Auteur/autrice : mahembarec

  • Le Sénégal vu par Le Monde Diplomatique en 1974

    Le fonctionnement des institutions : Démocratie et parti dominant

    par Dmitri-Georges Lavroff

    ituée sur le point le plus occidental de la côte africaine, la République du Sénégal occupe une place privilégiée parmi les Etats de l’Afrique au sud du Sahara. C’est une terre de rencontre qui a su combiner harmonieusement le fonds de civilisation négro-africaine avec les apports successifs de l’islam arabo-berbère et des valeurs et techniques de l’Occident. La République du Sénégal, parce qu’elle est ouverte vers l’extérieur et constitue la porte occidentale d’une partie du continent africain, s’efforce, ayant conscience de la diversité et de la complémentarité des civilisations, d’être un lieu dans lequel la modération et l’équilibre sont des valeurs fondamentales.

    La loi-cadre du 23 février 1956 permit au Sénégal, comme aux autres anciennes colonies, de se donner une assemblée territoriale élue au suffrage universel et au collège unique, et un conseil de gouvernement.

    Avec le référendum sur l’adoption du projet de Constitution de 1958, le pays allait franchir une étape décisive de son développement politique. Il se prononça massivement en faveur de l’adoption du projet de Constitution et opta pour le statut d’Etat membre de la Communauté. La Constitution du 24 janvier 1959 établissait un régime parlementaire comportant une prépondérance de l’exécutif. Avec une assemblée élue pour cinq ans au suffrage universel direct et un gouvernement dirigé par un président du conseil responsable, la Constitution sénégalaise de 1959 adoptait la plupart des mécanismes établis par la Constitution française de 1958. En même temps, le Sénégal tenta avec le Soudan, au sein de la fédération du Mali, une expérience d’organisation fédérale pour essayer de pallier les inconvénients de la « balkanisation » de l’Afrique noire. Elle échoua : fondée au mois de janvier 1959, la Fédération du Mali éclata le 20 août 1960. Le Sénégal devenait un Etat unitaire, indépendant et souverain.

    Du modèle parlementaire au régime de type présidentiel

    La Constitution du 20 août 1960 tirait les conséquences de l’évolution politique de la République. Elle établissait un régime parlementaire très proche de celui défini par la Constitution française de 1958. Le président de la République, élu par un corps électoral comparable à celui établi alors en France, politiquement irresponsable et assurant par son arbitrage le fonctionnement régulier des institutions, exerçait les fonctions habituellement attribuées au chef de l’Etat en régime parlementaire. En face, le gouvernement dirigé par le président du conseil était investi par l’Assemblée nationale et politiquement responsable devant elle. Chargé de la détermination et de la conduite de la politique de la nation, le gouvernement assurait l’exécution des lois et disposait pour ce faire de l’administration et de l’armée.

    Quant à l’Assemblée nationale élue au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans, elle exerçait le pouvoir législatif dans un domaine limité selon la technique de la Constitution française de 1958. L’aménagement constitutionnel mis en place contenait les germes de la crise qui devait éclater au mois de décembre 1962. Le dualisme de l’exécutif entraîna une opposition entre le président de la République, qui, bien que politiquement irresponsable, ne pouvait pas se contenter de « régner », et le président du conseil, qui devait être l’homme le plus important dans une interprétation classique du régime parlementaire. Finalement la thèse défendue par le président de la République l’emporta : il conclut que la crise avait démontré que, pour le moment, le dualisme de l’exécutif ne correspondait pas aux besoins du Sénégal.

    Le président de la République élabora un projet de Constitution qui fut soumis au référendum le 7 mars 1963. Les leçons de l’expérience passée furent effectivement tirées. Le modèle parlementaire était abandonné au profit d’une Constitution de type présidentiel. Quatre organes constitutionnels étaient créés : le président de la République, élu au suffrage universel direct pour une durée de quatre ans, gardien de la Constitution et titulaire du pouvoir exécutif ; l’Assemblée nationale, élue au suffrage universel direct au scrutin majoritaire sur une liste nationale, qui détient le pouvoir législatif ; la Cour suprême, les cours et tribunaux qui exercent le pouvoir judiciaire, et un conseil économique et social, qui a un rôle consultatif. Les rapports entre les organes étaient, en principe, dominés par la règle de séparation entre les pouvoirs, fondamentale dans le modèle présidentiel.

    La séparation des pouvoirs était effectivement respectée sur le plan organique ; le président de la République ne pouvait pas être renversé par l’Assemblée nationale et il n’avait pas le droit de la dissoudre. Par contre, il n’existait pas de véritable séparation fonctionnelle car le président de la République participait, notamment par l’initiative et le droit de recourir au référendum, à l’exercice de la fonction législative, il avait des pouvoirs exceptionnels et le pouvoir législatif de l’Assemblée nationale était limité. Ce déséquilibre en faveur de l’exécutif fut aggravé par la révision constitutionnelle du 20 juin 1967 qui attribuait, entre autres dispositions, au président de la République le droit de dissoudre l’Assemblée nationale au cours de la quatrième et de la cinquième année de son mandat.

    Dualisme de l’exécutif et « domaine réservé »

    Le 22 février 1970, le peuple sénégalais approuvait par référendum un nouveau projet de révision constitutionnelle préparé par le président de la République et soumis par lui à la Cour suprême et à l’Assemblée nationale. C’est ce texte, promulgué le 26 février 1973, qui est l’actuelle Constitution de la République du Sénégal. Les modifications importantes ainsi apportées à l’ancienne organisation transforment, à notre avis, la nature du régime présidentiel établi en 1963. La révision de la Constitution de 1963 introduit des éléments de régime parlementaire dans l’ancien cadre présidentiel. Il est probable que la crise que le Sénégal connut en 1968-1969 avec l’agitation étudiante et syndicale ainsi que la crainte des effets d’une « usure du pouvoir » résultant de la concentration de trop de responsabilités entre les mêmes mains expliquent le sens de la réforme.

    Les organes constitutionnels ne sont pas fondamentalement modifiés. Le constituant de 1970 a maintenu le président de la République qui, politiquement irresponsable devant l’Assemblée, est élu au suffrage universel direct au scrutin majoritaire à deux tours pour une durée de cinq ans. Il n’est rééligible qu’une seule fois. L’unité de l’exécutif, déclarée indispensable en 1963, n’est pas maintenue. En effet, la Constitution crée un premier ministre qui, nommé par le président de la République, est placé à la tête du gouvernement. Le Sénégal est donc revenu à un dualisme de l’exécutif, mais il est aménagé pour maintenir la suprématie du président de la République. Celui-ci est le chef de l’Etat et dispose des pouvoirs qui sont traditionnellement attribués à cette autorité (droit de grâce, nomination des ambassadeurs, attribution des décorations, etc.). En outre, et c’est là une innovation, il dispose d’un « domaine réservé » qui comprend : les affaires étrangères, la défense nationale, les relations avec le pouvoir judiciaire. Dans ces matières, le président de la République agit directement, sans contreseing ministériel. Il exerce en outre un pouvoir général d’arbitrage et de direction qui s’exprime par la nomination du premier ministre et des ministres, la dissolution de l’Assemblée nationale quand celle-ci adopte une motion de censure, par des messages qu’il peut adresser à la nation et par le recours à la Cour suprême. En période de crise, il dispose des pouvoirs très étendus que lui donne l’article 47 de la Constitution, en vertu duquel il peut prendre « toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et à assurer la sauvegarde de la nation à l’exclusion d’une révision constitutionnelle », « Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate ».

    Le gouvernement n’a pas de pouvoir autonome. Il applique la politique de la nation sous la direction du premier ministre dans tous les domaines qui ne sont pas réservés au président de la République. Il est bien évident que la nature des rapports entre le président de la République et le premier ministre est fondamentale. La Constitution établit une incontestable prédominance du premier qui, maître du domaine qui lui est réservé, contrôle le reste de la politique menée par le premier ministre, qu’il a choisi et nommé. Pourtant les choses ne sont pas aussi simples en fonction des rapports qui s’établissent entre le premier ministre et l’Assemblée nationale.

    L’Assemblée nationale est l’organe législatif. Elle est élue au suffrage universel et au scrutin majoritaire sur une liste nationale. La conséquence importante de ce mode de scrutin est l’homogénéité politique de l’Assemblée nationale, qui comprend des représentants d’un seul parti. Ses pouvoirs sont essentiellement législatifs : « l’Assemblée nationale détient le pouvoir législatif. Elle vote seule la loi » (art. 56 de la Constitution). Son domaine d’intervention est limité par la détermination de matières législatives hors desquelles elle ne peut légiférer. Les dispositions inscrites dans l’article 34 de la Constitution française de 1958 ont fait école en Afrique noire ! Elle vote le budget, donne l’autorisation de ratifier les traités internationaux, intervient dans la procédure de révision de la Constitution.

