Auteur/autrice : mahembarec

  • La vengeance du roi Mohamed VI sur Khalid Gueddar

    Le caricaturiste marocain inculpé pour dessiner un cousin du roi dénonce l’involution de la liberté d’expression
    « Nous Vivons avec des lois du moyen âge », affirme Guedar 
    BEATRIZ MESA, CASABLANCA
    C’était son baptême de feu dans le journal. Si la caricature passait sans que la main réelle ne se lève, le caricaturiste marocain Khalid Guedar, de 34 ans, commencerait le printemps satirique dans le quotidien Akhbar Al Yaoum. S’il provoquait la colère du palais, les crayons pour la liberté d’expression entreraient à nouveau à contrecœur dans son tiroir. La deuxième hypothèse s’est produite et une condamnation possible pend sur lui.
    « Mon rêve, mon grand rêve, est de dessiner le roi Mohamed VI », a dit Khalid quelques heures avant de traverser les portes du tribunal de première instance à Casablanca. Dans la dernière année il a pu dessiner seulement la silhouette complètement noire du monarque du Maroc. La piste unique qui permet d’entendre que le retraité est le roi, et non quelqu’un d’autre, est le bonnet marocain (tarbouch) et les deux ailes de l’ange qui symbolise la sacralisation du royaume alaouite. 
    Les branches de l’étoile 
    Mais Khalid est un homme libre, très libre, et il a osé avec une caricature du prince Moulay Ismaíl, cousin du monarque, en couleur. C’était la première fois qu’on représentait un membre de la famille royale dans la presse marocaine depuis que les autorités ont arrêté les machines à écrire de son journal Demain, en 2003. Le dessin a été une commande du directeur d’Akhbar Al Yaoum pour accompagner un spécial sur la noce du prince, qui a apousé une allemande convertie à l’islam. 
    « Une caricature aimable », on lui a demandé. Et en un clin d’œil, il a dessiné Moulay Ismaíl assis sur un trône traditionnel de noce, avec un bras fugitif et en souriant, et au fond un drapeau marocain avec l’étoile semi-occulte. La polémique a éclaté dans les couloirs de l’Intérieur, où on a interprété que la caricature parlait de l’étoile de David, le symbole juif – de six branches, alors que le marocain est de cinq-, et au salut nazi. « Il n’y a aucun signe antisémite et le geste nazi ne peut pas se faire assis », se défend le caricaturiste. Les autorités ont couru chercher l’artillerie lourde et ont accusé Guedar et son directeur de « outrage au drapeau », ils ont saisi le journal, lui ont placé le bâillon et ont mis un cadenas sur le local, en laissant dans la rue presque une centaine de personnes. 
    « On ne voit rien dans le dessin, mais l’État veut régler des comptes avec moi à cause de mes dessins dans le journal français où j’ai travaillé », assure Khalid avec beaucoup de sérénité. Il y a quelques années, presque une décennie, une corde pareille lui a serré le cou. À la suite de ses illustrations dans le journal censuré Demain – qu’il avait créé avec le journaliste Alí Lmrabet-, où les pages ne s’en tenaient ni aux restrictions ni aux autocensures, il a été poursuivi et menacé. « Ils m’ont expulsé, j’ai dû aller en France », déclare-t-il. 
    Après cinq ans de travaille dans le quotidien satirique Backchich, il a décidé de défier le régime alaouite en revenant à son pays il y a moins d’un an, malgré que les blessures n’étaient pas encore guéries, et de reprendre la satire artistique, arrachée à la presse marocaine après la disparition de Demain. Il est revenu chez Akhbar Al Yaoum pour manger le monde, mais il a fini attrapé de nouveau par la machine de censure de l’État.
    La valeur d’une image 
    « Au Maroc, prévalait encore, la fatwa [un édit religieux] du roi Hassan II qui disait qu’il ne tolérerait pas ce type de presse. Ils savent qu’un dessin fait plus mal qu’un texte », il explique avec indignation dans les yeux, mais non par les peines qu’il affronte (une prison et une amende qui peut faire environ 255.000 euros, comme l’a exigé le prince même) mais par l’involution qui subit la liberté d’expression au Maroc. « Nous vivons dans un régime archaïque, avec des lois du moyen âge et dans un pays bananier », ajoute-t-il sans mesurer ses mots. Son comportement montre la vocation pour le journalisme libre. 
    « Je crois en ce que je fais, en la liberté d’expression », déclare-t-il pour démontrer qu’il supporterait stoïquement une peine de prison (entre trois et cinq mois). On le voit animé par le soutien des collectifs, des médias et, surtout, par le dossier de Backchich. Son directeur, français, l’accompagne ces jours-ci au Maroc dans l’attente du jugement – ajourné jusqu’à lundi prochain – où la justice lui apprendra pour l’énième fois quelles sont les règles du jeu. 
    Sa dernière caricature montre une femme qui représente la presse sur le point d’être pendue par une corde en forme d’étoile de cinq branches et avec le prince prêt à donner l’ordre d’exécution. Aucun journal indépendant ne l’a publiée. 
  • Le journalisme bananier

