Auteur/autrice : mahembarec

  • Maroc : La vie sexuelle des Saoudiennes, racontée par une hôtesse de l’air

    Les riches royaumes du Golfe ne ménagent pas les citoyennes marocaines qu’ils assimilent à des prostituées ou à des sorcières. Les détails se trouvent dans « Sex and the Medina », un livre édité par une hôtesse de l’air marocaine qui a préféré garder l’anonymat.

    Le livre dévoile la situation des femmes saoudiennes, leurs longues journées ennuyantes, leurs conversations sur leur vie sexuelle, leur recettes de beauté pour captiver leurs maris, leurs rêves, leurs fantasmes, leurs liaisons secrètes, et surtout leur regard sur les Marocaines qu’elles qualifient de « putes » et « sorcières » qui « ont l’habitude de piquer leurs maris ».

    Même si la femme diabolise la marocaine, elle a peur d’elle, mais au même temps, elle ne peut aprivoiser le sentiment de jalousie et d’envie parce que la femme marocaine jouit de beaucoup de droits dont la femme saoudienne n’ose même pas rêver.

    En effet, les marocaines conduisent leurs propres voitures, travaillent dans tous les secteurs de la vie, on les voit en train de parler avec des hommes qui ne font pas partie de leur entourage familial, elles voyagent partout dans le monde sans être accompgnées par des tuteurs. Toute une série de réalités considérées en Arabie Saoudite, en Jordanie ou en Syrie comme des privilèges.

    Malgré tout cela, pour les Saoudiennes rencontrées par l’auteur de Sex and the medina, les Marocaines sont avant tout « le pétrole de leur pays » et une sorte de femmes prédatrices prêtes à tout pour épouser des hommes saoudiens. Pour elles, ceux-ci « aiment les filles jeunes, très jeunes ».

    Le livre aporte le témoignage de Badria, une casablancaise de 25 ans. « « Moi, je suis déjà hors circuit. Je suis allée en Arabie saoudite à l’âge de 15 ans. Et j’ai découvert un monde souterrain que les musulmans qui vont en pèlerinage sur cette terre sacrée ne peuvent même pas imaginer. Là-bas, il n’y a pas de boîtes de nuits ou de bars, mais des caves de villa aménagées comme les plus belles discothèques du monde. Quand il y a une soirée, les filles arrivent à la porte et sont sélectionnées à l’entrée. Une caméra à l’intérieur permet aux hôtes saoudiens de faire le casting », affirme-t-elle.

    Selon Badria, les jeunes femmes arrivées sont obligées de boire, fumer et se droguer.

    Les femmes saoudiennes sont très supersticieuses et cherchent incessament des fqihs qui soient « compétents » en matière de travaux visant à domestiquer leurs époux et elles sont prêtes à débourser des sommes faramineuses dans ce but : jusqu’à 50.000 dirhams. Elles sont les clientes préférées des charlatans religieux.

    Tags : Maroc, sexualité, femmes saoudiennes, Arabie Saoudite, Jordanie, Syrie, femmes marocaines, mariage, superstition, 

  • Les tribus amazighs d’Algerie

    C’est désolant de voir l’histoire de l’Algérie telle qu’elle est enseignée à l’école ne fait pas de place à l’histoire des amazighs algériens.

    L’histoire des amazighs nous apprend que le berceau des amazighs se trouve dans l’Est algérien notamment les Aurès, d’où sont sorties la plus part des tribus berbères

    Les Grandes Confédérations de Tribus Amazighs

    A- Zenâtas:

    Probablement la plus grande confédération Amazighe (sédentaires et nomades à la fois), les Zenâtas sont issus de l’est algérien, se sont d’abord répandu entre Tripoli et Cherchell (Ouest d’Alger), le déplacement des Zenâtas au Sud et vers l’Ouest est le produit de la défaite des Zénètes face au Kotama et au Houaras suite à cela les Zenâtas ont occupé l’ouest de l’Algérie et le nord du Maroc.

    D’après Poitiron « Les Zenâtas disparaitront vers VIIIe siècle et qui couvraient le quart de l’Afrique du Nord, est un des faits les plus extraordinaires qu’ait connus le Maghreb. La similitude de vie et de domaine amène une arabisation rapide, accélérée par le désir des Zenâtas de s’anoblir, de paraitre Arabes »

    Les Zenâtas étaient les premiers berbères à s’arabiser au 8eme siècle.

    – Les Maghrawas

    Les Maghrawas sont des Zenatas, probablement les plus nombreux parmi les Zénatas, ils descendent de la branche de Madghis ( Medghassen).

    Les Maghrawas sont les frères des Banou Ifren et des Irnyan.

    Ifren, Irnyan sont les frères de Maghra. Le pluriel de Maghra est Aimgharen en berbère (qui veut dire « quelqu’un qui a vendu sa part » et aussi « vieux »).

    Les Maghrawas sont issus des Aurès, La grande partie des habitants des Aurès sont issus de cette ancienne tribu.

    L’Ouarsenis abrite les Maghrawas, ainsi que les habitants du massif de la Dahra à Tipaza, Cherchell, Alger, Chlef, Aïn-Defla, Mostaganem, Relizane.

