Brice Hortefeux, ministre français du Travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville, vient d’être condécoré par le ouissam (médaille) alaouite de Grand Officier. Il faut reconnaître qu’il l’a bien méritée pour tous les services rendus au Maroc.
Auteur/autrice : mahembarec
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Brice Hortefeux décoré au royaume de la torture
Son engagement à défendre les intérêts du royaume alaouite est tel qu’il n’a pas hésité, en décembre 2005 à envoyer des missives aux maires du Mans, Jean-claude Boulard, et de Gonfreville l’Orcher, Jean-Paul Lecoq, pour leur demander de retirer le drapeau de la RASD de leur cérémonies de solidarité avec le peuple sahraoui.Il y a plus d’une quinzaine d’années, ces deux collectivités ont enfreint les bonnes mœurs diplomatiques en se jumelant avec les campements de réfugiés sahraouis de Tindouf en Algérie. Shocking ! En effet, la glorieuse diplomatie soutient depuis toujours le Maroc dans le dossier du Sahara occidental. Mais force est de reconnaître que jusque-là personne, à part les réseaux consulaires marocains, n’a rien à trouvé à redire sur ces jumelages. Et Hortefeux fût… qui écrit aux maires : « l’attention du Ministère de l’Intérieur a été attirée par l’Ambassade du Maroc en France sur le fait que votre Mairie arborait à certaines occasions un drapeau de la « République Arabe Sahraouie Démocratique » et consacrait dans son site Internet un article comportant des formulations susceptibles d’être contestées au plan diplomatique ».Ne reculant devant rien, Hortefeux se présente comme agissant sur « la recommandation du Ministère des Affaires Etrangères ». Et enchaîne : « tout en respectant profondément l’action humanitaire et sociale de votre municipalité en faveur des camps sahraouis, j’estime souhaitable au regard de nos engagements diplomatiques de vous recommander d’éviter, dans vos manifestations officielles et votre communication publique (…) la présence du drapeau sahraoui ainsi que l’utilisation de termes susceptibles de traduire une prise de position diplomatique, tels que « République Arabe Sahraouie Démocratique », au profit d’expressions plus neutres (« Sahara occidental ») ne prêtant pas à contestation. ».Pour justifier sa démarche, B. Hortefeux, rappelle que « le territoire du Sahara occidental n’est pas encore doté d’un statut juridique déterminé » et que la « “République Arabe Sahraouie Démocratique” n’est pas reconnue par l’ONU, pas plus que par notre pays, et ne constitue actuellement qu’une “entité” sans existence légale. La présence de son drapeau à côté de ceux de pays membres des Nations-Unies devrait, donc, au regard de notre diplomatie, être évitée. »En matière de jumelage, la réglementation indique seulement que ceux-ci ne doivent pas porter atteinte à la diplomatie française. Rien n’interdit en revanche, à une ville française de se jumeler avec une entité dont le statut est de territoire non-autonome au sens que l’ONU entend, c’est à dire un territoire soumis à un colonialisme et DOIT s’autodéterminer, selon les règles internationales en la matière. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup de collectivités françaises sont jumelées avec des camps de réfugiés de partout dans le monde.La démarche de Brice Hortefeux est révélatrice du degré de corruption qu’ont atteint certains responsables et hommes politiques français qui ne défendent pas gratuitement ni par principe les thèses marocaines qui représentent, en ce qui concerne le Sahara Occidental, le comble de l’injustice.« La RASD n’est pas reconnu par l’ONU ». Cela est un argument biaisé qui ne cherche pas la manifestation de la vérité car même si la RASD n’a pas de siège officiel à l’ONU, Hortefeux faisait semblant d’ignorer qu’elle est admise, reconnue et respectée au sein d’une importante entité régionale qu’elle a cofondée et qui est l’Union Africaine. Elle est également reconnue par de nombreux pays en dehors de l’Afrique. Actuellement plus de 85 pas la reconnaissent dans le monde. Et ce n’est pas rien. Par ailleurs, le Front POLISARIO est membre observateur comme le Fatah palestinien à l’ONU et à ce titre il a pu négocier et conclure des accords avec l’ONU mais aussi avec le Royaume du Maroc, les derniers en date étant les accords de Huston, quatre rounds de négociations à Manahasset et une rencontre informelle à Vienne au mois d’août dernier.Les villes françaises jumelées avec leurs consoeurs sahraouies ont eu une démarche non seulement juridiquement légale mais aussi moralement juste. Par contre la démarche du « Grand Officier » marocain ressemble plus à une honteuse intimidation qui se soucie peu du droit et de l’éthique et qui méconnaît totalement l’engagement sincère et profond des villes comme Gonfreville l’Orcher ou le Mans à côté du Sahara Occidental dans le drame de l’occupation qu’elle traverse.La RASD est un peuple et un Etat qui sont déjà souverains depuis plus de trois décennies sur une partie non négligeable du Sahara Occidental, aussi grande que la Belgique, ils administrent Tifariti, Bir Lehlou, Mijek… et y appliquent les lois de la RASD. Ils ont des échanges économiques, culturels et humains continues et de tous les jours avec beaucoup de pays du monde. Ils ont des institutions et une histoire qui ne font pas honte aux sahraouis.Ceux qui ont changé de veste et qui n’ont pas hésité à s’adresser directement au peuple sahraoui pour le conseiller et lui dire combien il est dans son intérêt actuel et futur de se considérer comme marocain… Qu’elle ignorance pour la lutte des peuples ! Quel mépris pour le peuple sahraoui et quelle injustice vis-à-vis du Sahara Occidental ! Comme si c’est un luxe et un jeu pour les sahraouis de résister, de lutter et de souffrir le martyr des décennies durant. Il faut savoir que le sang, les larmes et les sacrifices des sahraouis n’était pas sans raisons, et il est temps de leur rendre justice.Il faudra bien tot ou tard reconnaitre qu’il y a un peuple qui ne demande que de prendre en main ses destinées et que tôt ou tard il faudra lui donner ce droit qui est internationalement reconnu et approuvé par les instances internationales. -
Le Guantanamo marocain
A chaque fois que la communauté internationale prend une initiative pour résoudre le problème du Sahara Occidental, Rabat répond par un « niet » grotesque et une fin de non recevoir embarrassante. Ainsi, depuis des années, le régime marocain pratique la plus cruelle repression contre les militants sahraouis et, au même temps, il ose regarder vers l’Algérie et demander l’ouverture des frontières, normaliser les relations et mettre en marche la construction du Maghreb Arabe. Nous sommes face à un véritable délire. Un proverbe sahraoui dit que « l’agitation est signe d’une mort avec beaucoup de douleur ». C’est ce qui est en train de se passer. Le Maroc s’agite trop à cause de son isolement sur la sphère internationale, surtout après l’élection d’Obama qui, contrairement à Bush, n’a pas l’intention de se mêler directement dans le conflit du Sahara Occidental.