    Tous les Sahraouis, qu’ils vivent dans les camps de réfugiés ou dans les territoires du Sahara Occidental sous occupation marocaine, sont avec le Front Polisario pour l’indépendance et c’est pour cela que le Maroc rejette le référendum d’autodétermination, avait affirmé le journaliste marocain Ali Lemrabet, dans une contribution publiée par le quotidien espagnol, El Mundo.
    Dans cette contribution, Ali Lemrabet répondait à un article d’un universitaire espagnol (Bernabe Lopez Garcia), publié en 2007 par le journal El Pais, selon lequel la société espagnole a appuyé inconditionnellement durant des décennies les Sahraouis vivant dans les camps de réfugiés, ignorant le gros de la population sahraouie résidant dans l’ancienne colonie espagnole.
    Cette idée, « assez proche d’une thèse en vogue au Maroc », reflète une « fausse croyance selon laquelle les Sahraouis seraient divisés en deux camps »: Ceux qui soutiennent l’indépendance et ceux qui ne partagent pas cette option, a-t-il souligné.
    Pour le journaliste marocain, « il n’est pas nécessaire d’ajouter que si tout cela était vrai, les amis et les thuriféraires du Maroc -il y en a aussi en Espagne- devraient inciter les autorités de mon pays à organiser rapidement, sous la supervision de l’ONU, un référendum d’autodétermination pour que nos sahraouis (ceux des territoires occupés) puissent proclamer au monde qu’ils nous aiment… ».
    Mais, la « réalité ne se trouve pas dans les journaux télévisés, ni dans les contrevérités publiées par notre presse depuis plus de 30 ans », avait encore affirmé Ali Lemrabet, relevant qu’ »il faut être aveugle » pour ne pas se rendre compte de « l’évidence » que, hormis une certaine classe de notables que l’on peut qualifier de « girouettes », étant donné qu’ils s’accommoderaient d’un quelconque pouvoir », les Sahraouis sont « indépendantistes ».
    « 30 ans de répression et de négation de l’existence d’un peuple et d’une culture sahraouie ont produit l’effet contraire à celui recherché », a-t-il poursuivi.
    Ali Lemrabet a indiqué, dans ce contexte, que, lors d’une récente visite qu’il a effectuée aux territoires sahraouis occupés, l’un de ces notables, qui en public se disent « pro-marocains », tenait, en privé, un discours favorable à l’indépendance.
    « Hassan II et Mohamed VI ont échoué dans leur politique de marocanisation des esprits et des cœurs des Sahraouis (…). Si nous ne pouvons pas compter sur ceux qui bénéficient de notre présence au Sahara (…) que peut-on attendre du reste de la population », s’est-il interrogé.
    « Les autorités marocaines connaissent cette réalité et c’est pour cela qu’elles s’obstinent à empêcher la tenue d’un référendum d’autodétermination » , a-t-il noté.
    Il a déploré que le conflit du Sahara Occidental ait « appauvri économiquement les Marocains, freinant leur développement et désactivant les partis politiques, convertis en porte-voix du régime et gardiens du dogme officiel ».
    Il a souligné dans ce sens le paradoxe du « progressiste marocain qui comprend et appuie la légitime revendication des palestiniens à avoir leur Etat mais qui devient intolérant lorsqu’il s’agit de tenir un « débat argumenté » avec un Sahraoui qui soutient l’indépendance. »
    En 34 ans de guerre, de conflit, de répression et de violations des droits de l’homme, Ali Lemrabet est le seul marocain qui a honoré le métier du journalisme. Le seul qui a eu le courage de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Les autres se limittent à ce dont ils excellent : L’éloge du roi et de ceux qui détiennent le pouvoir, le faux scoop et le bourage de crâne. C’est lâche, immoral et honteux.
  • Le défi sahraoui

