Auteur/autrice : mahembarec

  • Belliraj : Un mouton sacrifié pour l’ouverture des frontières


    A l’instar de son ami George Bush Junior, Mohamed VI a promulgué la loi relative aux interrogatoires et aux procès des terroristes présumés qui suscite l’hostilité des mouvements de défense des droits de l’homme. Sur fond de terrorisme, soupe de tonnerre dans le paysage politique, le ministère de l’intérieur, bénéficie d’une carte blanche. Celui-ci a condamné, le 28 juillet, sans surprise, le citoyen belgo-marocain Abdelkader Belliraj à la détention à perpétuité par le tribunal antiterroriste de Salé, tandis que les six codétenus politiques ont été lourdement condamnés à des peines allant de 20 à 25 ans de prison. A l’énnoncé du verdict, certains avocats ont eu les larmes aux yeux. Tandis que les familles, visiblement sous le choc, applaudissaient les juges en criant ironiquement : « Bravo la justice ». « C’est une véritable catastrophe », commentait pour sa part le bâtonnier Abderrahim Jamai à la sortie du tribunal. « La justice a cédé aux pressions du ministre de l’intérieur et c’est proprement scandaleux », s’emportait Khalid Soufiani, lui aususi avocat de la défense. La situation a été brillament décrite, d’une façon ironique, par l’excellent blogueur Ibn Kafka, dans son article intitulé « X-Files, Affaire Belliraj, quelques conseils à Chakib Benmoussa » :


    « Si vous estimez que le Maroc est le plubopaysdumonde – traversé par une révolution silencieuse – que seuls des nihilistes, enfants gâtés, bobos, islamo-gauchistes, séparatistes, chiites, Moulay Hicham, Abdelkader Belliraj, Bob Ménard, Ali Lmrabet, Gilles Perrault et Roger Lemerre oseraient critiquer, vous êtes exemptés de lire la suite. Pour ceux qui estiment que dans un pays classé 120e dans le Democracy Index de The Economist (juste avant le Rwanda et juste après l’Egypte, et largué par l’Irak et Haïti), placé juste après le Montenegro et avant le Mozambique dans le Global Integrity Report axé sur la corruption, 122e dans le classement Worldwide Press Freedom Index de RSF (juste après l’Algérie et juste avant Oman), 127e dans le classement 2008 du PNUD sur l’Indice de développement humain (juste après le Botswana et juste avant Sao Tomé e Principe), 74e sur 104 dans le classement Legatus de la prospérité mondiale et 82e dans le classement Environmental Performance Index (juste après le Népal, et juste avant la Roumanie), tout n’est pas rose, et que la responsabilité en incombe à l’autorité constitutionnelle suprême du pays, vous faites partie des 9% de Marocains à la solde de Tindouf et de Téhéran. Vous vous rappelez sans doute de l’affaire Belliraj, où vendeurs ambulants, leaders de partis politiques et MRE marginaux et délinquants auraient amassé des millions d’euros à des fins terroristes sans jamais commettre d’attentats – les meurtres mis au compte d’Abdelkader Belliraj, le MRE marocain – et informateur de la Sûreté de l’Etat belge – qui serait le cerveau de ce réseau remontent à près de vingt ans. Le réseau a une composition qui ressemble au rêve mouillé d’un éditorialiste du Matin du Sahara: du PSU au PJD en passant par deux mouvement islamistes mineurs, Al Manar et le Hezbollah. Ne manquent à l’appel que Bob Ménard, Ali Lmrabet, Moulay Hicham, le Polisario, l’AMDH et Boubker Jamaï pour que la dream-team soit au complet. »

    Ce présumé chef terroriste a nié catégoriquement la totalité des chefs d’inculpation retenus contre lui. Les accusés étaient poursuivis pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, association de malfaiteurs en vue de préparer et commettre des actes terroristes, meurtre avec préméditation, tentative d’homicide volontaire avec préméditation, vol qualifié et tentative de vol qualifié et détention illégale d’armes et d’explosifs. Des accusations que Abdelkader Belliraj a catégoriquement niées au même titre que d’avoir contribué à faire passer des armes pour le Front islamique du salut (FIS dissous). Parmi les accusés figurent des chefs de partis islamistes modérés dissouts par les autorités marocaines. Certains entretenaient des liens avec des associations de défense des droits de l’homme. Il avait été arrêté le 18 février 2008 au Maroc avec 33 membres de son réseau. D’après la presse marocaine de l’époque, ils étaient sous surveillance depuis plusieurs années mais le réseau aurait été démantelé car ils prévoyaient une série d’attentats. Quelques mois plus tard, Abdelkader Belliraj aurait avoué avoir commis les crimes dont il est accusé, mais il s’est ensuite rétracté car ses aveux auraient été arrachés sous la torture. Au cours du procès, il a nié tous les faits qui lui sont reprochés. Le 1er juin dernier, le procureur avait requis la peine capitale contre lui. La justice belge a exprimé ses réserves sur cette « condamnation pour des faits autres que ceux jugés au Maroc qui ont mené à sa réclusion à perpétuité. La justice belge a demandé une copie conforme de cette condamnation à la justice marocaine ». Il est évident que les autorités belges voient dans cette affaire un montage dont ils ignorent les causes et dont la victime n’est ni plus ni moins que l’un des leurs meilleurs informateurs et dont les informations ont permis, dans le passé, de déjouer une opération terroriste dans un pays européen dont le nom a été soigneusement gardé en secret pour des raisons de sécurité. L’ironie est que, avec ce procès ultra médiatisé, ils n’ont pas convaincu les autorités algériennes de l’efficacité de la police marocaine et la nécessité d’ouvrir les frontières et ainsi offrir leurs services pour empêcher le trafic d’armes destinés aux criminels de l’AQIM opérants en Algérie.

