Auteur/autrice : mahembarec

  • Une dynamique onusienne prometteuse

    Une certaine dynamique entreprise par les Nations Unies depuis le retrait du diplomate hollandais Van Walsum porte beaucoup de notes qui indiquent que le compte à rebours a commencé pour clôre le dossier du Sahara Occidental. En tout cas, c’est l’espoir de la planète entière qui voit dans ce conflit le reflet des plus grandes faiblesses de l’organisation mondiale. Même le Maroc est disposé à contribuer, à sa manière bien sûr, pour trouver une solution qui lui arrange. Ce n’est pas par bonne volonté des responsables marocains, mais, 34 ans après, le marocain n’a rien gagné si ce n’est 16 ans de sanglante guerre entre deux peuples frères, d’incalculables dépenses pour maintenir une armée de 200.000 soldats, une situation sociale explosive et un peuple de plus en plus conscient de l’absurdité des revendications territoriales marocaines, même si le régime a tout fait pour sauvegarder « l’uninimité » autour du palais pour continuer à vouloir imposer le fait accompli de l’invasion et l’occupation illégale.

    Le scénario imaginé par Hassan II pour sortir de la crise politique n’est plus valable aujourd’hui que le peuple sahraoui a affirmé son désir d’imposer la légalité internationale face aux manœuvres marocaines qui visent à dévier le principe d ‘autodétermination de son sens unique : le vote. Le libre choix à travers les urnes ou à travers les bruits des armes. D’ailleurs, la dernière voie est la seule que les responsables marocains connaissent le plus. Durant plus de deux décennies, le palais et les gouvernements successifs de Hassan II n’ont pas connu le sommeil à cause des bilans journaliers qui arrivaient du champ de bataille. Encore une autre défaire militaire avec autant de morts, de blessés et d’armement capturé par les combattants du Front Polisario. Mais tout cela est resté loin derrière.

    Le roi a fait du Sahara un thème de la politique intérieure marocaine. Les revendications des partis politiques, les réformes sociales, la démocratie, resteront encore au coin au nom de la « l’intégrité terrotoriale » du royaume.

    Le sacrifice et la persévérité du peuple sahraoui ont permis de mettre à nu toutes les manœuvres dilatoires du gouvernement marocain. La proposition d’autonomie a été rejetée par l’ONU. La solution recherchée doit être basée sur le respect de la volonté de la population sahraouie, seule maître de son destin. Toute solution basée sur le principe d’autodétermination sera la bienvenue et le Conseil de Sécurité n’est pas prêt de se prononcer pour une solution unilatérale, comme la proposition marocaine. Cela par respect à la volonté de ce peuple qui a su surmonter tous les obstacles pour empêcher que sa terre soit engloutie par un Etat voyou. Un Etat édifié sur le sang des démocrates marocains, sur les cadavres de Tazmamart, sur des divinités mensongères, la misère de la société marocaine, l’argent sale du tourisme sexuel, le clientélisme, la corruption… La liste est longue.

    Depuis que cette affaire du Sahara est prise en charge par le Conseil de Sécurité, les surprises, les contradictions, les fuites en avant et le chantage sont devenues monnaie courante du palais. Mais les sahraouis étaient là pour mettre le pendule à l’heure. Malgré le refus français, dans la dernière résolution on a parlé aussi des droits de l’homme. La mention « dimension humaine du conflit » est claire et Ban ki-moon a le droit et le devoir de veiller à ce que le côté humain soit pris en compte. En d’autres termes, le Maroc sera à l’œil pour toute nouvelle violation des droits de l’homme. Le masque porté par le palais va bientôt tomber et alors le monde verra que la réalité est tout à fait différente de ce qu’il croit. Les pays occidentaux ensorcelés par la propagande expédiée par les lobbys promarocains sur les prétendus progrès réalisées par le Maroc en matière de démocratie, droits humains, verront le véritable visage de la monarchie alaouite. Un visage cruel, inhumain, criminel.

    Le roi Mohamed VI au lieu de se retirer de la politique et de laisser s’installer une culture démocratique et un véritable Parlement, elle a monopolisé tous les leviers du pouvoir de décisions et elle a infantilisé les partis politiques, les béni-oui-oui. Elle a même cru bien faire en pactisant avec quelques anciens opposants, comme Ben Zekri et Herzenni, et d’autres qui ont changé leurs idéaux par quelques plaisirs de la vie. Pourtant, une nouvelle Constitution et un Etat de Droit seraient salutaires et incontournables pour le pays. Il s’agit de faire de la politique autrement. A ce moment-là, toute initiative, y compris l’autonomie , serait plus crédible aux yeux de tous.

    Et puisque ce n’est pas ainsi, nous sommes condamnés à défendre nos droits toujours écrasés et violés, nous parant des cuirasses solides pour freiner les prétensions expansionistes marocaines. Des prétensions, on le sait, encouragées par la France, berceau des droits de l’homme et de la révolution sociale.

  • Prostitution, l’autre industrie au Maroc


    La prostitution gagngrène la société marocaine. Et cette gangrène se projette à l’extérieur des frotnières du royaume au point de devenir un trait caractéristique de la femme marocaine vivant en terre d’exil.

    Les prostituées ne se cachent pas au Maroc. On en trouve partout, des rabatteurs, des clients, des hotels propose leurs chambres, les macros encaissent, c’est une veritable industrie qui fait le succès du tourisme au Maroc.

    La banalisation de la prostitution au Maroc ne permet plus de distinguer ce fléau comme une déviance nocive du corps social. Marrakech est une des  plus grandes villes du pays. Que son économie soit exclusivement fondée sur le proxénétisme ne semble plus déranger personne.

    A Rabat , la fille d’un ex-conseiller et ancien ministre du roi Hassan II, accusée de diriger un réseau de prostitution de luxe, d’écouler de la cocaïne au profit de ses clients, des dignitaires du Makhzen et étrangers, dont de grandes personnalités de la politique et du milieu des affaires, aurait bénéficié de la « protection » des cadres des services de la police, dont le Préfet de Police, ainsi qu’un responsable à la Direction générale de sûreté Nationale (DGSN). Elle en est sortie indemne.

    A Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, Tanger, Agadir, le commerce de la chair fait florès. C’est une activité comme une autre. Une donnée, encore une fois. Un attribut de l’espace urbain marocain. Des villes de tolérance, avec des réseaux, des filières, des clients, des fournisseurs, des circuits institutionnalisés, des appels d’offres et des cahiers de charges.