    Brahim Dahane a créé, au mois de mai 2005, dans la ville d’El Aaiun, une association pour la défense des Droits de l’homme au Sahara Occidental. Toutes les villes occupées de l’ex-colonie espagnole étaient un bouillonnement de manifestations organisées par des jeunes qui demandaient à haute voix l’indépendance du Maroc. La réponse des autorités coloniales était avec une brutalité sauvage. Et Dahane voulait laisser un témoignage de tout cela.
    Il avait déjà connu les prisons marocaines. Dans les années 80, il fut emprisonné pour avoir participé dans des actes de protestation contre l’occupation du territoire. Un jugement n’a jamais eu lieu avec les moindres garanties, le Maroc ne reconnaissait même pas qu’il était dans ses centres d’arrestation et de torture. Officiellement, pendant 4 ans, il avait disparu jusqu’au où il a été libéré.
    En octobre 2005, Dahane a été reconduit dans une prison sous l’accusation d’avoir créé une association illégale jusqu’à ce que, six mois après, il a de nouveau été libéré. Et il a continué son travail de dénonciation parce qu’il ne risque ce qu’il connaît déjà. Quatre ans après, sa position n’a pas changé d’un iota.
    Le 8 octobre, avec d’autres six activistes parmi lesquels se trouve Ali Salem Tamek, emprisonné par le Maroc cinq fois, Dahane revenait au Sahara occupé après avoir visité ses frères sahraouis exilés dans les campements de réfugiés de Tindouf. Cependant, au moment où il arrivait à Casablanca, son dernier appel téléphonique à une collègue de l’association ne présageait rien de bon. « Nous sommes dans la piste entourés de voitures de police », a dit Brahim. Depuis lors, son sort est ignoré.
    Déjà dans les jours préalables, une bonne partie des partis politiques et de la presse marocaine s’étaient occupées à chauffer l’atmosphère contre Tamek, Dahane et ses compagnons. Durant trois longs jours, l’arrestation n’a même pas été communiquée à ses familiers et amis et seulement après 72 heures, ils en ont été informés d’elle, mais les activistes se trouvent toujours dans un lieu inconnu. Et le sujet semble sérieux, puisqu’on les accuse de « trahison à la patrie, séparatisme et conspiration contre l’intégrité territoriale » ce qui se pourrait solder d’une longue condamnation.
    Dahane, à l’instar de Tamek, Aminatou, Hmad, Daddach ou tant d’autres activistes, sont les yeux que le monde a pour savoir ce qui se passe à El Aaiun, à Smara, à Dajla, et à Boujdour. Grâce, en grande partie, à leur travail et engagement, le monde a pu savoir la violence des forces de sécurité marocaines dans l’ex-colonie espagnole. Ces dernières torturent, frappent et menacent à tout celui qui montre la moindre sympathie pour la cause sahraouie.
    Ils ne sont pas des terroristes, ni des gens violents ni des conspirateurs. La parole, le dialogue, c’est ce qu’ils prêchent au-dessus de tout. Ils ont sacrifié une bonne partie de leurs vies pour une cause qu’ils considèrent juste. Et cela les a amenés à subir dans leurs propres chairs la douleur, la peur, l’angoisse et toute sorte de souffrances. Ils sont la voix qui s’élève pour dénoncer l’injustice. Mais le problème est que le Maroc ne veut pas d’yeux, ni de voix, ni de témoins. Ce qu’il veut c’est que le Sahara reste, comme jusqu’à présent, le royaume de l’impunité devant le triste et pathétique silence de la communauté internationale sur la tragédie du peuple sahraoui. 
    La société marocaine, non seulement elle n’a pas condamné ces agissements contre un peuple frère, sinon elle a déclaré son « unanimité » et sa soumission au régime de la répression, pour dire au peuple sahraoui qu’il n’existe pas à ses yeux. Pour cela, il n’y a rien de mieux que montrer l’Algérie du doigt.
    Les défenseurs sahraouis des droits de l’homme vont être inculpés de conspiration avec des « parties hostiles », juste pour avoir foulé le territoire algérien. Le porte-parole du gouvernement marocain, Khaled Naceri, a accusé ces jeunes sahraouis de « servir des desseins extérieurs bien connus. » Ainsi, l’Algérie devient un ennemi au Maroc quand il s’agit du Sahara Occidental, et une « voisine » quand il s’agit de rouvrir les frontières. 
    Le régime est habitué à la soumission du peuple marocain. Les sahraouis sont différents. Les Nelson Mandela du Sahara ne sont pas près de rendre les armes. Et cela constitue un défi dont l’effet peut être contagieux. Sidi Ifni, Assa, Tata en sont témoins.
  • Le journalisme bananier

    Tous les Sahraouis, qu’ils vivent dans les camps de réfugiés ou dans les territoires du Sahara Occidental sous occupation marocaine, sont avec le Front Polisario pour l’indépendance et c’est pour cela que le Maroc rejette le référendum d’autodétermination, avait affirmé le journaliste marocain Ali Lemrabet, dans une contribution publiée par le quotidien espagnol, El Mundo.
    Dans cette contribution, Ali Lemrabet répondait à un article d’un universitaire espagnol (Bernabe Lopez Garcia), publié en 2007 par le journal El Pais, selon lequel la société espagnole a appuyé inconditionnellement durant des décennies les Sahraouis vivant dans les camps de réfugiés, ignorant le gros de la population sahraouie résidant dans l’ancienne colonie espagnole.
    Cette idée, « assez proche d’une thèse en vogue au Maroc », reflète une « fausse croyance selon laquelle les Sahraouis seraient divisés en deux camps »: Ceux qui soutiennent l’indépendance et ceux qui ne partagent pas cette option, a-t-il souligné.
    Pour le journaliste marocain, « il n’est pas nécessaire d’ajouter que si tout cela était vrai, les amis et les thuriféraires du Maroc -il y en a aussi en Espagne- devraient inciter les autorités de mon pays à organiser rapidement, sous la supervision de l’ONU, un référendum d’autodétermination pour que nos sahraouis (ceux des territoires occupés) puissent proclamer au monde qu’ils nous aiment… ».
    Mais, la « réalité ne se trouve pas dans les journaux télévisés, ni dans les contrevérités publiées par notre presse depuis plus de 30 ans », avait encore affirmé Ali Lemrabet, relevant qu’ »il faut être aveugle » pour ne pas se rendre compte de « l’évidence » que, hormis une certaine classe de notables que l’on peut qualifier de « girouettes », étant donné qu’ils s’accommoderaient d’un quelconque pouvoir », les Sahraouis sont « indépendantistes ».
    « 30 ans de répression et de négation de l’existence d’un peuple et d’une culture sahraouie ont produit l’effet contraire à celui recherché », a-t-il poursuivi.
    Ali Lemrabet a indiqué, dans ce contexte, que, lors d’une récente visite qu’il a effectuée aux territoires sahraouis occupés, l’un de ces notables, qui en public se disent « pro-marocains », tenait, en privé, un discours favorable à l’indépendance.
    « Hassan II et Mohamed VI ont échoué dans leur politique de marocanisation des esprits et des cœurs des Sahraouis (…). Si nous ne pouvons pas compter sur ceux qui bénéficient de notre présence au Sahara (…) que peut-on attendre du reste de la population », s’est-il interrogé.
    « Les autorités marocaines connaissent cette réalité et c’est pour cela qu’elles s’obstinent à empêcher la tenue d’un référendum d’autodétermination » , a-t-il noté.
    Il a déploré que le conflit du Sahara Occidental ait « appauvri économiquement les Marocains, freinant leur développement et désactivant les partis politiques, convertis en porte-voix du régime et gardiens du dogme officiel ».
    Il a souligné dans ce sens le paradoxe du « progressiste marocain qui comprend et appuie la légitime revendication des palestiniens à avoir leur Etat mais qui devient intolérant lorsqu’il s’agit de tenir un « débat argumenté » avec un Sahraoui qui soutient l’indépendance. »
    En 34 ans de guerre, de conflit, de répression et de violations des droits de l’homme, Ali Lemrabet est le seul marocain qui a honoré le métier du journalisme. Le seul qui a eu le courage de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Les autres se limittent à ce dont ils excellent : L’éloge du roi et de ceux qui détiennent le pouvoir, le faux scoop et le bourage de crâne. C’est lâche, immoral et honteux.
  • Le défi sahraoui