Les officiels marocains ont compris ce qui voulait dire le départ de Peter Van Walsum : Une nouvelle approche du problème et la mort annoncée du projet d’autonomie. Mais ils continuent à s’entêter pour perpétrer la tension, sachant pertinemment que l’édification d’un état sahraoui sur le sol de l’ancienne colonie espagnole est un projet irreversible.
Les revendications marocaines n’ont pas empêché la Mauritanie d’accéder à l’indépendance en 1962. L’agression contre l’Algérie, en 1963, n’a pas empêché le jeune gouvernement algérien de préserver l’intégralité des frontières algérienes intactes. Alors, qu’est-ce qu’il fait croire aux marocains qu’ils garderont le Sahara Occidental, malgré que 34 ans sont passés sans que cela soit effectif? On dit que l’espoir c’est la dernière chose à mourir dans un être humain. Le gouvernement marocain en est la preuve irréfutable.
Le roi Mohamed VI, après dix ans de pouvoir, a montré qu’il n’envisage pas l’option d’une ouverture politique dans les prochaines années. Au contraire, il continue à alimenter la tension dans la région dans chacun de ses discours dans lesquels il pointe le doigt vers l’Algérie pour être fidèle à la vieille politique de son père, feu Hassan II, qui sortait, à chaque fois qu’il sentait que son trône était en danger, la théorie de « l’ennemi extérieur et du complot contre l’intégrité du Maroc ». Espérons que ses incessants voyages et ses multiples contacts à l’étranger, le ramènent un jour à la raison.
L’anti-algérianisme est la marque déposée dans les cercles politico-médiatiques au Maroc. Pour garder ce que l’on a appelé « consensus autour du palais pour préserver l’intégrité territoriale », ou plutôt pour préserver les intérêts de la caste dirigeante marocaine, il est recommandé d’être anti-algérien et de le montrer à la lumière du jour. Les responsables marocains n’ont pas pu digérer la défaite dans la Guerre des Sables en 1963, ni la défaite face à la puissante armée du Front Polisario qui les a poussés à construire le plus long mur de défense après la Ligne Maginot. Un mur que les sahraouis appellent « le mur de la honte » ou « le Guantanamo marocain ».
Le rêve du Maghreb Arabe, l’UMA, qui date de 50 ans, n’a pas pu se réaliser à cause des ambitions expansionistes marocaines. Le chemin de l’UMA doit passer forcément par la résolution du conflit marocco-sahraoui. Le reste n’est qu’une question de temps. Les contraintes et exigences du monde édictent que les pays de la région n’ont pas d’autre choix que celui de s’unir. Mais cela ne doit pas se faire sur le compte d’un des peuples maghrébins. Cette partie de l’Afrique possède beaucoup des atouts que le monde envie. Le Maroc qui refuse de se plier à la légalité internationale en récusant l’autodétermination du peuple sahraoui est le facteur qui bloque la réalisation de cet ambitieux projet. Le royaume chérifien a tout fait pour stopper l’intégration maghrébine en étant à l’origine de toutes les tensions avec ses voisins depuis son accès à l’indépendance.
La construction maghrébine est un choix sur lequel tout le monde est d’accord, mais, pour ce faire, les pays membres doivent respecter le principe d’autodétermination pour le peuple sahraoui, une position qui est celle de la communauté internationale et des Nations Unies. De ce fait, le processus de négociation entre le Front Polisario et le Maroc doit reprendre dans les plus brefs délais et sous l’égide de l’ONU pour mettre en œuvre ce principe. Le moment est venu pour que les Nations Unies mettent de la pression sur le Maroc pour faire avancer les négociations et aboutir à une solution qui tient en compte les aspirations de la population du Sahara Occidental.
Les Nations Unies, pour renforcer les mesures de confiance relancées par la récente visite du président du HCR, doivent prendre en charge le respect des droits de l’homme au Sahara Occidental à travers le contingent de la MINURSO et détruire le mur de défense marocain qui divise le territoire et en fait une prison à ciel ouvert. La population sahraouie doit retrouver la liberté de circulation dans son pays.