    Une enquête de l’Organisation Panafricaine de Lutte contre le Sida au Maroc (OPALSMaroc) auprès de 500 prostituées marocaines, dans sept villes du pays, Azrou, Khénifra, Béni Mellal, Meknès, Fès, Agadir et Rabat, dévoilée en janvier 2008,  met en lumière un phénomène peu évoqué au Maroc. Une partie des résultats est tristement prévisible mais beaucoup sont très surprenants. 13% des prostituées interrogées sont des « célibataires vierges » qui ont toujours leur hymen. Ce chiffre met en lumière le problème de la sacrosainte virginité demandée avant le mariage et les pratiques exercées par certaines femmes pour avoir malgré tout une activité sexuelle.

    Les fondements de la société marocaine sont à nouveau ébranlés dans cette étude lorsqu’on apprend que 59,4% de ces femmes ont eu leur premier rapport sexuel rémunéré entre 9 et 15 ans. Une femme interrogée avoue même avoir eu son premier rapport à 9 ans. Par ailleurs 32,6% des femmes ont pratiqué ou subi un acte sexuel entre 6 et 15 ans. La faible probabilité que l’enfant de 6 ans soit consentant renvoie encore une fois aux problèmes de la pédophilie et aux violences sexuelles infligées aux jeunes filles, dans un pays où la sexualité est taboue. Tout comme le cas des mineurs qui errent à longueur de journée pour vendre leurs corps sans aucune protection contre les maladies. Ainsi se dessine la cruauté d’un destin pitoyable pour beaucoup d’adolescents marocains.

    Un autre phénomène alarmant qui sévit depuis longtemps : La prostitution en milieu estudiantin. Lycéennes ou étudiantes, de jeunes Marocaines se livrent, contre des cadeaux ou de l’argent, à un commerce du sexe qu’elles refusent toutefois d’appeler prostitution. En Europe, les témoignages et alertes se multiplient face au phénomène des jeunes filles marocaines qui se prostituent et dont la principale cause est la pauvreté.

    Pourquoi le ministre de l’intérieur a refusé l’installation d’un bureau local de l’association française « Ni Putes Ni Soumises »? Pour la seule raison que cela risque de déranger l’institution de la prostitution au Maroc, que cette association fasse l’état des lieux de la prostitution et le tourisme sexuel extrêmement grave au royaume alaouite.

    Quand on additionne à ce fleau évolutif qu’est la prostitution des temps modernes (complicité de la famille, tourisme sexuel, pédophilie…..) à l’industrie des stupefiants bien encadree par les decideurs et les barons de la cours royale (le Maroc est le premier producteur mondial de cannabis et premier fournisseur de l’Europe) non obstant des autres fléaux socio-economiques endémiques, on est en droit de se poser la question suivante : Où va le Maroc de Sa Majesté le roi Mohamed VI?

    Malheureusement pour la population sahraouie, ce fléau n’a pas épargné les territoires occupés du Sahara Occidental, où la présence de plus de 160.000 soldats, le long du mur de défense, fait de ce métier l’un des plus lucratifs après le trafic de drogue dirigé par les généraux de l’armée marocaine.

  • Prostitution, l’autre industrie au Maroc


    La prostitution gagngrène la société marocaine. Et cette gangrène se projette à l’extérieur des frotnières du royaume au point de devenir un trait caractéristique de la femme marocaine vivant en terre d’exil.

    Les prostituées ne se cachent pas au Maroc. On en trouve partout, des rabatteurs, des clients, des hotels propose leurs chambres, les macros encaissent, c’est une veritable industrie qui fait le succès du tourisme au Maroc.

    La banalisation de la prostitution au Maroc ne permet plus de distinguer ce fléau comme une déviance nocive du corps social. Marrakech est une des  plus grandes villes du pays. Que son économie soit exclusivement fondée sur le proxénétisme ne semble plus déranger personne.

    A Rabat , la fille d’un ex-conseiller et ancien ministre du roi Hassan II, accusée de diriger un réseau de prostitution de luxe, d’écouler de la cocaïne au profit de ses clients, des dignitaires du Makhzen et étrangers, dont de grandes personnalités de la politique et du milieu des affaires, aurait bénéficié de la « protection » des cadres des services de la police, dont le Préfet de Police, ainsi qu’un responsable à la Direction générale de sûreté Nationale (DGSN). Elle en est sortie indemne.

    A Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, Tanger, Agadir, le commerce de la chair fait florès. C’est une activité comme une autre. Une donnée, encore une fois. Un attribut de l’espace urbain marocain. Des villes de tolérance, avec des réseaux, des filières, des clients, des fournisseurs, des circuits institutionnalisés, des appels d’offres et des cahiers de charges.

    Une enquête de l’Organisation Panafricaine de Lutte contre le Sida au Maroc (OPALSMaroc) auprès de 500 prostituées marocaines, dans sept villes du pays, Azrou, Khénifra, Béni Mellal, Meknès, Fès, Agadir et Rabat, dévoilée en janvier 2008,  met en lumière un phénomène peu évoqué au Maroc. Une partie des résultats est tristement prévisible mais beaucoup sont très surprenants. 13% des prostituées interrogées sont des « célibataires vierges » qui ont toujours leur hymen. Ce chiffre met en lumière le problème de la sacrosainte virginité demandée avant le mariage et les pratiques exercées par certaines femmes pour avoir malgré tout une activité sexuelle.

    Les fondements de la société marocaine sont à nouveau ébranlés dans cette étude lorsqu’on apprend que 59,4% de ces femmes ont eu leur premier rapport sexuel rémunéré entre 9 et 15 ans. Une femme interrogée avoue même avoir eu son premier rapport à 9 ans. Par ailleurs 32,6% des femmes ont pratiqué ou subi un acte sexuel entre 6 et 15 ans. La faible probabilité que l’enfant de 6 ans soit consentant renvoie encore une fois aux problèmes de la pédophilie et aux violences sexuelles infligées aux jeunes filles, dans un pays où la sexualité est taboue. Tout comme le cas des mineurs qui errent à longueur de journée pour vendre leurs corps sans aucune protection contre les maladies. Ainsi se dessine la cruauté d’un destin pitoyable pour beaucoup d’adolescents marocains.

    Un autre phénomène alarmant qui sévit depuis longtemps : La prostitution en milieu estudiantin. Lycéennes ou étudiantes, de jeunes Marocaines se livrent, contre des cadeaux ou de l’argent, à un commerce du sexe qu’elles refusent toutefois d’appeler prostitution. En Europe, les témoignages et alertes se multiplient face au phénomène des jeunes filles marocaines qui se prostituent et dont la principale cause est la pauvreté.

    Pourquoi le ministre de l’intérieur a refusé l’installation d’un bureau local de l’association française « Ni Putes Ni Soumises »? Pour la seule raison que cela risque de déranger l’institution de la prostitution au Maroc, que cette association fasse l’état des lieux de la prostitution et le tourisme sexuel extrêmement grave au royaume alaouite.

