Auteur/autrice : Admin

  • Les Marocains agressent un diplomate algérien au Comité de décolonisation

    La réunion du Comité de décolonisation qui vient d’avoir lieu du 16 au 18 mai à Saint Vincent et Grenadines, a été marquée par un grave incident provoqué par la délégation marocaine conduite par l’ambassadeur Omar Hilale, représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies. A court d’arguments au terme d’un large débat sur la question du Sahara Occidental, au cours duquel les membres du Comité ont opposé une fin de non-recevoir à la demande marocaine de faire admettre deux représentants fantoches, prétendument élus de Laâyoune et de Dakhla, la délégation marocaine n’a eu d’autre recours que de se livrer à des actes de provocation, des invectives et des insultes à l’égard de plusieurs délégations proches de l’Algérie. Plus grave, des membres de cette délégation ont agressé physiquement un membre de la délégation algérienne, provoquant ainsi une interruption de la séance de plus de trois heures et bouleversant les travaux de la réunion. Ne reculant décidément devant aucun moyen, la délégation marocaine a poussé l’outrecuidance jusqu’à prétendre qu’un de ses membres aurait été victime de coups portés par un membre de la délégation algérienne.
    Dans une mise en scène où le ridicule le disputait à l’ubuesque, la délégation marocaine, anormalement forte d’une quinzaine de membres, a exposé aux délégués présents dans la salle un de ses membres, agent des services de sécurité marocains de son état, comme une victime. Ce montage, qui n’a naturellement pas échappé aux nombreuses délégations prenant part à cette réunion, avait, en fait, pour objectif de détourner la réunion de son cours normal et d’empêcher le Comité de décolonisation d’adopter ses recommandations dans la sérénité, d’autant que lesdites recommandations ne faisaient place à aucune des propositions marocaines et qu’elles confortaient le Front Polisario en tant que représentant unique et légitime du peuple sahraoui.
    La veille déjà, et au cours d’un débat de fond, l’ambassadeur marocain s’était avait eu une réaction disproportionnée, et à tout le moins étonnante, à une déclaration du chef de la délégation algérienne qui, pourtant, n’avait fait qu’exposer fidèlement la position doctrinale de l’Algérie sur la décolonisation et tout particulièrement sur la question du Sahara Occidental. L’échange qui a suivi a donné lieu à une mise à nu en règle par le diplomate algérien de l’ensemble des allégations proférées par l’ambassadeur du Maroc. Qu’il s’agisse de la poursuite de la captation prédatrice par le Maroc du territoire du Sahara Occidental, de l’oppression de son peuple, de la politique de fuite en avant et des manœuvres dilatoires marocaines consistant à repousser indéfiniment les échéances du processus de règlement, de la violation systématique des droits de l’Homme dans les territoires occupés sahraouis et de leur fermeture à toute mission d’information ainsi qu’aux parlementaires et journalistes, le chef de la délégation algérienne a, une nouvelle fois, dévoilé méthodiquement devant les membres du Comité de décolonisation le vrai visage de la colonisation marocaine du Sahara Occidental et ses pratiques d’un autre âge, loin de l’image idyllique que s’efforce de véhiculer la propagande officielle marocaine.
    Il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois qu’une délégation marocaine se distingue d’une manière aussi scandaleuse dans un forum international. Déjà, par le passé, de nombreux incidents ont été rapportés à New York où, à l’occasion de l’examen par l’Assemblée générale de la question du Sahara Occidental, la délégation marocaine s’est singularisée par un comportement frisant l’hystérie à l’égard de l’ensemble des délégués qui refusaient de s’aligner sur les thèses annexionnistes du Maroc.
    L’incident qui est resté gravé dans les mémoire est sans doute celui qui remonte à juin 2016 et au cours duquel le président de séance avait dû, dans un geste exceptionnel, recourir à la brigade spéciale de sécurité de l’ONU pour faire face aux assauts d’une délégation marocaine déchaînée, menée par le même ambassadeur, Omar Hilale.
    On savait l’ambassadeur du Maroc aux Nations unies porté sur la diatribe et l’invective. Il vient toutefois d’ajouter à Saint Vincent et les Grenadines une nouvelle corde à son arc, celle d’un chef de gang. Quelle diplomatie !
    Karim Bouali
  • Phosphates : le Maroc pille, le Canada recèle, le Danemark transporte

