses données en injectant du sang plus frais dans ses veines relationnelles.
    En effet, difficile de ne pas parler de conflits générationnels dans le couple algéro-français quand la différence d’âge, et donc de perception de la politique et de ses exigences actuelles, est flagrante. Avec l’arrivée de Macron et de son équipe hétéroclite au pouvoir, les codes vont forcément changer et l’Algérie devra s’y accommoder au risque de se retrouver vraiment isolée.
  • La lâche fuite en avant de Rabat

    Le Makhzen fait feu de tous bois avec l’espoir de créer un écran de fumée qui cacherait son désarroi après les multiples revers et camouflets qu’il a reçu accentuant la fragilité de sa position sur la question sahraouie, voire son isolement, et les tensions internes auxquelles il fait face. Et la cible toute désignée pour ces manœuvres dilatoires est évidemment l’Algérie dont la position, tant sur la scène continentale qu’internationale, ne souffre pourtant aucun équivoque puisque s’alignant sur le droit international. Mais pour Rabat, en accusant le voisin de prendre fait et cause pour le Sahara occidental – ce qui est vrai, en application du droit international, comme la majorité des pays -, il crée un abcès de fixation qui lui permet de détourner l’attention de ses nombreux problèmes internes dont la montée des contestations sociales, notamment dans le bouillonnant Rif où, pas plus tard que jeudi dernier, une manifestation a été organisé à Al Hoceima contre la corruption, la répression et le chômage. Cette ville est le théâtre depuis des mois d’un mouvement de contestation populaire. Aux cris de «Vive le Rif», «Non à la militarisation !», ou dénonçant la «corruption» de l’Etat, des milliers de personnes se sont rassemblées en fin d’après-midi sur la place du centre-ville. «Etes-vous un gouvernement ou un gang ?», proclamait une banderole, en forme de principal mot d’ordre du jour. Certains manifestants brandissaient carrément des drapeaux amazigh ou de l’éphémère république du Rif proclamée dans les années 1920. On a dénoncé pêle-mêle la «corruption» de l’exécutif et des politiciens locaux, les «mafias» locales, «l’esprit de répression» de l’Etat et de ses services de renseignement qui «manipulent les institutions», la «présence massive» des militaires dans la ville, le «sous-développement» de la région, le nouveau gouvernement islamiste.
    Signe de détresse, le Palais réactive la soupape de soulagement qu’est l’Algérie, et sa dernière trouvaille est pour le moins hilarante, si ce n’était l’objectif machiavélique qu’elle visait. Rabat a littéralement mis en scène une soit disant agression physique d’un de ses diplomates par un diplomate algérien de haut rang. Le décor sera planté à Saint-Vincent-et-les Grenadines, dans les Petites Antilles, région des Caraïbes, qui accueillait un séminaire régional organisé par le Comité spécial de décolonisation, où aurait eu lieu la prétendue agression, au lendemain des manifestations d’Al Hoceima.