    Quand on additionne à ce fleau évolutif qu’est la prostitution des temps modernes (complicité de la famille, tourisme sexuel, pédophilie…..) à l’industrie des stupefiants bien encadree par les decideurs et les barons de la cours royale (le Maroc est le premier producteur mondial de cannabis et premier fournisseur de l’Europe) non obstant des autres fléaux socio-economiques endémiques, on est en droit de se poser la question suivante : Où va le Maroc de Sa Majesté le roi Mohamed VI?

    Malheureusement pour la population sahraouie, ce fléau n’a pas épargné les territoires occupés du Sahara Occidental, où la présence de plus de 160.000 soldats, le long du mur de défense, fait de ce métier l’un des plus lucratifs après le trafic de drogue dirigé par les généraux de l’armée marocaine.

  • Le 20 mai, une date historique pour le peuple sahraoui

    « La révolution à Saguia El Hamra et Rio de Oro s’est déclenchée parce qu’il existe un peuple. Ce peuple possède son identité nationale, sa propre civilisation, ses propres principe, ses propres valeurs, sa propre organisation. Ce peuple existe et survivra à la trahison du colonialisme, à l’agression des régimes réactionnaires et à leurs manœuvres » 

                                                    El Ouali Mustafa Sayed, secrétaire Général du Front Polisario

      

     Le 20 mai 1973, un groupe de maquisards sahraouis attaqua le poste espagnol d’El Khanga, à l’est de la ville de Smara. Le poste a été mis sous contrôle sans qu’un coup de feu ne soit tiré. Cette opération annonçait le déclenchement de la lutte armée dans le Sahara Espagnol, connue aujourd’hui sous le nom du Sahara Occidental. Dix jours avant, le 10 mai précisément, le congrès constitutif du Front Polisario s’est déroula sous le slogan « C’est par le fusil que nous arracherons la liberté ».

     De 1973 à 1975, le bras armé du Front Polisario – qui deviendra à partir du deuxième Congrès, en août 1974, l’Armée de Libération Populaire Sahraouie, ALPS, – est mal équipé, sans grande formation ou instruction militaire, et de ce fait réduit à une guerre de guerrillas à petite échelle. Il faudra attendre 1974 pour que le Polisario reçoive le soutien extérieur de la Lybie et, fin 1975, de l’Algérie.

     

    En fait, l’aide algérienne coïncide avec l’invasion militaire maroco-mauritanienne qui commence dans les derniers jours d’octobre 1975, avant même la Marche verte (6 novembre) et les accords de Madrid (14 novembre).

    L’objectif du Front à cette époque est de protéger la population civile qui fuit les villes dans le dénuement total pour échapper aux exactions des troupes d’occupation vers des camps de réfugiés installés à l’Est du territoire.

     Les colonnes de réfugiés (femmes, enfants et vieillards) se dirigeant sur Oum Dreiga, Tifariti, Mahbès, Guelta Zemmour, Amgala, Tifariti, Mheiriz, sont soumis aux bombardements au napalm et au phosphore de l’aviation marocaine, le 18 février 1976. Le 20 et le 23 ce sont les camps eux-mêmes qui subissent le même sort. Les réfugiés qui en échappent parviennent, épuisés, mutilés, brûlés, dans la région de Tindouf où le Polisario installe des campements.

    Le 26 février 1976, l’Espagne annonçait officiellement son retrait de son ex-colonie. Le lendemain, le 27 février, le Front Polisario proclamait la naissance d’une nouvelle république : La République Arabe Sahraouie Démocratique. Après la bataille d’Amgala, le Polisario décrète l’offensive généralisée contre les forces d’occupation.

     A la fin de l’année 1977 et au cours de l’année 1978, la France et le Maroc agirent de concert avec la Mauritanie pour stopper les attaques répétées du Front Polisario contre le bassin minier de Zouérate, véritable poumon de l’économie mauritanienne. Six avions Jaguar, basés à Dakar, appuyèrent dès novembre 1977 les unités mauritaniennes. Oui, deux pays africains et une puissance occidentale contre un peuple constitué, au début, de nomades mal armés.

     Début 1979, l’ALPS lance l’offensive Houari Boumédienne, ainsi en hommage au président algérien qui vient de s’éteindre. Les attaques arriveront jusqu’aux bases de logistique du sud marocain (Tan-Tan, Zak, Tata, etc…) Les sahraouis mettent en déroute plusieurs unités marocaines, capturent des centaines de prisonniers, récupèrent véhicules, chars, armement, carburant…

    Le 5 août 1979, est signé à Alger un accord de paix entre le Front Polisario et la Mauritanie. Par cet accord, notamment, « la République Islamique de Mauritanie déclare solennellement qu’elle n’a et n’aura pas de revendications territoriales ou autres sur le Sahara Occidental ». Elle

    Décide de sortir définitivement de la guerre injuste du Sahara Occidental suivant les modalités arrêtés en commun accord avec le représentant du peuple sahraoui, le Front Polisario. Neuf jours plus tard, le 14 août, le Maroc envahit la zonne du Sahara Occidental qui était occupée par la Mauritanie.

    Désormais, toutes les forces sahraouies sont dirigées contre les troupes marocaines. Le théâtre des opérations dépasse largement le territoire sahraoui. Le Polisario pousse ses attaques jusdu’au Oued Drâa (plusieurs centaines de kilomètres à l’intérieur du Maroc), coupant ainsi la route au renfort des troupes marocaines.

    A partir de 1980, le Maroc entreprend la construction en plusieurs étapes du mur de défense, une très longue muraille de 2.500 kilomètres, d’une hauteur moyenne de 3 mètres et d’une largeur de 2 mètres. Sous terre, il abrite un système sophistiqué avec des batteries d’artillerie et un épais réseau d’écrans-radars. Par ce système, on détecte tout ce qui approche à 60 km de distance.

    S’adaptant à la situation nouvelle issue de l’édification des  » murs « , l’ALPS au lieu de s’engager dans une guerre de positions, impose une guerre d’usure aux forces marocaines. Elle choisit le lieu, le moment de ses attaques qui provoquent des pertes importantes dans les rangs adverses.

     Les victoires militaires et diplomatiques se sont multimpliées forçant le roi Hassan II à accepter le plan de paix sous les auspices des Nations Unies, entamé par un cessez-le-feu en 1991 et qui devait se clôturer par un référendum. Et 34 ans après, le peuple sahraoui attend toujours le jour où il pourra se prononcer librement sur son avenir. Pire encore, la communauté internationale se tait devant les violations des droits humains à l’encontre des sahraouis qui affrontent quotidiennement les affres de la colonisation marocaine.