    Les organes judiciaires, dont la Cour suprême, qui est juge de la constitutionnalité, le Conseil économique et social et la Haute Cour de justice complètent ces organes constitutionnels.

    La nature constitutionnelle du régime établi par le texte de 1970 dépend des rapports entre les organes. Il y a à cet égard matière à controverse entre spécialistes de droit constitutionnel. Les hautes autorités sénégalaises ont insisté sur la nature présidentielle du régime établi. L’irresponsabilité politique du président de la République, le fait que, élu au suffrage universel, il représente la souveraineté populaire au même titre que l’Assemblée nationale, peuvent être invoqués en faveur de cette interprétation. Mais, d’un autre côté, plusieurs arguments permettent de la mettre en cause.

    Il y a le fait que la séparation organique et fonctionnelle, qui est le critère essentiel du régime présidentiel, n’est pas appliquée. Sur le plan fonctionnel, le président de la République participe à l’exercice du pouvoir législatif par l’initiative des lois, le droit de demander une seconde lecture des textes votés, la possibilité de légiférer par ordonnances soit sur habilitation, soit en vertu de ses pouvoirs exceptionnels. Sur le plan organique, la séparation des pouvoirs n’est pas non plus appliquée : le droit de dissolution de l’Assemblée nationale appartenant au président de la République est l’illustration de cette situation ; dans le même sens, le droit attribué à l’Assemblée de voter une motion de censure pour obliger le premier ministre à démissionner manifeste une interdépendance organique entre l’Assemblée nationale et un élément de l’exécutif.

    Si on devait qualifier juridiquement ce régime constitutionnel, on ne pourrait que le déclarer « sui generis ». Il y a un mélange d’éléments du régime présidentiel en ce qu’ils renforcent l’autorité du président de la République et de pratiques propres aux régimes parlementaires rationalisés. De toute manière, le problème du constituant n’est pas de faire une Constitution qui satisfasse les professeurs de droit constitutionnel désireux (il y en a) de trouver exprimés dans un texte les modèles théoriques établis par la doctrine. Il s’agit de mettre en place un aménagement juridique qui, respectant la liberté des citoyens, assure un bon fonctionnement des institutions, compte tenu des circonstances de temps et de lieu et des objectifs politiques poursuivis. A cet égard, la Constitution de 1970 paraît satisfaisante. L’existence d’un président de la République, incarnation de l’unité de la nation, statuant seul dans les domaines les plus importants, assure la stabilité. La présence d’un premier ministre, responsable devant l’Assemblée nationale et le président de la République, qui mène la politique journalière sous le contrôle des représentants du peuple, permet au président de la République de prendre du recul et d’éviter l’usure du pouvoir. Bien sûr, il ne faut pas oublier l’hypothèse théorique d’un premier ministre qui, s’appuyant sur une majorité dans l’Assemblée, s’opposerait au président de la République. Ce n’est plus alors un problème de textes mais d’hommes et de circonstances politiques.

    Le rôle de l’Union populaire sénégalaise

    Le fonctionnement du régime dépend très largement des conditions politiques, économiques et sociales dans lesquelles les mécanismes constitutionnels sont amenés à fonctionner. Les partis politiques jouent un rôle fondamental. Le nombre et la nature des partis politiques modifient le sens des règles constitutionnelles.

    Le Sénégal a, comme la très grande majorité des Etats d’Afrique noire, renoncé au pluripartisme qui était la règle au moment de l’indépendance. Il fut déclaré responsable de tous les maux : obstacle à l’unification nationale, facteur d’instabilité gouvernementale, gêne pour le développement économique, etc. Ces arguments, dont certains ont une valeur sûre et d’autres le sens d’un plaidoyer pro modo, ont conduit à la généralisation du parti unique dans les Etats d’Afrique noire. Au Sénégal, on a préféré la formule du parti dominant. Si le pluripartisme est constitutionnellement possible et s’il existe effectivement plusieurs formations, l’Union progressiste sénégalaise (U.P.S.) est le parti largement dominant. Majoritaire au moment de l’indépendance, l’U.P.S., au cours des années, a absorbé la plupart des partis d’opposition.

    Les mécanismes électoraux favorisent largement sa position dominante. Le système de l’élection sur une liste nationale fait que l’U.P.S. est certaine de conquérir tous les sièges de l’Assemblée nationale. Dès lors, les partis d’opposition, dont les chances d’une victoire électorale sont nulles, sont contraints soit à la fusion avec l’U.P.S., soit à la lutte clandestine avec les risques que cela comporte.

    La présence d’un parti dominant fait que le gouvernement est composé de ministres appartenant à une même famille politique. Ainsi les mécanismes constitutionnels perdent de leur intérêt. A quoi sert-il de prévoir, avec un grand luxe de détails, des procédures destinées à assurer une séparation entre les pouvoirs quand les membres de l’Assemblée nationale et les membres du bureau politique de l’U.P.S. délibèrent en commun des projets qui, voulus par le gouvernement, seront ultérieurement soumis à l’Assemblée nationale ? Dire du président de la République qu’il est politiquement irresponsable ne l’empêche pas d’être soumis à la confiance des membres du parti, dont les députés, en tant que secrétaire général de l’U.P.S.

    Il apparaît que les structures constitutionnelles ont surtout un rôle de légitimation juridique des décisions qui sont arrêtées par les organes du parti. Il en va ainsi à tous les niveaux. Lors des élections, le peuple ratifie le choix des candidats, que l’on sait devoir être élus, par les organes du parti. La loi est la volonté du parti, corrigée par les avis de la Cour suprême, confirmée par l’Assemblée nationale composée comme on sait. Les ministres sont les membres les plus influents du parti, et le président de la République en est le secrétaire général et le premier ministre le secrétaire général adjoint.

    Les gouvernants africains ont fait le choix d’une méthode pour concilier les impératifs du gouvernement de pays en voie de développement économique et de la construction nationale avec leur idéal démocratique. Le parti unique ou dominant présente d’incontestables avantages, mais il a l’inconvénient de faciliter les tentations autoritaires. En fin de compte, la réalisation de la démocratie ne dépend pas tellement des structures constitutionnelles, mais surtout de la volonté démocratique des dirigeants et de l’organisation démocratique du parti.

    (2) Voir les chiffres cités par J.-L. Marques, la Politique financière et le développement économique du Sénégal, thèse, Clermont-Ferrand, 1971.

    Dmitri-Georges Lavroff

    Directeur du département de droit public et science politique de l’université de Bordeaux-I.

    Le Monde diplomatique, février 1974

    Tags : Sénégal, Afrique, Maghreb, démocratie, partis politiques,

  • L’incroyable lettre de Muhammad Ali à Nelson Mandela

    La conscience politique de Muhammad Ali était aussi forte que ses uppercuts.

    La lettre incroyable de Muhammad Ali à Nelson Mandela exhumée près de 20 ans après avoir été écrite

    Le court message avait été envoyé par le boxeur de légende au révolutionnaire sud-africain quelques jours avant la rencontre des deux hommes prévue pendant la visite de Ali dans le pays en Afrique du Sud en 1993.

    The Daily Mirror, 9 décembre 2016

    Une lettre envoyée par Mohamed Ali à Nelson Mandela, deux des plus grandes personnalités du 20ème siècle, a été portée à la connaissance du public par la secrétaire nerveuse qui l’avait dactylographiée.

    Le court message avait été envoyé par le boxeur de légende au révolutionnaire sud-africain quelques jours avant leur rencontre prévue pendant la visite d’Ali dans le pays en 1993.

    A l’époque, le camarade de Mandela à l’African National Congress, Chris Hani venait juste d’être assassiné et Ali avait envoyé à Mandela un bref message de condoléances.

    Mais dans la nervosité et l’excitation d’avoir à faire un travail pour un client d’une telle renommée, elle avait mal orthographié le prénom d’Ali.

    L’erreur avait été décelée seulement après que la lettre avait été transmise pour signature à l’ancien champion de boxe. Une deuxième version avait été immédiatement tapée et envoyée à M. Mandela.

    Aujourd’hui, 23 ans plus tard, la femme qui est quadragénaire et vit dans le sud-ouest de l’Angleterre vend la lettre historique pour £8 000 (environ €9 530).

    Dans une lettre d’authentification fournie par la vendeuse, cette dernière écrit : « Du fait de mon excitation nerveuse de devoir taper une lettre d’une telle importance historique, j’avais mal orthographié le nom Muhammad, remplaçant le ‘a’ par un ‘e’.