    Un navire danois intercepté : le Maroc pille, le Canada recèle, le Danemark transporte
    Pour la deuxième fois ce mois-ci, un navire danois transportant du minerai en provenance du Sahara Occidental a été immobilisé au Panama. Selon l’ONG britannique Western Sahara Resource Watch, le navire danois Ultra Innovation est depuis hier soir immobilisé suite à une décision de justice, alors qu’il s’apprêtait à traverser le canal de Panama. Le bateau transportait une cargaison de phosphate pillé par le Maroc au Sahara Occidental et destiné, semble-t-il, à la compagnie canadienne Agrium. Ce navire, battant pavillon danois et appartenant à la compagnie Ultrabulk, un des plus grands au monde, a été intercepté le 18 mai 2017 sur la côte pacifique du canal, à proximité de la ville de Panama.
    Un incident similaire s’est produit il y a à peine trois semaines en Afrique du Sud. L’incident est désormais examiné ce jeudi par un juge du tribunal de Port Elizabeth, en Afrique du Sud. Il s’agit d’une cargaison transportant des marchandises en provenance des territoires occupés du Sahara Occidental que le Maroc tentait d’acheminer sur un autre navire en route pour la Nouvelle-Zélande. A noter que les autorités sahraouies n’ont à aucun moment donné le feu vert au Maroc pour exporter du phosphate à partir de son territoire.
    Les rapports publiés par Western Sahara Resource Watch en 2017, 2016 et 2015 ont placé Agrium comme le premier importateur de ces produits en provenance des territoires du Sahara Occidental. L’ONG britannique rapporte dans la foulée que les autorités sahraouies ont annoncé dans un communiqué de presse, rendu public aujourd’hui (jeudi) leur intention d’engager des poursuites judiciaires contre «toutes les parties impliquées dans le commerce illégal des ressources du Sahara Occidental et poursuivraient également à l’avenir les armateurs individuels chargés des opérations de transport, en plus d’actions civiles contre tous les pays qui autorisent les navires transportant des produits sahraouis à faire escale ou à transiter par eux».
    De Londres, Boudjemaa Selimia
  • Gritar contra Marruecos, pero apartados de la embajada

    Alfonso Lafarga.-
    ¿”Donde están los Derechos Humanos”? y “Marruecos culpable, España responsable” son algunos de los eslóganes que más se pronuncian en las concentraciones pro saharauis y que cada vez oyen más lejos en la embajada marroquí en Madrid, como ocurrió en la tarde del jueves 18 de mayo de 2017.
    Por segunda vez en dos meses el movimiento solidario con el pueblo saharaui (CEAS-Sáhara) convocó una concentración ante la sede de la representación diplomática de Marruecos en España, en el número 179 de la calle de Serrano de Madrid, para pedir la libertad de los presos políticos saharauis, en este caso la de los 24 reclusos a los que juzga un tribunal marroqui desde el 23 de enero en Salé, cerca de Rabat, en lo que se califica como un “juicio farsa”.
    Estos presos, que llevan ya seis años en prisión, fueron condenados en 2013 por un tribunal militar a sentencias de 20 años a cadena perpetua, juicio que tuvo que ser anulado, en relación con el campamento reivindicativo de Gdeim Izik, desmantelado por las fuerzas de seguridad y el ejército marroquí en noviembre de 2010 a las afueras de El Aaiún, capital de la excolonia española.
    Si el 13 de marzo pasado la concentración fue autorizada frente al numero 175, y no el 179, de la calle de Serrano, en esta ocasión no se dejó pasar del 173, desde donde gritos como “esta embajada esta ensangrentada” o Marruecos asesina, España patrocina” suenan cada vez más lejos de la representación diplomática.
    Los allí congregados, hombres saharauis con la darraá y mujeres con la melhfa, prendas típicas de su pueblo, así como integrantes del movimiento solidario español, insistieron en dar vivas a la lucha del pueblo saharaui y en gritar “Sahara libertad, Polisario vencerá”.
    En el comunicado que leyó la abogada saharaui Fatma Elghali, de la Asociación Profesional de Abogados Saharauis en España (APRASE), que asistió recientemente como observadora internacional a varias sesiones en el tribunal de Salé, se recuerdó que el juicio militar de 2013 fue denunciado por observadores internacionales y organizaciones de defensa de los Derechos Humanos por irregularidades en el proceso, falta de garantías para los acusados, ausencia de pruebas incriminatorias y confesiones obtenidas bajo tortura.
    También destacó “la ilegalidad de juzgar en territorio marroquí a ciudadanos saharauis por algo que ocurrió en el Sáhara Occidental”, territorio que como recoge una reciente sentencia del Tribunal de Justicia de la Unión Europea “no forma parte del Reino de Marruecos”, por lo que este país no tiene ninguna soberanía sobre él.
    Pero “el Tribunal marroquí sigue negando la libertad provisional para los presos, cuyo único delito ha sido ser saharauis y defender los derechos de su pueblo en su propio territorio”, pueblo que lleva más de40 años luchando por volver a su tierra y que se celebre el referéndum de autodeterminación para poder decidir libremente su futuro.
    Se dijo, también, que “Marruecos demuestra una vez más que su única razón es la fuerza” y utiliza los tribunales para vulnerar los derechos de la población saharaui, que lucha “contra la ilegal ocupación de su país”.
    https://contramutis.wordpress.com/2017/05/18/gritar-contra-marruecos-pero-apartados-de-la-embajada/
  • Dossier du Sahara Occidental et crise en Libye : Smail Chergui remet les pendules à l’heure