  • Les manipulations marocaines

    Depuis que le Front Polisario a forcé le colonialisme espagnol à plier bagage, le roi Hassan II s’est dit : « Ca y est, avec le Sahara, j’aurai assez d’argent pour faire taire toutes les bouches et édifier un Maroc qui sera la première puissance au Maghreb ».

    Mais subitement, tout le palais s’écroule sur sa tête lorsque l’armée marocaine avance devant la foule de la Marche Verte et arrive à Hausa et Mahbes. Pour les soldats des premières unités rapides qui voyaient dans la conquête du Sahara le « miracle du siècle » après l’apparition du roi Mohamed V sur la lune, la réalité tourne au cauchemar. Les premières balles des combattants du Front Polisario, encore armés avec de vieux fusils semi-automatiques, sèment la débandade dans les files des unités royalistes. Les batailles de Hausa, Mahbes, Farsia, Ejdeiria, Amgala resteront à jamais des témoignages incrustés dans la mémoire des sahraouis.

    Les défaites militaires sur le terrain vont obliger Hassan II à  se déplacer personnellement à Nairobi pour annoncer son acceptation du principe du référendum d’autodétermination. Il faut noter que la présence physique du roi était en soi un événement rarissime, mais la situation était devenue trop grave pour le Maroc. Il fallait chercher le moyen d’apaiser la situation sur-le-champ de bataille en explorant d’autres voix. Ce déplacement inaugura alors une période de tergiversation et de fausses engagements avec l’OUA dans le but d’empêcher l’admission de la RASD au sein de l’organisation panafricaine. Le déplacement du roi aura été en vain. La RASD devient, en 1984, membre à part entière de l’OUA. Vingt-cinq ans après, le siège marocain auprès de l’organisation panafricaine est toujours vacant. Une période assez longue pour que les toiles d’araignées s’installent confortablement et sans être dérangées pour de bon.

    Effectivement notre pays a été divisé et notre peuple partagé comme un troupeau de chameaux. Un précèdent dans l’histoire de l’humanité. Un mépris et une sous-estimation jamais vus. Mais ce peuple de nomades avait décidé tous azimuts de lutter contre les armées marocaine et mauritanienne, et plus tard même française: trois armées en même temps. Une guerre s’était déclenchée dans toute la région englobant le sud marocain, le Sahara Occidental et toute la Mauritanie: le plus vaste théâtre d’opérations militaires depuis la seconde guerre mondiale!

    Nous avions mené cette guerre avec un génie, un dévouement et un courage exceptionnels. Nous avions vaincu la Mauritanie militairement et obligé le Maroc à opter pour la tactique de construction des murs de défense. Le mur final a une longueur de 2400 km, de l’extrême sud-est du Maroc jusqu’à la frontière entre le Sahara Occidental et la Mauritanie à la hauteur de Nouadhibou. A la veille du cessez-le-feu plus de 140’000 soldats marocains étaient sur le mur de défense.

    L’évolution militaire du conflit, qui a été continuellement positive et en faveur de l’armée sahraouie, a toujours créé un espoir de retour très rapide au pays natal, ayant en mémoire que toutes les familles avaient laissé de proches parents de l’autre côté du mur qui n’englobait qu’une petite partie du Sahara Occidental.

    La deuxième moitié des années quatre-vingt a été plus décevante pour la majorité des Sahraouis, en premier lieu parce que l’armée marocaine a pu étendre son occupation militaire pour englober 80 pour cent du territoire. Le Maroc avait pu en effet construire les murs les uns après les autres, c’était un signe extérieur d’une défaite militaire sans ambiguïté. Mais les Sahraouis qui connaissaient bien l’armée marocaine ont détruit progressivement l’efficacité militaire des murs grâce à une guerre d’usure qu’ils avaient improvisée et bien menée. Le Maroc a perdu la guerre à partir du moment où ses armées se sont retranchées derrière des murs de sable. Il a perdu l’initiative sur le terrain. Ainsi ce mur qui était conçu comme une tactique militaire a perdu sa valeur militaire, mais conservait sa valeur psychologique: l’occupation du territoire par la force.

    C’est ainsi qu’il aura fallu attendre jusqu’à 1991 après le sommet de Nairobi pour voir les NU commencer les préparatifs pratiques pour l’organisation de ce référendum. Après le cessez-le-feu et la création de la MINURSO, on va assister à toute une série d’initiatives de la part du Maroc qui visaient au sabotage des efforts de l’organisation et imposer un vote dont le résultat était déjà anticipé par les responsables marocains. Ils voulaient un « référendum confirmatif ». Une première dans le langage juridique international.

     Le Maroc a étudié toute l’opération d’identification et a constaté d’une part que la majorité de ces 86’000 personnes provient du territoire et qu’elle votera pour l’indépendance et que d’autre part la Commission d’identification a rejeté plus de 130’000 personnes qu’il a présentées. Un autre échec intérieur cette fois-ci devant son propre peuple. Il opta alors pour l’abandon pur et simple du plan de règlement des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental.

    Depuis lors le Maroc a refusé d’accepter tout plan des Nations Unies pour résoudre le problème qui ne soit pas en sa faveur. Il ne veut pas prendre de risques comme le Front Polisario. En un mot le Maroc refuse de jouer le jeu démocratique du référendum: gagner ou perdre un plébiscite populaire. Le Maroc veut un référendum qui confirme sa souveraineté sur le territoire alors que les différentes résolutions de l’Assemblé générale des Nations Unies et du Conseil de Sécurité parlent du droit á l’autodétermination, donc du droit des populations de choisir entre l’intégration au Maroc ou l’indépendance. Le Maroc n’a pas pu enlever cette option des différents plans et résolutions des Nations Unies. Un autre échec plus coûteux à long terme que les premiers, mais dont la continuité arrange les intérêts des principaux acteurs au Maroc.

    Cette unanimité et ce consensus national sont artificiels et sont le résultat d’une complicité entre le régime, les élites et l’armée. Ils tirent tous des profits politiques et financiers énormes de cette surenchère nationaliste. Aucun d’eux n’est prêt à faire le premier pas vers la solution, craignant que les autres vont l’accuser de trahison.

    Pour ces considérations, nous, Sahraouis, pardonnons au peuple marocain et comprenons sa situation. Le jour où ce peuple jouira d’une vraie monarchie constitutionnelle, son unanimité et consensus iront vers la reconnaissance du peuple sahraoui et la rectification des erreurs du passé comme vient de le faire le peuple espagnol á travers ses deux chambres parlementaires.