    Habituée à ce genre de conduite, l’Algérie, qui s’est toujours refusé de monter en épingle les coquecigrues, calembredaines et billevesées du Makhzen, s’est contentée d’opposer un démenti officiel, à la mesure de l’événement, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif. «Les informations rapportées par des médias marocains et reprises en l’état par certains sites au sujet d’une prétendue agression physique qui aurait été commise par un diplomate algérien de haut rang sur un membre de la délégation marocaine en marge de la tenue à Saint-Vincent-et-les Grenadines du séminaire régional organisé par le comité spécial de décolonisation communément appelé le C24, sont des informations inventées, infondées, fausses et mensongères et sans aucun lien avec la réalité […]. Nous considérons que les accusations proférées contre notre diplomate ne sont rien de plus qu’une piètre mise en scène d’une médiocre pièce de théâtre et une répétition des méthodes et d’un scénario auxquels nous avons été habitués», déclarera-t-il. «La réalité des faits tels qu’ils se sont déroulés est à l’antipode de la version avancée […]. Un membre de la délégation algérienne, une jeune diplomate en l’occurrence, a fait l’objet, depuis le début des travaux du séminaire, d’un harcèlement permanent et a même été victime de tentatives d’agressions de la part d’éléments de la délégation marocaine, ce qui a amené les autorités du pays organisateur à désigner des agents pour assurer sa sécurité», précisera M. Benali. «Les accusations contre notre diplomate sont une nouvelle fuite en avant et une illustration du dépit suite au travers et à l’échec subis par la diplomatie marocaine après le refus du Comité des vingt-quatre de céder à la pression visant à priver le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination […], les hautes autorités onusiennes ont été informées des détails de ce regrettable incident.»
    Le diplomate algérien incriminé est en fait une jeune diplomate. Rabat en est arrivé à monter une histoire farfelue où elle fait jouer à un de ses diplomates le rôle de la victime d’une frêle jeune femme, sans se soucier des centaines de témoins qui ont vu le contraire ni des organisateurs amenés à assurer une protection rapprochée de notre diplomate harcelée par les marocains parce que l’Algérie défend le droit international favorable à l’autonomie du Sahara occidental.
    Evidemment, Alger ne pouvait cependant adopter une position passive face à cette agression caractérisée. L’ambassadeur du royaume du Maroc, Lahcène Adelkhalek, a été convoqué, hier, au ministère des Affaires étrangères où le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, lui a fait part des «vives protestations» de l’Algérie suite au «harcèlement» de la jeune diplomate par des membres de la délégation marocaine, geste déjà condamnable par les règles de la bienséance, avant la loi. Affirmant que les éléments d’information confirmant les déplorables agissements des pseudos diplomates de la délégation marocaine, qui sont en possession de la partie algérienne, sont vérifiables autant auprès des organisateurs que des participants au séminaire. A ce titre, le ministre a indiqué à l’ambassadeur que «l’Algérie était en attente des excuses de la part du Maroc».
    Mais quand bien même Rabat consentirait à présenter ses excuses, ça n’effacera pas pour autant la vilenie de son geste odieux. Quel homme digne de ce nom s’attaquerait à une femme ? «Etes-vous un gouvernement ou un gang ?», demandaient les manifestants d’Al Hoceima. Ils ont la réponse à leur question. Le reste n’est que coquecigrues, calembredaines et billevesées…
    H. G.
  • Une diplomatie marocaine délabrée qui joue à la mauvaise comédie de boulevard !

