Auteur/autrice : mahembarec

  • Le Maroc vise à saboter le processus des négociations

    Cette femme d’apparence faible qui s’assoit, chaque matin, à l’aéroport de Lanzarote constitue le cri silencieux de tout un peuple qui refuse de perdre la liberté. Elle est une conséquence des barbaries qu’a commises et continue de commettre le gouvernement marocain contre le peuple sahraoui. Ce qui est en jeu c’est le droit de notre peuple d’être libre, mais l’essence de tout cela, c’est la dignité de toutes les femmes et hommes du Sahara Occidental, qui refusent d’être vilipendiez par un régime tyran et archaïque comme celui de Mohamed VI.
    Chaque minute qui passe, le corps d’Aminatou Haider s’affaiblit un peu plus, jour après jour, minute après minute, loin de sa terre, de sa famille, de ses enfants. Elle compte déjà 31 jours en grève de la faim et a repoussé énergiquement la tentative du gouvernement espagnol de l’obliger à manger.
    Au moment où cette activiste pacifique des Droits de l’homme est en grève de la faim, Barak Obama recevait le prix Nobel de la Paix et en assurant que parfois la guerre est nécessaire pour avoir la paix. Et il a aussi naturellement célébré, l’anniversaire de la chute du mur de Berlin mais : qu’est-ce qu’il pense du mur du Sahara Occidental? Un mur de plus de 2500 km miné et surveillé par l’armée qui isole la population sahraouie dans le désert, sans aucun moyen pour subsister.
    Le châtiment imposé par le Maroc est disproportionné à l’action, il n’est pas établi dans aucune norme, et est contraire aux droits de l’homme basiques : la nationalité et le retour vers son propre pays. Mais les maîtres chanteurs de Rabat n’hésitent pas à exploiter tout incident pour dynamiter le processus de paix et il est prêt à dialoguer seulement si, au lieu de parler d’autodétermination, on parle d’autonomie. Et le pire c’est que le temps court en faveur du Maroc. Chaque jour que le conflit perdure est un jour de plus gagné par le Maroc pour s’accrocher à un territoire qui ne lui appartient pas.
    Des voix marocaines de toute sorte se sont prononcées dans un ton menaçant, interprétées par la presse comme des mots de goût indubitable du chantage qui ne devraient pas avoir lieu entre des pays qui se considèrent comme des amis et qui ont beaucoup d’intérêts en commun.
    Tout cela, met en évidence le régime marocain et surélève la dignité de la cause sahraouie.
    Le sacrifice d’Aminatou est une solution extrême qui projette de laisser derrière les considérations humanitaires par rapport à elle- même pour qu’elle soit abordée la question politique exposée par le peuple sahraoui. Cela explique la délégitimation du gouvernement marocain et sa pression sur le gouvernement espagnol. Il n’y a aucun doute qu’elle a altéré les règles du jeu, d’un jeu dans lequel les sahraouis étaient exclus. Il y a des raisons pour penser que les solutions viendront si on comprend les nouvelles règles que Haidar expose lorsqu’elle exige de passer de l’humanitarisme à la politique. Dans le sillage de Ghandi, elle dit qu’elle ne veut pas de charité, mais de justice. Par conséquent, elle s’accroche à sa dignité. Celui qui ne comprend pas cela est condamné au repenti.
    La disposition à sacrifier sa propre vie par ce que l’on croit juste, par ce que l’on interprète qui donne un plein sens à cette vie qu’on risque, a donné des exemples mémorables. Des exemples qui ont remarqué la lâcheté et l’ignominie de ceux qui étaient restés du côté de l’indignité ou, simplement, de l’indifférence. 
    Haidar est devenue un grain très indigeste dans le couscous de Mohamed VI qui attend assis dans son jet-ski que Haidar lui demande pardon. Un bouffon a remis une note au petit monarque disant: « Profitez, Majesté, si vous attendez trop vous resterez sans neige à cause du réchauffement climatique ».
    L’action d’Aminatou  nous met devant d’autres faits importants : l’appui ou ou non à la résolution des conflits par la résistance pacifique. Le rôle des femmes dans ce type de résistances. La valeur d’une mère, prête à défendre la dignité pour ses enfants, même si elle doit renoncer à eux.
    Aminatou Haidar est tout le peuple Sahraoui. Sa situation n’est que le reflet d’une nation soumise. Et deux gouvernements qui devraient mourir de honte à cause des recours ridicules qu’ils ont pour résoudre ce problème.
    La politique internationale, soumise au business, est un tissu complexe que personne ne veut découdre d’un coup et qui nuit seulement les faibles. Ce n’est pas seulement la France, c’est l’ONU, incapable et inutile comme à l’accoutumée. Ce sont les USA, pour qui le Maroc est décisif dans l’actuel panneau géopolitique de l’Afrique. Quand l’ONU prend une décision c’est parce que la pression des gouvernements qui ont plus de pouvoir et qui peuvent risquer davantage est exercée sur elle. Le principe de Justice est écarté même pour les accords signés. 
  • Mohamed VI, « propagandiste » de la cause sahraouie