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Brice Hortefeux décoré au royaume de la torture
Brice Hortefeux, ministre français du Travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville, vient d’être condécoré par le ouissam (médaille) alaouite de Grand Officier. Il faut reconnaître qu’il l’a bien méritée pour tous les services rendus au Maroc.
Son engagement à défendre les intérêts du royaume alaouite est tel qu’il n’a pas hésité, en décembre 2005 à envoyer des missives aux maires du Mans, Jean-claude Boulard, et de Gonfreville l’Orcher, Jean-Paul Lecoq, pour leur demander de retirer le drapeau de la RASD de leur cérémonies de solidarité avec le peuple sahraoui.Il y a plus d’une quinzaine d’années, ces deux collectivités ont enfreint les bonnes mœurs diplomatiques en se jumelant avec les campements de réfugiés sahraouis de Tindouf en Algérie. Shocking ! En effet, la glorieuse diplomatie soutient depuis toujours le Maroc dans le dossier du Sahara occidental. Mais force est de reconnaître que jusque-là personne, à part les réseaux consulaires marocains, n’a rien à trouvé à redire sur ces jumelages. Et Hortefeux fût… qui écrit aux maires : « l’attention du Ministère de l’Intérieur a été attirée par l’Ambassade du Maroc en France sur le fait que votre Mairie arborait à certaines occasions un drapeau de la « République Arabe Sahraouie Démocratique » et consacrait dans son site Internet un article comportant des formulations susceptibles d’être contestées au plan diplomatique ».Ne reculant devant rien, Hortefeux se présente comme agissant sur « la recommandation du Ministère des Affaires Etrangères ». Et enchaîne : « tout en respectant profondément l’action humanitaire et sociale de votre municipalité en faveur des camps sahraouis, j’estime souhaitable au regard de nos engagements diplomatiques de vous recommander d’éviter, dans vos manifestations officielles et votre communication publique (…) la présence du drapeau sahraoui ainsi que l’utilisation de termes susceptibles de traduire une prise de position diplomatique, tels que « République Arabe Sahraouie Démocratique », au profit d’expressions plus neutres (« Sahara occidental ») ne prêtant pas à contestation. ».Pour justifier sa démarche, B. Hortefeux, rappelle que « le territoire du Sahara occidental n’est pas encore doté d’un statut juridique déterminé » et que la « “République Arabe Sahraouie Démocratique” n’est pas reconnue par l’ONU, pas plus que par notre pays, et ne constitue actuellement qu’une “entité” sans existence légale. La présence de son drapeau à côté de ceux de pays membres des Nations-Unies devrait, donc, au regard de notre diplomatie, être évitée. »En matière de jumelage, la réglementation indique seulement que ceux-ci ne doivent pas porter atteinte à la diplomatie française. Rien n’interdit en revanche, à une ville française de se jumeler avec une entité dont le statut est de territoire non-autonome au sens que l’ONU entend, c’est à dire un territoire soumis à un colonialisme et DOIT s’autodéterminer, selon les règles internationales en la matière. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup de collectivités françaises sont jumelées avec des camps de réfugiés de partout dans le monde.La démarche de Brice Hortefeux est révélatrice du degré de corruption qu’ont atteint certains responsables et hommes politiques français qui ne défendent pas gratuitement ni par principe les thèses marocaines qui représentent, en ce qui concerne le Sahara Occidental, le comble de l’injustice.« La RASD n’est pas reconnu par l’ONU ». Cela est un argument biaisé qui ne cherche pas la manifestation de la vérité car même si la RASD n’a pas de siège officiel à l’ONU, Hortefeux faisait semblant d’ignorer qu’elle est admise, reconnue et respectée au sein d’une importante entité régionale qu’elle a cofondée et qui est l’Union Africaine. Elle est également reconnue par de nombreux pays en dehors de l’Afrique. Actuellement plus de 85 pas la reconnaissent dans le monde. Et ce n’est pas rien. Par ailleurs, le Front POLISARIO est membre observateur comme le Fatah palestinien à l’ONU et à ce titre il a pu négocier et conclure des accords avec l’ONU mais aussi avec le Royaume du Maroc, les derniers en date étant les accords de Huston, quatre rounds de négociations à Manahasset et une rencontre informelle à Vienne au mois d’août dernier.Les villes françaises jumelées avec leurs consoeurs sahraouies ont eu une démarche non seulement juridiquement légale mais aussi moralement juste. Par contre la démarche du « Grand Officier » marocain ressemble plus à une honteuse intimidation qui se soucie peu du droit et de l’éthique et qui méconnaît totalement l’engagement sincère et profond des villes comme Gonfreville l’Orcher ou le Mans à côté du Sahara Occidental dans le drame de l’occupation qu’elle traverse.La RASD est un peuple et un Etat qui sont déjà souverains depuis plus de trois décennies sur une partie non négligeable du Sahara Occidental, aussi grande que la Belgique, ils administrent Tifariti, Bir Lehlou, Mijek… et y appliquent les lois de la RASD. Ils ont des échanges économiques, culturels et humains continues et de tous les jours avec beaucoup de pays du monde. Ils ont des institutions et une histoire qui ne font pas honte aux sahraouis.Ceux qui ont changé de veste et qui n’ont pas hésité à s’adresser directement au peuple sahraoui pour le conseiller et lui dire combien il est dans son intérêt actuel et futur de se considérer comme marocain… Qu’elle ignorance pour la lutte des peuples ! Quel mépris pour le peuple sahraoui et quelle injustice vis-à-vis du Sahara Occidental ! Comme si c’est un luxe et un jeu pour les sahraouis de résister, de lutter et de souffrir le martyr des décennies durant. Il faut savoir que le sang, les larmes et les sacrifices des sahraouis n’était pas sans raisons, et il est temps de leur rendre justice.Il faudra bien tot ou tard reconnaitre qu’il y a un peuple qui ne demande que de prendre en main ses destinées et que tôt ou tard il faudra lui donner ce droit qui est internationalement reconnu et approuvé par les instances internationales. -