    Brahim Dahane a créé, au mois de mai 2005, dans la ville d’El Aaiun, une association pour la défense des Droits de l’homme au Sahara Occidental. Toutes les villes occupées de l’ex-colonie espagnole étaient un bouillonnement de manifestations organisées par des jeunes qui demandaient à haute voix l’indépendance du Maroc. La réponse des autorités coloniales était avec une brutalité sauvage. Et Dahane voulait laisser un témoignage de tout cela.
    Il avait déjà connu les prisons marocaines. Dans les années 80, il fut emprisonné pour avoir participé dans des actes de protestation contre l’occupation du territoire. Un jugement n’a jamais eu lieu avec les moindres garanties, le Maroc ne reconnaissait même pas qu’il était dans ses centres d’arrestation et de torture. Officiellement, pendant 4 ans, il avait disparu jusqu’au où il a été libéré.
    En octobre 2005, Dahane a été reconduit dans une prison sous l’accusation d’avoir créé une association illégale jusqu’à ce que, six mois après, il a de nouveau été libéré. Et il a continué son travail de dénonciation parce qu’il ne risque ce qu’il connaît déjà. Quatre ans après, sa position n’a pas changé d’un iota.
    Le 8 octobre, avec d’autres six activistes parmi lesquels se trouve Ali Salem Tamek, emprisonné par le Maroc cinq fois, Dahane revenait au Sahara occupé après avoir visité ses frères sahraouis exilés dans les campements de réfugiés de Tindouf. Cependant, au moment où il arrivait à Casablanca, son dernier appel téléphonique à une collègue de l’association ne présageait rien de bon. « Nous sommes dans la piste entourés de voitures de police », a dit Brahim. Depuis lors, son sort est ignoré.
    Déjà dans les jours préalables, une bonne partie des partis politiques et de la presse marocaine s’étaient occupées à chauffer l’atmosphère contre Tamek, Dahane et ses compagnons. Durant trois longs jours, l’arrestation n’a même pas été communiquée à ses familiers et amis et seulement après 72 heures, ils en ont été informés d’elle, mais les activistes se trouvent toujours dans un lieu inconnu. Et le sujet semble sérieux, puisqu’on les accuse de « trahison à la patrie, séparatisme et conspiration contre l’intégrité territoriale » ce qui se pourrait solder d’une longue condamnation.
    Dahane, à l’instar de Tamek, Aminatou, Hmad, Daddach ou tant d’autres activistes, sont les yeux que le monde a pour savoir ce qui se passe à El Aaiun, à Smara, à Dajla, et à Boujdour. Grâce, en grande partie, à leur travail et engagement, le monde a pu savoir la violence des forces de sécurité marocaines dans l’ex-colonie espagnole. Ces dernières torturent, frappent et menacent à tout celui qui montre la moindre sympathie pour la cause sahraouie.
    Ils ne sont pas des terroristes, ni des gens violents ni des conspirateurs. La parole, le dialogue, c’est ce qu’ils prêchent au-dessus de tout. Ils ont sacrifié une bonne partie de leurs vies pour une cause qu’ils considèrent juste. Et cela les a amenés à subir dans leurs propres chairs la douleur, la peur, l’angoisse et toute sorte de souffrances. Ils sont la voix qui s’élève pour dénoncer l’injustice. Mais le problème est que le Maroc ne veut pas d’yeux, ni de voix, ni de témoins. Ce qu’il veut c’est que le Sahara reste, comme jusqu’à présent, le royaume de l’impunité devant le triste et pathétique silence de la communauté internationale sur la tragédie du peuple sahraoui. 
    La société marocaine, non seulement elle n’a pas condamné ces agissements contre un peuple frère, sinon elle a déclaré son « unanimité » et sa soumission au régime de la répression, pour dire au peuple sahraoui qu’il n’existe pas à ses yeux. Pour cela, il n’y a rien de mieux que montrer l’Algérie du doigt.
    Les défenseurs sahraouis des droits de l’homme vont être inculpés de conspiration avec des « parties hostiles », juste pour avoir foulé le territoire algérien. Le porte-parole du gouvernement marocain, Khaled Naceri, a accusé ces jeunes sahraouis de « servir des desseins extérieurs bien connus. » Ainsi, l’Algérie devient un ennemi au Maroc quand il s’agit du Sahara Occidental, et une « voisine » quand il s’agit de rouvrir les frontières. 
    Le régime est habitué à la soumission du peuple marocain. Les sahraouis sont différents. Les Nelson Mandela du Sahara ne sont pas près de rendre les armes. Et cela constitue un défi dont l’effet peut être contagieux. Sidi Ifni, Assa, Tata en sont témoins.
  • Deja Vu All Over Again