    La question du Sahara occidental après l’adhésion du Maroc à l’Union africaine (UA), ainsi que la crise en Libye étaient au centre des débats, lors d’une conférence, animée, hier, par le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine (UA), Smaïl Chergui, tenue au Conseil de la nation.
    Au cours de la dite conférence portant sur «La situation de la paix et la sécurité en Afrique», le commissaire pour la Paix et la Sécurité en Afrique a exprimé son souhait de voir le conflit du Sahara occidental connaitre son épilogue, après le retour du Maroc au sein de l’UA. Donnant sa lecture sur la succession des évènements pour ce dossier, le diplomate algérien a indiqué que «nous espérons que le retour du Maroc au sein de l’Union africaine soit un point de départ pour la résolution du conflit». Mais pour l’heure, Chergui estime que « concrètement, les signaux visibles sont ceux surtout portant le report de la 10e conférence des ministres africains des finances et de la planification qui devait se tenir à Dakar», a-t-il déploré. Ainsi, le haut cadre diplomatique a tenu à rappeler que la réunion ministérielle conjointe entre l’Union africaine et la Commission économique pour l’Afrique (un organe des Nations unies), à Dakar, et à laquelle prenaient part des représentants de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et des diplomates marocains, a été reportée après que le Maroc «avait semé la zizanie». L’incident a été perçu comme étant un premier test raté. Regrettant l’incident, le haut responsable diplomatique a, toutefois, exprimé son souhait, indiquant que «le retour du Maroc au sein de l’UA soit un facteur positif qui annonce le début d’un travail collectif pour trouver une solution au conflit tel que annoncé par le Roi Mohamed VI». Ainsi, il dira que «les deux pays vont s’assoir sur la même table grâce à l’aide des pays africains, ce qui peut les mener à dialoguer». «Leur présence dans la même famille leur impose d’adopter l’approche du dialogue», a-t-il soutenu. Même si, souligne-t-il, pour l’heure, «les signes positifs ne sont pas visibles concrètement». Pour ce qui est du second dossier qui suscite tout aussi l’intérêt particulier de la part de la Diplomatie algérienne, en l’occurrence la crise libyenne, le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’UA a affirmé que le «le Conseil africain de Paix et de Sécurité se prépare à envoyer une mission ministérielle pour visiter la Libye à la fin du mois en cours, et ce, afin d’œuvrer à résoudre la crise qui sévit dans le pays».
    Tout en martelant que «le problème de la Libye est un problème africain qui doit être résolu par une forte voix africaine», l’intervenant a souligné la nécessité d’«aider les Libyens à parvenir à une solution à leur crise». En effet, tout en plaidant à ce que la solution vienne de l’intérieur de ce pays, le commissaire à la Paix et à la Sécurité a mis en garde contre «la situation chaotique en Libye», et de dire qu’elle «est certainement la plus grande menace, non seulement pour l’Algérie et les autres pays voisins et du Sahel mais également pour tout le continent africain».
    Dans le même sillage, Smaïl Chergui a alerté quant à la hausse des armes qui circulent dans le pays. D’ailleurs, il dira que plus de 60 millions d’armes circulent dans le pays, et risquent de se retrouver entre les mains des terroristes, ce qui «fragilise davantage la région du Sahel». Ainsi, il a indiqué que dans la mesure où la situation persiste, «les groupes terroristes deviendront plus forts comparativement à certaines armées de la région», a mis en garde le haut diplomate. D’autre part, s’agissant des solutions préconisées pour le pays voisin de l’est, Chergui a estimé que la solution réside dans deux points essentiels. À savoir, la constitution d’un Conseil présidentiel et la formation d’une armée libyenne unifiée.
    Lamia Boufassa
  • Afripol a infligé un cinglant désaveu au Maroc