    Il est bien connu que, pour le Maroc, le Sahara Occidental a toujours été une question vitale. Les grands conflits avec le voisin espagnol ne sont pas venus tant par Ceuta et Melilla comme par ce que les Marocains appellent les « provinces du sud ». La décision de Mohamed VI en juillet 2002 d’envahir l’îlot de Persil, a dérivé, formellement, en l’affrontement avec Aznar par manque d’entente pour obtenir un accord de pêche. Cependant, au fond de l’irritation du monarque alaouite il y avait le refus du Gouvernement du PP de se plier à ses prétentions de limiter l’avenir du Sahara à une autonomie, sans la possibilité d’exercer dans l’avenir le droit d’autodétermination, à travers un référendum.
    Maintenant, la crise se centre aussi sur la question sahraouie, Il est certain que Mohamed VI, avec sa détermination est en train de provoquer des maux de tête au Gouvernement espagnol, qui ne s’attendait pas à cette manière de « remercier » sa politique d’amitié vers Rabat. Mais encore plus certain c’est que, avec sa maladresse, le roi a obtenu que tout le monde tourne ses regards vers le Sahara. Il s’est converti en meilleur propagandiste de la cause sahraouie. Si Aminetou Haidar ou le Front Polisario avaient programmé l’action revendicative le résultat n’aurait pas été si bon. Et plus  le temps passe sans donner une sortie au conflit et sans alléger l’angoisse de l’Exécutif espagnol, plus mauvaise sera l’image du Maroc dans le monde.
    La malheureuse décision du roi Mohamed VI est un bon coup de pub pour les indépendantistes sahraouis. Mme Haidar ne décolle pas des télévisions espagnoles, alors que le conflit était en stand-by. Il est tout de même paradoxal que M-6 fasse un coup aussi bas à M. Zapatero: il est le président le plus pro-marocain qu’a connu l’Espagne, alors que sa base électorale est acquise au mouvement sahraoui. Les prochains présidents du gouvernement espagnol retiendront la leçon…
    Mohamed VI, qui ne voit pas plus loin que la longueur de son nez, n’a pas anticipé l’action de Haïdar. En plus de ça, il mesure mal l’impact de l’effet de la médiatisation de sa grève de la faim. Il ne savait pas qu’il allait recueillir le pire pour son plan de fausse autonomie.

    Cette histoire montre à quel point la diplomatie marocaine est dans le passé.
    Peut importe les rasions judiciaires, mais politiquement c’est une défaite.
    On oublie qu’on vit dans un monde globalisé où les médias influencent l’opinion publique. Avec ce qui se passe, l’opinion publique internationale connaît bien ce sujet avec deux protagonistes : une pauvre dame qui veut revenir chez elle et un état qui ne respecte pas les droits de l’homme.
    Notre ami le roi a offert à cette militante sahraouie surtout connue parmi les activistes des droits de l’homme une superbe tribune internationale, et surtout rendu la tâche infiniment plus difficile à un des gouvernements espagnols les plus favorables au Maroc depuis les années 90.
    Les autorités marocaines ont réussi un bel exploit, réussissant à ne respecter aucune des rares et chétives lois que l’Etat marocain se donne pour faire montre de respect des droits de l’homme. Bien sûr, dans un Etat de droit, ce que n’est évidemment pas le Maroc, une justice indépendante aurait tôt fait d’annuler ces décisions arbitraires et de faire condamner leurs auteurs au pénal. Car dans un Etat de droit, tout le monde a droit au respect de la loi, qui n’est pas là uniquement pour ceux dont les opinions plaisent au gouvernement voire même à une majorité de l’opinion publique, mais aussi pour ceux dont les opinions sont exécrées par le gouvernement ou l’opinion.
    Aminatou Haïdar est en grève de la faim contre une décision illégale et arbitraire. Les conséquences d’une issue fatale seraient sans aucun doute graves pour les relations maroco-espagnoles
  • Une nouvelle Intifada provoquée par Mohamed VI?

    Je souffre pour ma mère, mais je ne peux pas lui demander de laisser la grève de la faim « , affirme accablante la fille d’Aminetou Haidar, Hayat Kossimi. Son frère préfère ne pas parler. Elle se met à pleurer après avoir lu une lettre de l’activiste sahraouie qui dit : » Je Pense à vous. Je fais cela pour que, quand vous serez plus grands, vous viviez en liberté « . Dans sa maison, assiégée jour et nuit par la police secrète, le flux de sahraouis qui entrent et sortent pour soutenir ce symbole de l’indépendantisme est imparable. » Nous sommes avec vous « , disent-ils orgueilleux de se sentir représentés par l’une des défenseures des droits de l’homme qui a récolté le plus de reconnaissances internationales. » C’est notre Gandhi « , soulignent les familiers les plus proches.
    En 2005, quand l’Intifada sahraouie a explosé, Haidar a été emprisonnée à la prison noire de l’Aaiún, où elle a entamé une très dure grève de la faim. Le jeûne se répète pour l’activiste, bien que cette fois c’est pour avoir refusé à assumer la nationalité marocaine, cause par laquelle elle a été expulsée de l’ancienne colonie espagnole le 14 novembre. « Si elle avait cessé de manger dans un aéroport de la France ou dans dans un autre pays, elle aurait été jetée dans la rue, mais en Espagne la solidarité est impeccable », dit Mohamed ému, oncle des enfants de Haidar, qui ne veut pas dire son nom de famille.
    Les sahraouis se trouvent repliés chez eux à cause dees menaces, mais des groupes de jeunes se montrent de plus en plus courageux pour remplir El Aaiún de consignes et de drapeaux proa-utodetermination et pro-droits humains. Ils croient en la résistance et « ils préparent la deuxième Intifada », assure Mohamed. Ils attendent seulement l’occasion « pour que le moindre nombre de victimes se produisent ». Pour lui, le succès des mobilisations massives est dans la spontanéité. « A cause de cela, je ne peux pas parler de dates », ajoute-t-il.
    Dans la rue, le mutisme est général, dans les lieux publics aussi, le guet de policiers et de militaires est permanent. Mais à l’intérieur des foyers, le cas Haidar est dans la bouche de tous. De fait, dans une noce qui a été célébrée samedi, l’invitation s’est convertie en manifestation en faveur de l’activiste, avec des cris de « Vive Aminetou, vive la battante ».
    La fille de Haidar est des premières à défier le régime. « Je n’ai pas peur et je sortirais pour protester pour ma mère. Je veux la liberté, et c’est pour cela que je la soutiens », dit Hayat avec intégrité, qui voit en sa mère un modèle, un exemple de la persévérance après plus de 30 ans d’un conflit qui commence à avoir des cheveux blancs. Cependant, depuis que l’activiste a initié la grève de la faim, la situation du Sahara Occidental a donné un tournant radical. « Tout le monde parle de nous. Quand nous pensions que nous étions oubliés, nous revenons au premier plan », déclare Ghalia Diimi, la vice-présidente de l’Association Sahraouie de Victimes de Graves Violations des Droits de l’homme (ASVDH), et qui a connu la torture et la prison.
    Llegar hasta su casa es un suplicio. Coches de la policía secreta siguen los pasos de observadores y periodistas. El refuerzo de la vigilancia no solo es visible junto a la casa de Jimi El Galia y de la familia de Haidar, también en otros barrios poblados por activistas. Mientras el conflicto no se resuelva, Marruecos mantendrá los dispositivos para impedir los gritos independentistas, las proclamas saharauis y las manifestaciones en contra de la expulsión de Haidar.
    Même Arriver à sa maison est un supplice. Des voitures de la police secrète suivent les pas des observateurs et des journalistes. Le renfort de la vigilance est non visible seulement près de la maison de Djimi Ghalia et de la famille de Haidar, mais aussi dans d’autres quartiers peuplés par des activistes. Tant que le conflit n’est pas résolu, le Maroc maintiendra les dispositifs pour empêcher les cris indépendantistes et les manifestations contre l’expulsion de Haidar.
    « Ils ne nous effraient pas avec des fourgons dans tous les coins. 99 % de la population veut vivre en liberté et elle luttera jusqu’à la fin », insiste Mohamed, convaincu que Haidar rentrera chez elle « vivante ». « La pression des EU et de l’Europe fera changer la vision du Maroc ».
    À un pas de la mort, Aminatou Haidar continue une grève de la faim d’un mois. Le corps de Haidar est à un pas de ne répondre plus. En cas de décès, les piliers de la puissance que son peuple domine trembleront de honte devant le monde qui suit pas à pas le dénouement d’une bataille presque silencieuse.
    Le cas de l’activiste suppose un autre obstacle dans la tentative de la part de l’envoyé spécial des Nations Unies, Christopher Ross, de réaliser un nouveau tour de né gociations entre le Front Polisario et le Maroc, dans le cadre des rapprochements initiés en 2007 pour l’indépendance du Sahara Occidental. Les indapendantistes sahraouis (Polisario) considèrent « impensables » de s’asseoir à parler à Rabat avec le « cadavre » de Haidar sur la table. Ross a essayé de fixer une date pour une cinquième rencontre.
  • Mohamed VI, « propagandiste » de la cause sahraouie