    Letter to The Editor
    October 11, 2009
    The Washington Times
    The United Nations just fired Peter Galbraith, the top American in the UN mission in Afghanistan. Galbraith’s offense: He blew the whistle on the country’s August 20 elections. Writing to UN Secretary General, Ban Ki Moon, Galbraith said that he was not for or against any candidate, but he could not
    overlook the election fraud without compromising the mission’s neutrality. His boss, Norwegian diplomat, Kai Eide, had other ideas, blocking Galbraith from stopping the fraud and ordering him and other staffers not even to discuss it.
    Eide even went so far, Galbraith said, as telling President Karzai after the election: »I am biased in your favor, » meaning, according to Eide, not biased in a bad way, but in a good way. In an interview with the BBC, Galbraith said his
    removal sends « a terrible signal to the world » about the UN. For many of us, it’s deja vu all over again.
    Not so long ago, the State Department named me to run a referendum in Western Sahara, in a UN Peacekeeping mission called MINURSO. Western Sahara is not Afghanistan, and most people couldn’t find it on a map. The referendum was to allow the Saharawis, the people of Western Sahara, a country the size of
    Colorado, to decide whether to be independent or part of Morocco, its northern neighbor that had invaded it in 1976.
    When I arrived in Western Sahara, the Moroccans were still occupying the country and controlling everything, including who among the Saharawis got to register to vote. Only Saharawis with Moroccan escorts could approach the registration site, and once registered, those same Moroccan escorts often confiscated their registration certificates, their license to vote.
    It got worse. The KIng of Morocco was running the referendum through a high-ranking thug from their Security Services, a Captain Segura type who closely resembled that character from OUR MAN IN HAVANA. He would show various visitors around the UN registration center which he described as chez moi. He was quite right.
    Morocco benefited by delaying the referendum, forever, if possible, because their brutal treatment of the Saharawis would sink them at the polls. Watching the Moroccans terrify the locals was like watching the Mafia work the waterfront. Saharawis would buttonhole us quietly and ask us to keep an eye on them in case the Moroccans « disappeared » them. It was like being back in South Africa, listening to South African blacks, during apartheid, talking, in the security of the US Embassy, about the brutality of the Special Branch.
    Morocco stopped the registration for a week disputing an adverb used in a MINURSO schedule. Absurd, of course, but at the cost to the UN of $100,000 a day. Morocco bugged MINURSO’s phones and regularly searched the UN’s hotel rooms. Captain Segura ordered all UN insignias removed from the UN’s buildings,
    and MINURSO’s director obliged reflexively. People calling themselves TV journalists videotaped every Saharawi who came to be registered, but the journalists turned out to be Moroccan State Security keeping tabs on the locals. Not a second appeared on television.
    All these things were open and notorious, and towards the end of my assignment I was reporting simultaneously to the MINURSO mission director and Captain Segura. Not even the pretense of UN partiality remained. I could not continue in such a mission and left at the end of a year. I did send a note to Kofi Annan. then head of UN Peacekeeping, outlining what I had seen and offering to brief him. His response: My complaints were « not serious. »I testified under oath about all this before a House committee the following year, and the New York Times, The Economist, Human Rights Watch, et al. backed up what I said. It didn’t make a difference. The Moroccans kept the referendum from happening, and efforts to revive it go nowhere.
    Peter Galbraith is a lot more important than I, and working in a more important place. But some things don’t change. The UN’s still stifling the truth and muzzling those who try to do the right thing.
    Frank Ruddy
    U.S. Ambassador (retired)
  • Deja Vu All Over Again