    Le malheureux Beliraj a été le mouton sacrifié dans le but de charmer les autorités algériennes.
    Encore un échec des tentatives marocaines d’imposer le status quo au Sahara Occidental en faisant semblant de vouloir normaliser les relations avec l’Algérie. Mais celle-ci a encore fait preuve de sa politique qui est basée sur la légalité internationale et toute normalisation ne pourra se faire au détriment des souffrances du peuple sahraoui.
  • Opening the Window on Foreign Lobbying

    By Anupama Narayanswamy and Luke Rosiak, Sunlight Foundation and Jennifer LaFleur, ProPublica – August 18, 2009

    (…)

    A fight over independence

    The Western Sahara is an inhospitable patch of desert about the size of Colorado on Africa’s Atlantic coast, with a population of about 400,000, a GDP of only $900 million, and an economy based on nomadic herding, fishing and phosphorous mining. It is also one of the last colonies in the world — Morocco annexed it a few years after Spain granted it independence in 1975 — and the subject of 34 U.N. Security Council resolutions on the territory since 1999.

    In late 2007 and 2008, the desert region was a top priority for Morocco’s hired lobbyists. At issue was Western Sahara’s autonomy, but the story also shows how, in a foreign lobbying arms race, the side with the biggest arsenal can come out on top.

    The government of Morocco sought the support of Congress in this lengthy territorial dispute. The region has long demanded independence. An indigenous insurgent group, the Polisario Front, waged a guerrilla war against the Moroccan military until the United Nations brokered a cease-fire in 1991.

    Part of the terms of that deal included holding a referendum to determine the territory’s final status, but no vote has been held. In 2007, Morocco issued a proposal to grant Western Sahara autonomy within sovereign Morocco. The U.S. initially welcomed the proposal, and direct talks began between Morocco and the Polisario with the involvement of Algeria, which supports self-determination for the Sahrawi tribes from the area.

    Toby Moffett, a lobbyist for Morocco who served as a Democratic congressman from Connecticut in the 1970s and ’80s, wrote an op-ed for the April 8, 2007, edition of The Los Angeles Times,explaininghow he presented Morocco’s position to an unnamed member of Congress: “Morocco has a good story to tell,” he wrote. “It believes that the long-standing dispute with Algeria and the rebel Polisario group over the Western Sahara must be resolved.

    “We tell the congresswoman and her staff that the region is becoming a possible Al Qaeda training area,” he wrote. “Algeria and the Polisario recently hired lobbyists, too, so we’ll have our hands full.”

    Indeed, records show the Algerian government’s lobbyists had 36 contacts with members of Congress and staff promoting self-determination for the people of Western Sahara. The Algerians paid a modest $416,000 in lobbying fees.

    By comparison, lobbyists for the government of Morocco had 305 contacts with members of Congress and their staff. Morocco paid $3.4 million in lobbying expenses — putting it among the top foreign government spenders for FARA filings in the period.

    The intense campaign won converts. A bipartisan group of some 173 House members signed on to a statement supporting Morocco’s offer of autonomy for the region without formal independence. President Bush also expressed support for Morocco’s plan in summer of 2008. And this April, 229 representatives sent a letter to President Obama urging him to back Morocco.

    Until Obama reversed Bush’s stance last month, Morocco’s investment worked. (…)

  • Opening the Window on Foreign Lobbying

    By Anupama Narayanswamy and Luke Rosiak, Sunlight Foundation and Jennifer LaFleur, ProPublica – August 18, 2009

    (…)

    A fight over independence

    The Western Sahara is an inhospitable patch of desert about the size of Colorado on Africa’s Atlantic coast, with a population of about 400,000, a GDP of only $900 million, and an economy based on nomadic herding, fishing and phosphorous mining. It is also one of the last colonies in the world — Morocco annexed it a few years after Spain granted it independence in 1975 — and the subject of 34 U.N. Security Council resolutions on the territory since 1999.

    In late 2007 and 2008, the desert region was a top priority for Morocco’s hired lobbyists. At issue was Western Sahara’s autonomy, but the story also shows how, in a foreign lobbying arms race, the side with the biggest arsenal can come out on top.

    The government of Morocco sought the support of Congress in this lengthy territorial dispute. The region has long demanded independence. An indigenous insurgent group, the Polisario Front, waged a guerrilla war against the Moroccan military until the United Nations brokered a cease-fire in 1991.

    Part of the terms of that deal included holding a referendum to determine the territory’s final status, but no vote has been held. In 2007, Morocco issued a proposal to grant Western Sahara autonomy within sovereign Morocco. The U.S. initially welcomed the proposal, and direct talks began between Morocco and the Polisario with the involvement of Algeria, which supports self-determination for the Sahrawi tribes from the area.

    Toby Moffett, a lobbyist for Morocco who served as a Democratic congressman from Connecticut in the 1970s and ’80s, wrote an op-ed for the April 8, 2007, edition of The Los Angeles Times,explaininghow he presented Morocco’s position to an unnamed member of Congress: “Morocco has a good story to tell,” he wrote. “It believes that the long-standing dispute with Algeria and the rebel Polisario group over the Western Sahara must be resolved.

    “We tell the congresswoman and her staff that the region is becoming a possible Al Qaeda training area,” he wrote. “Algeria and the Polisario recently hired lobbyists, too, so we’ll have our hands full.”

    Indeed, records show the Algerian government’s lobbyists had 36 contacts with members of Congress and staff promoting self-determination for the people of Western Sahara. The Algerians paid a modest $416,000 in lobbying fees.

    By comparison, lobbyists for the government of Morocco had 305 contacts with members of Congress and their staff. Morocco paid $3.4 million in lobbying expenses — putting it among the top foreign government spenders for FARA filings in the period.

    The intense campaign won converts. A bipartisan group of some 173 House members signed on to a statement supporting Morocco’s offer of autonomy for the region without formal independence. President Bush also expressed support for Morocco’s plan in summer of 2008. And this April, 229 representatives sent a letter to President Obama urging him to back Morocco.

    Until Obama reversed Bush’s stance last month, Morocco’s investment worked. (…)

  • Maroc : Recherche d’un nouveau « rempart »

    Le Rif est une de ces contrées escarpées du Maroc qu’aucun pouvoir n’a réussi à soumettre. Réfractaire à toute autorité centrale, le Rif a de tout temps fait honneur à sa réputation de bastion de la résistance.