La vengeance du roi Mohamed VI
Le quotidien « Akhbar Al-Youm » a été saisi par les autorités marocaines et sa rédaction fermée.Le Ministère de l’Intérieur n’a pas eu besoin d’attendre une décision judiciaire malgré le fait qu’il est ainsi prescrit par la loi marocaine. Il s’accroche au fait qu’ »Akhbar Al-Youm » a publié sur une couverture une caricature de Khalid Gueddar, d’un cousin du roi Mohamed VI qui vient de se marier avec une jeune dame allemande convertie à l’Islam.En plus d’offensant à la Monarchie, ils considèrent insultant l’emploi de l’ »étoile de David » dans le dessin, qui est devinée dans sa forme mais pas dans sa couleur, par son « antisémitisme flagrant ».En octobre 2008 l’hebdomadaire Tel Quel, le plus lu en français au Maroc, rappelait l’histoire du drapeau du royaume alaouite dans un reportage sur des Juifs. Le magazine racontait que les cinq branches actuelles du drapeau est quelque chose de nouveau, puisqu’elle est née avec six branches et rappelle que le prophète biblique David non seulement est reconnu par les Juifs, mais aussi par les musulmans sous le nom de Daoud. La dynastie Alaouíte, actuellement sur le trône, a maintenu le drapeau de l’étoile de six branches que les Mérinides ont choisi et ce n’est que dans les temps récents du Maréchal français Lyautey, en plein protectorat français, que l’étoile perd une de ses branches et reste avec les cinq actuelles.Aucune autorité compétente du royaume n’a considéré ce reportage comme une insulte, ni saisi les exemplaires de Tel Quel.L’auteur de ce dessin, Khalid Gueddar est le même qui publie les caricatures du roi Mohamed VI sur Backchich, considéré par le palais comme un journal qui « cherche à déstabiliser le Maroc » (la fameuse théorie du complot que le gouvernement utilise pour tout se permettre) On se rappelle du BD « Le roi qui ne voulait plus être roi ». Il y a lieu de se demander si sa dernière caricature n’est pas le prétexte recherché depuis longtemps pour faire payer à Khalid son « insolence ».Si la censure, les saisies, les amendes astronomiques n’ont pas pu imposer l’autocensure voulue par le Makhzen, celui-ci a trouvé « l’occasion idéale » pour se venger de Khalid et au même temps introduire une nouvelle punition : La fermeture définitive d’un journal.Un nouvel épisode du célèbre feuilleton « Le Maroc change » avec l’avènement d’un nouveau roi qui est l’un des hommes les plus riches de la planète, qui tire des rennes d’un pays dont on dit qu’il devient la nouvelle Thaïlande et qui a doublé la production du cannabis pour combler le déficit dudgétaire causé par la corruption et la malversation. Et pour imposer le silence sur ses malfaits s’acharne sur la presse indépendante. -
La vengeance du roi Mohamed VI
Le quotidien « Akhbar Al-Youm » a été saisi par les autorités marocaines et sa rédaction fermée.Le Ministère de l’Intérieur n’a pas eu besoin d’attendre une décision judiciaire malgré le fait qu’il est ainsi prescrit par la loi marocaine. Il s’accroche au fait qu’ »Akhbar Al-Youm » a publié sur une couverture une caricature de Khalid Gueddar, d’un cousin du roi Mohamed VI qui vient de se marier avec une jeune dame allemande convertie à l’Islam.En plus d’offensant à la Monarchie, ils considèrent insultant l’emploi de l’ »étoile de David » dans le dessin, qui est devinée dans sa forme mais pas dans sa couleur, par son « antisémitisme flagrant ».En octobre 2008 l’hebdomadaire Tel Quel, le plus lu en français au Maroc, rappelait l’histoire du drapeau du royaume alaouite dans un reportage sur des Juifs. Le magazine racontait que les cinq branches actuelles du drapeau est quelque chose de nouveau, puisqu’elle est née avec six branches et rappelle que le prophète biblique David non seulement est reconnu par les Juifs, mais aussi par les musulmans sous le nom de Daoud. La dynastie Alaouíte, actuellement sur le trône, a maintenu le drapeau de l’étoile de six branches que les Mérinides ont choisi et ce n’est que dans les temps récents du Maréchal français Lyautey, en plein protectorat français, que l’étoile perd une de ses branches et reste avec les cinq actuelles.Aucune autorité compétente du royaume n’a considéré ce reportage comme une insulte, ni saisi les exemplaires de Tel Quel.L’auteur de ce dessin, Khalid Gueddar est le même qui publie les caricatures du roi Mohamed VI sur Backchich, considéré par le palais comme un journal qui « cherche à déstabiliser le Maroc » (la fameuse théorie du complot que le gouvernement utilise pour tout se permettre) On se rappelle du BD « Le roi qui ne voulait plus être roi ». Il y a lieu de se demander si sa dernière caricature n’est pas le prétexte recherché depuis longtemps pour faire payer à Khalid son « insolence ».Si la censure, les saisies, les amendes astronomiques n’ont pas pu imposer l’autocensure voulue par le Makhzen, celui-ci a trouvé « l’occasion idéale » pour se venger de Khalid et au même temps introduire une nouvelle punition : La fermeture définitive d’un journal.Un nouvel épisode du célèbre feuilleton « Le Maroc change » avec l’avènement d’un nouveau roi qui est l’un des hommes les plus riches de la planète, qui tire des rennes d’un pays dont on dit qu’il devient la nouvelle Thaïlande et qui a doublé la production du cannabis pour combler le déficit dudgétaire causé par la corruption et la malversation. Et pour imposer le silence sur ses malfaits s’acharne sur la presse indépendante. -
Les camps de réfugiés sahraouis vus par les autres
Thierry Mezerette : Les Sahraouis sont les oubliés du désert. C’est l’histoire d’une décolonisation inaboutie. C’est l’histoire d’une page d’histoire qui ne se tourne pas. C’est l’histoire d’un petit groupe, environ 160 000 personnes qui aux portes du désert attend qu’on lui redonne sont territoire. C’est l’histoire d’un peuple, affaibli par le temps, abîmé par l’aridité de sa terre. Sa fierté est intacte, elle est source d’énergie pour livrer cette bataille de l’absurde, cette guerre contre la puissance coupable de dirigeants installés dans le velours confortable des palais. L’espoir fait vivre dit-on, chez les sahraouis il fait survire….