    Kharroubi Habib Publié dans Le Quotidien d’Oran le 18 – 05 – 2017
    Le plus cinglant désaveu des propos tenus sur l’Algérie par Abdelhak Khiame, le chef du bureau central marocain d’investigations judiciaires (BCIJ), a été l’hommage unanime rendu à note pays par les représentants des quarante Etats africains qui ont pris part à Alger au lancement officiel de l’Afripol, organisme créé sous l’égide de l’Union africaine et dont la mission est de coordonner et de densifier la coopération des polices africaines contre le terrorisme et toutes les formes de criminalité. 
    Pour rappel, la veille même de l’ouverture des travaux à Alger de l’Afripol, ce haut responsable policier marocain s’en est pris à l’Algérie en l’accusant ni plus ni moins d’être derrière certains des groupes terroristes qui sévissent au Sahel. Avec le calcul probablement que son propos trouverait écho auprès de certains des participants à la réunion. La tentative marocaine de sabotage de l’assemblée générale de l’Afripol a tourné à la déconfiture de ses instigateurs, car non seulement l’Algérie a été unanimement félicitée pour sa lutte exemplaire contre le terrorisme et les efforts qui sont les siens pour que l’Afrique se dote d’un mécanisme continental voué à cette lutte mais a été aussi élue pour présider l’Afripol pendant deux années.
    N’en déplaise à certains confrères, le désaveu africain infligé au Makhzen dispense l’Algérie de répliquer aux élucubrations marocaines. Il n’était nul besoin pour elle d’entrer en polémique avec ce Makhzen sachant que dans son ensemble l’Afrique s’est précisément donné pour référence son engagement et sa grande expérience dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité sous toutes ses formes.
    Aveuglé par la haine qu’il voue au pays voisin, le Makhzen marocain n’a pas anticipé que la gravissime accusation portée par le chef de son BCIJ et dénuée de toute vérité lui vaudrait un retour de « boomerang ». Outre que l’accusation émise par ce personnage est extravagante, elle a clairement établi que le Maroc ne recule devant aucun mensonge pour tenter de discréditer l’Algérie au plan continental et international. En s’en prenant à elle sur le plan de la lutte contre le terrorisme international, le Makhzen démontre qu’il enrage du respect et de la confiance dont elle bénéficie en ce domaine.
    En la matière, c’est justement le Maroc qui est perçu comme le « mouton noir » pour les accointances avérées du Makhzen avec les réseaux de narcotrafiquants dont il est établi qu’ils sont en cheville avec les groupes terroristes qu’il présente comme étant des créations de l’Algérie. Cela les polices africaines désormais travaillant en coopération sous l’impulsion de l’Afripol le savent parfaitement et ne se laisseront pas influencer par les élucubrations marocaines. Tout comme l’Union africaine ne se fait aucune illusion sur les motivations qui ont poussé le roi Mohamed VI à décider le retour de son pays en son sein.
  • Ni l’ONU ni la France n’ont pipé mot sur le faux procès de Gdeim Izik