  • Le 20 mai, une date historique pour le peuple sahraoui

    « La révolution à Saguia El Hamra et Rio de Oro s’est déclenchée parce qu’il existe un peuple. Ce peuple possède son identité nationale, sa propre civilisation, ses propres principe, ses propres valeurs, sa propre organisation. Ce peuple existe et survivra à la trahison du colonialisme, à l’agression des régimes réactionnaires et à leurs manœuvres » 

                                                    El Ouali Mustafa Sayed, secrétaire Général du Front Polisario

      

     Le 20 mai 1973, un groupe de maquisards sahraouis attaqua le poste espagnol d’El Khanga, à l’est de la ville de Smara. Le poste a été mis sous contrôle sans qu’un coup de feu ne soit tiré. Cette opération annonçait le déclenchement de la lutte armée dans le Sahara Espagnol, connue aujourd’hui sous le nom du Sahara Occidental. Dix jours avant, le 10 mai précisément, le congrès constitutif du Front Polisario s’est déroula sous le slogan « C’est par le fusil que nous arracherons la liberté ».

     De 1973 à 1975, le bras armé du Front Polisario – qui deviendra à partir du deuxième Congrès, en août 1974, l’Armée de Libération Populaire Sahraouie, ALPS, – est mal équipé, sans grande formation ou instruction militaire, et de ce fait réduit à une guerre de guerrillas à petite échelle. Il faudra attendre 1974 pour que le Polisario reçoive le soutien extérieur de la Lybie et, fin 1975, de l’Algérie.

     

    En fait, l’aide algérienne coïncide avec l’invasion militaire maroco-mauritanienne qui commence dans les derniers jours d’octobre 1975, avant même la Marche verte (6 novembre) et les accords de Madrid (14 novembre).

    L’objectif du Front à cette époque est de protéger la population civile qui fuit les villes dans le dénuement total pour échapper aux exactions des troupes d’occupation vers des camps de réfugiés installés à l’Est du territoire.

     Les colonnes de réfugiés (femmes, enfants et vieillards) se dirigeant sur Oum Dreiga, Tifariti, Mahbès, Guelta Zemmour, Amgala, Tifariti, Mheiriz, sont soumis aux bombardements au napalm et au phosphore de l’aviation marocaine, le 18 février 1976. Le 20 et le 23 ce sont les camps eux-mêmes qui subissent le même sort. Les réfugiés qui en échappent parviennent, épuisés, mutilés, brûlés, dans la région de Tindouf où le Polisario installe des campements.

    Le 26 février 1976, l’Espagne annonçait officiellement son retrait de son ex-colonie. Le lendemain, le 27 février, le Front Polisario proclamait la naissance d’une nouvelle république : La République Arabe Sahraouie Démocratique. Après la bataille d’Amgala, le Polisario décrète l’offensive généralisée contre les forces d’occupation.

     A la fin de l’année 1977 et au cours de l’année 1978, la France et le Maroc agirent de concert avec la Mauritanie pour stopper les attaques répétées du Front Polisario contre le bassin minier de Zouérate, véritable poumon de l’économie mauritanienne. Six avions Jaguar, basés à Dakar, appuyèrent dès novembre 1977 les unités mauritaniennes. Oui, deux pays africains et une puissance occidentale contre un peuple constitué, au début, de nomades mal armés.

     Début 1979, l’ALPS lance l’offensive Houari Boumédienne, ainsi en hommage au président algérien qui vient de s’éteindre. Les attaques arriveront jusqu’aux bases de logistique du sud marocain (Tan-Tan, Zak, Tata, etc…) Les sahraouis mettent en déroute plusieurs unités marocaines, capturent des centaines de prisonniers, récupèrent véhicules, chars, armement, carburant…

    Le 5 août 1979, est signé à Alger un accord de paix entre le Front Polisario et la Mauritanie. Par cet accord, notamment, « la République Islamique de Mauritanie déclare solennellement qu’elle n’a et n’aura pas de revendications territoriales ou autres sur le Sahara Occidental ». Elle

    Décide de sortir définitivement de la guerre injuste du Sahara Occidental suivant les modalités arrêtés en commun accord avec le représentant du peuple sahraoui, le Front Polisario. Neuf jours plus tard, le 14 août, le Maroc envahit la zonne du Sahara Occidental qui était occupée par la Mauritanie.

    Désormais, toutes les forces sahraouies sont dirigées contre les troupes marocaines. Le théâtre des opérations dépasse largement le territoire sahraoui. Le Polisario pousse ses attaques jusdu’au Oued Drâa (plusieurs centaines de kilomètres à l’intérieur du Maroc), coupant ainsi la route au renfort des troupes marocaines.

    A partir de 1980, le Maroc entreprend la construction en plusieurs étapes du mur de défense, une très longue muraille de 2.500 kilomètres, d’une hauteur moyenne de 3 mètres et d’une largeur de 2 mètres. Sous terre, il abrite un système sophistiqué avec des batteries d’artillerie et un épais réseau d’écrans-radars. Par ce système, on détecte tout ce qui approche à 60 km de distance.

    S’adaptant à la situation nouvelle issue de l’édification des  » murs « , l’ALPS au lieu de s’engager dans une guerre de positions, impose une guerre d’usure aux forces marocaines. Elle choisit le lieu, le moment de ses attaques qui provoquent des pertes importantes dans les rangs adverses.

     Les victoires militaires et diplomatiques se sont multimpliées forçant le roi Hassan II à accepter le plan de paix sous les auspices des Nations Unies, entamé par un cessez-le-feu en 1991 et qui devait se clôturer par un référendum. Et 34 ans après, le peuple sahraoui attend toujours le jour où il pourra se prononcer librement sur son avenir. Pire encore, la communauté internationale se tait devant les violations des droits humains à l’encontre des sahraouis qui affrontent quotidiennement les affres de la colonisation marocaine.

  • Les manipulations marocaines

    Depuis que le Front Polisario a forcé le colonialisme espagnol à plier bagage, le roi Hassan II s’est dit : « Ca y est, avec le Sahara, j’aurai assez d’argent pour faire taire toutes les bouches et édifier un Maroc qui sera la première puissance au Maghreb ».

    Mais subitement, tout le palais s’écroule sur sa tête lorsque l’armée marocaine avance devant la foule de la Marche Verte et arrive à Hausa et Mahbes. Pour les soldats des premières unités rapides qui voyaient dans la conquête du Sahara le « miracle du siècle » après l’apparition du roi Mohamed V sur la lune, la réalité tourne au cauchemar. Les premières balles des combattants du Front Polisario, encore armés avec de vieux fusils semi-automatiques, sèment la débandade dans les files des unités royalistes. Les batailles de Hausa, Mahbes, Farsia, Ejdeiria, Amgala resteront à jamais des témoignages incrustés dans la mémoire des sahraouis.