    « La lettre avait été apportée à Muhammad Ali qui l’avait dûment signée avant que quelqu’un remarque l’erreur et me la retourne. Je l’avais retapée mais avais gardé l’exemplaire avec la faute pour la postérité. »

    Andrew Aldridge, de Henry Aldridge and Son, commissaires priseurs à Devizes, Wiltshire, qui vend la lettre déclare : « Cette lettre représente une rare opportunité pour un collectionneur d’acquérir une lettre d’une des personnalités les plus emblématiques et charismatiques du 20ème siècle à un des plus grands hommes de l’histoire

    « Vous auriez beaucoup de mal à trouver une autre lettre envoyée par et pour deux personnalités plus importantes.

    « »Il se trouve que fortuitement, l’erreur de notre vendeuse avait été décelée après que Ali l’eut signée, sinon sa valeur aurait été considérablement moindre.

    « Elle a tout pour elle. Sa provenance est superbe, son contenu excellent, elle est signée et datée et est unique.

    « Elle séduira toutes sortes de collectionneurs. Ceux qui collectionnent des souvenirs concernant la boxe et, bien sûr, les personnes qui se spécialisent dans des objets emblématiques de l’histoire. »

    En Avril 1993 Ali était en Afrique du Sud pour encourager le développement de la boxe là-bas et il avait rencontré Mandela le 19 Avril.

    Chris Hani avait été tué le 10 avril et Ali qui séjournait à l’hôtel Elengeni de Durban avait écrit sa lettre

    Elle est adressée à M. Nelson R. Mandela, président de l’ANC et elle dit : « Cher M. Mandela, permettez-moi de vous présenter ainsi qu’à l’ANC mes regrets les plus profonds devant la nouvelle de la mort de Chris Hani.

    « Mes prières vont à la famille de M. Hani et au peuple d’Afrique du Sud en ces jours difficiles.

    « Je vous donne les informations suivantes sur mon itinéraire au cas où vous souhaiteriez me rencontrer (avant notre rencontre prévue le 19 avril 1993).

    L’itinéraire précisait qu’Ali devait se trouver à Cape Town du 13 au 16 avril et à Johannesburg du 16 au 22 avril.

    Une deuxième lettre envoyée par Ali à Oliver Tambo, président de l’ANC à l’époque, est aussi incluse dans le lot.

    Elles seront mises en vente le 17 décembre.



  • Algérie : Distribution d’un second lot de 30 bus scolaires à Tlemcen

    Une cérémonie de distribution d’une trentaine de bus scolaires s’est déroulée, dimanche, au siège de la wilaya de Tlemcen, présidée par le chef de l’exécutif de wilaya, Amoumene Mermouri, en présence des responsables et des élus locaux.

    Cette opération qui intervient à quelques jours de la rentrée scolaire permettra selon le wali d’offrir les conditions nécessaires aux élèves résidant dans les zones éloignées et dans les zones d’ombre de rejoindre leurs établissements sans contraintes aucunes. Le wali, a par ailleurs, souligné que cette opération est la seconde après celle organisée en été dernier ou 40 bus ont été distribués à toutes les communes de la wilaya.

    Après cette seconde opération, un autre lot d’une trentaine de bus scolaires sera également distribué le premier novembre prochain, a indiqué Mermouri qui a exhorté les maires à bien déterminer les zones ou le manque de transport se fait sentir, à utiliser les bus exclusivement pour le transport des élèves et à veiller à l’entretien régulier de ces bus.

    Le renforcement des moyens de locomotion doivent permettre de faciliter les déplacements des jeunes élèves et aussi de consolider les bons résultats acquis cette année notamment au BAC, à travers la wilaya de Tlemcen, a-t-il souligné. La wilaya de Tlemcen qui s’apprête à l’instar des autres wilayas du pays à accueillir les élèves pour l’année scolaire 2020/2021 a réalisé selon le directeur de l’éducation de la wilaya quelques 14 écoles primaires dont la majorité va ouvrir ses portes aux jeunes élèves dès ce mois en attendant l’achèvement d’autres, dont les délais sont fixés à décembre prochain.

    La réception de quatre CEM et deux lycées est également envisagée prochainement dans l’optique de faire face à la pression du nombre sans cesse croissant des élèves par classe.

    Ouest Tribune, 19 oct 2020

    Tags : Algérie, Tlemcen, bus scolaire, enseignement, transport public,

  • Algérie : des soins gratuits pour les femmes atteintes du cancer du sein

    CANCER DU SEIN

    Des soins esthétiques gratuits pour améliorer la qualité de vie des patientes à Alger

    Les femmes atteintes du cancer du sein bénéficieront, tout au long de ce mois d’octobre rose (mois consacré à la lutte contre ce cancer), de soins esthétiques gratuits dans l’un des centres spécialisés situé dans les hauteurs d’Alger.

    L’initiative est la deuxième du genre du club Alger El Mahroussa qui offre aux femmes des soins esthétiques et corporels multiples pour leur permettre d’améliorer leur qualité de vie et leur bien-être physique et moral afin de mieux lutter contre la maladie, a souligné Mme Raouia Talhi, présidente du Club.

    Dans le cadre de cette initiative lancée dimanche, des séances de soins esthétiques sont proposées, à titre gracieux, aux femmes souffrant du cancer de sein, deux fois par semaine, avec la liberté de choisir entre 3 formules de soins assurés par le Centre.

    Le but de l’initiative est de permettre à ces femmes de se sentir belles et de reprendre confiance en elles-mêmes, en dépit des contraintes de la maladie, a affirmé Mme Talhi. La chimiothérapie et la radiothérapie utilisés généralement dans le traitement du cancer du sein laissent souvent des séquelles chez les patientes, notamment sur la peau, d’où l’importance d’encourager ces dernières à en prendre soin, à travers les soins esthétiques.

    Selon les registres nationaux du cancer, l’Algérie a enregistré 14 000 nouveaux cas du cancer du sein en 2019, notant que ce type de cancer est plus fréquent chez les femmes après l’âge de 40 ans.

    Le cancer du sein vient en tête des types de cancer les plus répandus en Algérie avec près de 45 000 cas enregistrés en 2019, selon la même source.

    Ouest Tribune, 19 oct 2020

    Tags : Algérie, Alger, El Mahroussa, cancer du sein, soins gratuits,

  • La françafrique : le nouveau visage de l’impérialisme et ses conséquences sur les rapports nord/sud.

    Afrique, (Etudiantcongolais.com)- Bon nombre d’africains avaient cru en Nicolas Sarkozy, sur la rupture des relations franco-africaines, héritées de Jacques Chirac. Aujourd’hui, de la Françafrique à la Mafiafrique, les soutiens apportés aux dictateurs africains deviennent de plus en plus clairs, réels et indiscutables. Les enjeux de ces soutiens sont connus : des intérêts financiers des entreprises multinationales en collision avec la protection ou le soutien international des dictatures du sud, par les Etats occidentaux, au détriment des peuples. Une nouvelle forme d’impérialisme, de mode opératoire, parfois, déstabilisant et déstructurant dans les pays du sud, Nous allons voir ensemble, le fonctionnement de l’impérialisme dans sa sociologie politique actuelle et les dangers que présentent ses soutiens.

    1) L’IMPERIALISME DANS SES NOUVELLES FORMES :

    Pendant la période de la guerre froide, 2 blocs s’affrontaient, les Etats occidentaux soutenaient officiellement, les dictatures du sud, sous les excuses qu’elles ne basculent pas dans l’autre bloc, en même temps, l’impérialisme d’Etat (ou néo-colonisation), imposait les rapports interétatiques à sa guise pour l’accumulation des capitaux, par le capitalisme des Etats. La chute du mur de Berlin consacre la victoire du capitalisme et du monde démocratique, la démocratie devient, dès lors, la bonne gouvernance et le capitalisme associé à la mondialisation comme déréglementation que doit respecter les Etats. Le capitalisme échappe aux Etats et l’impérialisme subit de mutation et d’adaptation, il devient, dès lors, la pratiques des firmes transnationales.

    L’impérialisme actuel conserve son identité d’antan, celle de dominer et d’opprimer les peuples et les nations, par sa structure, il continue à respecter la tradition sur l’accumulation mondiale des capitaux. Les marchés globaux ont rendu la concurrence plus gigantesque dans l’économie mondiale, les entreprises se regroupent pour constituer de grandes firmes multinationales, mais ces firmes transnationales, malgré leurs portés et le niveau international de leurs opérations, voire de leurs activités, gardent, néanmoins, une sorte de base nationale ou d’un label national d’un pays. Dans ces conditions par exemple, on peut constater que l’ancien groupe pétrolier ELF ACQUITAINE portait, majoritairement des capitaux américains, mais le label reste français et la politique économique de la multinationale par l’Elysée était conservée.