    Vers le début du premier siècle. Les Maghrawas étaient très nombreux dans les environs d’Icosium (Alger) et Ptolémée de Maurétanie devait les contenir. Ptolémée de Maurétanie, fera transférer une partie des Maghrawas vers le chlef.

    Parmi le plus noble de la tribu Maghrawa, le chef berbère Ouezmar Ibn Saclab qui a été le 1er ambassadeur berbère auprès du Kalif Uthman ben Affan.

    les Maghrawas fondent Oujda. Cette dernière sera la capitale principale de leur règne. Ils établiront leur pouvoir dans la région pendant 80 ans. Les Maghraouas seront massacrés par les Almoravides. Cela achèvera leur règne au Maghreb

    – Les Banou Ifren:

    Tribus berbères de la confédération Zenatas, valeureux guerriers et experts en cavalerie ils se sont battus contre romains, byzantins et vandales.

    Les Banou Ifren (en Tamazight : At Yefren) sont Zenâtas , Ifri a eu un enfant du nom Izliten.

    Ce dernier a eu plusieurs enfants dont Ifren, Maghrawa et Irnyan. Les Banou Ifren descendent d’Ifri et forment une tribu nomade et sédentaire berbère. On les retrouve dans les villes, les plaines et les montagnes au Moyen Âge.

    Les Ifrens étaient concentrés dans la région des Aurès méridionale et dans la Hodna et dans le Mzab. Au nord du Maghreb, les Ifren (Hodna, Mzab, Aurès), les Merendjisa, les Beni Wargu (Hodna) sont également apparentés aux Ifrens.

    Les Beni Wassin (Wasin ou Ouacine) (Les Aurès), Les Maghrawas, les Irnyan sont les frères des Ifren.

    Les Beni Yala (Ouest et centre de l’Algérie), etc, font parties des Beni Ifren. Certains Chawiyas sont des banou Ifren.

    Au sud, plusieurs tribus Touaregs font parties des Banou Ifren.

    La grande tribu Azguez est formée par les Banou Ifren. De plus, les Banou Ifren du Hoggar sont divisés en trois souches : les N’Oukiren, les N’Irdad (oiseaux), les N’Ettedel (tambours).

    Tlemcen fut fondé par Abou Qurra Imam et chef des Banou Ifren en 790.

    Abou Qurra des Banou Ifren de Tlemcen a été le chef de la tribu des Banou Ifren. Il est le fondateur de l’opposition des Berbères d’Afrique du Nord à la dynastie des Omeyyades née d’impôts trop élevés.

    Abou Qurra est fondateur du kharidjisme sufrite en Afrique du Nord. Vers 736, Abou Qurra professe cette doctrine aux Zénètes et aux Berbères et se voit désigner comme imam et comme chef. Entre 767 à 776, il parvient à reprendre aux Arabes toute l’Ifriqiya à la tête d’une armée de plus de 350 000 cavaliers. Ibn Khaldoun le décrit dans son livre Kitab al-Ibar.

    Au Xe siècle, les Banou Ifren et leurs cousins Maghrawas étaient opposés à tous les gouvernants Omeyyades et Abbassides. Les Banou Ifren régnaient sur l’ouest de l’Algérie. Et après la conquête des Zirides vassaux Fatimides, les Banou Ifren occuperont presque la totalité du Maroc actuel aux côtés des Maghrawas jusqu’à l’arrivée des Almoravides

    L’Emir Abdelkader disait descendre des Banou Ifren.

    – Les Jerawas:

    Zénatas, ancêtre des Chawiyas, originaire des Aurès (Khenchala), tribu de la reine Dihya appelée en arabe el Kahina (prêtresse)

    – Les Wassin :

    Font partie des Zenâtas, originaires de l’est algerien (sud des Aurès) un groupe des Wassins nomades, les Banu Mérine, originaire de Biskra, suites aux batailles contre les Banu Hilal, les Banu Mérine se sont établie dans l’Oranie, ensuite les Banu Mérine ont fondé la dynastie (les Mérinides) avec Fès comme capitale.

    – Les Nefzawas:

    Apparentés aux Zenâtas, tribus issues du sud algero-tunisien, parmi les Nefzawas se trouvait la tribu des Ulhassa, tribu de Traik Ibn Ziad. Le groupe des Ulhassa de l’est de l’Algérie est situé à la limite des bornes des wilayas de Constantine et de Béjaia ainsi que les bordures des Aurès.

    De nos jours, les descendants des Ulhassa vivent dans la wilaya de Tiaret Algérie.


    B- les Branis

    Les Baranis (les Abranis) sont les enfants de Bornos ben Borre ben Mazigh ben Canaan ben hem.(Fils de Noé).

    Les Branis forment une branche berbère ayant le même ancêtre que les Zenâtas

    Les confédération des Branis est formée par :

    1- les Kotamas

    La plus importantes branche des Branis, les Kotamas, formaient la plus importante des tribus berbères en Algérie au moyen âge de par le nombre et la renommée. Le territoire des Kotamas englobait au moyen-âge les actuelles Wilayas de Setif, Jijel, Skikda, Constantine, Mila, Annaba, Guelma, soit la toute Numidie du nord.