    Le Rif, peuplé par les grandes confédérations des tribus berbères du Moyen Atlas, n’a de cesse de donner du fil à retordre aussi bien au Makhzen qu’aux envahisseurs espagnols et français. Non sans subir à chaque fois leurs châtiments les plus barbares. Les plus récents sont l’œuvre de la monarchie alaouite. En 1984, plusieurs villes du Nord (Tétouan, Nador, Al Hoceima, Tanger, etc) feront les frais d’une répression à grande échelle. Entre 1956 et 1959, le prince Moulay Hassan (futur Hassan II) prendra lui-même la tête d’une expédition punitive contre les rebelles rifains, les « Apaches » comme il les désignait à l’époque. La révolte « républicaine » des Rifains, née des purges opérées au lendemain de l’indépendance en 1956 par le parti de l’Istiqlal contre les membres de l’Armée de libération nationale (ALN) est écrasée dans le sang. Le roi donnera l’ordre de bombarder au napalm les villages et les souks des insurgés rifains. Le massacre fera entre 5000 et 8000 morts, selon les données compilées par l’Instance Equité et Réconciliation, en 2005.

    Dans l’espoir de tourner cette page noire du régime, au lendemain de son intronisation, en juillet 1999, le roi Mohammed VI avait consacré son premier déplacement aux « provinces du Nord » pour faire oublier l’idéal incarné dans les années 1920 par Abdelkrim Al Khettabi, fondateur de la République du Rif. Mais les prétentions autonomistes (ou séparatistes) du Rif font toujours trembler le trône alaouite. Le Parti Démocratique Amazigh Marocain, PDAM, a tenu son Congrès constitutif le 31 juillet 2005 et a déposé son dossier auprès de la Wilaya de Rabat le 10/08/05. Le Ministère de l’Intérieur a déposé, le 06/08/2007, à la veille des élections législatives, une plainte auprès du Tribunal Administratif de Rabat pour la dissolution de ce parti. Ce dernier a décidé d’annuler la constitution du PDAM jugé en situation illégale. La décision du tribunal repose sur les dispositions de l’article 4 de la loi sur les partis qui considère comme « nulle et de nul effet » toute constitution de formation politique fondée sur une cause ou en vue d’un objet contraire à la Constitution ou sur une base religieuse, linguistique et ethnique. Chakib Ben Moussa, a déclaré que le PDAM est un parti « illégal et raciste », et que ce genre de parti n’est pas acceptable selon les lois Marocaines. Il a utilisé tous les moyens pour interdire la constitution du PDAM. Ses autorités ont refusé de donner les récépissés aux sections du PDAM partout au Maroc. Ils ont attaqué ses membres à Tiznit après l’interdiction de la conférence de M. Adgherni. Ils ont interdit le congrès national du PDAM à Marrakech. Ce qui signifie que l’action de M. Ben Moussa est une action envers les Imazighens et leurs droits de constituer des partis politiques surtout après la déclaration historique du PDAM demandant le boycot des dernières élections.

    Malgré l’interdiction des partis identitaires, des nombreuses associations amazighes occupent le terrain politique et prêchent lors de meetings, marches imposantes et séminaires, les vertus de l’autonomie. Surtout que la conjoncture s’y prête. Les militants pour l’autonomie du Rif prennent au mot le roi Mohammed VI, qui proposait dans sa tablette des réformes territoriales une « régionalisation avancée » pour les provinces du Maroc et le statut d’autonomie pour le Sahara occidental.

    Les militants du mouvement amazigh sont convaincus de la justesse de la revendication autonomiste. Les raisons sont d’abord économiques : Chômage, drogue, contrebande, répression policière… Le quotidien des Rifains est loin d’être enviable.

    Récemment, le 24 juin 2009, Chakib Khayari, le militant associatif et président de l’Association Rif des Droits de l’Homme emprisonné depuis le 18 février, a été condamné à 3 ans de prison, et 735.000 Dhs d’amende. Il était poursuivi pour « atteinte à corps constitués, infraction au code des changes et dépôt de fonds dans une banque étrangère sans autorisation ». Il avait « surtout discrédité les efforts déployés par l’état dans la lutte anti-drogue ».

    Cependant, il y a une association récemment créée qui bénéficie, curieusement, des faveurs du palais: L’Association Souss Alaalima pour l’Amitié entre Juifs et Amazighs. Ses preparatifs ont commencé en 2007 et son congrès constitutif célébré le 24 juillet 2009 avec la participation de plusieurs acteurs de la société civile au Maroc. Son but: renforcer les liens d’amitié et de coopération existants entre les amazighs et les Juifs. D’après l’un des initiateurs de ce projet, Boubaker Oudaadid, un enseignant de langue allemande vivant à Casablanca, le principal objectif de cette Association judéo-berbère sera de “lutter contre l’antisémitisme régnant au Maroc et développer la culture amazighe chez les Juifs berbères résidant en Israël”.

    Dans une interview avec Al Jazeera TV, le Secrétaire général du PDAM interdit, Ahmed Dgharni, a déclaré qu’il « ne voit aucun motif qui pourrait empêcher de normaliser les relations avec Israël ». D’autre part, l’Activiste Amazigh Abdellah Oubari de l’Association Souss Al Alima voit que la création d’une association juive amazigh est un accomplissement de l’appel des Etats-Unis aux pays islamiques pour normaliser leurs relations avec Israël et insiste pour que le Maroc le fasse.

    La date des préparatifs de cette association, début 2007, dit long sur le but de sa création qui a dû attendre 2009 pour sortir à la lumière.

    En 2007, selon RITIMO, un réseau d’information pour le développement et la solidarité internationale, c’était le dernier rebondissement de la diplomatie marocaine qui a été provoqué par la nouvelle du projet américain de mettre en place un Commandement Militaire Unifié pour l’Afrique (Africom). Voulu par G. Bush, Africom devrait constituer le rempart contre les groupes terroristes qui commencent à inquiéter les intérêts américains dans le continent africain. Les responsables militaires ont déjà pressenti plusieurs pays pour y installer Africom, ce qui suppose des centaines de soldats et des installations militaires. Certains pays, tels l’Algérie et l’Afrique du Sud, ont refusé catégoriquement alors que, selon des sources américaines, le Maroc se serait porté volontaire contre un soutien au plan marocain pour le Sahara Occidental. Mais Bush, à la fin de son mandat ne pouvait pas accepter une telle demande.