Julien Dedenis : Les camps de réfugiés sahraouis sont installés à l’Ouest du grand Sud algérien depuis 1976 sur une surface aussi vaste qu’un département français. Cet espace de camps de réfugiés est aussi le siège de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) créée au début de l’exil. Ainsi, l’espace des camps est devenu le territoire d’un Etat exilé.Sopihie Caratini : Au premier regard, tout visiteur est frappé par la bonne tenue des camps, la santé des enfants, les bienfaits de l’organisation et surtout cette apparente insouciance qui fait l’hospitalité légère. Tous ceux qui sont passés là l’ont dit et l’ont écrit : le peuple sahraoui en exil ne s’est laissé envahir ni par la mélancolie, ni par la paresse, ni par cet excès de fatalisme qu’on prête parfois aux sociétés arabes quand on ne les connaît pas. Pas une plainte ne s’élève, pas une main n’est tendue, chacun se prend en charge, participe, travaille au bien commun, et reçoit l’étranger avec la grâce d’antan.
Alice Corbet : Malgré les espoirs envers l’étranger, il existe une véritable « conscience sahraouie ». Tous souhaitent avidement l’indépendance : les camps devraient être une solution temporaire, un départ pour l’Occident doit l’être aussi, et revenir habiter un territoire perdu –même méconnu par les jeunes, demeure un objectif fermement ancré dans les mémoires et dans les cœurs. Car le Sahara Occidental, c’est une attache, un lieu d’expression de cette société qui s’est révélée dans les camps, mais aussi le lieu de la mémoire, de l’ancestralité, où se sont figées les généalogies… C’est aussi, possiblement, une région où il existe des moyens de production de l’existence d’un Etat indépendant (ressources minières, piscicoles, phosphate, prairies…).
Cédric Omet : Fait marquant, il est rare de rencontrer un jeune Sahraoui qui ne sait pas lire ni écrire. Une grande partie de la population des camps de réfugiés sahraouis est donc alphabétisée et dotée d’une formation professionnelle grâce à ce système qui privilégie l’école et qui permet au Front Polisario d’avoir une aide internationale d’envergure dans le domaine de l’éducation. On ne peut pas en dire autant du taux d’alphabétisation au Maroc, par exemple.
Patrick Lavaud : Vingt-cinq ans après, les progrès sont considérables : écoles, crèches, maternités, hôpitaux, centre pour handicapés mentaux (à Smara), système de réservoirs d’eau, panneaux solaires pour l’électricité, etc.… Les premières petites boutiques, dans lesquelles on peut acheter quelques produits de base, ont même fait leur apparition il y a quelques années. Malgré ces améliorations, dues au soutien de l’Algérie, aux aides des organisations humanitaires (couvertures, vêtements, nourriture, etc.…) et aux qualités d’organisation des Sahraouis, la vie dans les camps demeure encore très précaire.
Ali Sassi : Peu d’hommes dans ce camp, surtout des femmes, très actives. Parmi elles, des femmes élégamment vêtues et dotées d’une solide instruction reçue dans les universités européennes grâce à l’aide d’un vaste réseau d’Ong et de gouvernements : médecins généralistes, professeurs… Elles sont partout : si elles ne font pas de la politique aux côtés des hommes, elles s’occupent des centres de santé, des écoles, des postes administratifs. « Nous nous organisons progressivement, en prévision de la fin de la guerre », explique un responsable sahraoui.Bérangère Musseau : Si l’espoir fait vivre, le peuple sahraoui en est la preuve incarnée. 31 ans après avoir été chassés de leur territoire par l’armée marocaine, les réfugiés sahraouis de la hamada de Tindouf, vaste désert isolé du reste de l’Algérie gardent l’espoir d’un retour sur leur terre, libres.