    Il est bien connu que, pour le Maroc, le Sahara Occidental a toujours été une question vitale. Les grands conflits avec le voisin espagnol ne sont pas venus tant par Ceuta et Melilla comme par ce que les Marocains appellent les « provinces du sud ». La décision de Mohamed VI en juillet 2002 d’envahir l’îlot de Persil, a dérivé, formellement, en l’affrontement avec Aznar par manque d’entente pour obtenir un accord de pêche. Cependant, au fond de l’irritation du monarque alaouite il y avait le refus du Gouvernement du PP de se plier à ses prétentions de limiter l’avenir du Sahara à une autonomie, sans la possibilité d’exercer dans l’avenir le droit d’autodétermination, à travers un référendum.
    Maintenant, la crise se centre aussi sur la question sahraouie, Il est certain que Mohamed VI, avec sa détermination est en train de provoquer des maux de tête au Gouvernement espagnol, qui ne s’attendait pas à cette manière de « remercier » sa politique d’amitié vers Rabat. Mais encore plus certain c’est que, avec sa maladresse, le roi a obtenu que tout le monde tourne ses regards vers le Sahara. Il s’est converti en meilleur propagandiste de la cause sahraouie. Si Aminetou Haidar ou le Front Polisario avaient programmé l’action revendicative le résultat n’aurait pas été si bon. Et plus  le temps passe sans donner une sortie au conflit et sans alléger l’angoisse de l’Exécutif espagnol, plus mauvaise sera l’image du Maroc dans le monde.
    La malheureuse décision du roi Mohamed VI est un bon coup de pub pour les indépendantistes sahraouis. Mme Haidar ne décolle pas des télévisions espagnoles, alors que le conflit était en stand-by. Il est tout de même paradoxal que M-6 fasse un coup aussi bas à M. Zapatero: il est le président le plus pro-marocain qu’a connu l’Espagne, alors que sa base électorale est acquise au mouvement sahraoui. Les prochains présidents du gouvernement espagnol retiendront la leçon…
    Mohamed VI, qui ne voit pas plus loin que la longueur de son nez, n’a pas anticipé l’action de Haïdar. En plus de ça, il mesure mal l’impact de l’effet de la médiatisation de sa grève de la faim. Il ne savait pas qu’il allait recueillir le pire pour son plan de fausse autonomie.

    Cette histoire montre à quel point la diplomatie marocaine est dans le passé.
    Peut importe les rasions judiciaires, mais politiquement c’est une défaite.
    On oublie qu’on vit dans un monde globalisé où les médias influencent l’opinion publique. Avec ce qui se passe, l’opinion publique internationale connaît bien ce sujet avec deux protagonistes : une pauvre dame qui veut revenir chez elle et un état qui ne respecte pas les droits de l’homme.
    Notre ami le roi a offert à cette militante sahraouie surtout connue parmi les activistes des droits de l’homme une superbe tribune internationale, et surtout rendu la tâche infiniment plus difficile à un des gouvernements espagnols les plus favorables au Maroc depuis les années 90.
    Les autorités marocaines ont réussi un bel exploit, réussissant à ne respecter aucune des rares et chétives lois que l’Etat marocain se donne pour faire montre de respect des droits de l’homme. Bien sûr, dans un Etat de droit, ce que n’est évidemment pas le Maroc, une justice indépendante aurait tôt fait d’annuler ces décisions arbitraires et de faire condamner leurs auteurs au pénal. Car dans un Etat de droit, tout le monde a droit au respect de la loi, qui n’est pas là uniquement pour ceux dont les opinions plaisent au gouvernement voire même à une majorité de l’opinion publique, mais aussi pour ceux dont les opinions sont exécrées par le gouvernement ou l’opinion.
    Aminatou Haïdar est en grève de la faim contre une décision illégale et arbitraire. Les conséquences d’une issue fatale seraient sans aucun doute graves pour les relations maroco-espagnoles
  • Une nouvelle Intifada provoquée par Mohamed VI?