    La Guerre Froide finie, la guerre de Bush contre le terrorisme discréditée, le Maroc n’est plus un rempart ni contre le communisme ni contre le terrorisme. Il s’avère vital de trouver une autre couverture pour attirer le soutien américain à l’autonomie marocaine. L’échec de l’idée de l’Africom a poussé les autorités marocaines à penser à d’autres « offres » : « Le Maroc rempart contre le courant chiîte et le Chavisme vénézuélien ». De là, la décision de rompre les relations diplomatiques avec ces deux pays. La création de cette nouvelle association amazigho-juive vient dans le contexte de cette aproche destinée à renvoyer l’image d’un Maroc capable de jouer un rôle trascendental dans le conflit arabo-israélien.

    La missive adressée par Barack Obama au roi Mohamed VI indique clairement que le nouveau locataire de la Maison Blanche tourne le dos à la politique traditionnelle de son pays dans le dossier du Sahara occidental.

    Le seul soutien qui reste au Maroc sont les lobbys juifs qui devront s’activer dans les prochains jours à Washington dans le but de forcer la main à l’administration d’Obama dans l’affaire du Sahara Occidental. La nouvelle association devrait s’activer dans ce but, surtout si on tient compte que les militants amazighs ont peu de sympathie pour le Front Polisario et les sahraouis qu’ils considèrent comme des amazighs renégats.

    Les militants amazighs ne doivent pas se laisser emballer par cette association. Une fois son but atteint, la répression contre le courant amazigh reprendra de nouveau et, comme d’habitude, sans pitié.

  • Maroc : Recherche d’un nouveau « rempart »

    Le Rif est une de ces contrées escarpées du Maroc qu’aucun pouvoir n’a réussi à soumettre. Réfractaire à toute autorité centrale, le Rif a de tout temps fait honneur à sa réputation de bastion de la résistance.

    Le Rif, peuplé par les grandes confédérations des tribus berbères du Moyen Atlas, n’a de cesse de donner du fil à retordre aussi bien au Makhzen qu’aux envahisseurs espagnols et français. Non sans subir à chaque fois leurs châtiments les plus barbares. Les plus récents sont l’œuvre de la monarchie alaouite. En 1984, plusieurs villes du Nord (Tétouan, Nador, Al Hoceima, Tanger, etc) feront les frais d’une répression à grande échelle. Entre 1956 et 1959, le prince Moulay Hassan (futur Hassan II) prendra lui-même la tête d’une expédition punitive contre les rebelles rifains, les « Apaches » comme il les désignait à l’époque. La révolte « républicaine » des Rifains, née des purges opérées au lendemain de l’indépendance en 1956 par le parti de l’Istiqlal contre les membres de l’Armée de libération nationale (ALN) est écrasée dans le sang. Le roi donnera l’ordre de bombarder au napalm les villages et les souks des insurgés rifains. Le massacre fera entre 5000 et 8000 morts, selon les données compilées par l’Instance Equité et Réconciliation, en 2005.

    Dans l’espoir de tourner cette page noire du régime, au lendemain de son intronisation, en juillet 1999, le roi Mohammed VI avait consacré son premier déplacement aux « provinces du Nord » pour faire oublier l’idéal incarné dans les années 1920 par Abdelkrim Al Khettabi, fondateur de la République du Rif. Mais les prétentions autonomistes (ou séparatistes) du Rif font toujours trembler le trône alaouite. Le Parti Démocratique Amazigh Marocain, PDAM, a tenu son Congrès constitutif le 31 juillet 2005 et a déposé son dossier auprès de la Wilaya de Rabat le 10/08/05. Le Ministère de l’Intérieur a déposé, le 06/08/2007, à la veille des élections législatives, une plainte auprès du Tribunal Administratif de Rabat pour la dissolution de ce parti. Ce dernier a décidé d’annuler la constitution du PDAM jugé en situation illégale. La décision du tribunal repose sur les dispositions de l’article 4 de la loi sur les partis qui considère comme « nulle et de nul effet » toute constitution de formation politique fondée sur une cause ou en vue d’un objet contraire à la Constitution ou sur une base religieuse, linguistique et ethnique. Chakib Ben Moussa, a déclaré que le PDAM est un parti « illégal et raciste », et que ce genre de parti n’est pas acceptable selon les lois Marocaines. Il a utilisé tous les moyens pour interdire la constitution du PDAM. Ses autorités ont refusé de donner les récépissés aux sections du PDAM partout au Maroc. Ils ont attaqué ses membres à Tiznit après l’interdiction de la conférence de M. Adgherni. Ils ont interdit le congrès national du PDAM à Marrakech. Ce qui signifie que l’action de M. Ben Moussa est une action envers les Imazighens et leurs droits de constituer des partis politiques surtout après la déclaration historique du PDAM demandant le boycot des dernières élections.

    Malgré l’interdiction des partis identitaires, des nombreuses associations amazighes occupent le terrain politique et prêchent lors de meetings, marches imposantes et séminaires, les vertus de l’autonomie. Surtout que la conjoncture s’y prête. Les militants pour l’autonomie du Rif prennent au mot le roi Mohammed VI, qui proposait dans sa tablette des réformes territoriales une « régionalisation avancée » pour les provinces du Maroc et le statut d’autonomie pour le Sahara occidental.

    Les militants du mouvement amazigh sont convaincus de la justesse de la revendication autonomiste. Les raisons sont d’abord économiques : Chômage, drogue, contrebande, répression policière… Le quotidien des Rifains est loin d’être enviable.

    Récemment, le 24 juin 2009, Chakib Khayari, le militant associatif et président de l’Association Rif des Droits de l’Homme emprisonné depuis le 18 février, a été condamné à 3 ans de prison, et 735.000 Dhs d’amende. Il était poursuivi pour « atteinte à corps constitués, infraction au code des changes et dépôt de fonds dans une banque étrangère sans autorisation ». Il avait « surtout discrédité les efforts déployés par l’état dans la lutte anti-drogue ».