    Afin de conduire une concurrence plus agressive, il est naturel que les multinationales appèlent au soutien de leurs gouvernements, soit des Etats où l’entreprise représente le label. Ce label, dans le cas de multinationale superpuissante, contribue à l’image de son pays. C’est pourquoi, conscient de la globalisation et ses conséquences, les Etats n’hésitent pas à participer à aider leurs multinationales, qui, par ailleurs, contribuent, directement, aux entrées fiscales importantes des Etats.

    Ces aides offrent un choix de plusieurs possibilités : Subvention, politique fiscale, politique d’ajustement structurel, politique de protection, politique d’expansion. Ces aides peuvent avoir des conséquences redoutables, surtout lorsque la politique s’y mêle, en occident, des expressions couramment utilisées, précisent : « Nous avons des intérêts, nous protégeons nos intérêts, nous défendons nos intérêts ».

    Depuis les années 80, les américains ont réussit à imposer dans le monde, la mondialisation : la dérégulation des marchés et des finances, dans ces conditions, les Etats doivent être, normalement, éloignés des initiatives des entreprises tant qu’elles ne sont pas illicites. La réalité étant différente, les Etats ont un grand intérêt économique et financier de s’en approcher, sans les déstructurer.

    Cette approche de l’Etat et des entreprises, est fortement liée, par les intérêts croisés entre le capitalisme et la politique, d’où la naissance de cette nouvelle forme de l’impérialisme. Cette approche présente de conséquences dans certains pays du sud, en effet, l’effet ricoché de l’approche est le développement de la puissance du capitalisme, qui contrôle , non seulement la vie économique, mais également, la vie politique de certains Etats crapuleux, les conséquences induites par l’impérialisme sont : les guerres civiles, les coup d’état, les pillages économiques, l’enrichissement des multinationales aux dépends des locaux et soutiens des dictateurs par les attitudes croisées entre les Etats et les multinationales. En conséquence, les firmes transnationales deviennent les services secrets de leurs pays d’origine, dans ces cas, le groupe pétrolier TOTAL FINA ELF est l’œil des services secrets français et de l’Elysée dans les pays du sud.

    Cette constante des paramètres fondamentaux de l’impérialisme est vue de manière différente, selon qu’on soit du sud ou du nord. Dans nos Etats du sud, cette pratique impérialiste est vécue comme du racisme, du fascisme par exemple, alors que dans le nord, elle est vécue comme émanation de la démocratie et de la globalisation, pour lesquelles c’est un luxe pour les africains.

    2) L’IMPERIALISME DANS SES SOUTIENS CRAPULEUX :

    Comme nous l’avons signalé plus haut, l’approche entre les Etats et leurs multinationales renferme des intérêts croisés et a produit une nouvelle forme de l’impérialisme, d’où des stratégies parfois communes ou parfois complémentaires.

    Les états des Nations riches mènent des campagnes, particulièrement, manipulatrices, par des représentations des pouvoirs africains, avec des qualificatifs nobles, comme manière de créer ou de renforcer de légendes, on peut tour à tour retenir des titres ronflants, répétés en occident, destinés aux Chef d’état crapuleux [1] :

    • Père des indépendances
    • Dirigeant populaire
    • Doyen des Chefs d’état
    • Sage dirigeant
    • Homme de Progrès
    • Homme des masses
    • Le père de la Nation etc.……

    Ces représentations de formes variées, sont des pratiques codifiées, du système de communication, destinées à être adresser aux populations africaines, de telle manière à susciter un renforcement de légitimité locale. Pendant ce temps, les dictateurs africains en quête de légitimation populaire, sont fiers de ces étiquettes qui sont conforme à leurs culte de personnalité et qui renforcent leurs images.

    Il faut, évidemment, rappeler les soutiens militaires qu’apportent l’armée française en Afrique. Officiellement, les base militaires françaises ont été installées dans certains pays, pour respecter les accords de défense, mais de quels accords de défense s’agit-il ? Ceux d’intervenir manu militari, lorsqu’une dictature se trouve en état de soubresaut ou lorsqu’un pays est agresser de l’extérieur ? Ainsi la France était venue aux secours des régimes anti-démocratiques. Dans leurs conditionnements, les occidentaux sont convaincus, que la démocratie est un luxe pour l’Afrique et que c’est un dictature conduite par un homme fort produit la paix. Une image erronée qui profite bien aux mafieux de l’Elysée et aux Mafieux africains.

    Au moment des indépendances, la France avait installé au pouvoirs en Afrique, des dirigeants à sa convenance politique, les intérêts du capitalisme d’état sont conservés, sous l’œil veillant de l’impérialisme. Après la chute du mur de Berlin, Monsieur François Mitterrand, Président de la France accepte le principe populaire des peuples africains sur la démocratie, les présidents élus, démocratiquement, en Afrique vont être défaits avec la complicité des transnationales et de la France, de manière à ce que soient installés les potentats pour la France, ainsi au Congo-Brazzaville : le dictateur Sassou N’Guesso, au Tchad : le dictateur Idriss Deby, au Centrafrique : le dictateur Bozizé vont revenir au pouvoir au moyen de coup d’état sanglant, ayant occasionné de guerres civiles.

    En règle générale, ces dictateurs ne parviennent pas à obtenir, dans les consciences populaires, la légitimité locale, on assistera, surtout, aux interactions transnationales pour les enjeux, agissant pour le profit et pour le pouvoir, ceci, bien évidemment, aux dépends des peuples :

    • Au blocage des processus démocratiques
    • Aux violence comme moyen d’intimidation et de soumission
    • A la criminalité économique organisée autour d’un Clan

    Avec l’absence de l’illégitimité locale, voire internationale selon les cas de figure, la Communauté internationale assiste dans un premier temps à l’isolement des Chefs d’état qui violent les principes de la civilisation des droits de l’homme, mais plus tard, sur le principe des intérêts financiers transnationaux, en occident, on brise l’isolement politique et on construit la légitimité des pouvoirs crapuleux, c’est ainsi que le dictateur congolais Sassou N’Guesso serait invité au 5ème forum mondial du développement durable au sénat français, alors qu’il est sous le collimateur des juridiction à compétence universelle sur les crimes contre humanitaires et l’instigateur du pillage du pétrole et de la destruction de la biodiversité dans son pays.

    Comme dans ces types d’alliance, les Chef d’états amis sont toujours bien protégés contre la grogne populaire, La France prête l’argent pour subvenir aux salaires, la grogne se calme, les affaires peuvent se poursuivre avec quiétude. Les multinationales ne dérogent pas à cette règle, elles portent assistance financière par prêt aux Etats amis, qui hypothèquent les futurs exploitations minières ou pétrolières. Le transfert de l’argent illicite est assuré par la banque FIBA, tandis que la banque BNP assure son blanchissement.

    Le danger d’un tel soutient, est la négation à l’alternance, l’encouragement aux fraudes électorales, l’incitation à une démocratie d’imposture, à l’installation durable de la dictature au détriment des droits de l’homme, chers à la communauté internationale.

    En revanche, lorsqu’un Chef d’état africain n’intègre pas ce processus, la France adopte de stratégies économiques et sociales différentes, l’aide financière est plus réduite (c’était le cas de la Guinée Konakry de la période du Président Sékou Touré), on opte pour le chantage, les intimidations profitants des divisions ethniques internes, pour soutenir un groupe ethnique pour le pouvoir. Aussi, une déstabilisation médiatique respecte le rituel, dont les qualificatifs sont le plus souvent :

    • homme dangereux
    • Le dictateur
    • L’homme fort etc.……

    3) REFLEXION ET ANALYSE SUR LES DANGERS DE L’IMPERIALISME, DANS SES RAPPORTS NORD/SUD :

    Les relations internationales et commerciales renvoient, aux interactions entre Etats, qui définissent leurs rapport bilatéraux ou multilatéraux. Ensuite, viennent se greffer aux Etats, de relations transnationales, dont les individus et les sociétés deviennent des sujets de la politique de la cité. Face au progrès et à la révolution de l’Internet, le monde devient de plus en plus étroit et il se constitue un autre type de relations transnationales, cette fois-ci, par des interactions entre les individus et les sociétés du monde. Cette démultiplication des relations transnationales, qui se construit sur l’espace mondiale peut constituer de groupes transnationaux, qui échapperont au contrôle des Etats, en exemple le terrorisme islamique.