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Les camps de réfugiés sahraouis vus par les autres
Thierry Mezerette : Les Sahraouis sont les oubliés du désert. C’est l’histoire d’une décolonisation inaboutie. C’est l’histoire d’une page d’histoire qui ne se tourne pas. C’est l’histoire d’un petit groupe, environ 160 000 personnes qui aux portes du désert attend qu’on lui redonne sont territoire. C’est l’histoire d’un peuple, affaibli par le temps, abîmé par l’aridité de sa terre. Sa fierté est intacte, elle est source d’énergie pour livrer cette bataille de l’absurde, cette guerre contre la puissance coupable de dirigeants installés dans le velours confortable des palais. L’espoir fait vivre dit-on, chez les sahraouis il fait survire….
Julien Dedenis : Les camps de réfugiés sahraouis sont installés à l’Ouest du grand Sud algérien depuis 1976 sur une surface aussi vaste qu’un département français. Cet espace de camps de réfugiés est aussi le siège de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) créée au début de l’exil. Ainsi, l’espace des camps est devenu le territoire d’un Etat exilé.Sopihie Caratini : Au premier regard, tout visiteur est frappé par la bonne tenue des camps, la santé des enfants, les bienfaits de l’organisation et surtout cette apparente insouciance qui fait l’hospitalité légère. Tous ceux qui sont passés là l’ont dit et l’ont écrit : le peuple sahraoui en exil ne s’est laissé envahir ni par la mélancolie, ni par la paresse, ni par cet excès de fatalisme qu’on prête parfois aux sociétés arabes quand on ne les connaît pas. Pas une plainte ne s’élève, pas une main n’est tendue, chacun se prend en charge, participe, travaille au bien commun, et reçoit l’étranger avec la grâce d’antan.
Alice Corbet : Malgré les espoirs envers l’étranger, il existe une véritable « conscience sahraouie ». Tous souhaitent avidement l’indépendance : les camps devraient être une solution temporaire, un départ pour l’Occident doit l’être aussi, et revenir habiter un territoire perdu –même méconnu par les jeunes, demeure un objectif fermement ancré dans les mémoires et dans les cœurs. Car le Sahara Occidental, c’est une attache, un lieu d’expression de cette société qui s’est révélée dans les camps, mais aussi le lieu de la mémoire, de l’ancestralité, où se sont figées les généalogies… C’est aussi, possiblement, une région où il existe des moyens de production de l’existence d’un Etat indépendant (ressources minières, piscicoles, phosphate, prairies…).
Cédric Omet : Fait marquant, il est rare de rencontrer un jeune Sahraoui qui ne sait pas lire ni écrire. Une grande partie de la population des camps de réfugiés sahraouis est donc alphabétisée et dotée d’une formation professionnelle grâce à ce système qui privilégie l’école et qui permet au Front Polisario d’avoir une aide internationale d’envergure dans le domaine de l’éducation. On ne peut pas en dire autant du taux d’alphabétisation au Maroc, par exemple.
Patrick Lavaud : Vingt-cinq ans après, les progrès sont considérables : écoles, crèches, maternités, hôpitaux, centre pour handicapés mentaux (à Smara), système de réservoirs d’eau, panneaux solaires pour l’électricité, etc.… Les premières petites boutiques, dans lesquelles on peut acheter quelques produits de base, ont même fait leur apparition il y a quelques années. Malgré ces améliorations, dues au soutien de l’Algérie, aux aides des organisations humanitaires (couvertures, vêtements, nourriture, etc.…) et aux qualités d’organisation des Sahraouis, la vie dans les camps demeure encore très précaire.
Ali Sassi : Peu d’hommes dans ce camp, surtout des femmes, très actives. Parmi elles, des femmes élégamment vêtues et dotées d’une solide instruction reçue dans les universités européennes grâce à l’aide d’un vaste réseau d’Ong et de gouvernements : médecins généralistes, professeurs… Elles sont partout : si elles ne font pas de la politique aux côtés des hommes, elles s’occupent des centres de santé, des écoles, des postes administratifs. « Nous nous organisons progressivement, en prévision de la fin de la guerre », explique un responsable sahraoui.Bérangère Musseau : Si l’espoir fait vivre, le peuple sahraoui en est la preuve incarnée. 31 ans après avoir été chassés de leur territoire par l’armée marocaine, les réfugiés sahraouis de la hamada de Tindouf, vaste désert isolé du reste de l’Algérie gardent l’espoir d’un retour sur leur terre, libres.
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Interdit de caricaturiser un membre de la famille royale du Maroc
Le Ministère de l’Intérieur ferme le quotidien « Akhbar al Yaoum » pour avoir publié une vignette dans laquelle apparaît Moulay Ismael, cousin du roi Mohamed VI, qui a célébré le samedi sa noce.