    Je souffre pour ma mère, mais je ne peux pas lui demander de laisser la grève de la faim « , affirme accablante la fille d’Aminetou Haidar, Hayat Kossimi. Son frère préfère ne pas parler. Elle se met à pleurer après avoir lu une lettre de l’activiste sahraouie qui dit : » Je Pense à vous. Je fais cela pour que, quand vous serez plus grands, vous viviez en liberté « . Dans sa maison, assiégée jour et nuit par la police secrète, le flux de sahraouis qui entrent et sortent pour soutenir ce symbole de l’indépendantisme est imparable. » Nous sommes avec vous « , disent-ils orgueilleux de se sentir représentés par l’une des défenseures des droits de l’homme qui a récolté le plus de reconnaissances internationales. » C’est notre Gandhi « , soulignent les familiers les plus proches.
    En 2005, quand l’Intifada sahraouie a explosé, Haidar a été emprisonnée à la prison noire de l’Aaiún, où elle a entamé une très dure grève de la faim. Le jeûne se répète pour l’activiste, bien que cette fois c’est pour avoir refusé à assumer la nationalité marocaine, cause par laquelle elle a été expulsée de l’ancienne colonie espagnole le 14 novembre. « Si elle avait cessé de manger dans un aéroport de la France ou dans dans un autre pays, elle aurait été jetée dans la rue, mais en Espagne la solidarité est impeccable », dit Mohamed ému, oncle des enfants de Haidar, qui ne veut pas dire son nom de famille.
    Les sahraouis se trouvent repliés chez eux à cause dees menaces, mais des groupes de jeunes se montrent de plus en plus courageux pour remplir El Aaiún de consignes et de drapeaux proa-utodetermination et pro-droits humains. Ils croient en la résistance et « ils préparent la deuxième Intifada », assure Mohamed. Ils attendent seulement l’occasion « pour que le moindre nombre de victimes se produisent ». Pour lui, le succès des mobilisations massives est dans la spontanéité. « A cause de cela, je ne peux pas parler de dates », ajoute-t-il.
    Dans la rue, le mutisme est général, dans les lieux publics aussi, le guet de policiers et de militaires est permanent. Mais à l’intérieur des foyers, le cas Haidar est dans la bouche de tous. De fait, dans une noce qui a été célébrée samedi, l’invitation s’est convertie en manifestation en faveur de l’activiste, avec des cris de « Vive Aminetou, vive la battante ».
    La fille de Haidar est des premières à défier le régime. « Je n’ai pas peur et je sortirais pour protester pour ma mère. Je veux la liberté, et c’est pour cela que je la soutiens », dit Hayat avec intégrité, qui voit en sa mère un modèle, un exemple de la persévérance après plus de 30 ans d’un conflit qui commence à avoir des cheveux blancs. Cependant, depuis que l’activiste a initié la grève de la faim, la situation du Sahara Occidental a donné un tournant radical. « Tout le monde parle de nous. Quand nous pensions que nous étions oubliés, nous revenons au premier plan », déclare Ghalia Diimi, la vice-présidente de l’Association Sahraouie de Victimes de Graves Violations des Droits de l’homme (ASVDH), et qui a connu la torture et la prison.
    Llegar hasta su casa es un suplicio. Coches de la policía secreta siguen los pasos de observadores y periodistas. El refuerzo de la vigilancia no solo es visible junto a la casa de Jimi El Galia y de la familia de Haidar, también en otros barrios poblados por activistas. Mientras el conflicto no se resuelva, Marruecos mantendrá los dispositivos para impedir los gritos independentistas, las proclamas saharauis y las manifestaciones en contra de la expulsión de Haidar.
    Même Arriver à sa maison est un supplice. Des voitures de la police secrète suivent les pas des observateurs et des journalistes. Le renfort de la vigilance est non visible seulement près de la maison de Djimi Ghalia et de la famille de Haidar, mais aussi dans d’autres quartiers peuplés par des activistes. Tant que le conflit n’est pas résolu, le Maroc maintiendra les dispositifs pour empêcher les cris indépendantistes et les manifestations contre l’expulsion de Haidar.
    « Ils ne nous effraient pas avec des fourgons dans tous les coins. 99 % de la population veut vivre en liberté et elle luttera jusqu’à la fin », insiste Mohamed, convaincu que Haidar rentrera chez elle « vivante ». « La pression des EU et de l’Europe fera changer la vision du Maroc ».
    À un pas de la mort, Aminatou Haidar continue une grève de la faim d’un mois. Le corps de Haidar est à un pas de ne répondre plus. En cas de décès, les piliers de la puissance que son peuple domine trembleront de honte devant le monde qui suit pas à pas le dénouement d’une bataille presque silencieuse.
    Le cas de l’activiste suppose un autre obstacle dans la tentative de la part de l’envoyé spécial des Nations Unies, Christopher Ross, de réaliser un nouveau tour de né gociations entre le Front Polisario et le Maroc, dans le cadre des rapprochements initiés en 2007 pour l’indépendance du Sahara Occidental. Les indapendantistes sahraouis (Polisario) considèrent « impensables » de s’asseoir à parler à Rabat avec le « cadavre » de Haidar sur la table. Ross a essayé de fixer une date pour une cinquième rencontre.
  • Aminattou Haidar, la dignité sahraouie




    (source : Presos.org 09/12/09 par Inés Miranda, avocate d’Aminattou Haidar traduction Futur Rouge)