    On avait pourtant cru que l’adhésion du Maroc à l’Union africaine (UA) allait inciter sa diplomatie à plus de sobriété, plus de retenue et plus de modération. Son retour dans le giron africain était d’ailleurs le bienvenu, car un grand pays comme le Maroc ne pouvait plus rester en marge du concert africain, et l’Afrique elle-même ne pouvait se passer d’un pays de son poids géostratégique. On pensait même que le désir du roi Mohamed VI de rejoindre ses pairs africains était en soi un signe de sagesse. 
    On croyait naïvement que la diplomatie chérifienne allait abandonner certains agissements inélégants dictés par cette détestable philosophie de «à la guerre comme à la guerre». C’est-à-dire que tous les moyens sont bons pour imposer le fait accompli colonial au Sahara occidental. Mal nous a pris donc car, comme le dit l’aphorisme arabe, «Halima est revenue à ses vieilles et haïssables habitudes». Et ce fut encore le cas récent à Saint-Vincent-et-les Grenadines, aux Caraïbes, à l’occasion de la réunion du Comité de décolonisation de l’ONU. 
    Pour faire triompher ses propres thèses annexionnistes ou contrecarrer les résolutions onusiennes défavorables, c’est selon, la délégation marocaine a eu tout simplement recours à une bouffonnerie du plus mauvais goût. Une mise en scène destinée à accuser un diplomate algérien de haut rang d’avoir frappé le chef de sa propre délégation ! Comme si un tel présumé acte pouvait échapper aux nombreux témoins présents et aux caméras de surveillance, sans compter les journalistes ! 
    Cette mascarade a eu bien sûr, de part et d’autre, des réactions diplomatiques largement médiatisées. Ce énième épisode montre en tout cas l’état de délabrement, de bunkérisation et de paranoïa dans lequel se trouve depuis un certain temps la diplomatie alaouite. Le royaume chérifien ne manque pourtant pas de diplomates talentueux et compétents, et sa diplomatie est l’une des plus anciennes du monde musulman. Mais comment expliquer sa régulière descente aux enfers depuis la mort du roi Hasan II et particulièrement depuis ces derniers mois ? Au point d’atteindre un niveau de médiocrité digne d’une république néocoloniale de troisième ou quatrième ordre ? 
    De temps en temps, la presse marocaine la plus audacieuse et qui est en même temps la plus talentueuse, se fait l’écho de la mise à l’écart de diplomates professionnels au profit de profils étrangers au métier. Un choix de clientèles basé sur le seul critère d’allégeance et de clientélisme. Une désastreuse politique de ressources humaines aggravée par l’amateurisme, l’indécision et l’impulsivité du Roi et de certains de ses ministres des Affaires étrangères en matière de politique extérieure. Et les grosses bévues ne se comptent plus. Rupture unilatérale, brutale et incompréhensible des relations diplomatiques avec l’Iran et le Venezuela d’Hugo Chavez qui avait reconnu la Rasd. 
    Avec Téhéran, ce fut d’autant plus stupéfiant que la rupture avait été décidée au moment même où cette puissance géostratégique et énergétique normalisait ses relations avec les USA et l’Europe. «Si l’Amérique était encore sous la coupe des néo-conservateurs, hostiles par principe à l’Iran, la politique marocaine aurait pu être comprise comme un alignement sur Washington», écrivait alors le magazine marocain Tel Quel. «Qu’est-ce que le Maroc est allé faire dans cette galère anti-iranienne ? Bien malin, aujourd’hui, qui pourrait donner une réponse. A moins qu’il ne s’agisse, tout simplement, d’une affligeante manifestation d’amateurisme de notre diplomatie. Connaissant ses antécédents en la matière, cette hypothèse, hélas, n’est pas à écarter», écrivait encore l’hebdomadaire. Le pire, c’est surtout la vassalisation de plus en plus manifeste à l’Arabie saoudite et ses satellites du CCG. On sentait bien que la rupture avec l’Iran était un acte de pur suivisme, destiné à plaire à une monarchie wahhabite qui sert beaucoup comme tiroir-caisse de Rabat. 
    Mais il y a surtout et depuis fort longtemps cette incapacité manifeste à améliorer les relations ou à surmonter les contentieux avec l’Algérie. Les rapports avec son grand voisin sont déterminés, c’est archi connu, par le prisme déformant du conflit du Sahara occidental. Sur ce dossier, la diplomatie marocaine fait aujourd’hui preuve d’un autisme profond qui dépasse de loin l’enfermement diplomatique des années Hassan II. Pourtant, à la fin de son règne, le père de Mohamed VI avait su désolidariser les relations avec l’Algérie de la question du Sahara occidental, ce qui lui a permis de jouer un rôle important dans la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Cette schizoïdie traduit encore plus l’esprit bunker qui caractérise de nos jours la diplomatie du Palais royal. Une parano et une schizophrénie diplomatiques qui avaient abouti un certain temps à une sérieuse détérioration des relations avec l’ONU et davantage avec son SG de l’époque Ban Ki-moon. A court d’arguments, le gouvernement avait même organisé des marches de protestation contre lui, avec des ministres qui avaient battu le pavé à Rabat. Du jamais vu ! Et, enfin, recul patent des réseaux d’influence marocains au sein de l’Union européenne. Une UE avec laquelle le dialogue fut un certain temps au point mort, sans oublier par ailleurs le refus d’intégrer l’Union africaine, longtemps après la sortie fracassante de l’ancienne OUA en 1984. La diplomatie marocaine semble donc se satisfaire de la relation intime et protectionniste avec Paris et du rapport très intéressé avec la pompe à fric saoudienne. Mais ses deux attaches de protection et de financement peuvent-elles se substituer à une diplomatie digne de ce nom et digne d’un pays de l’envergure du Maroc ?
    N. K.
  • Panique à «Dar el Makhzen»