    Letter to The Editor
    October 11, 2009
    The Washington Times
    The United Nations just fired Peter Galbraith, the top American in the UN mission in Afghanistan. Galbraith’s offense: He blew the whistle on the country’s August 20 elections. Writing to UN Secretary General, Ban Ki Moon, Galbraith said that he was not for or against any candidate, but he could not
    overlook the election fraud without compromising the mission’s neutrality. His boss, Norwegian diplomat, Kai Eide, had other ideas, blocking Galbraith from stopping the fraud and ordering him and other staffers not even to discuss it.
    Eide even went so far, Galbraith said, as telling President Karzai after the election: »I am biased in your favor, » meaning, according to Eide, not biased in a bad way, but in a good way. In an interview with the BBC, Galbraith said his
    removal sends « a terrible signal to the world » about the UN. For many of us, it’s deja vu all over again.
    Not so long ago, the State Department named me to run a referendum in Western Sahara, in a UN Peacekeeping mission called MINURSO. Western Sahara is not Afghanistan, and most people couldn’t find it on a map. The referendum was to allow the Saharawis, the people of Western Sahara, a country the size of
    Colorado, to decide whether to be independent or part of Morocco, its northern neighbor that had invaded it in 1976.
    When I arrived in Western Sahara, the Moroccans were still occupying the country and controlling everything, including who among the Saharawis got to register to vote. Only Saharawis with Moroccan escorts could approach the registration site, and once registered, those same Moroccan escorts often confiscated their registration certificates, their license to vote.
    It got worse. The KIng of Morocco was running the referendum through a high-ranking thug from their Security Services, a Captain Segura type who closely resembled that character from OUR MAN IN HAVANA. He would show various visitors around the UN registration center which he described as chez moi. He was quite right.
    Morocco benefited by delaying the referendum, forever, if possible, because their brutal treatment of the Saharawis would sink them at the polls. Watching the Moroccans terrify the locals was like watching the Mafia work the waterfront. Saharawis would buttonhole us quietly and ask us to keep an eye on them in case the Moroccans « disappeared » them. It was like being back in South Africa, listening to South African blacks, during apartheid, talking, in the security of the US Embassy, about the brutality of the Special Branch.
    Morocco stopped the registration for a week disputing an adverb used in a MINURSO schedule. Absurd, of course, but at the cost to the UN of $100,000 a day. Morocco bugged MINURSO’s phones and regularly searched the UN’s hotel rooms. Captain Segura ordered all UN insignias removed from the UN’s buildings,
    and MINURSO’s director obliged reflexively. People calling themselves TV journalists videotaped every Saharawi who came to be registered, but the journalists turned out to be Moroccan State Security keeping tabs on the locals. Not a second appeared on television.
    All these things were open and notorious, and towards the end of my assignment I was reporting simultaneously to the MINURSO mission director and Captain Segura. Not even the pretense of UN partiality remained. I could not continue in such a mission and left at the end of a year. I did send a note to Kofi Annan. then head of UN Peacekeeping, outlining what I had seen and offering to brief him. His response: My complaints were « not serious. »I testified under oath about all this before a House committee the following year, and the New York Times, The Economist, Human Rights Watch, et al. backed up what I said. It didn’t make a difference. The Moroccans kept the referendum from happening, and efforts to revive it go nowhere.
    Peter Galbraith is a lot more important than I, and working in a more important place. But some things don’t change. The UN’s still stifling the truth and muzzling those who try to do the right thing.
    Frank Ruddy
    U.S. Ambassador (retired)
  • Un roi sans charisme

    Le statut de leader du pays est parsemé d’embûches pour Mohamed VI qui tente, peu ou pro, de les esquiver. Son incompétence est manque de charisme ne jouant pas à sa faveur, il opte pour les gestes symboliques.
    L’offensive prônée par la MAP et le quotidien Le Matin du Sahara, ainsi que par le magazine de la Françafrique (Jeune Afrique) ont fait de leur mieux pour cacher les faiblesses d’un roi attiré plus par les loisirs et les plaisirs de la vie que par le souci de combattre les maladies de la société marocaine.
    Le profil d’homme dynamique qu’on lui a taillé est imaginaire et ne correspond pas au vrai Mohamed VI. Cette image a été spécialement forgée pour lui pour que le peuple ne voie pas les causes de son absence sur la scène politique nationale et internationale. Non seulement, il a le trac en public, mais en plus, il ne prend jamais le moindre risque, conscient qu’il suffit d’une prise de parole en public ou d’une sortie médiatique pour que tout s’envole. Il donne l’impression de fuir l’auditoire comme s’il avait peur d’être critiqué et jugé, et donc de ne pas être aimé. Une  dépendance aux regards des autres qui exprime un défaut d’estime de soi. Timidité, doutes et hésitations transparaissent dans son message et dans sa posture. Mohamed VI ne pourra continuer à cacher son manque de confiance et sa timidité. Tous les marocains finiront par le savoir.
    Incapable de se défendre dans une interview ou une déclaration publique, il a vu son image s’effondrer comme un château de carte. Les symptomes de la maladie sont visibles et elle ne tardera pas à se répandre même s’il continue à refuser les sorties publiques.
    Il ne sert à rien de se tirer des portraits assis parmi les fidèles musulmans à la mosquée ou entrain d’inaugurer des projets dont, à la fin, le profit ira ailleurs qu’au peuple. Il ne sert à rien non plus d’aimer la musique funky, d’organiser des grands concerts au Maroc ou de s’honorer de l’amitié qui lui portent des vedettes de la chanson.
    En vain sont les sorties, très médiatisées, et sa propension à « mettre la main à la poche » pour distribuer des GRIMA, pour lancer un appel en faveur d’El Qods, pour distribuer des cartables aux écoliers, des draps dans les hôpitaux, des bols de soupe pendant le mois de Ramadan ou d’inaugurer tous les jours un projet quel que soit son importance.
    Il a montré ce qui le sépare de sa bête politique de père : une absence criante de compétence et de charisme. Malgré tous ses efforts appliqués, n’arrive toujours pas à « crever l’écran », même quand il lit son discours il est maladroit. A cause de cela, il est très loin de pouvoir faire une improvisation.
    Acceptant son incompétence et manque de charisme, Mohamed VI s’est retiré de la magistrature suprême du pays qu’il n’arrive pas à assumer comme il se doit. Il ne s’agit pas d’une abdiction puisque la monarchie va continuer au Maroc, mais d’un transfert de décision non-déclaré à ses conseillers. Ils décident à sa place, sans pour autant mettre en cause l’autorité l’autorité de la monarchie.