    Aminattou Haidar est le symbole d’un peuple pacifique et solidaire, d’un peuple trahi par la dictature franquiste, qui, le 14 novembre 1975, céda l’administration du Sahara Occidental aux Etats mauritaniens et marocains, suite à son invasion militaire par les troupes marocaines. Cette cession eut lieu un mois après que la Tribunal International de La Haye eut écarté les prétentions annexionnistes de la Mauritanie et du Maroc, en réaffirmant que d’après la résolution 1514 des Nations Unies promulguée en 1960, le peuple sahraoui avait le droit à l’auto-détermination.
    En 1976 commença la guerre entre le Front Polisario et le Maroc. La brutalité déployée par le régime d’Hassan II, avec force bombardements au napalm contre des civils, eut comme conséquence le déplacement d’une grande partie de la population sahraoui vers les amps de réfugiés du désert de Tindouf, dans la Hamada algérienne. Le 6 décembre 1991 fut enregistré un cessez-le-feu, et les deux parties acceptèrent la proposition des Nations Unies pour un référendum d’auto-détermination prévu le 26 janvier 1992.
    Toutefois, le régime marocain n’a cessé de manoeuvrer pour ajourner cette consultation, en ergotant sans fin au sujet de la composition du corps électoral et finit par imposer des options alternatives, qui font fi de la légalité internationale et qui furent rejetées par les Nations Unies.
    Pendant ce temps, le Maroc et de nombreuses entreprises étrangères (parmi elles, certaines sont espagnoles) pillent les vastes réserves naturelles du territoire, comme le phosphate, le pétrole, le gaz naturel, les gisements de fer et d’uranium, et les gigantesques réserves de poissons qui regorgent tout au long des 1600 km de littoral.

    Pendant toute cette période, la politique des différents gouvernements de l’Espagne démocratique n’a jamais rompu avec la trahison franquiste. Aucun de ces gouvernements n’a assumé le rôle de puissance « décolonisatrice » que la légalité internationale lui octroie vis-àvis de son ancienne province.
    Au contraire, tous ont privilégié la « stabilité » des rapports avec le Maroc : d’abord à cause du partage du butin de la pêche, ensuite à cause du rôle de gendarme régional joué par le Maroc dans la gestion des flux de migrants sub-sahariens et, enfin à cause des importants investissements des entreprises espagnoles dans la région.
    « Le gouvernement de Zapatero ferme les yeux devant la souffrance du peuple sahraoui. Par son silence, il tolère les violations des droits humains et permet qu’on nous massacre » a dit en mai 2006 à Madrid Aminattou Haisar lors de sa réception du prix Juan Maria Bandres de la Commission Espagnol d’Aide aux Réfugiés. Trois années plus tard, la répression marocaine se poursuit dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Presqu’un quart de millions d’âmes résistent de façon exemplaire dans la Hamada, pour une solution juste, conforme au droit international, qui autorise leur retour sur leur territoire d’origine.
    Aminattou Haidar est très au fait de toutes ces choses. Elle fut arrêtée pour la première fois en 1987, à l’âge de vingt ans, pour avoir participé à une manifestation contre l’occupation, à l’occasion d’une visite de représentants de l’ONU au Sahara Occidental.
    Elle connut le sort des « disparuEs » , fut mise au secret et torturée pendant presque quatre ans, les yeux bandés, les pieds et les mains attachés, subissant des conditions d’hygiène et d’alimentations infra-humaines. Plus tard, elle dubit d’autres arrestations et vexations de la part des autorités marocains, mais elle n’a pourtant jamais cessé de lutter pour le droit à l’auto-détermination de son peuple.
    En 2005, elle participa à des manifestations pacifiques contre l’aggravation de la répression, pendant lesquelles elle fut de nouveau arrêtée et torturée par la police, et emprisonnée. Le 13 décembre 2005, elle fut condamnée à de la prison ferme par un tribunal marocain.
    Enfermée à ce moment dans la Prison Noire d’El Aaioun (construite par le colonialisme espagnol), elle fit cette déclaration à ses camarades : « C’est un miracle que je sois restée en vie, parce que je suis une femmes épuisée physiquement par tant d’années de disparition et d’emprisonnement, par tant de tortures et tant d’humiliations. Mais je suis ici, et je continuerai à lutter de toutes mes forces, sachant bien que vous-autres, vous êtes là et vous luttez pour nous. Je crois autant en vous qu’en la mer qui est là à 25 km d’ici, de la même façon je suis sûre que les enfants sahraouis réfugiés en Algérie retourneront sur leur terre libérée. Je suis sûre de vous comme je suis sûre du regard affectueux de mes deux enfants, Mohamed et Hayatn que j’aime tant… »
    Aujourd’hui, le 9 décembre 2009, depuis l’aéroport de Lanzrote aux Canaries, Aminattou Haidar en grève de la faim exige depuis le 14 novembre le droit de revenir au Sahara Occidental pour retrouver ses enfants et reprendre le chemin du combat aux côtés de son peuple, un peuple entouré de la solidarité de milliers de citoyens de l’Etat espagnol, mais un peuple maltraité par le gouvernement qui, en collusion avec le régime répressif de Rabat, ignore le rôle que le droit international lui impose de jouer : défendre le droit du peuple sahraoui à l’auto-détermination.

  • Aminattou Haidar, la dignité sahraouie




    (source : Presos.org 09/12/09 par Inés Miranda, avocate d’Aminattou Haidar traduction Futur Rouge)

    Aminattou Haidar est le symbole d’un peuple pacifique et solidaire, d’un peuple trahi par la dictature franquiste, qui, le 14 novembre 1975, céda l’administration du Sahara Occidental aux Etats mauritaniens et marocains, suite à son invasion militaire par les troupes marocaines. Cette cession eut lieu un mois après que la Tribunal International de La Haye eut écarté les prétentions annexionnistes de la Mauritanie et du Maroc, en réaffirmant que d’après la résolution 1514 des Nations Unies promulguée en 1960, le peuple sahraoui avait le droit à l’auto-détermination.
    En 1976 commença la guerre entre le Front Polisario et le Maroc. La brutalité déployée par le régime d’Hassan II, avec force bombardements au napalm contre des civils, eut comme conséquence le déplacement d’une grande partie de la population sahraoui vers les amps de réfugiés du désert de Tindouf, dans la Hamada algérienne. Le 6 décembre 1991 fut enregistré un cessez-le-feu, et les deux parties acceptèrent la proposition des Nations Unies pour un référendum d’auto-détermination prévu le 26 janvier 1992.
    Toutefois, le régime marocain n’a cessé de manoeuvrer pour ajourner cette consultation, en ergotant sans fin au sujet de la composition du corps électoral et finit par imposer des options alternatives, qui font fi de la légalité internationale et qui furent rejetées par les Nations Unies.
    Pendant ce temps, le Maroc et de nombreuses entreprises étrangères (parmi elles, certaines sont espagnoles) pillent les vastes réserves naturelles du territoire, comme le phosphate, le pétrole, le gaz naturel, les gisements de fer et d’uranium, et les gigantesques réserves de poissons qui regorgent tout au long des 1600 km de littoral.