    Le royaume du Maroc panique. La juste cause du peuple sahraoui s’impose finalement à lui et à ses sponsors qu’il avait longtemps crus imbattables. En dépit de l’alignement inconditionnel de la France, la Cour de justice l’Union européenne (Cjue) a rendu son verdict couperet qui désavoue totalement les prétentions de la monarchie alaouite. Les juges européens ont clairement tranché : le Sahara occidental ne fait pas partie du territoire marocain. Conséquence : l’Union européenne (UE) reconnaît, sans ambages, le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. 
    L’Union africaine (UA) soutient aussi fermement le processus de décolonisation de ce pays, frère et ami. Egalement, l’ONU a, dès le début, consacré, de la manière la plus claire, le droit absolu du peuple de Saguia El Hamra et de Rio de Oro à la liberté et à l’indépendance. Toutes les organisations régionales et internationales sont unanimes sur cette question et rejettent, d’une seule et même voix, toute tutelle marocaine sur ce pays, abusivement envahi au lendemain du retrait l’occupation espagnole en 1975. 
    Acculé de toutes parts, le makhzen s’affole et multiplie les écarts de langage et les incidents diplomatiques à l’endroit de toute nation, respectueuse des droits de l’Homme, qui s’inscrit naturellement dans la légalité internationale. Les diplomates de sa majesté s’entremêlent les pinceaux et usent de vulgarités dans une vaine tentative d’intimidation des bonnes volontés. Ces piteuses diversions, grossières et stupides, ternissent davantage l’image du royaume et celle de ses représentants dans les milieux diplomatiques internationaux. 
    Pour de nombreux observateurs avisés, cette débandade traduit l’échec cuisant de la politique, belliciste et expansionniste, adoptée par la monarchie au lendemain des indépendances nationales ! Ramant à contre-sens de l’histoire, le Maroc s’est bêtement initié à la colonisation au moment même où le colonialisme rendait son dernier soupir ! Aujourd’hui, le roi et sa cour se rendent à l’amère évidence et réalisent l’ampleur de leur bêtise. 
    Dans le monde entier, aucun homme respectable ne croit à leur plan boiteux d’autonomie. Leur lobbying onéreux, tout au long de ces quarante dernières années, n’a servi à rien, en définitive. La seule vérité qui reste est celle, têtue, qui veut que les sahraouis soient maîtres de leur destin. La chimère du grand Maroc, qui s’étend sur toute l’Afrique du Nord et la région sahélo-saharienne, est un délire qui a longtemps aveuglé le roi du Maroc et dont profitent grandement ses pseudos soutiens. Ce fantasme s’effiloche. L’heure de vérité approche à grandes enjambées. Le roi est en échec et mat.
  • Sahara Occidental : les salamalecs de Jack Lang à la monarchie marocaine