    Après avoir supporté les caprices de l’ex-dictateur défunt Hassan II pendant presque quarante ans, faudra aux citoyens marocains encore supporter ceux de son fils. Ils sont contraints d’accepter l’inacceptable. Pour voir la démocratie, il faudra repasser dans…30 ans ou plus. 

    Entretant, le nouveau roi a le temps de savourer son intronisation. L’homme a très tôt goûté aux délices du pouvoir et des facilités qu’il confère. Par conséquent, il serait difficile pour lui d’y renoncer. Comme il lui sera difficile de se débarrasser de ceux qui tiennent vraiment le pouvoir et qui lui dictent ce qu’il doit faire et dire.

    On aura beau rêver de l’avènement d’un jeune roi, rien n’y changera ! Au Maroc, la loi dispose que la personne du roi est intouchable! Les illusions d’une opposition éclatée ayant comme programme une monarchie parlementaire font, désormais, partie du passé. Ils savent qu’il est difficile d’instaurer la démocratie dans un pays gouverné par une mafia politico-militaire et gangrené par la corruption.

    Les statistiques du PNUD sont là pour le confirmer : Avec un taux d’analphabétisme de 45% et de scolarisation de 61%, le Maroc est classé au 1307ème rang, et pour la honte, derrière des pays comme le Gabon et la Guinée Equatoriale.

  • Un roi sans charisme

    Le statut de leader du pays est parsemé d’embûches pour Mohamed VI qui tente, peu ou pro, de les esquiver. Son incompétence est manque de charisme ne jouant pas à sa faveur, il opte pour les gestes symboliques.
    L’offensive prônée par la MAP et le quotidien Le Matin du Sahara, ainsi que par le magazine de la Françafrique (Jeune Afrique) ont fait de leur mieux pour cacher les faiblesses d’un roi attiré plus par les loisirs et les plaisirs de la vie que par le souci de combattre les maladies de la société marocaine.
    Le profil d’homme dynamique qu’on lui a taillé est imaginaire et ne correspond pas au vrai Mohamed VI. Cette image a été spécialement forgée pour lui pour que le peuple ne voie pas les causes de son absence sur la scène politique nationale et internationale. Non seulement, il a le trac en public, mais en plus, il ne prend jamais le moindre risque, conscient qu’il suffit d’une prise de parole en public ou d’une sortie médiatique pour que tout s’envole. Il donne l’impression de fuir l’auditoire comme s’il avait peur d’être critiqué et jugé, et donc de ne pas être aimé. Une  dépendance aux regards des autres qui exprime un défaut d’estime de soi. Timidité, doutes et hésitations transparaissent dans son message et dans sa posture. Mohamed VI ne pourra continuer à cacher son manque de confiance et sa timidité. Tous les marocains finiront par le savoir.
    Incapable de se défendre dans une interview ou une déclaration publique, il a vu son image s’effondrer comme un château de carte. Les symptomes de la maladie sont visibles et elle ne tardera pas à se répandre même s’il continue à refuser les sorties publiques.
    Il ne sert à rien de se tirer des portraits assis parmi les fidèles musulmans à la mosquée ou entrain d’inaugurer des projets dont, à la fin, le profit ira ailleurs qu’au peuple. Il ne sert à rien non plus d’aimer la musique funky, d’organiser des grands concerts au Maroc ou de s’honorer de l’amitié qui lui portent des vedettes de la chanson.
    En vain sont les sorties, très médiatisées, et sa propension à « mettre la main à la poche » pour distribuer des GRIMA, pour lancer un appel en faveur d’El Qods, pour distribuer des cartables aux écoliers, des draps dans les hôpitaux, des bols de soupe pendant le mois de Ramadan ou d’inaugurer tous les jours un projet quel que soit son importance.
    Il a montré ce qui le sépare de sa bête politique de père : une absence criante de compétence et de charisme. Malgré tous ses efforts appliqués, n’arrive toujours pas à « crever l’écran », même quand il lit son discours il est maladroit. A cause de cela, il est très loin de pouvoir faire une improvisation.
    Acceptant son incompétence et manque de charisme, Mohamed VI s’est retiré de la magistrature suprême du pays qu’il n’arrive pas à assumer comme il se doit. Il ne s’agit pas d’une abdiction puisque la monarchie va continuer au Maroc, mais d’un transfert de décision non-déclaré à ses conseillers. Ils décident à sa place, sans pour autant mettre en cause l’autorité l’autorité de la monarchie.