    Cependant, il y a une association récemment créée qui bénéficie, curieusement, des faveurs du palais: L’Association Souss Alaalima pour l’Amitié entre Juifs et Amazighs. Ses preparatifs ont commencé en 2007 et son congrès constitutif célébré le 24 juillet 2009 avec la participation de plusieurs acteurs de la société civile au Maroc. Son but: renforcer les liens d’amitié et de coopération existants entre les amazighs et les Juifs. D’après l’un des initiateurs de ce projet, Boubaker Oudaadid, un enseignant de langue allemande vivant à Casablanca, le principal objectif de cette Association judéo-berbère sera de “lutter contre l’antisémitisme régnant au Maroc et développer la culture amazighe chez les Juifs berbères résidant en Israël”.

    Dans une interview avec Al Jazeera TV, le Secrétaire général du PDAM interdit, Ahmed Dgharni, a déclaré qu’il « ne voit aucun motif qui pourrait empêcher de normaliser les relations avec Israël ». D’autre part, l’Activiste Amazigh Abdellah Oubari de l’Association Souss Al Alima voit que la création d’une association juive amazigh est un accomplissement de l’appel des Etats-Unis aux pays islamiques pour normaliser leurs relations avec Israël et insiste pour que le Maroc le fasse.

    La date des préparatifs de cette association, début 2007, dit long sur le but de sa création qui a dû attendre 2009 pour sortir à la lumière.

    En 2007, selon RITIMO, un réseau d’information pour le développement et la solidarité internationale, c’était le dernier rebondissement de la diplomatie marocaine qui a été provoqué par la nouvelle du projet américain de mettre en place un Commandement Militaire Unifié pour l’Afrique (Africom). Voulu par G. Bush, Africom devrait constituer le rempart contre les groupes terroristes qui commencent à inquiéter les intérêts américains dans le continent africain. Les responsables militaires ont déjà pressenti plusieurs pays pour y installer Africom, ce qui suppose des centaines de soldats et des installations militaires. Certains pays, tels l’Algérie et l’Afrique du Sud, ont refusé catégoriquement alors que, selon des sources américaines, le Maroc se serait porté volontaire contre un soutien au plan marocain pour le Sahara Occidental. Mais Bush, à la fin de son mandat ne pouvait pas accepter une telle demande.

    La Guerre Froide finie, la guerre de Bush contre le terrorisme discréditée, le Maroc n’est plus un rempart ni contre le communisme ni contre le terrorisme. Il s’avère vital de trouver une autre couverture pour attirer le soutien américain à l’autonomie marocaine. L’échec de l’idée de l’Africom a poussé les autorités marocaines à penser à d’autres « offres » : « Le Maroc rempart contre le courant chiîte et le Chavisme vénézuélien ». De là, la décision de rompre les relations diplomatiques avec ces deux pays. La création de cette nouvelle association amazigho-juive vient dans le contexte de cette aproche destinée à renvoyer l’image d’un Maroc capable de jouer un rôle trascendental dans le conflit arabo-israélien.

    La missive adressée par Barack Obama au roi Mohamed VI indique clairement que le nouveau locataire de la Maison Blanche tourne le dos à la politique traditionnelle de son pays dans le dossier du Sahara occidental.

    Le seul soutien qui reste au Maroc sont les lobbys juifs qui devront s’activer dans les prochains jours à Washington dans le but de forcer la main à l’administration d’Obama dans l’affaire du Sahara Occidental. La nouvelle association devrait s’activer dans ce but, surtout si on tient compte que les militants amazighs ont peu de sympathie pour le Front Polisario et les sahraouis qu’ils considèrent comme des amazighs renégats.

    Les militants amazighs ne doivent pas se laisser emballer par cette association. Une fois son but atteint, la répression contre le courant amazigh reprendra de nouveau et, comme d’habitude, sans pitié.

  • Sous la plage… les pavés

    – Le Maroc est un pays sûr pour le monde occidental, encadré par les États-unis et la France

    – Les lois « sécuritaires » pour satisfaire et rassurer les touristes
    – Le « Maroc démocratique et heureux » vendu par les lobbies

    – Le Maroc : relais pour la CIA avec « délocalisation » de la torture
    – Relais de l’Europe forteresse : « chasse à l’homme », camp de regroupement

    A la suite des attentats islamistes commis à Casablanca en mai 2003, les États-unis font pression sur le Maroc pour qu’il continue, voire accélère le processus démocratique initié au début du règne, mais aussi pour qu’il prenne en même temps sa place dans le nouvel ordre antiterroriste sous la houlette des États-unis engagés dans la « guerre » contre le terrorisme islamiste. Le Maroc avait déjà donné des gages de bonne collaboration en acceptant que les avions de la CIA déposent sur son sol, pour des interrogatoires musclés, des prisonniers étrangers suspectés de terrorisme.

    Le Maroc ayant adopté des lois « sécuritaires » dans les semaines qui ont suivi les attentats, peut également être inclus dans le projet américain du « Grand Moyen Orient démocratique » qui comprend le Maghreb.
    L’attentat de Madrid en mars 2004, où sont impliqués plusieurs Marocains, contribue à resserrer les liens entre Espagne et Maroc. La coopération policière fonctionne également pour la traque aux migrants clandestins avec, côté marocain, une brutalité dénoncée par de nombreuses ONG de défense des droits de l’Homme. Dans le cadre de l’Europe forteresse, des camps ont été installés aux frontières du Maroc.

    Aujourd’hui, malgré un lobbying effectué dans les ambassades en faveur du projet marocain d’autonomie du Sahara, la question n’est toujours pas réglée, le Maroc et l’Algérie continuent à camper pour l’essentiel sur leurs anciennes positions et se trouvent également en compétition dans leurs relations avec le pouvoir français.


    Mais si le Maroc dans cette compétition n’a pas l’atout du gaz algérien, il dispose d’autres cartes notamment le soutien des grands patrons français, amis de N. Sarkozy, dont les entreprises sont toujours implantées au Maroc (Bouygues, Accor, Dassault…) qui entretiennent des liens assurant la pérennité des relations traditionnelles France-Maroc. En outre, les réunions de travail régulières des années passées entre les sécuritaires marocains et le ministre français de l’intérieur N. Sarkozy ont conforté une bonne entente. Devenu président, ce dernier a mis en place une nouvelle cellule « Maroc » dont Brice Hortefeux, anciennement Consul de France au Maroc, et Rachida Dati constituent les piliers. Le Maroc, aujourd’hui comme sous Hassan II, peut compter sur un lobby d’artistes, de journalistes, de patrons de presse, qui continuera à diffuser à l’étranger une image d’un Maroc des mille et une nuits.