    Par Arris Touffan
    Franchement, je ne reconnais pas le Jack Lang ami zaâma de l’Algérie, qui était à Alger comme chez lui, avec ses potes du gouvernement algérien et les patrons des grandes entreprises d’Etat algériennes. Qu’est-ce qui lui a pris de faire preuve d’une telle véhémence à l’égard de la Franco-Algérienne Leïla Aïchi, investie comme candidate En Marche pour les législatives prochaines ? Il reproche à la candidate ses positions de soutien au Front Polisario. De ce seul fait, Lang s’écrie : «Ces propos sur le Sahara et le Maroc sont inadmissibles. Il faut que son investiture soit retirée et c’est à nos hauts responsables de le faire.» Et il ajoute : «Inadmissible, inconcevable»!
    Et j’en passe des salamalecs à la monarchie marocaine.
    A. T.
    digoutagesoir@yahoo.fr
  • Décolonisation du Sahara Occidental :L’ONU appelée à accélérer le processus

    Les participants au séminaire régional des Caraïbes sur la décolonisation, organisé par le Comité des 24 de l’ONU, ont appelé l’organisation des Nations Unies à accélérer le processus de décolonisation du Sahara Occidental en réclamant la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
    Le séminaire de trois jours tenu à Kingstown et consacré à l’avenir de la décolonisation des 17 territoires non autonomes inscrit à l’agenda de l’ONU, a souligné la nécessité de revitaliser le Comité spécial de la décolonisation de l’ONU, dit comité des 24 afin qu’il puisse atteindre ses objectifs. Se faisant l’écho d’une préoccupation commune, l’expert du Comité, 
    Judith Bourne, a déclaré que sans « une réévaluation et une restructuration drastiques et approfondies du travail du Comité (…) la troisième Décennie Internationale de l’élimination du colonialisme pourrait simplement se transformer en quatrième et cinquième décennie jusqu’à ce que l’effort s’amenuise par la négligence et l’inactivité ». 
    « Les processus de décolonisation sont à la traîne », ont constaté les participants. Depuis la proclamation de l’indépendance de Timore-Leste en 2002, les 17 territoires non autonomes attendent depuis longtemps d’exercer leur droit à l’autodétermination. « Il y va de la crédibilité du comité onusien de peser de tout son poids pour mettre en oeuvre la troisième Décennie de l’élimination de colonialisme », ont il relevé lors de ce séminaire organisé à l’occasion de la semaine de solidarité avec les peuples des territoires non autonomes. 
    M. Arcia Vivas qui s’exprimait au nom du président du Comité, l’ambassadeur vénézuélien Rafael Dario Ramirez Carreno, a indiqué que « l’ONU ne devrait pas perdre de vue la résolution 1514 de l’Assemblée générale qui a déclaré que la colonisation a miné le droit des peuples coloniaux à l’autodétermination ». Le représentant du Venezuela qui s’est attardé sur la question du pillage des ressources naturelles de ces territoires, a regretté que « le processus de décolonisation reste en suspens ». 
    La question du Sahara Occidental, largement débattue au cours de ce séminaire, doit « faire objet d’un examen continu » de la part du Comité des 24 conformément aux recommandations de l’Assemblée générale, a affirmé la représentante de Cuba, exprimant son soutien à la relance des négociations entre le Front Polisario et le Maroc. 
    Intervenant au cours des travaux du séminaire, le représentant de l’Algérie a déclaré que la communauté internationale devrait continuer à apporter son appui au Comité onusien afin de l’aider à remplir son mandat. Sur la question du Sahara Occidental, le représentant de l’Algérie a relevé que les solutions biaisées n’allaient pas garantir un avenir pacifique pour la région. 
    En exprimant son soutien aux efforts du Conseil de sécurité et du chef de l’ONU pour relancer les négociations, le représentant de l’Algérie a rappelé les différentes décisions des tribunaux internationaux qui ont réaffirmé « que le Sahara Occidental ne fait pas partie du territoire marocain. Le Comité des 24 devrait joindre ses efforts à ceux de l’Union Africaine afin de parvenir à une solution durable garantissant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui », a-t-il ajouté. 
    Mettant à nu la politique coloniale de Rabat, le représentant de l’Algérie a rappelé que c’est le Maroc qui avait proposé la partition du Sahara Occidental, ce qui constitue une preuve irréversible que sa revendication territoriale est infondée. 
    De son côté le représentant du Zimbabwe, a appelé à la mise en oeuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité sur le Sahara Occidental et a suggéré au Comité des 24 d’organiser une visite dans les territoires occupés pour évaluer sur le terrain la situation du peuple sahraoui. 
    Le représentant du Front Polisario, Ahmed Boukhari, présent à cette rencontre, a fourni pour sa part une série de clarifications concernant le conflit au Sahara Occidental. « Les différentes résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU », a-t-il précisé, « ont affirmé que la présence marocaine au Sahara Occidental est « une occupation militaire ».
    Il a ajouté que la tenue d’un référendum d’autodétermination, prévue par l’ONU a été bloqué par le Maroc qui tente également, par des procédés illégaux, d’imposer des pseudos élus comme des représentants du peuple sahraoui, alors que le Comité des 24 a consacré définitivement en 2016 le Front Polisario comme seul représentant légitime.
    Le séminaire a passé en revue la situation des 17 territoires non autonomes relevant du Comité spécial. Les conclusions qui en ont découlé seront examinées par le Comité spécial lors de sa session de fond prévue en juin, puis transmises à l’Assemblée générale de l’ONU.
    Par : LAKHDARI BRAHIM
  • Ni le contre-feu ni la diversion n’ont fonctionné