    Les défaites militaires sur le terrain vont obliger Hassan II à  se déplacer personnellement à Nairobi pour annoncer son acceptation du principe du référendum d’autodétermination. Il faut noter que la présence physique du roi était en soi un événement rarissime, mais la situation était devenue trop grave pour le Maroc. Il fallait chercher le moyen d’apaiser la situation sur-le-champ de bataille en explorant d’autres voix. Ce déplacement inaugura alors une période de tergiversation et de fausses engagements avec l’OUA dans le but d’empêcher l’admission de la RASD au sein de l’organisation panafricaine. Le déplacement du roi aura été en vain. La RASD devient, en 1984, membre à part entière de l’OUA. Vingt-cinq ans après, le siège marocain auprès de l’organisation panafricaine est toujours vacant. Une période assez longue pour que les toiles d’araignées s’installent confortablement et sans être dérangées pour de bon.

    Effectivement notre pays a été divisé et notre peuple partagé comme un troupeau de chameaux. Un précèdent dans l’histoire de l’humanité. Un mépris et une sous-estimation jamais vus. Mais ce peuple de nomades avait décidé tous azimuts de lutter contre les armées marocaine et mauritanienne, et plus tard même française: trois armées en même temps. Une guerre s’était déclenchée dans toute la région englobant le sud marocain, le Sahara Occidental et toute la Mauritanie: le plus vaste théâtre d’opérations militaires depuis la seconde guerre mondiale!

    Nous avions mené cette guerre avec un génie, un dévouement et un courage exceptionnels. Nous avions vaincu la Mauritanie militairement et obligé le Maroc à opter pour la tactique de construction des murs de défense. Le mur final a une longueur de 2400 km, de l’extrême sud-est du Maroc jusqu’à la frontière entre le Sahara Occidental et la Mauritanie à la hauteur de Nouadhibou. A la veille du cessez-le-feu plus de 140’000 soldats marocains étaient sur le mur de défense.

    L’évolution militaire du conflit, qui a été continuellement positive et en faveur de l’armée sahraouie, a toujours créé un espoir de retour très rapide au pays natal, ayant en mémoire que toutes les familles avaient laissé de proches parents de l’autre côté du mur qui n’englobait qu’une petite partie du Sahara Occidental.

    La deuxième moitié des années quatre-vingt a été plus décevante pour la majorité des Sahraouis, en premier lieu parce que l’armée marocaine a pu étendre son occupation militaire pour englober 80 pour cent du territoire. Le Maroc avait pu en effet construire les murs les uns après les autres, c’était un signe extérieur d’une défaite militaire sans ambiguïté. Mais les Sahraouis qui connaissaient bien l’armée marocaine ont détruit progressivement l’efficacité militaire des murs grâce à une guerre d’usure qu’ils avaient improvisée et bien menée. Le Maroc a perdu la guerre à partir du moment où ses armées se sont retranchées derrière des murs de sable. Il a perdu l’initiative sur le terrain. Ainsi ce mur qui était conçu comme une tactique militaire a perdu sa valeur militaire, mais conservait sa valeur psychologique: l’occupation du territoire par la force.

    C’est ainsi qu’il aura fallu attendre jusqu’à 1991 après le sommet de Nairobi pour voir les NU commencer les préparatifs pratiques pour l’organisation de ce référendum. Après le cessez-le-feu et la création de la MINURSO, on va assister à toute une série d’initiatives de la part du Maroc qui visaient au sabotage des efforts de l’organisation et imposer un vote dont le résultat était déjà anticipé par les responsables marocains. Ils voulaient un « référendum confirmatif ». Une première dans le langage juridique international.

     Le Maroc a étudié toute l’opération d’identification et a constaté d’une part que la majorité de ces 86’000 personnes provient du territoire et qu’elle votera pour l’indépendance et que d’autre part la Commission d’identification a rejeté plus de 130’000 personnes qu’il a présentées. Un autre échec intérieur cette fois-ci devant son propre peuple. Il opta alors pour l’abandon pur et simple du plan de règlement des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental.

    Depuis lors le Maroc a refusé d’accepter tout plan des Nations Unies pour résoudre le problème qui ne soit pas en sa faveur. Il ne veut pas prendre de risques comme le Front Polisario. En un mot le Maroc refuse de jouer le jeu démocratique du référendum: gagner ou perdre un plébiscite populaire. Le Maroc veut un référendum qui confirme sa souveraineté sur le territoire alors que les différentes résolutions de l’Assemblé générale des Nations Unies et du Conseil de Sécurité parlent du droit á l’autodétermination, donc du droit des populations de choisir entre l’intégration au Maroc ou l’indépendance. Le Maroc n’a pas pu enlever cette option des différents plans et résolutions des Nations Unies. Un autre échec plus coûteux à long terme que les premiers, mais dont la continuité arrange les intérêts des principaux acteurs au Maroc.

    Cette unanimité et ce consensus national sont artificiels et sont le résultat d’une complicité entre le régime, les élites et l’armée. Ils tirent tous des profits politiques et financiers énormes de cette surenchère nationaliste. Aucun d’eux n’est prêt à faire le premier pas vers la solution, craignant que les autres vont l’accuser de trahison.

    Pour ces considérations, nous, Sahraouis, pardonnons au peuple marocain et comprenons sa situation. Le jour où ce peuple jouira d’une vraie monarchie constitutionnelle, son unanimité et consensus iront vers la reconnaissance du peuple sahraoui et la rectification des erreurs du passé comme vient de le faire le peuple espagnol á travers ses deux chambres parlementaires.

  • L’armée marocaine : Un souci permanent pour le palais

    Par Mohamed Mahmaud Embarec

    Le Maroc a commémoré jeudi 14 mai le 53e anniversaire des FAR, les forces armées royales. Les louanges n’ont pas manqué dans les pages de la presse sur le rôle joué par l’armée marocaine depuis l’indépendance du Maroc.

    L’expérience passée ne plaide certainement pas en faveur de cette vision. A part la guerre du Sahara Occidental et la campagne contre l’Algérie en 1963, l’armée marocaine a été utilisée comme élément de répression interne. Elle a été l’horreur dans l’affaire du mouroir de Tazmamart, dans la répression des émeutes amazighs en 1959, les manifestations syndicales en 1981, 1984, 1991, etc.

    Pour l’éloigner du champ politique, Hassan II avait habilement cantonné l’armée au Sahara, ce qui lui a permis de rétablir la situation politique d’une manière spectaculaire. Il mobilisait et entraînait à toute la nation derrière lui, en bénéficiant d’un système unanime. En même temps, il rapportait à son pays un nouveau territoire avec des richesses considérables. En suscitant les passions chauvines, Hassan II a consolidé son trône et fait oublié à son peuple la misère dans laquelle il vivait.

    L’encadrement de la Marche Verte par les FAR a ouvert la voie à l’occupation militaire du Sahara Occidental en 1975. Depuis, l’armée marocaine quadrille les territoires occupés, encerclés par un mur de défense de plus de 2000 km, surveille la population, participe au pillage des richesses du sous-sol sahraoui, emprisonne et assassine les militants indépendantistes.