    Enfin, le dernier rebondissement de la diplomatie marocaine est provoqué par la nouvelle du projet américain de mettre en place un Commandement Militaire Unifié pour l’Afrique (Africom). Voulu par G. Bush, Africom devrait constituer le rempart contre les groupes terroristes qui commencent à inquiéter les intérêts américains dans le continent africain. Les responsables militaires ont déjà pressenti plusieurs pays pour y installer Africom, ce qui suppose des centaines de soldats et des installations militaires. Certains pays, tels l’Algérie et l’Afrique du Sud, ont refusé catégoriquement alors que, selon des sources américaines, le Maroc se serait porté volontaire contre un soutien au plan marocain pour le Sahara. Mais il est encore trop tôt pour discerner les orientations du nouveau président des États-Unis.

    © Ritimo, CIIP, avril 2009

  • Sous la plage… les pavés

    – Le Maroc est un pays sûr pour le monde occidental, encadré par les États-unis et la France

    – Les lois « sécuritaires » pour satisfaire et rassurer les touristes
    – Le « Maroc démocratique et heureux » vendu par les lobbies

    – Le Maroc : relais pour la CIA avec « délocalisation » de la torture
    – Relais de l’Europe forteresse : « chasse à l’homme », camp de regroupement

    A la suite des attentats islamistes commis à Casablanca en mai 2003, les États-unis font pression sur le Maroc pour qu’il continue, voire accélère le processus démocratique initié au début du règne, mais aussi pour qu’il prenne en même temps sa place dans le nouvel ordre antiterroriste sous la houlette des États-unis engagés dans la « guerre » contre le terrorisme islamiste. Le Maroc avait déjà donné des gages de bonne collaboration en acceptant que les avions de la CIA déposent sur son sol, pour des interrogatoires musclés, des prisonniers étrangers suspectés de terrorisme.

    Le Maroc ayant adopté des lois « sécuritaires » dans les semaines qui ont suivi les attentats, peut également être inclus dans le projet américain du « Grand Moyen Orient démocratique » qui comprend le Maghreb.
    L’attentat de Madrid en mars 2004, où sont impliqués plusieurs Marocains, contribue à resserrer les liens entre Espagne et Maroc. La coopération policière fonctionne également pour la traque aux migrants clandestins avec, côté marocain, une brutalité dénoncée par de nombreuses ONG de défense des droits de l’Homme. Dans le cadre de l’Europe forteresse, des camps ont été installés aux frontières du Maroc.

    Aujourd’hui, malgré un lobbying effectué dans les ambassades en faveur du projet marocain d’autonomie du Sahara, la question n’est toujours pas réglée, le Maroc et l’Algérie continuent à camper pour l’essentiel sur leurs anciennes positions et se trouvent également en compétition dans leurs relations avec le pouvoir français.


    Mais si le Maroc dans cette compétition n’a pas l’atout du gaz algérien, il dispose d’autres cartes notamment le soutien des grands patrons français, amis de N. Sarkozy, dont les entreprises sont toujours implantées au Maroc (Bouygues, Accor, Dassault…) qui entretiennent des liens assurant la pérennité des relations traditionnelles France-Maroc. En outre, les réunions de travail régulières des années passées entre les sécuritaires marocains et le ministre français de l’intérieur N. Sarkozy ont conforté une bonne entente. Devenu président, ce dernier a mis en place une nouvelle cellule « Maroc » dont Brice Hortefeux, anciennement Consul de France au Maroc, et Rachida Dati constituent les piliers. Le Maroc, aujourd’hui comme sous Hassan II, peut compter sur un lobby d’artistes, de journalistes, de patrons de presse, qui continuera à diffuser à l’étranger une image d’un Maroc des mille et une nuits.

    Enfin, le dernier rebondissement de la diplomatie marocaine est provoqué par la nouvelle du projet américain de mettre en place un Commandement Militaire Unifié pour l’Afrique (Africom). Voulu par G. Bush, Africom devrait constituer le rempart contre les groupes terroristes qui commencent à inquiéter les intérêts américains dans le continent africain. Les responsables militaires ont déjà pressenti plusieurs pays pour y installer Africom, ce qui suppose des centaines de soldats et des installations militaires. Certains pays, tels l’Algérie et l’Afrique du Sud, ont refusé catégoriquement alors que, selon des sources américaines, le Maroc se serait porté volontaire contre un soutien au plan marocain pour le Sahara. Mais il est encore trop tôt pour discerner les orientations du nouveau président des États-Unis.

    © Ritimo, CIIP, avril 2009

  • Negotiating in itself isn’t a purpose

    It is two years since U.N. Security Council has ordered direct talks between Morocco and Polisario Front In an atmosphere which the watchword is realpolitik. The first question of many is “what is realpolitik?”

    The answer is soon clear. Break of international law and U.N. decisions in circumstances inconvenient to France and Morocco, would be realpolitik.

    United Nations, where issues are more and more set in the context of “negotiations” that are manifestly not about applying international law, but rather about twisting the elbows of the victims so that they acquiesce in their own dispossession.

    The U.N. have stressed bilateral negotiations. In Western Sahara the dispossessed, saharawis, are put in the position of someone whose house has been stolen and who has been offered the chance to discuss the possibility of cleaning it once a week while leaving the thieves in full occupation.

    With their customary diplomacy, Emhamed Khadad, Polisario coodinator with the MINURSO, deplores the static Moroccan position over his autonomy plan despite the thousands of hours invested in talks about talks, negotiating pre-negotiations and pre-negotiating negotiations.

    In Western Sahara, all hopes have been placed on what UN call « informal talks » between the parties taking place in Austria, on the outskirts of Vienna. Ross said that the discussions took place in an atmosphere of serious engagement, frankness and mutual respect. He added that the parties, Morocco and the Frente Polisario, reiterated their commitment to continue their negotiations as soon as possible, and that he would fix the date and place of the next meeting in consultation with them. The Special Envoy added that delegations from the neighboring States, Algeria and Mauritania, were also present at the opening and closing sessions and were consulted separately during the discussions. All these good words mean that no progress is registered in the talks.