    Dans toutes ses résolutions sur le Sahara Occidental, le Conseil de Sécurité, sous pression de la France, ne cesse de vanter le « rôle joué par les commissions du Conseil national des droits de l’homme » dans les territoires occupés du Sahara Occidental.
    « Se félicitant à cet égard des récentes mesures et initiatives prises par le Maroc, du rôle joué par les commissions du Conseil national des droits de l’homme à Dakhla et à Laayoune et de l’interaction entre le Maroc et les mécanismes relevant des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies », dixit la résolution 2351 (2017).
    Le semblant de procès des 25 militants de Gdeim Izik se répète chaque année dans une opération de retardement savamment orchestrée dans le but d’éviter la présence d’observateurs internationaux. Certains, des avocats en l’occurrence, ont été violemment battus par la police marocaine.
    Cependant, l’ONU et la France, premier mentor du Maroc, n’ont sifflé mot à cet égard. Autant à New York qu’à Paris c’est le silence total sur ce simulacre de procès. Aucun mot, non plus sur les violations constantes des droits de l’homme au territoire du Sahara Occidental. Dans la question du Sahara Occidental, les bureaux du Secrétariat de l’ONU sont devenus des préfectures de la France. C’est la raison qui explique l’incapacité des Nations Unies à résoudre ce conflit qui date de plus de 40 ans.
    Source : Maroc Leaks
  • ONU : Défendre les droits de l’homme partout sauf au Sahara Occidental

    Selon le Centre d’Actualités de l’ONU, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a annoncé mardi la signature d’un partenariat de cinq ans avec la société d’informatique Microsoft.
    « Selon un communiqué de presse publié par les deux organisations, ajoute le site, l’accord prévoit l’octroi, par Microsoft, d’une subvention à hauteur de cinq millions de dollars en vue d’appuyer l’action du HCDH. Jamais encore un tel soutien n’avait été accordé par une entreprise du secteur privé ».
    Le HCDH, dont la complicité avec le Maroc a été scandaleusement prouvée par les documents confidentiels de la diplomatie marocaine, ne risque pas de consacrer une partie de cet argent à l’amélioration de la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental, tel que prescrit par la résolution 2351 (2017) du Conseil de Sécurité.
    Le Maroc a résussi à noyauter le HCDH grâce à sa « contribution volontaire » au budget de cette institution onusienne ainsi qu’au recrutement du suédois Anders Kompass, ancien directeur des opérations de terrain du HCDH.
    Sous la direction d’un prince jordanien, le HCDH ne va certainement pas faire un geste pour pas améliorer la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental. La Jordanie est connue pour son soutien inconditionnel au Maroc dans ce contentieux.
  • Al Hoceima, une ville oubliée