    par Kharroubi Habib
    La prétendue agression « sauvage » dont aurait été victime de la part d’un diplomate algérien un membre de la délégation marocaine lors de la réunion dans les Caraïbes du comité spécial des « 24 » de l’ONU pour la décolonisation, se révèle n’avoir été qu’une minable mise en scène ayant eu pour but d’entacher le prestige et le crédit de l’Algérie, mais celui, avons-nous suggéré aussi, de susciter un « événement » qui présenté par les médias du royaume dans la version d’une inacceptable provocation algérienne ferait contre-feu médiatiquement à la gigantesque manifestation populaire de contestation du pouvoir marocain qui se déroulait le même jour dans la ville d’Al Hoceima. 
    Le Makhzen et les médias à sa botte en ont été pour leurs frais et confusion, tant il ne s’est pas trouvé un participant à la réunion du comité onusien des « 24 » pour témoigner de la véracité de la prétendue agression alors que selon la propagande marocaine elle est censée avoir été perpétrée au vu et au su de personnes présentes sur les lieux. L’on sait pourtant que parmi les participants à la réunion il y en avait qui ne portant pas l’Algérie dans leur cœur n’auraient pas manqué de faire chorus avec la délégation marocaine pour crier au scandale. S’ils s’en sont gardés c’est que la mise en scène à laquelle s’est adonnée la délégation marocaine leur est apparue cousue de fil blanc et que l’accréditer reviendrait à avaliser une infamie dont le sordide est sans précédent dans les annales de la diplomatie internationale. 
    Pour sa part, l’Algérie s’en est sereinement remise à l’esprit d’équité de l’ONU en requérant d’elle qu’elle fasse la lumière sur la prétendue agression dont aurait été victime le diplomate marocain et que sa délégation relayée par les autorités et les médias du royaume ont imputée à l’un de ses homologues algériens. L’esprit tordu qui a conçu le traquenard foireux ayant consisté à simuler l’agression contre un diplomate marocain par les Algériens a eu tout faux car non seulement le prétendu incident n’a pas constitué le contre-feu espéré à l’incendie qui a embrasé la ville d’Al Hoceima et l’ensemble du Rif marocain, mais il n’a même pas fait les « choux gras » de la presse et des médias de l’Hexagone pourtant prompts à casser du bois sur le dos de l’Algérie. Pour aussi fielleux qu’ils sont quand ils ont matière à s’en prendre à ce pays, ces médias ont reculé à prendre pour argent comptant la version marocaine de « l’agression ». 
    L’on fera remarquer enfin que les médias marocains qui mènent une campagne hystérique en l’occurrence contre l’Algérie n’ont nullement rapporté à leur opinion publique que la réunion où est censée s’être produite l’agression du diplomate marocain a opposé une fin de non-recevoir à la prétention de la délégation du royaume d’imposer des « harkis » sahraouis à ses travaux en guise de représentants du Sahara occidental en lieu et place du délégué du Front Polisario. Ils se sont gardés de le faire conscients que l’aveu de cet échec constituerait preuve pour tout esprit rassis que l’incident de la prétendue agression a été un montage pour en cacher la déconvenue qui en coûte à la diplomatie marocaine.