    The reasons have been defined par UNSG Ban Ki-moon two years ago in his report to UN Security Council : « As a result, the parties did, indeed, express their views and even interacted with one another, but they mainly did so by rejecting the views of the other party, and there was hardly any exchange that could in earnest be characterized as negotiations. We now risk entering a protracted stage of negotiations and status quo” on Western Sahara, with more direction needed from the Security Council before any substantive negotiations can begin. »

    Two years after we remain in the same place because since a long time the Secretary-General, let alone any of the major powers, have not called upon Morocco to honor U.N. resolutions—and its own promises—by accepting the referendum that is now more than 34 years overdue.

    The Web site for MINURSO, the peacekeeping operation which was supposed to superintend the referendum, and which has been sunning itself in the desert for 18 years, does not even mention the Security Council resolutions condemning the Moroccan occupation, let alone the International Court of Justice ruling—that Morocco had actually asked for—which reaffirmed the right of the people of Western Sahara to self-determination and dismissed the king’s claims to sovereignty.

    Currently France has been joined by Spain in forcing POLISARIO Front, the Saharwi representatives, to succumb to Moroccan pressure. Sadly, the two powers are meeting with decreasing resistance from other, mostly smaller countries with an atavistic attachment to legality. The U.N. Secretariat, which one might expect—or at least hope—to stand up for the U.N. Charter and international law, remains silent, and in some cases even connives at this abuse.

  • Negotiating in itself isn’t a purpose

    It is two years since U.N. Security Council has ordered direct talks between Morocco and Polisario Front In an atmosphere which the watchword is realpolitik. The first question of many is “what is realpolitik?”

    The answer is soon clear. Break of international law and U.N. decisions in circumstances inconvenient to France and Morocco, would be realpolitik.

    United Nations, where issues are more and more set in the context of “negotiations” that are manifestly not about applying international law, but rather about twisting the elbows of the victims so that they acquiesce in their own dispossession.

    The U.N. have stressed bilateral negotiations. In Western Sahara the dispossessed, saharawis, are put in the position of someone whose house has been stolen and who has been offered the chance to discuss the possibility of cleaning it once a week while leaving the thieves in full occupation.

    With their customary diplomacy, Emhamed Khadad, Polisario coodinator with the MINURSO, deplores the static Moroccan position over his autonomy plan despite the thousands of hours invested in talks about talks, negotiating pre-negotiations and pre-negotiating negotiations.

    In Western Sahara, all hopes have been placed on what UN call « informal talks » between the parties taking place in Austria, on the outskirts of Vienna. Ross said that the discussions took place in an atmosphere of serious engagement, frankness and mutual respect. He added that the parties, Morocco and the Frente Polisario, reiterated their commitment to continue their negotiations as soon as possible, and that he would fix the date and place of the next meeting in consultation with them. The Special Envoy added that delegations from the neighboring States, Algeria and Mauritania, were also present at the opening and closing sessions and were consulted separately during the discussions. All these good words mean that no progress is registered in the talks.

    The reasons have been defined par UNSG Ban Ki-moon two years ago in his report to UN Security Council : « As a result, the parties did, indeed, express their views and even interacted with one another, but they mainly did so by rejecting the views of the other party, and there was hardly any exchange that could in earnest be characterized as negotiations. We now risk entering a protracted stage of negotiations and status quo” on Western Sahara, with more direction needed from the Security Council before any substantive negotiations can begin. »

    Two years after we remain in the same place because since a long time the Secretary-General, let alone any of the major powers, have not called upon Morocco to honor U.N. resolutions—and its own promises—by accepting the referendum that is now more than 34 years overdue.

    The Web site for MINURSO, the peacekeeping operation which was supposed to superintend the referendum, and which has been sunning itself in the desert for 18 years, does not even mention the Security Council resolutions condemning the Moroccan occupation, let alone the International Court of Justice ruling—that Morocco had actually asked for—which reaffirmed the right of the people of Western Sahara to self-determination and dismissed the king’s claims to sovereignty.

    Currently France has been joined by Spain in forcing POLISARIO Front, the Saharwi representatives, to succumb to Moroccan pressure. Sadly, the two powers are meeting with decreasing resistance from other, mostly smaller countries with an atavistic attachment to legality. The U.N. Secretariat, which one might expect—or at least hope—to stand up for the U.N. Charter and international law, remains silent, and in some cases even connives at this abuse.

  • Le Maroc cherche à prolonger le status quo

    Le diplomate américain Christopher Ross a été désigné, l’année passée, pour démêler ce casse-tête que’est devenu le Sahara Occidental. Ross a été en principe sélectionné pour cette mission au mois de septembre, mais Ban Ki-moon a pris quelques mois à l’annoncer officiellement, étant donné que le Maroc était contre sa nomination parce que, comme les autorités marocaines l’ont déclaré, à partir de maintenant, toute négociation devra se concentrer dans comment appliquer le plan d’autonomie de Mohamed VI, et si ce n’est pas pour l’appliquer, le plan marocain d’autonomie doit être « l’unique plate-forme » pour les discussions futures, en ignorant les propositions du Front POLISARIO.

    Ross a hérité d’un dossier peu enviable. Le Maroc s’obstine à refuser tout référendum qui offre l’indépendance pour le territoire, et le Polisario ne se contentera de rien qui ne soit choisi par le peuple sahraoui. Jusqu’ici, les propositions de l’ONU ont été insatisfaisantes pour, au moins, l’une des deux parties. Le référendum proposé sur l’indépendance signé en 1991 est mort quand le Polisario et le Maroc ont divergé sur qui doit avoir le droit au vote au Sahara Occidental. En 2001, le Maroc a donné son accord à la première version du plan Baker, dans laquelle le Sahara Occidental se convertirait en région autonome au sein du Maroc, mais le Polisario a repoussé le plan. En 2003, Baker a révisé le plan pour inclure une autonomie et un référendum pour la totalité de la population du Sahara Occidental, inclus les camps de réfugiés du Polisario en Algérie. Le Polisario l’a embrassé, ainsi que le Conseil de Sécurité, mais en absence de toute coopération de la part du Maroc, l’initiative a été jetée à l’eau.