    Ce qui se passe dans la ville d’Al Hoceima et les patelins avoisinants a de quoi inquiéter tout un chacun. Si les raisons de la contestation sont complexes et les solutions sont souvent teintées d’histoire mythifiée de la région, Economie Entreprises avait un tout autre sentiment, et c’est pour cette raison que le magazine a dépêché notre reporter Ghassan El Karmouni pour y voir plus clair.
    Depuis près d’une décennie, tous les rapports économiques et sociaux émanant d’administrations publiques ont souligné que la ville est une «bombe à retardement». Avec un taux de chômage officiel de 16,3%, un taux d’analphabétisme de 39%, un accès très limité aux services publics de base, la ville se situe très loin en dessous de la moyenne nationale. Sachez aussi que pour les 389.000 habitants de la province d’Al Hoceima, il n’existe que 39 établissements scolaires (dont 7 privés) et seulement 488 lits d’hôpitaux.
    Mais jusque-là rien d’alarmant, étant donné qu’un nombre important de provinces marocaines sont à ce même niveau de retard de développement. Mais qu’est-ce qui fait alors que la région d’Al Hoceima bouillonne?
    Au fil des années, sous le regard des autorités, la province a vu s’effriter les principaux secteurs qui faisaient tourner son économie, à commencer par le cannabis. Selon le rapport 2015 de l’Office des Nations-unies sur la drogue et le crime, la culture du cannabis au Maroc a baissé de 134.000 hectares en 2003 à 47.196 hectares en 2013, soit une diminution de 70% en une décennie. Aucune autre culture de substitution n’a pu remplacer la manne du cannabis, et le rendement agricole de la région est un des plus faibles du pays.
    L’industrie de la pêche, qui nourrit la province, a aussi accusé un inquiétant repli. Pendant des années, les pêcheurs de la région ont abusé des ressources halieutiques en utilisant des techniques interdites et en ne respectant pas les repos biologiques. Il s’agit d’une véritable catastrophe écologique dont très peu d’observateurs parlent, au point où ce qui est pêché aujourd’hui ne peut même plus satisfaire la demande locale. Dans les années 80, la ville non seulement exportait de la sardine, mais comptait plusieurs usines de transformation et d’emballage de poisson. Elles ont toutes fermé sous le poids de la rareté des ressources.
    Al Hoceima est aussi une des villes les plus chères du Royaume. Son enclavement fait que les coûts de logistique pour acheminer les biens de consommation renchérissent le coût de la vie. Face à cet état de fait imposé par la nature, l’on peu comprendre que les Rifains de la région soient frustrés de voir le reste du Maroc s’équiper d’autoroutes, du plus grand pont à hauban d’Afrique et d’un train à grande vitesse!
    Et enfin, l’indicateur le plus expressif du malaise de la ville est une décision administrative du ministère de l’Intérieur. Al Hoceima qui était la capitale de toute une région, avant le dernier découpage régional, est devenue une simple ville satellite. Selon les informations récoltées sur le terrain, la province comptait pas moins de 2.000 fonctionnaires. Aujourd’hui, les délégations régionales de tous les ministères et des administrations publiques ont été déplacées à Tanger, nouvelle capitale de la région Nord. Une simple décision de découpage territorial, dont personne n’a mesuré la conséquence, s’est transformée en un choc économique et social pour les habitants de la province.
    La situation économique et sociale de la ville devient ainsi préoccupante et mérite une attention urgente. Durcir le ton n’est pas nécessaire. La solution est dans le développement et dans l’investissement créateur d’emplois. Le temps est à l’urgence. Au mal-être des populations de la région, l’Etat doit apporter des solutions concrètes de mise à niveau.
    Le projet de développement « Al Hoceima Manarat Al Moutawassite » présenté au Roi en 2015 n’a pas encore débuté sa phase de mise en œuvre. Ce retard a été interprété à tort et à travers par les populations, mais les vraies raisons se trouvent dans un schéma de gouvernance qui se cherche. Entre une région présidée par le tout puissant PAM, une Wilaya installée à 350 kilomètres, une préfecture qui voit la ville à travers le prisme de l’histoire, Al Hoceima est livrée à des élus locaux qui n’ont aucune prérogative, mais avec beaucoup de bonne volonté de sortir leur ville du chaos.
    Au final, ce qui se passe à Al Hoceima constitue un vrai test de la volonté des pouvoirs publics à aller de l’avant dans le chantier de la régionalisation avancée.
    halaoui@sp.ma
  • Hoceima : « On dirait qu’on est au Sahara »

    Une armée de 25.000 policiers et agents des Forces Auxiliaires a envahi la ville d’Al Hoceima. La population de la ville est sous le choc. Elle n’a jamais vu un déploiement si fort des forces de sécurité. « On dirait qu’on est au Sahara », dixit un jeune qui filmait l’entrée des forces de répression dans la ville. C’est une allusion au Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1075 et qu’il continue d’occuper avec une main de fer.
    Ce déploiement vise à réprimer la manifestation prévue ce soir dans la ville d’Al Hoceima, où le peuple du Rif s’apprête aujourd’hui à sceller une journée historique. Un grand rassemblement est prévu à 18 heureus à la Grand Place de la ville d’Al Hoceima. Les commerces et les cafés seront fermés en guise de solidarité avec le Harak Ach-chaabi. Le tout sous une présence des forces de sécurité « jamais vue » selon des témoins. La ville est carrément encerclée de véhicules de la police et des Forces Auxiliaires.
    Le Makhzen a fait recours à ses vieilles méthodes de tromperie : rumeurs sur la annulation de la manifestation, posent la condition de stopper la dynamique du peuple rifain pendant le dialogue. 
    Les activistes du « Hirak » disent ne pas rejeter les propositions de dialogue avec les autorités, mais ils ont quelques conditions. Parmi celles-ci, la libération des 10 activistes emprisonnés. 
  • PROCÈS DE GDEIM IZIK : LA DÉFENSE SE RETIRE DU PROCÈS, DEUX AVOCATES FRANÇAISES EXPULSÉES DU TRIBUNAL