IGNACIO CEMBRERO | Madrid 29/09/2009Au Maroc, l’été a été éclaboussé de sanctions et d’accusations du ministère public contre des journaux et des hebdomadaires qui ont écrit ou commenté la popularité du roi Mohamed VI ou sa maladie de fin août. Les premiers jours de l’automne confirment que les autorités ont décidé de serrer l’étau à la déjà amputée liberté de presse.Cette fois-ci, c’est le tour du journal Akhbar Al Yaoum pour avoir publié une caricature du prince Moulay Ismael qui a célébré samedi passé, une fête de noce Anissa Lehmkuhl, présidée par son cousin Mohamed VI, comme annoncé par le communiqué du protocole royal. L’épouse est allemande, mais elle s’est converti à l’Islam quand, encore petite, vivait à Rabat où son père était conseiller militaire de l’Ambassade d’Allemagne.Dans la vignette, publiée sur la couverture samedi, le prince apparaît en saluant sur un fond rouge, la couleur du drapeau du Maroc, « décoré avec l’étoile marocaine », selon Khalid Gueddar, le dessinateur, et Taoufic Bouachrin, le directeur du journal.Il s’agit d’une « offense au respect dû à un membre de la famille royale », comme l’a signalé, lundi soir, le Ministère de l’Intérieur marocain dans un communiqué. En plus, poursuit, on a fait une « utilisation tendancieuse du drapeau national ». Par conséquent, il annonce qu’il poursuivra le journal en Justice. Le prince Moulay Ismael fera autant pour sa part.« L’utilisation de l’Étoile de David » dans la caricature, ajoute le communiqué » met en relief un antisémitisme flagrant ». « Le fonctionnaire qui a confondu l’étoile verte marocaine avec le symbole bleu du judaïsme est mauvais de la vue », réplique le dessinateur.Mais, la quelle que soit la rapidité de la Justice marocaine lorsqu’il s’agit d’instruire les dénonciations des autorités, le ministère de l’Intérieur n’a pas voulu attendre la sentence. C’est pour cela qu’il annonce dans le communiqué qu’il prendra des mesures contre « les moyens et les locaux du journal ». Il n’a pas réagi à temps pour séquestrer l’édition qui est arrivée à la rue samedi, mais il l’a fait avec celles étaient en route pour la vente lundi et aujourd’hui mardi. Pendant deux jours consécutifs, Akhbar Al Yaoum n’est pas arrivé aux kiosques.« La police a clôturé nos locaux à Rabat et à Casablanca et a bloqué nos comptes », dénonce Bouachrin, directeur d’Akhbar Al Yaoum. « En réalité, je ne peux plus sortir le journal à la rue parce qu’ils me l’ont fermé », poursuit-il indigné. « La loi ne permet pas à l’Intérieur d’agir de cette façon, mais on l’a sautée ». « Seulement les tribunaux peuvent interdire une publication ».En plus des deux plaintes portées contre ce journal, les tribunaux marocains devront se prononcer, fin août, sur les accusations formulées par le ministère public de Rabat contre le rotatif Al Jarida Al Oula et l’hebdomadaire Al Michaal, qui ont osé commenter le communiqué du médecin du monarque dans lequel on a annoncé qu’il avait besoin quelques jours de repos parce qu’il souffrait d’une infection par rotavirus.Au début du même mois, le Ministère de l’Intérieur a ordonné la confiscation et la destruction des cent mille exemplaires des hebdomadaires Tel Quel et Nichane que, en collaboration avec le journal français Le Monde essayaient de publier un sondage sur la popularité de Mohamed VI qui donnait des résultats très favorables au souverain. Et encore, l’Intérieur a estimé que, selon la Constitution marocaine, la « personne sacrée du monarque » ne pouvait pas être soumise à un sondage n’importe quels que soient ses résultats.Source : EL PAISTraduction : Diaspora Saharaui -
Interdit de caricaturiser un membre de la famille royale du Maroc
Le Ministère de l’Intérieur ferme le quotidien « Akhbar al Yaoum » pour avoir publié une vignette dans laquelle apparaît Moulay Ismael, cousin du roi Mohamed VI, qui a célébré le samedi sa noce.
IGNACIO CEMBRERO | Madrid 29/09/2009Au Maroc, l’été a été éclaboussé de sanctions et d’accusations du ministère public contre des journaux et des hebdomadaires qui ont écrit ou commenté la popularité du roi Mohamed VI ou sa maladie de fin août. Les premiers jours de l’automne confirment que les autorités ont décidé de serrer l’étau à la déjà amputée liberté de presse.Cette fois-ci, c’est le tour du journal Akhbar Al Yaoum pour avoir publié une caricature du prince Moulay Ismael qui a célébré samedi passé, une fête de noce Anissa Lehmkuhl, présidée par son cousin Mohamed VI, comme annoncé par le communiqué du protocole royal. L’épouse est allemande, mais elle s’est converti à l’Islam quand, encore petite, vivait à Rabat où son père était conseiller militaire de l’Ambassade d’Allemagne.Dans la vignette, publiée sur la couverture samedi, le prince apparaît en saluant sur un fond rouge, la couleur du drapeau du Maroc, « décoré avec l’étoile marocaine », selon Khalid Gueddar, le dessinateur, et Taoufic Bouachrin, le directeur du journal.Il s’agit d’une « offense au respect dû à un membre de la famille royale », comme l’a signalé, lundi soir, le Ministère de l’Intérieur marocain dans un communiqué. En plus, poursuit, on a fait une « utilisation tendancieuse du drapeau national ». Par conséquent, il annonce qu’il poursuivra le journal en Justice. Le prince Moulay Ismael fera autant pour sa part.« L’utilisation de l’Étoile de David » dans la caricature, ajoute le communiqué » met en relief un antisémitisme flagrant ». « Le fonctionnaire qui a confondu l’étoile verte marocaine avec le symbole bleu du judaïsme est mauvais de la vue », réplique le dessinateur.Mais, la quelle que soit la rapidité de la Justice marocaine lorsqu’il s’agit d’instruire les dénonciations des autorités, le ministère de l’Intérieur n’a pas voulu attendre la sentence. C’est pour cela qu’il annonce dans le communiqué qu’il prendra des mesures contre « les moyens et les locaux du journal ». Il n’a pas réagi à temps pour séquestrer l’édition qui est arrivée à la rue samedi, mais il l’a fait avec celles étaient en route pour la vente lundi et aujourd’hui mardi. Pendant deux jours consécutifs, Akhbar Al Yaoum n’est pas arrivé aux kiosques.