    C’est pourquoi, si l’on ne prend garde, les rapports Nord/Sud actuels, seront de nouvelles menaces contre la paix, tant que les pays riches du nord continueront à soutenir les dictatures africaines et la persistance du déséquilibre Nord/Sud. En effet, ces rapports qui n’échappent pas aux relations transnationales entre Etats, n’échapperont pas non plus aux relations transnationales entre les individus et les sociétés. Ces menaces sont de deux visages : Pression de flux d’immigration économique spontanée, massive avec son cortège de mafia multiforme d’une part & d’autre part, Affrontement de guérilléros ou de terroristes du sud, crises sociales dans certaines agglomérations des pays riches et vengeance contre les résidents et touristes occidentaux dans le sud.

    Et pourtant, le candidat Nicolas Sarkozy, lors de la campagne présidentielle de 1997, nous avais promis « la rupture de la politique de la France ». Nicolas Sarkozy, le jour de sa victoire présidentielle avait prononcée : « Je serai aux côtés des femmes bulgares emprisonnées en Libye, je serai au côté de toutes les femmes du monde maltraitées, je serai au côté de tous les peuples opprimés ».

    Lorsqu’il était encore Ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, affirmait au sujet de l’Afrique : « qu’il voulait la débarrasser des réseaux d’un autre temps, des émissaires officieux qui n’ont d’autres mandats que celui qu’ils s’inventent. » et il continu : « le fonctionnement normal des institutions politiques et diplomatiques doit prévaloir sur des circuits officieux, qui ont fait tant de mal par le passé. Il faut définitivement tourner la page des complaisances, des secrets et des ambiguïtés. » et promettait en cas d’arriver à l’Elysée : « de cesser de traiter indistinctement avec des démocraties et des dictatures. »

    Le constat que nous pouvons faire aujourd’hui, le « real politik » l’a remporté sur « la démocratie », sur « les droits de l’homme », sur « les femmes maltraitées dans le monde (en pays du golfe par exemple) » et sur « les peuples opprimés dans le monde (le Cabinda et la Casamance par exemple) », les Nations riches comme la France, sont plus soucieuses de conserver les intérêts économiques, que leurs apportent leurs firmes transnationales : Le discours du candidat Nicolas Sarkozy n’était qu’un leurre.

    Pour apporter des propositions sur la problématique de la nouvelle forme de l’impérialisme, seule une politique volontariste de la Communauté internationale, en liaison avec les juridictions de compétence universelle, d’engager : La lutte internationale contre la criminalité économique internationale [2], contre la corruption internationale et contre les blanchissements de l’argent par les Etats voyous et les firmes transnationales dans les paradis fiscaux.

    4) CONCLUSION

    Ainsi développer, de façon simple et synthétique, la nouvelle forme de l’impérialisme adaptée à la mondialisation. La démocratie est une notion universelle, la mondialisation est une notion universelle, les Etats africains devraient pouvoir les intégrer sans problème, pour refuser les images, que la démocratie est un luxe, que la mondialisation est un luxe.

    Je n’exclue pas les catastrophes qu’entraîne la mondialisation, la question centrale est de savoir, si l’ordre ancien qui était plein de réglementations différentes selon les Etats, où le protectionnisme et les surtout les énormes subventions des activités de pays riches, qui faussaient, largement, la concurrence des Etats faibles, étaient plus bénéfiques pour l’Afrique ?
    La mondialisation est une réalité transnationale, le nouvel impérialisme trouve son passage en Afrique, non pas à cause de la mondialisation, mais, en réalité, à cause des faiblesses, à l’intérieur des Etats africains, telle : la division, le tribalisme les frustrations entre communautés ethniques, le manque de démocratie véritable etc.… font que nos Etats peuvent être, facilement, manipulés et désintégrés par l’impérialisme [3]. Le fédéralisme est le système qui répond mieux à ce genre des situations.

    Depuis le 07 décembre 2007, se déroule à Lisbonne (Portugal) la 2ème rencontre Europe-Afrique, qui jettera de nouvelles bases de coopération et de développement, au moment où, la Chine semble s’installer durablement en Afrique, ce futur partenariat ne servira qu’à l’Europe, de combattre l’influence de la Chine sur le sol africain, ce futur partenariat ne pèsera pas contre la dictature, contre la mauvaise gouvernance, contre les peuples et les communautés opprimés. L’avenir du Continent africain reste entre les mains des combattants africains qui luttent, pour les libertés, pour le droit, pour les respect des communautés, enfin, pour les jeux équitables de la démocratie.

    Auteur : Appolinaire Noël KOULAMA
    Publication : 14 novembre 2007
    Source : http://africdossier.oldiblog.com

    Note :

    [1] Vous pouvez lire Gervais M’Boumba dans : http://congobrazzavilleregimedictatorial.blogspot.com rubrique : « Politique » et le Titre : « Est ce la fin des titres de doyen des Chefs d’états africains ? ».

    [2] Vous pouvez me lire dans : http://africdossier.oldiblog.com rubrique : « Politique » et le Titre : « L’Union Africaine (UA) devrait exiger des Nations Unies, la déclaration de crimes économiques et de délit de pillage ».

    [3] Vous pouvez visualiser le reportage sur l’ancien Président centrafricain, Jean-Bedel Bokassa, concernant les relations transnationales entre la France et la Centrafrique, sur : http://video.google.fr/videoplay?docid=-9118969407996865861

    Source : Alliance pour la démocratie et le progrès

    Tags : Afrique, France, françafrique, dictature, dictateurs, despotisme, pillage, corruption,

  • Gouvernance : Argent planqué des présidents africains

    20 milliards de dollars sur des comptes bancaires suisses – Alors que plusieurs pays du Sud sont le théâtre des «émeutes de la faim» qui s’amplifient, la question de la restitution des biens mal acquis de potentats africains se pose avec une nouvelle acuité. Des centaines de millions de dollars liés aux biens mal acquis par des dictateurs resteraient bloqués en Suisse. Leur restitution directe pourrait servir à l’aide alimentaire d’urgence.

    Entre 100 et 180 milliards de dollars: ce serait la somme des magots détournés par des dictateurs ces dernières décennies. S’il fallait aussi tenir compte des détournements opérés par leurs proches, les chiffres dépasseraient 1000milliards, selon une estimation de Michel Camdessus, ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI).

    Où s’envole tout cet argent spolié aux populations locales principalement des pays du Sud, toujours «en développement»? En grande partie, vers les paradis fiscaux et des Etats qui soutiennent ces régimes corrompus. En France, par exemple, où des potentats africains comme Bokassa ou Eyadéma profitaient d’appuis politiques et d’amitiés en très haut lieu. En Suisse également, comme le montre un document de travail du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD) qui a servi de base à une plainte collective déposée à Paris concernant les «biens mal acquis» (lire ci-dessous).

    Le phénomène n’est pas nouveau. En Suisse, les affaires se sont succédées, défrayant la chronique: fonds Montesinos (Pérou), Marcos (Philippines), Mobutu (ex-Zaïre), Abacha (Nigeria)… Plus récemment, Hussein (Irak), Salinas (Mexique) ou Duvalier (Haïti): plus de 7 millions de dollars qui restent bloqués en Suisse malgré l’approche de la date butoir (31 août 2008), tandis que le pays est lui aussi, comme le Cameroun, secoué par les «émeutes de la faim»…

    Au total, plus d’un milliard se trouverait toujours bloqué dans nos coffres, dans l’attente d’une décision judiciaire définitive. Qu’en est-il de tout ce patrimoine? Même en se concentrant sur la seule Afrique subsaharienne, la liste est édifiante. La disproportion entre les sommes recherchées et les sommes rendues, aussi. Le cas Abacha semble une exception.

    Les miettes de Mobutu

    Quatre à cinq milliards de dollars: c’était la fortune attribuée à Mobutu. Elle aurait pour une bonne moitié été planquée en Suisse. Seuls trois millions ont effectivement été restitués au nouveau gouvernement de Kinshasa, au terme d’une longue procédure. Et la villa de Mobutu à Savigny (Vaud), mise en vente. «Environ 8 millions de francs suisses restent gelés, montant confirmé par les autorités suisses à notre demande», nous précise à Bâle Max Mader, d’Action place financière suisse. Il souligne que le délai est fixé à fin 2008 pour la restitution de cette somme.