    Pendant toute cette période, la politique des différents gouvernements de l’Espagne démocratique n’a jamais rompu avec la trahison franquiste. Aucun de ces gouvernements n’a assumé le rôle de puissance « décolonisatrice » que la légalité internationale lui octroie vis-àvis de son ancienne province.
    Au contraire, tous ont privilégié la « stabilité » des rapports avec le Maroc : d’abord à cause du partage du butin de la pêche, ensuite à cause du rôle de gendarme régional joué par le Maroc dans la gestion des flux de migrants sub-sahariens et, enfin à cause des importants investissements des entreprises espagnoles dans la région.
    « Le gouvernement de Zapatero ferme les yeux devant la souffrance du peuple sahraoui. Par son silence, il tolère les violations des droits humains et permet qu’on nous massacre » a dit en mai 2006 à Madrid Aminattou Haisar lors de sa réception du prix Juan Maria Bandres de la Commission Espagnol d’Aide aux Réfugiés. Trois années plus tard, la répression marocaine se poursuit dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Presqu’un quart de millions d’âmes résistent de façon exemplaire dans la Hamada, pour une solution juste, conforme au droit international, qui autorise leur retour sur leur territoire d’origine.
    Aminattou Haidar est très au fait de toutes ces choses. Elle fut arrêtée pour la première fois en 1987, à l’âge de vingt ans, pour avoir participé à une manifestation contre l’occupation, à l’occasion d’une visite de représentants de l’ONU au Sahara Occidental.
    Elle connut le sort des « disparuEs » , fut mise au secret et torturée pendant presque quatre ans, les yeux bandés, les pieds et les mains attachés, subissant des conditions d’hygiène et d’alimentations infra-humaines. Plus tard, elle dubit d’autres arrestations et vexations de la part des autorités marocains, mais elle n’a pourtant jamais cessé de lutter pour le droit à l’auto-détermination de son peuple.
    En 2005, elle participa à des manifestations pacifiques contre l’aggravation de la répression, pendant lesquelles elle fut de nouveau arrêtée et torturée par la police, et emprisonnée. Le 13 décembre 2005, elle fut condamnée à de la prison ferme par un tribunal marocain.
    Enfermée à ce moment dans la Prison Noire d’El Aaioun (construite par le colonialisme espagnol), elle fit cette déclaration à ses camarades : « C’est un miracle que je sois restée en vie, parce que je suis une femmes épuisée physiquement par tant d’années de disparition et d’emprisonnement, par tant de tortures et tant d’humiliations. Mais je suis ici, et je continuerai à lutter de toutes mes forces, sachant bien que vous-autres, vous êtes là et vous luttez pour nous. Je crois autant en vous qu’en la mer qui est là à 25 km d’ici, de la même façon je suis sûre que les enfants sahraouis réfugiés en Algérie retourneront sur leur terre libérée. Je suis sûre de vous comme je suis sûre du regard affectueux de mes deux enfants, Mohamed et Hayatn que j’aime tant… »
    Aujourd’hui, le 9 décembre 2009, depuis l’aéroport de Lanzrote aux Canaries, Aminattou Haidar en grève de la faim exige depuis le 14 novembre le droit de revenir au Sahara Occidental pour retrouver ses enfants et reprendre le chemin du combat aux côtés de son peuple, un peuple entouré de la solidarité de milliers de citoyens de l’Etat espagnol, mais un peuple maltraité par le gouvernement qui, en collusion avec le régime répressif de Rabat, ignore le rôle que le droit international lui impose de jouer : défendre le droit du peuple sahraoui à l’auto-détermination.