« La police a clôturé nos locaux à Rabat et à Casablanca et a bloqué nos comptes », dénonce Bouachrin, directeur d’Akhbar Al Yaoum. « En réalité, je ne peux plus sortir le journal à la rue parce qu’ils me l’ont fermé », poursuit-il indigné. « La loi ne permet pas à l’Intérieur d’agir de cette façon, mais on l’a sautée ». « Seulement les tribunaux peuvent interdire une publication ».En plus des deux plaintes portées contre ce journal, les tribunaux marocains devront se prononcer, fin août, sur les accusations formulées par le ministère public de Rabat contre le rotatif Al Jarida Al Oula et l’hebdomadaire Al Michaal, qui ont osé commenter le communiqué du médecin du monarque dans lequel on a annoncé qu’il avait besoin quelques jours de repos parce qu’il souffrait d’une infection par rotavirus.Au début du même mois, le Ministère de l’Intérieur a ordonné la confiscation et la destruction des cent mille exemplaires des hebdomadaires Tel Quel et Nichane que, en collaboration avec le journal français Le Monde essayaient de publier un sondage sur la popularité de Mohamed VI qui donnait des résultats très favorables au souverain. Et encore, l’Intérieur a estimé que, selon la Constitution marocaine, la « personne sacrée du monarque » ne pouvait pas être soumise à un sondage n’importe quels que soient ses résultats.Source : EL PAISTraduction : Diaspora Saharaui -
La diaspora marocaine s’en prend aux sahraouis
Être femme et porter la melhfa, la toilette typique des femmes du Sáhara Occidental étaient hier les motifs pour lesquels la chanteuse sahraouie, Mariem Hassan et quelques membres de son groupe, ont été, d’abord, insultés à cause des vêtements qui dénonçaient son origine, et ensuite, physiquement agressés. Ainsi l’a expliqué à la presse le représentant de la célèbre artiste, Manuel Domínguez.Les faits se sont produits à environ 08.45, lorsque Mariem, accompagnée par la danseuse et percussionniste Vadiha Mint El Hanevi et le guitariste Lamgaifri Brahim se disposaient à déjeuner dans un snack-bar situé dans la place de Tirso de Molina (Madrid) avant de commencer les essais d’enregistrement de son dernier disque, dont les studios se trouvent dans les environs.Soudain, ils ont été surpris par les insultes de cinq jeunes marocains, trois garçons et deux filles, qui leur ont lancé tout type d’injures, motivés par ses vêtements et origine. La situation a empiré quand les musiciens ont répondu aux proclamations politiques comme : « Sahara marocain! », en répliquant « : Sahara libre! » ou : « Sahara Polisario! ».Loin de finir, l’échange verbal a passé au plus grave quand divers marocains se sont élancés contre la chanteuse et ses accompagnateurs. La danseuse corpulente et le guitariste ont évité que Mariem soit agressée et ont essayé de repousser l’agression. Malgré cela, ils ont reçu des coups de poing. Le son d’une sirène proche a fait fuir les attaquants. Trois d’eux, les garçons, ont réussi à prendre un taxi et ont abandonné le lieu.La première agression physiqueHier soir, après une journée marathonienne d’essais matinaux dans le studio Nube Negra, et l’enregistrement l’après-midi de quelques chansons, les musiciens sont allés porter plainte dans un commissariat. « Pour laisser une constance, plus qu’autre chose, des coups reçus par les deux personnes qui accompagnaient l’artiste, l’une d’elles, la percussionniste, dans un bras », expliquait son représentant, Domínguez.Il a signalé qu’ils « sont habitués à être insultés par des Marocains mais, jusqu’à présent, ils n’avaient jamais été physiquement agressés. C’est la première fois que cela arrive en Espagne ». Finalement, il a expliqué que « c’était une attaque au groupe sahraoui, non à la chanteuse, qu’ils ne l’ont pas reconnue ».Mariem, connue comme « la voix du désert », est considérée comme la voix la plus représentative du Sahara Occidental. Elle est toute une idole dans son pays. Elle venait d’arriver à Madrid provenant de l’Italie, après avoir participé au Womad Sicily (Taormina).« Mon mari m’a déjà dit de ne pas sortir seule avec la melhfa », a déclaré Mariem. Ce n’est pas le premier incident de cette nature. Elle a connu des problèmes semblables à Stockholm, à Amsterdam ou Caceres.Les ambassades et consulats marocains mobilisent des contingents de la diaspora marocaine pour provoquer les diverses manifestations organisées par les associations de solidarité européennes et les représentations du Front Polisario en Europe. L’un des membres de la diaspora sahraouie à Bruxelles a déjà été menacé par un membre de ces groupes.L’athlète sahraoui Salah Eddine Ameidan a été, à son tour agressé le 29 mai dernier lors d’un meeting international à Pézenas, ville du département de l’Hérault dans le sud de la France. L’agression s’est soldée de plusieurs blessures au dos et l’a empêché de participer à la compétition. Les agresseurs ont été identifiés comme d’origine marocaine et vivant dans la ville de Béziers, ville de l’Hérault.Ces agressions sont le fruit de la haine qui sème le gouvernement marocain parmi les citoyens marocains. Les autorités marocaines n’hésitent pas à mobiliser les masses marocaines comme c’était la pratique du régime nazi qui a poussé la population civile à perpétrer le massacre des juifs dans plusieurs pays européens pendant la 2ème Guerre Mondiale.