    Aujourd’hui, 18 ans après le cessez-le-feu, l’armée continue à être un problème pour le régime. Les familles des soldats qui sont tombés dans la guerre du Sahara ont constitué l’Association Nationale des Familles des Martyrs, des disparus et des prisonniers du Sahara Marocain (ANFMDPSM) continue à organiser des sit-in pour protester contre la situation précaire des prisonniers marocains libérés par le Front Polisario et leurs familles dont les allocations oscillent entre 400 et 1500 dirhams, auxquels s’ajoute le chômage de leurs enfants et les difficultés de la situation économique du pays. L’association a recensé plus de 30.000 morts dans les combats du Sahara. Cette association revendique la proclamation d’un jour pour commémorer « les morts pour la partie et l’intégrité territoriale ». Le président de l’association, Brahim Al-Hajjam, n’a cessé de protester contre le manque d’initiatives pour réinsérer les ex-prisonniers de guerre libérés, l’indemnisation de toutes les familles et la restitution de leurs droits, indemnisation de plus de 600 familles privées de sécurité sociale, et insiste sur l’importance d’arrêter de traiter ce dossier comme un tabou. Dans une interview avec le magazine TelQuel, M. Al-Hajjam, qui est lui-même fils d’un soldat mort dans une bataille à la ville de Smara, a affirmé que le « Maroc ne reconnaissait pas la captivité de ses soldats et, pire, il les bannissait. De retour au Maroc, alors qu’ils espéraient être accueillis en héros, ils ont suscité l’indifférence, si ce n’est le mépris. Le Maroc a honte de ses prisonniers de guerre. Le peuple marocain doit savoir toute la vérité sur la gestion de la guerre du Sahara. Pourquoi, à ce jour, le nombre de martyrs qu’on estime à 25.000 n’a-t-il pas été rendu public? La guerre du Sahara n’a pas été archivée, pour la mémoire »

    Aujourd’hui, la question qui reste en suspens est toujours la même qu’hier : Quel avenir pour l’armée marocaine en dehors du cantonnement au Sahara? D’autant que les 200.000 militaires ne sont pas imperméables aux courants qui traversent la société marocaine. Rappelons-nous qu’une centaine de soldats, 86 officiers et quelques officiers ont été limogés au cours de l’année 2006. les divisions de l’armée basées dans le Sahara sont les plus touchées par cette campagne. Et pour cause, un rapport indique que les troupes stationnées depuis une vingtaine d’années le long du mur de la honte seraient les plus réceptives aux thèses islamistes.
    Pour le régime marocain, dans le cas d’un retrait du Sahara Occidental, l’armée, devenue puissante, accepterait mal son échec militaire et pourrait chercher une compensation sur le plan politique. L’issue qui présente le moins d’inconvénients pour lui serait de continuer le statu-quo, aussi peu coûteux que possible, tout en attendant l’occasion de limoger les anciens généraux qui détiennent le pouvoir absolu sur les FAR et procéder à un nettoyage radical dans ses files pour rehausser l’image de l’armée salie par les multiples histoires de trafic de drogue, trafic d’influence et subordination à la protection des intérêts de quelques-uns au détriment d’une population affamée.

  • L’armée marocaine : Un souci permanent pour le palais

    Par Mohamed Mahmaud Embarec

    Le Maroc a commémoré jeudi 14 mai le 53e anniversaire des FAR, les forces armées royales. Les louanges n’ont pas manqué dans les pages de la presse sur le rôle joué par l’armée marocaine depuis l’indépendance du Maroc.

    L’expérience passée ne plaide certainement pas en faveur de cette vision. A part la guerre du Sahara Occidental et la campagne contre l’Algérie en 1963, l’armée marocaine a été utilisée comme élément de répression interne. Elle a été l’horreur dans l’affaire du mouroir de Tazmamart, dans la répression des émeutes amazighs en 1959, les manifestations syndicales en 1981, 1984, 1991, etc.

    Pour l’éloigner du champ politique, Hassan II avait habilement cantonné l’armée au Sahara, ce qui lui a permis de rétablir la situation politique d’une manière spectaculaire. Il mobilisait et entraînait à toute la nation derrière lui, en bénéficiant d’un système unanime. En même temps, il rapportait à son pays un nouveau territoire avec des richesses considérables. En suscitant les passions chauvines, Hassan II a consolidé son trône et fait oublié à son peuple la misère dans laquelle il vivait.

    L’encadrement de la Marche Verte par les FAR a ouvert la voie à l’occupation militaire du Sahara Occidental en 1975. Depuis, l’armée marocaine quadrille les territoires occupés, encerclés par un mur de défense de plus de 2000 km, surveille la population, participe au pillage des richesses du sous-sol sahraoui, emprisonne et assassine les militants indépendantistes.

    Aujourd’hui, 18 ans après le cessez-le-feu, l’armée continue à être un problème pour le régime. Les familles des soldats qui sont tombés dans la guerre du Sahara ont constitué l’Association Nationale des Familles des Martyrs, des disparus et des prisonniers du Sahara Marocain (ANFMDPSM) continue à organiser des sit-in pour protester contre la situation précaire des prisonniers marocains libérés par le Front Polisario et leurs familles dont les allocations oscillent entre 400 et 1500 dirhams, auxquels s’ajoute le chômage de leurs enfants et les difficultés de la situation économique du pays. L’association a recensé plus de 30.000 morts dans les combats du Sahara. Cette association revendique la proclamation d’un jour pour commémorer « les morts pour la partie et l’intégrité territoriale ». Le président de l’association, Brahim Al-Hajjam, n’a cessé de protester contre le manque d’initiatives pour réinsérer les ex-prisonniers de guerre libérés, l’indemnisation de toutes les familles et la restitution de leurs droits, indemnisation de plus de 600 familles privées de sécurité sociale, et insiste sur l’importance d’arrêter de traiter ce dossier comme un tabou. Dans une interview avec le magazine TelQuel, M. Al-Hajjam, qui est lui-même fils d’un soldat mort dans une bataille à la ville de Smara, a affirmé que le « Maroc ne reconnaissait pas la captivité de ses soldats et, pire, il les bannissait. De retour au Maroc, alors qu’ils espéraient être accueillis en héros, ils ont suscité l’indifférence, si ce n’est le mépris. Le Maroc a honte de ses prisonniers de guerre. Le peuple marocain doit savoir toute la vérité sur la gestion de la guerre du Sahara. Pourquoi, à ce jour, le nombre de martyrs qu’on estime à 25.000 n’a-t-il pas été rendu public? La guerre du Sahara n’a pas été archivée, pour la mémoire »