    Après avoir supporté les caprices de l’ex-dictateur défunt Hassan II pendant presque quarante ans, faudra aux citoyens marocains encore supporter ceux de son fils. Ils sont contraints d’accepter l’inacceptable. Pour voir la démocratie, il faudra repasser dans…30 ans ou plus. 

    Entretant, le nouveau roi a le temps de savourer son intronisation. L’homme a très tôt goûté aux délices du pouvoir et des facilités qu’il confère. Par conséquent, il serait difficile pour lui d’y renoncer. Comme il lui sera difficile de se débarrasser de ceux qui tiennent vraiment le pouvoir et qui lui dictent ce qu’il doit faire et dire.

    On aura beau rêver de l’avènement d’un jeune roi, rien n’y changera ! Au Maroc, la loi dispose que la personne du roi est intouchable! Les illusions d’une opposition éclatée ayant comme programme une monarchie parlementaire font, désormais, partie du passé. Ils savent qu’il est difficile d’instaurer la démocratie dans un pays gouverné par une mafia politico-militaire et gangrené par la corruption.

    Les statistiques du PNUD sont là pour le confirmer : Avec un taux d’analphabétisme de 45% et de scolarisation de 61%, le Maroc est classé au 1307ème rang, et pour la honte, derrière des pays comme le Gabon et la Guinée Equatoriale.

  • Royal Mansour converti en hôtel

    Le site Vanityfair a informé qu’au mois de mars prochain, le Roi Mohamed VI, convertira son palais Royal Mansour à Marrakech en hôtel. A environ 15 minutes de l’Aéroport International Marrakech Menara en voiture, le luxueux complexe est placé dans le sanctuaire fortifié le plus vieux de Marrakech Medina. Il est composé de 53 pensions privées ou riads. Conformément à l’architecture du pays, l’extérieur de la propriété est fait d’argile plate. Les intérieurs, cependant, sont un hommage somptueux à la conception marocaine L’ouverture du Mansour Royal fait partie du programme roi « Vision 2010 » qui cherche à apporter 10 millions de visiteurs au Maroc avant 2010 pour soutenir le secteur du tourisme. Les riads privés démarreront à 2,200 $ par nuit. Un échantillonnage des offres de luxe de Mansour Royal suit. 
    Le site apporte toute une variété de photos qui illustrent le luxe des palais royaux au Maroc. 
    Cet hôtel contribuira largement à augmenter la fortune du roi Mohamed VI, surnommé le « roi des pauvres », à cause des quelques réformes engagées et parce qu’il a créé, entre autres, une fondation ayant contribué au relogement d’habitants du plus grand bidonville de Casablanca, rasé après les attentats islamistes de 2003. En fait, selon le magazine américain Forbes, il serait le septième monarque le plus riche du monde, devançant les émirs du Qatar ou du Koweït. Sa fortune, estimée à 2,5 milliards de dollars, aurait été multipliée par cinq depuis son accession au trône.
    Grâce à l’occupation du Sahara Occidental, le Maroc tient les deux-tiers des mines de phosphate dans le monde, s’en assure le quasi-monopole et il est devenu le plus grand exportateur du monde de ce minéral, qui est utilisé dans l’engrais. Les revenus des exportations du Maroc sont en constante augmentation depuis que le prix des phosphates a été multiplié par cinq au cours des dernières années. 
    Mohamed VI possède, selon plusieurs sources de presse, environ 600 véhicules de collection. 
    Il est vrai qu’au cours de ces dix dernières années, le Maroc a connu un développement économique sur de nombreux plans, essentiellement au travers d’une politique de grands travaux : construction de routes et d’autoroutes, y compris dans le sud du pays, d’un port – Tanger-Med – sur la Méditerranée, de programmes touristiques et immobiliers. Les services aussi se sont développés, notamment l’implantation de grandes surfaces ou de centres d’appel et de télémarketing. Les autorités se félicitent du taux de croissance du pays, encore supérieur à 2 % du PIB l’an passé malgré les effets de la crise. 
    Mais cette croissance ne profite guère à la majorité de la population. Les richesses produites sont accaparées par une minorité de profiteurs, à commencer par le roi. De même, les capitalistes étrangers qui investissent au Maroc, dont les français avec Vivendi, Veolia ou les Ciments Lafarge, pour n’en citer que quelques-uns, rapatrient leurs bénéfices pour les distribuer à leurs actionnaires au lieu de les réinvestir dans l’économie marocaine.
    Ainsi, des symboles de modernisme et de richesse constituent des îlots au milieu d’immenses zones sous-développées, que ce soit du point de vue des industries, des transports ou du logement. Comme dans tous les pays du Tiers-Monde, les bidonvilles côtoient les immeubles de luxe.