    Pour le Mali, la Suisse a certes rendu 2,4 millions de dollars du dirigeant Moussa Traoré (chassé du pouvoir en 1991). C’est bien peu: sa fortune était estimée à un ou deux milliards, provenant en partie de centaines de kilos d’or enfouis dans des caisses métalliques et expédiées en Suisse. Pour la Côte d’Ivoire sous Houphouët-Boigny, qui avait une belle propriété à Cologny, la pêche au trésor en Suisse serait encore plus fabuleuse, a en jugé par la liste établie par le CCFD (voir ci-dessous).

    Charles Taylor et ses diamants

    Voyons le sinistre Charles Taylor (Liberia, 1989-1996), inculpé pour crimes de guerre et jugé en ce moment devant le Tribunal spécial des Nations unies pour la Sierra Leone (TSSL) à La Haye: sur les trois milliards amassés sur la vente, entre autres, de diamants du sang, de trafic d’armes et de bois tropicaux, seuls 2,1 millions ont été bloqués en Suisse…

    Là aussi, des experts s’interrogent: on sait pourtant qu’en 2002, «25% des fonds en provenance d’Afrique et déposés dans les banques suisses étaient libériens. Monrovia y disposait ainsi de 3,8 milliards de dollars (placements faits par le gouvernement et fonds détournés). Une somme supérieure à celle placée par l’Afrique du Sud (2,4 milliards de dollars) ou le Nigeria (900 millions de dollars), selon les estimations de la Banque nationale suisse», explique Anne Kappès-Grangé, journaliste à la rubrique économique de Jeune Afrique.

    Le Kenya engage des enquêteurs

    Autre procédure actuellement en cours au niveau international: celle concernant les fonds d’Arap Moi (Kenya, 1978 et 2002, despote notoire dont la fortune était estimée à 3 milliards de dollars, qui a inspiré le célèbre romancier John Le Carré). Dès 2003, le nouveau gouvernement kenyan a fait appel à un cabinet d’enquêteurs américains, Kroll Associates, spécialistes des affaires de restitution d’avoirs illicites, pour retrouver le magot volé. «On retrouva des comptes bancaires d’Arap Moi à la Citibank et à l’Union bancaire privée en Suisse», note le rapport du CCFD. Interrogé sur ce cas à Berne, le porte-parole de l’Office fédéral de justice, Folco Galli, répond que pour Arap Moi, «rien n’est bloqué en Suisse».

    L’enquête de Kroll retrace pourtant la fortune exfiltrée vers une trentaine de pays –dont plusieurs centaines de millions vers la Suisse, via une dizaine d’établissements bancaires, dont certains situés à Genève. Un des principaux intermédiaires de cette époque: Gabriel Moussa Katri, aussi branché sur des réseaux nigérians. Il est alors décrit par les chargés d’investigation comme «l’un des plus importants blanchisseurs d’argent à Genève».

    A ce jour, «seul le Royaume-Uni a ordonné en 2005 le gel de près d’un milliard de dollars volés dans les caisses de la Banque centrale du Kenya et transférés sur des comptes bancaires en Grande-Bretagne», poursuit le CCFD.

    Togo: tel père, tel fils ?

    Faute d’informations, le rapport du CCFD «sèche» aussi sur la fortune exfiltrée des anciens potentats africains qui ne font l’objet d’aucune procédure en cours, mais qui posent problème. «De forts soupçons existent sur des biens mal acquis au Tchad, Togo, Centrafrique, Cameroun…». Après 38 ans de règne et une fortune familiale estimée à quatre milliards de dollars, une enquête aurait pu être ouverte pour récupérer les comptes en Suisse et au Liechtenstein du général Gnassingbé Eyadéma (Togo).

    Hélas, c’est un de ses fils qui lui a succédé au pouvoir, en avril 2005.I

    Note : «Biens mal acquis… profitent trop souvent. La fortune des dictateurs et les complaisances occidentales», document de travail, direction des études et du plaidoyer, CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement), Paris, mars 2007. Sur les biens mal acquis en Suisse, voir aussi l’ouvrage collectif de Dominique Froidevaux, Bernard Bertossa, Sébastien Guex, Edouard Dommen, Gérard Perroulaz et Gertrud Ochsner, La Suisse dans la constellation des paradis fiscaux, éditions d’En bas/COTMEC, Lausanne, 2002.

    Sur plus d’un milliard placé en Suisse, les trois quarts ont été restitués. 7 millions sont toujours bloqués aujourd’hui, nous informe à Berne l’Office fédéral de justice.

    Une vue aérienne de son ancienne demeure est disponible sur le site: www.swisscastles.ch.

    Pour un apercu, lire: Xan Rice, «The looting of Kenya. Leak of secret report exposes corrupt web», The Guardian, 31 août 2007.

    La France donne des idées à la Suisse

    En portant plainte en mars 2007 pour «recel de détournement d’argent public » contre plusieurs chefs d’Etat africains et leurs familles, qui auraient acquis en France des biens immobiliers grâce à des détournements d’argent public dans leur pays, les associations Survie, Sherpa et la Fédération des Congolais de la Diaspora entendent dénoncer «un scandale qui n’a que trop duré». Leur action s’inscrit «dans un vaste mouvement international de plaidoyer impulsé notamment par des ONG et d es juristes, pour la saisie et la restitution de ces biens et avoirs mal-acquis», comme l’explique à Paris un porte-parole de Survie.

    Les biens des dirigeants africains Omar Bongo (au pouvoir au Gabon depuis 41 ans) et Denis Sassou Nguesso (revenu au pouvoir au Congo-Brazzaville après avoir ordonné une répression meurtrière en 1997, qui s’est poursuivie les années suivantes) sont particulièrement visés par la plainte, la première du genre en France à concerner des despotes encore en exercice.

    Après analyse du dossier, le Parquet de Paris annonce le 18 juin l’ouverture d’une enquête préliminaire, confiée à l’Office central de répression de la grande délinquance financière. Depuis, cette enquête «a permis de confirmer intégralement l’ensemble des informations communiquées s’agissant du patrimoine immobilier acquis et utilisé par Denis Sassou Nguesso et Omar Bongo ainsi que par leurs familles», notent les ONG.

    Le 23 novembre 2007, la plainte est classée sans suite, «en raison notamment du fait que les infractions dénoncées ne seraient pas suffisamment caractérisées». Une décision «consternante», selon les associations, qui ne vont pas en rester là. Avec une dizaine d’autres ONG, dont Global Witness et les sections françaises d’Oxfam, Secours catholique Caritas et Transparence International, elles ont lancé en décembre 2007 une pétition pour réclamer la restitution des biens mal acquis des dictateurs aux populations spoliées.

    Le 10 avril dernier était encore organisée à Paris la «saisie symbolique» d’un hôtel particulier de la famille Bongo. Situé rue de la Baume, dans le 8ème arrondissement, ce bien immobilier vaut la bagatelle 18 million d’euros. L’action a été initiée par la Cellule françafrique, réseau dénonçant le soutien actif de la France à des potentats africains, en présence d’Odile Biyidi, présidente de Survie et de Marc Ona Essangui, de la société civile gabonaise.

    La Suisse est un lieu de séjour un lieu de séjour privilégié pour des potentats vieillissants qui souhaitent poursuivre leurs affaires au calme. Outre le secret bancaire et les connexions avec de nombreuses filiales de banques suisses établies dans les Caraïbes, certains en profitent pour se refaire une santé à la fameuse clinique privée de Genolier, surnommée «la clinique des chefs d’Etat africains», qui dispose même d’une suite présidentielle. Genève leur donne garantit aussi un accès aux organisations internationales.

    C’est aussi à Genève, une des capitales du trading pétrolier et du commerce de cacao, qu’est établi le siège pour l’Afrique et le Moyen-Orient de beaucoup de multinationales anglo-saxonnes. C’est à Crans-Montana qui se tient en été un forum économique, sorte de «mini-Davos» dédié à l’Afrique et aux «pays émergents»…

    Au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), on se veut rassurant: «La Suisse a un intérêt fondamental à ce que ces valeurs patrimoniales d’origine criminelle ne soient pas investies dans la place financière suisse. Elle s’est donc dotée d’un arsenal de lois et de procédures pour réprimer le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la corruption, grâce auquel elle peut lutter efficacement contre la criminalité financière des potentats».

    A Genève, l’avocat François Membrez se montre très sceptique: «les dispositions suisses en matière de lutte contre le blanchiment sont insuffisantes pour limiter, voire empêcher l’arrivée du produit de la corruption politique. L’arsenal législatif est aussi insuffisant pour la restitution de ces fonds, on le voit actuellement avec les affaires Duvalier et Mobutu». A cela s’ajoute le manque de volonté politique.