    Aujourd’hui, la question qui reste en suspens est toujours la même qu’hier : Quel avenir pour l’armée marocaine en dehors du cantonnement au Sahara? D’autant que les 200.000 militaires ne sont pas imperméables aux courants qui traversent la société marocaine. Rappelons-nous qu’une centaine de soldats, 86 officiers et quelques officiers ont été limogés au cours de l’année 2006. les divisions de l’armée basées dans le Sahara sont les plus touchées par cette campagne. Et pour cause, un rapport indique que les troupes stationnées depuis une vingtaine d’années le long du mur de la honte seraient les plus réceptives aux thèses islamistes.
    Pour le régime marocain, dans le cas d’un retrait du Sahara Occidental, l’armée, devenue puissante, accepterait mal son échec militaire et pourrait chercher une compensation sur le plan politique. L’issue qui présente le moins d’inconvénients pour lui serait de continuer le statu-quo, aussi peu coûteux que possible, tout en attendant l’occasion de limoger les anciens généraux qui détiennent le pouvoir absolu sur les FAR et procéder à un nettoyage radical dans ses files pour rehausser l’image de l’armée salie par les multiples histoires de trafic de drogue, trafic d’influence et subordination à la protection des intérêts de quelques-uns au détriment d’une population affamée.

  • Le Maroc en quête de carte blanche

    Par Salem Khalil

    En 2009, avec les nouvelles élections locales du mois de juin, le politique devrait céder le pas à l’économique. Or, les partis politiques marocains en sont encore à se positionner en termes de nombres de portefeuilles et non pas en matière de programmes. La crise économico-financière dont le gouvernement cache encore les conséquences au public marocain sera terrible dans les mois et peut-être les années qui viennent. Les technocrates choisis par le roi pour gouverner le pays ont misé sur des investissements étrangers freinés par le climat de crise actuelle. Les partis historiques traversent une crise de popularité susceptible de les éloigner des bonnes grâces du souverain et ne pensent plus qu’aux « quotas » de portefeuilles dans les gouvernements prochains. C’est vrai que ces partis n’ont aucun pouvoir en réalité et ne peuvent pas agir en « sauveurs du pays » étant donné leurs maigres moyens mais ils demeurent tout de même responsables devant leurs engagements historiques en tant que partis politiques.

    L’USFP est dépassée, l’Istiqlal est déconnecté. Ils doivent démontrer cohésion et proposer des voies concrètes pour restaurer la confiance et s’imposer en intervenant localement sur les dossiers qui fâchent les Marocains. Le PJD se prépare pour le rendez-vous de juin tout en se récupérant des coups reçus du palais dans les derniers mois pour lui rappeler qui commande dans ce pays. Bref, les partis classiques sont en crise depuis belle lurette, ce qui a créé un terrain fertile pour les partis à tendance religieuse, le PJD, mais surtout à l’association Al Adl Wal Ihsan, d’Abdeslam Yassine. Cette dernière pourrait avoir le meilleur score si elle décide de participer dans les prochaines élections.

    Le Maroc est une vaste cuisine où il y a mille casseroles sur le feu. Certains soufflent sur le feu pour faire brûler les casseroles et profiter de la situation ainsi créée. D’autres surveillent le feu de peu de le voir tout dévorer, surtout leurs privilèges. Mais la majorité attend patiemment que les casseroles soient prêtes donnant naissance à un « calme plat » qui traduit en réalité une période de profondes incertitudes ou inquiétudes face à l’avenir, non seulement pour les partis politiques, mais d’abord, pour l’ensemble des acteurs influents, économiques et sociaux, dans un contexte de crise économique majeure qui frappe l’Europe, premier partenaire économique du pays, mais aussi dans un contexte de changements profonds et inévitables qui s’imposent à la société comme à l’économie du pays.

    Le roi profite de l’adhésion de tous les partis politiques et leur soutien pour gagner la bataille du Sahara. C’est ce que les Marocains appellent « consensus et unité autour du roi pour défendre l’intégrité territoriale du Maroc ». Une devise exploitée depuis plus de 34 ans et qui devient usée. Mais les pièces de rechange ne manquent pas. Le palais peut continuer à crier au loup du terrorisme pour assurer le soutien des puissances occidentales et la chasse aux sorcières orchestrée contre une soi-disant infiltration de la doctrine chiite au Maroc.

    Ni la situation économique ni sociale ne tracasse le palais. Son seul intérêt et regard se situe au Sahara Occidental. La seule question qui tourne dans les têtes pensantes marocaines est comment en finir avec le dossier du Sahara Occidental, qui après 34 ans de conflit et des centaines de milliards de dépenses militaires, continue à perturber tout le climat social et politique dans la société marocaine. Par conséquent, la création du nouvel acteur politique, le PAM, Parti d’Autheticité et Modernité, aura pour objectif de jouer un rôle essentiel, au point de vue des autorités marocaines, pour démontrer que le Maroc a l’intention d’appliquer son projet d’autonomie et de régionalisation, mais il faut lui donner le temps. Bref, gagner encore un peu de temps et faire patienter la communauté internationale qui est fatiguée de voir ce conflit traîner au fil des années sans solution et un risque permanent de retour aux armes.

    La désignation d’un sahraoui d’origine à la tête de ce parti est un signe d’un plat qui se prépare dans l’interminable feuilleton des moyens d’obstruction marocaines pour empêcher le peuple sahraoui de se prononcer sur son avenir. Depuis son élection, Mohamed Cheikh Biadillah ne jure plus que par la régionalisation dont l’application, à son avis, devrait commencer par ce qu’il appelle les « provinces sahariennes ».

    Rabat fait semblant de vouloir octroyer l’autonomie aux saharouis qui, eux, ne la demandent pas. Par contre, les courants amazighs qui revendiquent plus de décentralisation, sont jetés dans la prison. Rappelons-nous de l’histoire de Khiyar, militant pour les droits des Berbères, incarcéré sous l’inculpation de trafic de stupéfiants et complot avec les services secrets espagnols. Incroyable mais vrai !

    Ce n’est pas nouveau. Des sahraouis aussi, on dit qu’ils sont liés à la nebuleuse d’Al Qaida. Récemment, le 12 mai 2009, le ministère de l’intérieur marocain a annoncé le démantèlement d’une cellule salafo-jihadiste composée de 8 personnes qui opérait dans au moins trois villes sahraouies : El Aaiun, Guelmim et Boujdour. C’est la réponse de Rabat aux derniers rapports sur ses violations des droits de l’homme au Sahara Occidental. Une voie choisie comme moyen de demander carte blanche à ses alliés occidentaux et continuer à défier la légalité internationale.

    http://diasporasaharaui.blogspot.com