    Le Quotidien d’Oran

  • En finir une bonne fois pour toutes

    par Moncef Wafi

    A quoi joue le Maroc ? A travers ses provocations diplomatiques, ses attaques médiatiques et ses rumeurs distillées sur l’Algérie et son président, Rabat est en train de pousser les relations avec l’Algérie au pourrissement. Faut-il pour autant se taire et laisser faire ? La dernière «mise en scène» pathétique du Makhzen, accusant le troisième homme de nos Affaires étrangères d’avoir agressé un obscur second couteau de l’ambassade du Maroc à Sainte-Lucie, doit être traitée avec la plus grande fermeté de la part d’Alger. 
    Il est clair que tant que les réponses de notre diplomatie ne sont pas suffisamment tranchantes, Rabat continuera sa guerre ouverte contre notre pays. Même s’il est difficile pour notre diplomatie de s’abaisser au niveau de son homologue marocaine, difficile pour l’opinion publique de se satisfaire de ces réponses enveloppées dans du papier diplomatique. Tout le monde sait que le Palais et sa cour vouent à l’Algérie une haine incommensurable à cause de son alignement sur la légitimité internationale concernant le règlement du conflit au Sahara occidental. Un sujet hautement sensible qui fait disjoncter le Maroc à chaque fois qu’il est sommé de se conformer aux résolutions onusiennes. 
    Rabat n’arrête pas d’allumer des contre-feux, accusant l’Algérie d’être derrière le terrorisme qui la frappe ou la rendant responsable du drame des réfugiés syriens qu’elle refoule de son territoire. Cette «pièce de théâtre de bas étage» qui s’est jouée à Sainte-Lucie, pour reprendre les termes de la réponse de la diplomatie algérienne, n’est en fait qu’un acte programmé dans l’agenda politique du Premier ministre marocain, Saad-Eddine El-Othmani, figure du Parti justice et développement (PJD, islamiste), résolument hostile à l’Algérie puisqu’il l’a placée parmi ses priorités à abattre. 
    Qu’avons-nous réellement à gagner en gardant nos relations diplomatiques avec notre encombrant voisin de l’Ouest ? La première réponse naturelle qui vient à l’esprit est : rien. Nous n’avons rien à gagner avec un pays qui nous noie sous des tonnes de drogue, qui pompe notre carburant subventionné, qui a fermé ses frontières et brûlé notre drapeau. Me Farouk Ksentini, alors président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), avait certainement raison quand il a préconisé la rupture des relations diplomatiques avec Rabat, excédé par la guerre des mots que nous livre le Maroc. 
    «Provocation gratuite», «pays ennemi», sa réaction, en 2014, à propos d’un prétendu refoulement de réfugiés syriens du territoire marocain, est celle de beaucoup d’Algériens fatigués d’être la cible incessante du régime marocain. «L’Algérie doit prendre une position ferme pour mettre définitivement fin à ces provocations. A mon sens, il faut rompre les relations diplomatiques», avait-il déclaré. C’est la solution la plus envisageable pour mettre un terme à cette mascarade. La proposition a au moins le mérite qu’on s’y intéresse en attendant le prochain scénario.

    Le Quotidien d’Oran

  • Question de lobby

    par Moncef Wafi
    La France de Macron ressemblera-t-elle à celle de Hollande ou de Sarkozy concernant le dossier sahraoui ?
    La question mérite d’être posée et la réponse est presque devinée à travers le traitement de la candidature de Leïla Aïchi, sénatrice de Paris, membre du Modem, aux législatives dans la 9ème circonscription des Français établis à l’étranger. L’investiture de la candidate algéro-française a suscité un tollé tel que «La République en marche» (LREM) d’Emmanuel Macron a décidé de ne plus se présenter dans cette circonscription à cause de la pression du lobby marocain en France.
    Leïla Aïchi, qui n’a jamais caché son soutien à la cause sahraouie, a été attaquée sur ses convictions, le Maroc et sa diaspora en France se sont mobilisés pour faire avorter une candidature qu’ils accusent de «faute morale», la qualifiant d’«inadmissible». Que lui reproche-t-on au fait ? La partie marocaine lui reproche ses sympathies avec le dossier sahraoui après qu’elle ait organisé, en 2013, à Paris un colloque parrainé par le Sénat français sur le Sahara occidental. Leïla Aïchi avait dénoncé, à cette occasion, l’alignement systématique de la France sur les positions du Maroc «malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG humanitaires». Elle s’est également alarmée sur l’indifférence internationale sur le sort réservé au peuple sahraoui. Elle avait prévenu d’un glissement de la situation vers la radicalisation, estimant que si aucune solution n’est trouvée, on risque de se retrouver avec un «nouveau Nord-Mali».
    La sénatrice ne faisant que rappeler la légitimité internationale concernant cette colonisation. Cet épisode dans la guerre que livre Rabat à tous ceux qui se mettent du côté du droit international illustre, encore une fois, l’animosité du Makhzen à l’égard de l’Algérie lui reprochant d’être derrière les victoires de la diplomatie sahraouie. Pourtant, cette bataille a montré l’étendue du lobby marocain, en collaboration avec les cercles sionistes français, et démontré l’incapacité de la diplomatie algérienne, quoique la candidature de Leïla Aïchi soit une question franco-française, à appuyer les positions algériennes à l’extérieur.
    Cette affaire pose une autre question, celle du poids d’Alger dans l’élection de Macron. Si Lamamra déclarait à qui voulait l’entendre que Macron est un ami de l’Algérie et à lire le message dithyrambique de Bouteflika, le félicitant, il est à parier que de l’Elysée on ne voit pas les choses sous le même angle. Les différents courants qui traversent LREM, à quelques semaines des législatives françaises, et les exigences des alliances devront certainement peser lourd sur l’avenir des relations algéro-françaises.
  • Emmanuel Macron se soumet aux lobbies dès après son élection : qui dirige la France ?