    La multiplication des cas peut faire douter de l’efficacité de nos autorités. Difficile d’avoir une vision claire de la situation: sur la somme des biens mal acquis actuellement bloqués en Suisse, on manque d’informations. Sur une fuite de capitaux estimée à 187 milliards de dollars entre 1970 et 1996 pour les seuls pays d’Afrique subsaharienne, 20 milliards seraient planqués sur des comptes bancaires suisses, selon des chiffres étonnants publiés dans The Economist en juillet 2005.

    D’autres sources concordantes évaluent le total à plus d’un milliard. Un montant qui ne nous a été ni confirmé, ni démenti au DFAE. «Nous ne faisons pas de statistique là-dessus», nous répond Folco Galli, de l’Office fédéral de justice. Les autorités suisses ont-elle d’ailleurs bloqués des avoirs liés au clan Mugabe (Zimbabwe)? «Je n’ai jamais entendu quelque chose».

    Plusieurs ONG suisses mènent des campagnes sur les «biens mal acquis»: à Bâle, Action place financière Suisse suit les développements concernant la fortune d’une douzaine de potentats. De son côté, la Déclaration de Berne s’est beaucoup investie dans l’affaire concernant des transferts douteux sur un compte bancaire à Genève de millions de dollars à la fin des années 1990, provenant de revenus pétroliers destinés au remboursement de la dette angolaise envers la Russie. Elle a encore dénoncé en février dernier «l’inertie du Procureur général (Daniel Zappelli, ndlr) et du Juge d’instruction du canton de Genève dans une enquête financière pendante depuis 2000».

    François Membrez, vice-président du comité TRIAL, rappelle que si la justice genevoise avait agi à temps, elle aurait pu éviter que 500 millions de dollars liés au remboursement de la dette angolaise quittent subrepticement les banques suisses –dont UBS Genève– et «partent en fumée». Pour l’heure, le comité TRIAL s’occupe «principalement du dossier Duvalier et dans une moindre mesure, du dossier Mobutu», explique Sandrine Roth. GLE/DATAS

    Note:

    Lire le communiqué: http://www.asso-sherpa.org/Dossier%20Page%20index/CPbiensmalacquisfr.pdf.

    La pétition est disponible en ligne: http://www.biensmalacquis.wb.st.

    GILLES LABARTHE/DATAS

    Source : Alliance pour la démocratie et le progrès, 14 juillet 2008

    Tags : Afrique, France, détournement, pillage, vol, françafrique, Suisse, présidents africains,

  • La France tente de contrer l’influence chinoise en Algérie


    Alger, 15 oct 15:55 – (Agenzia Nova) – La troisième visite en Algérie en moins d’un an du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, marque la volonté de Paris d’améliorer les relations avec l’ancienne colonie , mais aussi et surtout pour contrer l’influence croissante des principaux rivaux de la région: la Chine et la Turquie. La mission du chef de la diplomatie française a lieu quelques jours après la tournée en Algérie d’une délégation de haut niveau du Comité central du Parti communiste chinois. Les délégués de Pékin ont signé un important accord de coopération économique et technique à Alger défini par le journal national algérien « Echorouk » comme « une première étape algérienne dans la nouvelle route de la soie chinoise », également connue sous le nom d’Initiative de la Ceinture et de la Route. La Chine en Afrique inquiète également les Etats-Unis, au point que le chef du Pentagone, Mark Esper, s’est rendu à Alger le 1er octobre dernier pour la première visite d’un secrétaire américain à la défense depuis près de 15 ans. La Turquie, pour sa part, a renforcé sa présence militaire dans l’ouest de la Libye, près de la frontière algérienne. La France est depuis longtemps en désaccord avec son allié de l’OTAN et il est raisonnable de croire que Le Drian tentera de déplacer l’axe d’Alger – que la Libye a jusqu’ici maintenu une position de soutien discret du gouvernement d’accord national – de son côté.

    Le plus grand pays du continent a pour ambition de devenir une plaque tournante stratégique pour l’entrée de marchandises en Afrique et la Chine, en contrepartie, propose d’énormes investissements en infrastructures et des prêts à des taux ultra avantageux. Le fer de lance de la stratégie de Pékin en Algérie est la construction du port en eau profonde d’El Hamdania, l’un des plus grands ports maritimes du monde avec un coût estimé à six milliards de dollars et un processus de construction qui devrait durer environ sept ans. . Une fois achevé, on estime que le port peut accueillir le plus grand navire du monde avec une capacité de 240 000 tonnes, tandis que la capacité des ports algériens actuels est incapable d’accueillir des navires d’une cargaison de plus de 30 000 tonnes. tonnes. L’idée est d’utiliser le nouveau port maritime comme plaque tournante du transport pour un hypothétique corridor commercial qui s’étendra jusqu’à Lagos, au Nigeria. Un projet aussi ambitieux que risqué, compte tenu de l’instabilité de la région du Sahel infestée de terroristes, de djihadistes, de passeurs et de voleurs de désert. Une « mer de sable » que la France connaît bien et où Paris se déplace avec une extrême facilité.

    « Le moment choisi pour la visite en Algérie du ministre français des Affaires étrangères Le Drian, qui était auparavant ministre français de la Défense, est très important car il fait suite à la visite significative et sans précédent à Alger du secrétaire américain à la Défense Mark Esper » , déclare le professeur Michael Tanchum, chercheur principal à l’Institut autrichien pour la politique européenne et de sécurité (Aies) à «Agenzia Nova». «L’Algérie est un partenaire essentiel de la France. Le partenariat Algérie-France fait face à trois défis majeurs: les réseaux terroristes opérant entre le Maghreb et le Sahel; La volonté de la Turquie d’étendre son influence en Algérie; et la volonté de la Chine de faire de l’Algérie un élément central de son initiative «Ceinture et route». Bien que cruciale pour la France, la visite est également importante pour l’Algérie car elle cherche à préserver son autonomie au milieu de l’influence économique croissante de la Chine et de la puissance turque croissante basée en Libye. La Turquie gère désormais ses forces aériennes depuis la base libyenne d’Al Watiyah, située près de la frontière algérienne. Il est également possible que l’urgence de combattre l’État islamique et des groupes similaires dans la région du Sahel ait motivé la visite de Le Drian », a conclu Tanchum, qui est également professeur de relations internationales en Méditerranée et au Moyen-Orient à l’Universidad de Navarre.


    Reste à savoir ce que la France entend mettre dans l’assiette. Faire correspondre l’énormité des investissements proposés par Pékin est impossible pour aucun pays occidental: peut-être que seuls les États-Unis peuvent s’approcher de la «puissance de feu» des banques d’État chinoises. Mais Paris peut tirer parti du sentiment nationaliste algérien, profondément ressenti par la classe politique car il enfreint l’électorat. Le président français Emmanuel Macron, conscient de ces dynamiques, a ordonné le retour des crânes de 24 résistants décapités pendant la période coloniale en juillet dernier. Les restes ont été déposés dans la section des martyrs du cimetière d’El Alia dans la capitale Alger à l’occasion du 58e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Les 132 ans de domination coloniale de la France en Algérie et la guerre brutale de huit ans qui y a mis fin ont laissé un héritage épineux entre les deux pays. Le geste de détente de Macorn a été très apprécié des Algériens, qui attendent toujours des excuses officielles pour l’occupation coloniale. «Nous avons déjà eu des demi-excuses. La prochaine étape est nécessaire, nous l’attendons. Je crois qu’avec le président Macron on peut aller plus loin dans le processus de pacification (…), c’est un homme très honnête, qui veut améliorer la situation », a déclaré le président Tebboune dans une interview hier par la chaîne de télévision« France 24 ». l’été dernier.

    Il faut également noter que la visite de Le Drian intervient quelques jours après la date fatidique du 1er novembre: ce jour-là, nous voterons le référendum sur la réforme constitutionnelle voulue par Tebboune; la Grande Mosche d’Alger sera inaugurée, le plus grand lieu de culte islamique du continent africain; on célèbre le début de la guerre de libération de la France; le contrat de la société française qui gère le métro d’Alger expirera et passera le relais à une nouvelle société algérienne. La mission du chef de la diplomatie à Paris est donc également importante pour préserver les intérêts économiques français en Algérie: la France, en fait, est restée quelque peu en marge du marché nord-africain après les dernières mesures économiques prises par le gouvernement, à commencer par amendement à la loi sur les hydrocarbures. La nouvelle loi a introduit des exonérations fiscales sans précédent sur les activités d’investissement des sociétés étrangères, exposant la société française Total à une concurrence féroce de la part de grandes sociétés pétrolières internationales qui ont exprimé leur volonté de pénétrer le marché pétrolier algérien, en particulier les États-Unis Exxon Mobil et Chevron. Les investissements français en Algérie s’élèvent à environ 250 millions de dollars chaque année: la France reste le premier investisseur du pays et le quatrième client, tandis que le nombre d’entreprises françaises opérant et investissant dans le pays reste élevé: 800 dans divers secteurs, en pétrole et banques particuliers. (Ala)

    © Agenzia Nova

    Tags : Algérie, France Chine, commerce, coopération,

  • Mauritanie-Sahara Occidental : Affrontements entre orpailleurs sahraouis et mauritaniens

    Selon l’agence Al Akhbar, des violents affrontements entre orpailleurs mauritaniens et sahraouis au nord de la localité mauritanienne de Bir Mogreïn, près de la frontière avec le Sahara Occidental.