  • Le Maroc souhaite le décès d’Aminatou Haidar

    A l’occasion du 61ème anniversaire de la Declaration Universelle des Droits de l’homme, l’activiste sahraouie Aminetou Haidar a demandé « au monde et spécialement aux mères » qu’ils soutiennent sa revendication pour retourner au Sahara Occidental et pouvoir prendre ses enfants et sa mère dans ses bras et vivre « avec dignité ».
    Dans une lettre ouverte écrite en première personne par l’activiste qui entame son 25 ème jour de grève de la faim, elle déclare que le Jour International des Droits de l’homme « est un bon jour pour l’espoir ».
    « Aujourd’hui, affirme-t-elle, comme chaque jour, je souffre en pensant à mes compagnons emprisonnés, je souffre en pensant aux sept activistes de droits de l’homme qui, par une décision arbitraire du Gouvernement marocain, vont comparaître devant un tribunal militaire et ils sont menacés par la peine de mort. Je pense aussi à la population sahraouie, opprimée et violentée quotidiennement par la police marocaine au Sahara Occidental. Et je pense à leur avenir ».
    Haidar dit « remercier la société espagnole pour sa solidarité et sa défense continue des droits légitimes du peuple sahraoui. Et aussi, sa solidarité avec moi en ces moments durs ». Elle rappelle son « expulsion illégale » de la part du Maroc « après avoir été illégalement retenue à l’aéroport de Lanzarote par le Gouvernement espagnol et après avoir été séparée » de ses enfants contre sa volonté. Par conséquent, ajoute-t-elle, elle sent « plus que jamais la douleur des familles sahraouies séparées depuis plus de 35 ans par un mur de plus de 2.600 kilomètres ».
    Finalement, Haidar rappelle que « en ce moment où est commémoré un jour sacré pour l’humanité, un jour d’idéaux et de principes qui garantissent les droits basiques ; moi, qui suis défenseure des droits de l’homme, je suis en grève de la faim depuis vingt-cinq jours à cause de l’injustice et le manque du respect pour les droits de l’homme ».
    L’autre victime du Maroc est le gouvernement espagnol. Le vieux proverbe qui dit  » Dieu protège moi de mes amis…Mes ennemis je m’en charge » vient comme la bague au doigt dans ces moments de tension avec son « ami » du Sud, le Maroc. Depuis des décennies, l’Espagne fait des efforts malhonnêtes pour garder de bonnes relations avec le royaume alaouite, sa frontière méridionale, l’unique qui inquiète vraiment les hommes politiques espagnols.
    Le Maroc abuse de ce qu’il sait que c’est une crainte latente en Espagne à cause de Ceuta et Melilla. De façon à ce que la monarchie marocaine, avec le roi Hassan II, dans le passé et maintenant avec son fils Mohamed VI, déploie une diplomatie de « serrer et desserrer l’étau », en laissant comprendre qu’ils peuvent leur causer des problèmes quand ils veulent. De là, la politique de tissus chauds avec le Maroc, de là que la politique extérieure espagnole avec ce pays passe pour ne pas irriter ni son Gouvernement ni son roi.
    Mais tout a une limite, et cette limite est la dignité et qu’ils ne prennent pas le monde pour des idiots et encore moins pour des faibles. La réalité est que le Maroc a créé un problème en Espagne en expulsant Aminatou Haidar vers leur pays. Pour commencer, le Maroc viole tout le Droit international en expulsant l’une de ses citoyennes. Le Gouvernement n’a jamais dû autoriser le décollage de l’avion dans lequel le Maroc déportait la militante sahraouie. À partir de là, l’Espagne s’est trouvée impliquée dans le grand jeu de la politique du Maroc.
    Le sort d’Aminatou Haidar est le dernier des soucis des bouchers de Rabat. De plus, n’oublions pas que la valeur de la vie et de la mort n’est pas la même en Europe que dans le royaume de Mohamed VI. Donc, le Maroc est indifférent envers le sort d’Aminatou. Pire encore, il souhaite qu’elle meure pour s’épargner des soucis qu’elle lui cause. Parce qu’elle est l’exemple de ce qui se passe au Sahara Occidental.
    Les sahraouis qui ne se plient pas aux désires des marocains sont arrêtés, torturés, certains disparaissent pour toujours, d’autres trouvent la mort. Maintenant, avec la déportations de Haidar, on en parle. Ce qui fait que le roi du Maroc regrettte certainement ce qu’il a fait. La balle s’est retourné contre lui. Mais il n’a pas le courage de faire marche arrière.
    Un autre pays qui doit être gêné par cette situation est la France. Au mois d’avril dernier, l’ambassadeur français avaient empêché le Conseil de Sécurité de voter une résolution qui permettrait à la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental) de contrôler la situation des droits de l’homme dans cette ancienne colonie espagnole.
  • Le Maroc souhaite le décès d’Aminatou Haidar

    A l’occasion du 61ème anniversaire de la Declaration Universelle des Droits de l’homme, l’activiste sahraouie Aminetou Haidar a demandé « au monde et spécialement aux mères » qu’ils soutiennent sa revendication pour retourner au Sahara Occidental et pouvoir prendre ses enfants et sa mère dans ses bras et vivre « avec dignité ».
    Dans une lettre ouverte écrite en première personne par l’activiste qui entame son 25 ème jour de grève de la faim, elle déclare que le Jour International des Droits de l’homme « est un bon jour pour l’espoir ».
    « Aujourd’hui, affirme-t-elle, comme chaque jour, je souffre en pensant à mes compagnons emprisonnés, je souffre en pensant aux sept activistes de droits de l’homme qui, par une décision arbitraire du Gouvernement marocain, vont comparaître devant un tribunal militaire et ils sont menacés par la peine de mort. Je pense aussi à la population sahraouie, opprimée et violentée quotidiennement par la police marocaine au Sahara Occidental. Et je pense à leur avenir ».
    Haidar dit « remercier la société espagnole pour sa solidarité et sa défense continue des droits légitimes du peuple sahraoui. Et aussi, sa solidarité avec moi en ces moments durs ». Elle rappelle son « expulsion illégale » de la part du Maroc « après avoir été illégalement retenue à l’aéroport de Lanzarote par le Gouvernement espagnol et après avoir été séparée » de ses enfants contre sa volonté. Par conséquent, ajoute-t-elle, elle sent « plus que jamais la douleur des familles sahraouies séparées depuis plus de 35 ans par un mur de plus de 2.600 kilomètres ».
    Finalement, Haidar rappelle que « en ce moment où est commémoré un jour sacré pour l’humanité, un jour d’idéaux et de principes qui garantissent les droits basiques ; moi, qui suis défenseure des droits de l’homme, je suis en grève de la faim depuis vingt-cinq jours à cause de l’injustice et le manque du respect pour les droits de l’homme ».
    L’autre victime du Maroc est le gouvernement espagnol. Le vieux proverbe qui dit  » Dieu protège moi de mes amis…Mes ennemis je m’en charge » vient comme la bague au doigt dans ces moments de tension avec son « ami » du Sud, le Maroc. Depuis des décennies, l’Espagne fait des efforts malhonnêtes pour garder de bonnes relations avec le royaume alaouite, sa frontière méridionale, l’unique qui inquiète vraiment les hommes politiques espagnols.
    Le Maroc abuse de ce qu’il sait que c’est une crainte latente en Espagne à cause de Ceuta et Melilla. De façon à ce que la monarchie marocaine, avec le roi Hassan II, dans le passé et maintenant avec son fils Mohamed VI, déploie une diplomatie de « serrer et desserrer l’étau », en laissant comprendre qu’ils peuvent leur causer des problèmes quand ils veulent. De là, la politique de tissus chauds avec le Maroc, de là que la politique extérieure espagnole avec ce pays passe pour ne pas irriter ni son Gouvernement ni son roi.
    Mais tout a une limite, et cette limite est la dignité et qu’ils ne prennent pas le monde pour des idiots et encore moins pour des faibles. La réalité est que le Maroc a créé un problème en Espagne en expulsant Aminatou Haidar vers leur pays. Pour commencer, le Maroc viole tout le Droit international en expulsant l’une de ses citoyennes. Le Gouvernement n’a jamais dû autoriser le décollage de l’avion dans lequel le Maroc déportait la militante sahraouie. À partir de là, l’Espagne s’est trouvée impliquée dans le grand jeu de la politique du Maroc.
    Le sort d’Aminatou Haidar est le dernier des soucis des bouchers de Rabat. De plus, n’oublions pas que la valeur de la vie et de la mort n’est pas la même en Europe que dans le royaume de Mohamed VI. Donc, le Maroc est indifférent envers le sort d’Aminatou. Pire encore, il souhaite qu’elle meure pour s’épargner des soucis qu’elle lui cause. Parce qu’elle est l’exemple de ce qui se passe au Sahara Occidental.
    Les sahraouis qui ne se plient pas aux désires des marocains sont arrêtés, torturés, certains disparaissent pour toujours, d’autres trouvent la mort. Maintenant, avec la déportations de Haidar, on en parle. Ce qui fait que le roi du Maroc regrettte certainement ce qu’il a fait. La balle s’est retourné contre lui. Mais il n’a pas le courage de faire marche arrière.
    Un autre pays qui doit être gêné par cette situation est la France. Au mois d’avril dernier, l’ambassadeur français avaient empêché le Conseil de Sécurité de voter une résolution qui permettrait à la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental) de contrôler la situation des droits de l’homme dans cette ancienne colonie espagnole.
  • Le facteur humain, l’élément décisif