    Deux avocates françaises de la défense dans le procès de Gdeim Izik, Maître Olfa Ouled et Maître Ingrid Metton, ont été violemment expulsées de la Cour d’appel de Rabat lundi 16 mai dans l’après-midi.

    Selon Hélène Legeay, responsable Maghreb/Moyen-Orient à l’ACAT, « cet épisode choquant n’est que le climax d’un procès que les magistrats n’essaient même plus de faire passer pour équitable. Entre la comparution de faux témoins, la partialité manifeste de la Cour, les interrogatoires sur la base d’aveux signés sous la torture et la réalisation d’expertises médico-légales truquées pour écarter les allégations de torture des accusés, il ne se trouve plus personne d’un tant soit peu honnête pour louer la qualité de la justice dans ce procès »

    Le 16 mai, lassés par de longs mois d’un procès marqué par une iniquité manifeste, les accusés et leurs avocats marocains et Sahraouis ont annoncé leur volonté de ne plus participer à ce qu’ils estiment être un simulacre de procès. Les avocates françaises représentant les accusés ont demandé d’adresser un mot à la cour, comme venaient de le faire leurs confrères, avant de donner leur décision sur leur retrait. Le président a refusé, ordonnant aux avocates de répondre uniquement par oui ou par non. Devant le refus des avocates françaises de répondre de cette manière, le président a annoncé qu’il faisait acter d’office leur retrait et a ordonné leur expulsion de la salle d’audience.

    Les avocates françaises ont voulu contester cette décision inique ; les policiers ont saisi Me Olfa Ouled par le bras pour la trainer jusqu’à la porte et ont poussé violemment Me Ingrid Metton jusqu’à la sortie de la salle. Me Ouled souffre d’une élongation et d’un hématome au bras.

    Les accusés ont été l’objet de nombreuses atteintes au droit à un procès équitable depuis la première audience du procès en appel, le 26 décembre 2016. Parmi les dernières en date, des témoins de l’accusation apparus mystérieusement sept ans après les faits et qui ont formellement identifié des accusés sur commande dans la salle d’audience après avoir été pourtant incapables de les décrire physiquement lors de leur interrogatoire précédent l’identification. Certains témoins ont assuré avoir vécu une vingtaine de jours dans le camp de Gdeim Izik mais ont été incapables de citer les noms des personnes avec qui ils ont vécu. L’un d’eux a même assuré avoir vu Naâma Asfari dans le camp le 8 novembre 2010, alors que ce dernier avait été arrêté la veille…

    En outre, les avocats des accusés ont reçu les rapports d’expertises médico-légales réalisées sur 16 des 24 accusés qui allèguent avoir été torturés pendant leur garde à vue. Ces expertises, prétendument menées conformément aux standards internationaux définis par le Protocole d’Istanbul, ont été analysées par des experts internationaux qui ont relevé des erreurs essentielles flagrantes, entachant totalement la crédibilité et donc la validité desdits rapports.

    Pour rappel, les 24 accusés ont été arrêtés, torturés et condamnés à de lourdes peines sur la base d’aveux signés sous la torture en raison de leur participation au camp de protestation sahraoui de Gdeim Izik en 2010. Les condamnations ont été prononcées le 16 février 2013 par le tribunal militaire à l’issue d’un procès inique marqué notamment par le refus d’entendre les témoins cités par la défense et d’ordonner une expertise médico-légale concernant les allégations de torture des accusés. Les noms des victimes que les accusés sont présumés avoir tuées n’ont même pas été mentionnés lors du procès. Le 27 juillet 2016, la cour de cassation a cassé le jugement et renvoyé les accusés devant la cour d’appel de Rabat.

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