    Le mouvement d’Emmanuel Macron, La République en marche, a multiplié ces derniers temps les couacs, surtout depuis l’annonce de la liste des candidats en marche vers le palais Bourbon. Certains, ayant trouvé un grand écho médiatique, relèvent de l’amateurisme des équipes en charge des investitures, mais d’autres, nettement moins médiatisés, sont carrément le fruit des fortes pressions qu’ont exercé différents lobbies sur la décision du nouveau président en matière de choix des possibles futurs parlementaires.

    L’affaire du retrait de la candidature de la sénatrice franco-algérienne Leila Aïchi, un scandale auquel la République en marche et le Modem de François Bayrou doivent donner des explications claires, témoigne de la persistance des usages et des façons de faire datant du passé. Le fait que la commission nationale des investitures de La République en marche se soit pliée et le Président n’ait pas pu arbitrer le cas de la 9e circonscription des Français de l’étranger, prouve clairement que les sphères d’influence à la solde du royaume chérifien, au premier rang desquelles figure l’auguste président de l’Institut du monde arabe, sont très puissantes.
    Plusieurs fois épinglé sur la gestion catastrophique dudit institut et à maintes reprises cité par la presse hexagonale dans des affaires classées sans suite faute de plaintes et de témoignages, comme par hasard, où il est soupçonné de participer à des soirées, accompagné de compères tout aussi folâtres, se livrant à leurs frasques aux frais et sous l’œil bienveillant du roi, Jack Lang, le lobbyiste en chef, ne rate jamais l’occasion de porter la petite voix du royaume.
    Dans l’espoir de replacer l’ami et frère M’jid El-Guerrab, qui, lui, avait initialement convoité la 9e circonscription des Français de l’étranger sous les couleurs du PS, une région où est finalement investi Didier Le Bret, compagnon de Mazarine Pingeot, fille de feu Mitterrand, Jack Lang a fait des pieds et des mains pour empêcher Leila Aïchi d’y postuler. Une investiture «choquante, inacceptable et inadmissible», selon le porte-voix du Maroc.
    Ils sont nombreux ces hommes politiques français à plaider la cause marocaine (parfois à l’opposé des intérêts de la France) et à œuvrer, pour certains dans l’ombre, ouvertement pour d’autres, à contourner les résolutions de l’ONU s’agissant notamment de la dilapidation et de la vente illégale des richesses sahraouies sur le marché international.
    En lien étroit avec le sulfureux Mohamed Bechari, qui a posté sur les réseaux sociaux des photos avec l’ami député en vacances au Maroc, le député européen Gilles Pargneaux, autre sujet majeur de sa majesté, aurait, a rapporté le journal La voix du Nord, sacrifié l’Institut lillois d’éducation permanente (Ilep) au profit de l’Institut Avicenne à Tourcoing, dont Bechari est président.
    Très actif au Parlement européen, Gilles Pargneaux, dont la préoccupation majeure devait être sa région, les Hauts-de-France (l’une des plus pauvres de France), «croit qu’intégrer le Sahara Occidental dans la discussion au cours du débat UE-Maroc n’est pas pertinent».
    Si un président élu au suffrage universel n’arrive pas à s’affranchir de tels groupes de pression, qui sont pour la plupart mus, non pas par l’intérêt national, mais plus enclins à défendre des intérêts occultes, c’est à se demander légitimement qui dirige la France ?
    De Paris, Mrizek Sahraoui
    http://www.algeriepatriotique.com/article/emmanuel-macron-se-soumet-aux-lobbies-d%C3%A8s-apr%C3%A8s-son-%C3%A9lection-qui-dirige-la-france