    C’était Abraham Lincoln l’auteur de la phrase ; « On peut tromper tout le monde pendant un certain temps et certains pour toujours, mais on ne peut pas tromper tout le monde éternellement« . C’est un joli jeu de mots. En réalité, il existe des personnes capables de tromper beaucoup de gens pendant longtemps. C’est le cas de la monarchie alaouite qui depuis plus de 50 ans trompe le peuple marocain.
    La situation d’Aminatou Haidar et son énorme écho médiatique ont mis à l’évidence le manque de crédibilité des établissements marocains par rapport à leurs intentions et les mensonges relatifs à la régionalisation et au statut d’autonomie pour le Sahara Occidental. De plus, le processus suivi par les autorités marocaines depuis l’arrivée de l’activiste sahraouie à l’aéroport de EL Aaiún montre la fragilité du propre système politique du Maroc. 
    La réponse devant le refus d’une citoyenne, après avoir rempli le formulaire d’entrée au Maroc, à admettre la nationalité marocaine, est répondue par le retrait du passeport, de son arrestation, de sa postérieure « séquestration » et embarquement, contre sa volonté, dans un avion pour son expulsion immédiate vers l’Espagne. Tout cela sans que des charges ne se présentent contre elle, sans qu’elle ne soit portée devant l’autorité judiciaire, sans que, comme il est courant dans n’importe quel état démocratique, que ce soit un juge et non la police qui estime, conformément à la législation en vigueur, l’inaccomplissement ou non de la réglementation légale de la part de cette citoyenne. Il s’agit donc d’un retour à l’état policier, à l’état où la décision de l’administration prime sur la séparation démocratique de pouvoirs, à l’état dans lequel sont piétinés les droits et la liberté basique de la citoyenneté.
    A cause de cela, et même sans entrer au fond du problème d’Aminatou (la défense des droits du peuple sahraoui), l’attitude arrogante de l’administration marocaine montre la fragilité d’un système politique dans lequel la démocratie s’est avéré seulement une scène artificielle avec un décor similaire à celui d’autres étapes obscures de l’histoire politique du Maroc de Hassan II. 
    L’intransigeance marocaine a converti Aminatou non seulement en symbole de la lutte d’un peuple pour ses droits, mais aussi une preuve que la démocratie au Maroc est encore aujourd’hui un système inachevé. 
    Aminatou veut rentrer chez elle. L’activiste demande quelque chose de si élémentaire comme de retourner à son foyer à El Aaiún et de se réunir avec sa famille, comme elle l’a fait sans problème les dizaines de fois qu’elle a voyagé à l’étranger. Un droit fondamental qu’elle veut exercer sans aucun subterfuge, raison pour laquelle elle repousse les propositions espagnoles de lui octroyer la nationalité ou le statut de réfugiée politique. 
    La situation de Haidar en ce moment est illégale pour deux raisons. Parce qu’elle est en Espagne sans passeport et parce qu’elle veut en sortir mais ne peut pas, puisque le Gouvernement ne la laisse pas par peur d’incommoder le satrape alaouite. Ceci s’appelle en langage de Droit International séquestration, et c’est le mot qui décrit le mieux la scène honteuse d’Aminatu Haidar allongée sur le sol de l’aéroport de Lanzarote. 
    Avec son double défi au Maroc et à l’Espagne, Haidar place une loupe planétaire sur un peuple qui revendique depuis trois décennies sa place dans le monde. La langueur de Haidar à Guacimeta a plus de résonance que si la lutte de son peuple se débattait à l’Assemblée Générale des Nations Unies. 
    La cause d’Aminatou Haidar est devenue la métaphore la plus dramatique d’un conflit historique lamentablement irrésolu. Mais ni occulte ni oublié : il n’y a que repasser les adhésions reçues dans son exil forcé dans l’aéroport de Lanzarote, sans oublier la solidarité et sympathie que le peuple sahraoui continuent d’avoir en Espagne et partout dans le monde. 
    Aminatou Haidar est tout le peuple Sahraoui. Sa situation n’est que le reflet d’une nation soumise. Et deux gouvernements qui devraient mourir de honte à cause des mesures nulles qu’ils ont adopté pour résoudre ce problème. 
    Dans les complexes sentiers escarpés des manigances diplomatiques visant à ne pas gêner le voluble et sensible voisin du sud (expert en chantage, maître d’extorsion, enfant gâté des des pseudo démocraties occidentales) s’est glissé un élément ennuyeux et imprévu sur lequel Mohamed VI n’a pas compté : Aminatou Haidar, le facteur humain. 
    Le Maroc peut comploter tout ce qu’il veut avec la France, les USA, l’Espagne, mais le dernier mot sera toujours au peuple sahraoui, que ce soit par les moyens pacifiques ou par la lutte armée qui a laissé pour l’histoire un registre en or écrit par des batailles héroïques qui ont mis en évidence la lâcheté de l’armée marocaine et de son roi.