    Après avoir visité, deux fois, la région du Maghreb, Ross a dit qu’il n’accepterait pas de solution qui ne contient pas l’autodétermination du peuple sahraoui. Cela pourrait ne rien signifier puisqu’il n’a pas mentionné de référendum. Les Marocains affirment que l’autodétermination inclut l’autonomie. Mais au moins il cherche une « solution basée sur le principe d’autodétermination » et il ne soutient pas l’autonomie comme c’était le cas de Peter Van Walsum. Le nouvel envoyé de l’ONU pour le Sahara Occidental n’assume pas la faible attitude du dernier envoyé Van Walsum sur l’autodétermination.

    Officiellement, le Maroc a déclaré vouloir des négociations qui soient basées sur un plan d’autonomie qui portait peu de chance d’être adopté. Il est possible que ce soit seulement une tentative de faire le dur, puisque les pays occidentaux ne se rendent pas compte que le Maroc n’est pas prêt à plus de compromis; Aussi, il convient de rappeler que le Maroc se trouve dans une position assez confortable avec le status quo, et préfère le prolonger indéfiniment avant d’entrer dans un terrain diplomatique inconnu.

    Si le droit international était suivi, trouver la solution serait un problème assez facile à résoudre pour Ross puisque le Sahara Occidental est soumis aux lois de la communauté internationale. La Résolution 1514 interdit le colonialisme et les puissances coloniales imposent une obligation à tous pour permettre que la population indigène du territoire colonisé de voter pour choisir son destin dans le cadre du principe de libre autodétermination.

    Si l’Ambassadeur Ross arrive à convaincre les parties concernées à s’en tenir au droit international, il aura l’honneur de fermer la porte du passé colonial de l’Afrique. Le nouvel envoyé de l’ONU semble avoir réveillé des espoirs dans la communauté sahraouie. Espérons que d’ici un an, les sahraouis n’auront plus à réclamer leurs droits légitimes et que les réfugiés en Algérie soient dans leur patrie.

    Mais la réalité est différente. La triste réalité est qu’il y avait peu de chance que les conversations en Autriche finissent la stagnation du processus de paix, même si elles ont un nouveau format. Cela signifie qu’un cinquième round de négociations sponsorisé par l’ONU est dans l’expectative, mais il promet peu avancement dans l’immédiat. Tous les analystes sont unanimes : il y a peu d’espoir que les négociations avancent.

    Les dernières réunions peu sérieuses entre le Maroc et le Front POLISARIO ont fait un petit bruit. La bonne nouvelle est que ça bouge. La mauvaise est que ces négociations sans fin continueront à prolonger le status quo si la communauté internationale continue à regarder ce conflit avec indifférence.

    Il est inconcevable que le Front Polisario donne son feu vert à un accord qui ne permet pas le contrôle des ressources naturelles actives aux habitants du Sahara Occidental, surtout des phosphates et de la pêche. Celles-ci donneraient à la population locale de bonnes revenus per capita, probablement au-dessus de celles du Maroc. Et si le pétrole est découvert, y a-t-il vraiment quelqu’un qui pense que le Maroc permettrait au Sahara Occidental de contrôler les pétrodollars ? Inconcevable.

    Les militaires marocains sont retranchés, avec beaucoup de poids, dans l’économie locale du Sahara Occidental. De la contrebande d’espèces migratoires aux milliers de millions de dollars de l’industrie de pêche, ses mains sont dans chaque partie de cette tarte qui est le Sahara. Pendant que le ministère des affaires étrangères marocain organise des tournées en parlant d’autonomie, le Ministère des affaires intérieures et les agences de sécurité serrent ses tenailles sur le territoire. Les rapports récents du Secrétaire général préviennent que le Maroc travaille pour améliorer son arsenal de défense et il a signé un accord de pêche avec l’Union Européenne, qui inclut les eaux du Sahara Occidental; tout en bénéficiant d’un statut privilégié.

    Est-ce que cela ressemble aux actions d’un gouvernement qui contemple l’autonomie ? Conformément au plan Baker 2001 – celui qui a plu le Maroc – l’industrie de pêche et l’exploitation d’hydrocarbures seraient compétences du gouvernement autonome du Sahara Occidental. Rabat n’a encore donné aucun signe pour indiquer qu’il est disposé à partager le contrôle de l’actif économique du Sahara Occidental.

    Le fait que l’autonomie semble si improbable au Maroc d’aujourd’hui dit long sur où va son projet d’autonomie.

    Le Maroc a volé une astuce du livre d’Israël : parler de paix et faire la guerre. Et il espère que la communauté internationale sera trop occupée pour remarquer la différence entre la rhétorique et la réalité. Quelqu’un qui pense que le Maroc permettra un jour aux Sahraouis de contrôler n’importe lesquels des ressources minérales ou maritimes du territoire se trompe. Il ne le fera jamais. Comme il a été indiqué, les militaires marocains, l’élite, et la monarchie étaient occupés, joyeusement, à voler les abondantes ressources du Sahara Occidental pendant plus de trente-quatre ans et ils ne sont pas disposés à abandonner leur mine de l’or.

    Il conviendrait de rappeler que le Sahara Occidental serait aujourd’hui indépendant si le Maroc s’était acquitté de ses promesses qui commençaient avec le cessez-le-feu pour organiser un référendum. Le Maroc a systématiquement violé chaque accord qu’il a signé avec le Polisario. Si le Maroc est d’accord avec une fédération, une confédération, ou n’importe quel type d’autonomie, ce serait extrêmement difficile de croire que le Maroc respecterait ses engagements.

    Le Maroc n’est pas l’Espagne. C’est un pays autocratique, appauvri, un royaume profondément corrompu, avec un coefficient d’éducation au-dessous de celui des pays les moins développés, et dont les exportations principales sont le terrorisme et le hachisch. En tenant compte que le Maroc a échoué dans la gouvernance de ses propres gens, il est incroyable que quelqu’un puisse encore penser à lui confier le destin d’un autre peuple. N’importe quel accord sur une autonomie de n’importe quel genre ne vaudrait pas le prix du papier sur lequel a été signé.