    Plusieurs tentes et abris des orpailleurs ont été brûlés suite à ces affrontements, ajoute Al Akhbar dans une dépêche diffusé samedi dernier.

    La bagarre a commencé lorsque des orpailleurs mauritaniens ont accusé les sahraouis d’agresser un des leurs, conclue l’agence mauritanienne.

    Source : Al Akhbar, 17 oct 2020

    Tags : Sahara Occidental, Mauritanie, orpailleurs, Bir Mogreïn, prospection,

  • Italie : Le Sahara Occidental au rendez-vous au Festival du film de Lugano

    Mastromatteo au Festival du Film de Lugano: « Je parle du mur le plus long »

    ANCONA – Gilberto Mastromatteo, d’Ancône, est un ancien collaborateur de notre journal. Il met son nez là où certains disent qu’il ne devrait pas, mais c’est exactement ce qu’un journaliste devrait faire. Dénicher des histoires qui, sans lui et quelques autres collègues, resteraient ensevelies en silence. Avec Fiorella Bendoni, il réalise le documentaire «Le mur – La blessure du Sahara». Le court-métrage a été produit par l’association Ben Slout Larbi de Sesto Fiorentino, parrainé par Amnesty International et présenté hier après-midi au cinéma Plaza de Mendrisio dans le cadre du Festival du film des droits humains de Lugano. Il sera examiné dans d’autres revues à travers le monde. Il raconte le drame du peuple sahraoui. Avez-vous déjà entendu parler des Sahraouis?

    Nous demandons à Mastromatteo qui ils sont, dans quelles conditions ils vivent.

    «Je vais le rendre aussi court que possible. Le peuple sahraoui vit au Sahara occidental, entre le Maroc et la Mauritanie. Une zone colonisée jusqu’en 1975 par l’Espagne. Après la mort de Franco, l’Espagne part. Depuis 1979, le Maroc occupe tout le territoire. Une partie était déjà annexée en 1976, la partie sud était mauritanienne. Certains Sahraouis, environ 200 000 personnes, se réfugient dans un camp de réfugiés dans le sud-est de l’Algérie, d’autres, 50 000 personnes, restent sur leur territoire pour lutter contre la domination marocaine. La guerre a duré de la fin des années 70 à 1991, lorsque la trêve voulue par les Nations Unies est intervenue ».

    Dans les années 80, le Maroc a construit un mur contre les Sahraouis.

    «Un mur de sable de 2720 km de long, seule la Grande Muraille de Chine est plus longue. Et autour du mur, il place plus de 5 millions de mines antipersonnel et antichar: le plus grand champ de mines du monde. En 2010 un camp sahraoui rebelle, le Maroc réprime la révolte. Pour Noam Chomsky, c’est le début du printemps arabe. Je m’occupe des Sahraouis depuis ».

    Avez-vous rencontré des obstacles lors du tournage?

    «On ne pouvait tirer que du côté des sahraouis, dans les territoires libérés, en s’approchant le plus possible du mur. J’ai été expulsé des territoires occupés en 2013, les autorités marocaines m’ont embarqué dans une voiture et je suis parti. Le même sort est arrivé à quiconque a tenté de témoigner du sort des sahraouis. Même des membres du Parlement européen ont été expulsés, même la fille de Prodi ».

    Comment voyez-vous l’avenir des Sahraouis?

    «Question difficile. La situation actuelle est sombre. Les Sahraouis attendent la reconnaissance de leurs droits sur leurs terres depuis 45 ans. De nombreux jugements rendus par des organes internationaux, dont le Tribunal de La Haye, ont déclaré leur demande légitime. L’ONU fait pression pour la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental, mais la France, puissance décisive dans la région et alliée du Maroc, veut laisser la situation incrustée. Une solution à court terme paraît peu probable. Cela viendra plus tard, j’espère ».

    La France est avec le Maroc. Qui est avec les Sahraouis, à part l’ONU avec ses appels ignorés?

    «De nombreuses associations. Ils se battent de toutes leurs petites forces. Il y en a aussi dans les Marches, Rio de Oro par exemple, et en parlant de notre région j’aime rappeler la sensibilité à la cause sahraouie de l’ancien maire de Macerata Carancini « .

    Source : corriereadriatico.it, 18 oct 2020

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, mur de sable, mur de la honte, mur de défense,

  • Algérie – Planche à billets : L’ultime mise en garde du FMI

    Dans un communiqué diffusé vendredi, à l’issue de la conclusion de l’évaluation de la stabilité du système financier (FSSA) avec l’Algérie, le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que «la monétisation du déficit avait augmenté les risques macroéconomiques et les réserves internationales avaient considérablement diminué».

    «Les interventions du gouvernement dans l’économie sont omniprésentes et financées par les revenus des hydrocarbures, ce qui rend l’Algérie très vulnérable aux chocs exogènes et lui laisse une marge de manœuvre limitée pour les absorber», conclut l’institution de Bretton Woods, mettant en garde contre les vulnérabilités du système bancaire algérien, dont les tests de résistance ont montré que le choc COVID-19 est susceptible de laisser certaines banques sous-capitalisées et, s’il se prolonge, pourrait entraîner une sous-capitalisation à l’échelle du système.

    Ce n’est pas la première fois que le FMI met en garde contre les effets pervers du financement monétaire des déficits budgétaires. Au lendemain de l’adoption, en octobre 2017, de la planche à billets comme moyen de financement, les économistes du FMI avait averti dans leur rapport publié à la mi 2018, faisant suite à leur séjour à Alger, dans le cadre de l’article 4 des statuts du FMI, que cette approche, à savoir la planche à billets, «pourrait certes offrir un répit à l’économie à court terme, mais également faire peser des risques considérables sur les perspectives économiques».

    Les experts du FMI, ayant séjourné à Alger fin 2017, coïncidant avec l’adoption du financement non conventionnel par le gouvernement, ont souligné, à ce moment-là, que la monétisation des déficits aura comme conséquence probable d’exacerber les déséquilibres budgétaires et extérieurs, d’alimenter l’inflation, d’accélérer la diminution des réserves de change, d’aggraver les risques pour la stabilité financière et, en fin de compte, de ralentir la croissance.

    Deux années plus tard, le Fonds monétaire international revient sur ses précédentes alertes et fait constater que, moins de trois ans après que la planche à billets ait commencé à produire, la situation macroéconomique du pays s’est nettement détériorée et le secteur bancaire, qui était passé d’un état de sous-liquidité à une situation de surliquidité, reste, aujourd’hui, totalement vulnérable et dépendant de la planche à billets. «La gestion des liquidités est sous-développée. Les subventions administrées via le secteur financier devraient être réformées et la finance inclusive et les paiements numériques mieux développés», recommande l’institution multilatérale dans son communiqué de vendredi dernier.

    Les administrateurs du FMI n’ont cessé depuis 2015 d’appeler à l’indépendance de l’autorité et politique monétaires. Face aux alertes du FMI quant aux effets pervers du financement monétaire du déficit, la banque centrale s’était engagée à rester vigilante et à stériliser, le cas échéant, les liquidités apportées par le financement monétaire. Depuis peu, le gouvernement multiplie les sorties médiatiques pour dire son choix de tourner définitivement la page de la planche à billets.

    Cependant, depuis la résurgence des problèmes des liquidités, sur fond de baisse des disponibilités financières et des recettes, alors que le budget 2021 se caractérise par une nette hausse des dépenses, la question du financement des déficits se pose avec acuité, tout comme celle invoquant les alternatives possibles à la baisse des liquidités bancaires.

    Le FMI vient de remettre au goût du jour ses mises en garde quant aux conséquences de la planche à billets sur la situation macroéconomique du pays, histoire d’avertir, une fois de plus, s’il en fallait une, sur les risques du financement non conventionnel en ces temps de vaches maigres.

    Reporters, 18 oct 2020

    Tags : Algérie, FMI, planche à billets,