    – Les Amazighs d’Egypte de l’Oasis de Siwa sont apparentés aux Kotamas.

    L’arabisation des Kotamas a été progressive et a été facilitée par le fait que les Kotams étaient les fideles alliés des fatimides, et sont allés jusqu’à Damas combattre les abbassides. Les Kotamas ont contribué à la fondation du Caire,Il existe toujours au Caire « Hay el Kotamiyins »

    2-Les Awarbas : apparentés aux Branis

    Originaires de la région allant de la Lybie jusqu’aux Aurès. Cette confédération regroupait plusieurs tribus dont celle de Koceila, les Awarbas ont combattu avec Koceila les musulmans, à la mort de Koceila à Tlemcen, les Awarbas se sont dispersés dans l’Ouest algerien et au Maroc.

    3- les Zwawas

    Ancêtres des Kabyles d’aujourd’hui, voisins de l’ouest des kotamas, confédération de plusieurs tribus bèrebes de l’Atlas algerien.

    Certains historiens disent que les Zwawas sont des Kotamas restés berbérophones et d’autres les dissocient des Kotamas. Comme les Kotamas les Zwawas etaient les alliés des Fatimides.

    Les Zwawas avaient pour voisins à l’Ouest les Sanhadjas

    4- Les Sanhajas

    Les tribus Sanhad ja/Iznagen sont originaires du nord-ouest saharien mais, après l’arrivée de l’islam, des tribus émigrent vers le nord en remontant jusqu’au Moyen Atlas (près des côtes atlantiques de l’actuel Maroc) et continuant sur l’Atlas saharien (actuel Algérie) et jusqu’à Alger.

    Certains Touaregs seraient les descendants des Sanhadja
    Les Sanhadja sont à l’origine du nom Sénégal, par l’intermédiaire du portugais Sanaga.

    Les Beni Mezghenna : tribu des Sanhadjas. Ils occupaient la région d’Alger, qui ont donné la dynastie des Zirides

    5- Les Meknassas

    Meknassa serait une tribu Zenâtas qui aurait fondé la ville actuelle de Meknès, Originaire de l’est entre l’Algerie et la Tunisie et etablie au Maroc et dans l’Ouest algérien.

    C- Autres Tribus et confédération berbères

    1-Houaras

    Tribu berbère originaire de la tripolitaine en Libye. Voisins des Sanhadja et des Zénètes. On les trouve dans les régions chaoui des Aurès et dans le Sud de l’Algérie.

    – Les Hraktas, les Nmemchas, les Henanchas, les Goumri, entre autres, font parties de cette tribu.

    Une partie des Touaregs sont originaire des Houaras, Les Kel Ahaggar du Hoggar (http://fr.wikipedia.org/wiki/Hoggar) proviennent des Houaras, on les trouve aussi à Adrar Ils sont voisins des Sanhadja et des Zénètes généralement.

    D- Masmoudas

    Confédérations de berbères distinctes des Branis et des Zénatas issues du Maroc actuel, les fondateurs des dynasties des Almohades et des Hafsides sont issus de cette confederation.

    Source : Algérie-dz.com

    Tags : Algérie, amazigh, tribus, amazighes, berbères, Kabylie, 

  • Algérie : Une campagne sans sondages !

    par Abdelkrim Zerzouri

    Lancée le 7 octobre dernier, la campagne référendaire sur le projet d’amendement de la Constitution, soumis à référendum populaire le 1er novembre prochain, va son chemin 21 jours durant. Sans conjecturer sur l’impact de cette campagne encore à ses premiers pas, et malgré une situation sanitaire qui prône la prévention contre la propagation du Covid-19 lors des rassemblements, on peut dire que le débat public se déroule dans des conditions optimales de sérénité. En attendant l’entrée en lice des représentants de la société civile dans la campagne, les leaders de nombreux partis et organisations de masse qui plaident pour le «oui» se succèdent aux tribunes pour convaincre les électeurs de voter «oui» pour la nouvelle Constitution, socle de l’Algérie nouvelle, en expliquant ses dispositions qualifiées par les concernés d’inédites en matière de libertés, d’indépendance de la justice, de bonne gouvernance et autres thèmes développés dans ce contexte, dont l’élargissement du rôle du Parlement et de l’opposition et la ferme confirmation du principe du contrôle à tous les niveaux.

    Mais, selon des observations largement partagées au sein des citoyens, loin de la teneur des articles de la nouvelle Constitution, certains partisans du «oui», dont les visages et les positions se confondent avec l’ancien système, seraient mieux avisés de rester dans l’arrière-scène pour ne pas créer un effet repoussant au sein des électeurs acquis naturellement au changement. D’autres partis ont opté pour la participation en donnant comme consigne de vote le «non» à leurs partisans, à l’exemple du MSP, qui reste fidèle à ses positions, ayant déjà boycotté la séance de l’APN consacrée à l’approbation du projet d’amendement de la Constitution, et qui a refusé de participer à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019. Un «non» prédéterminé dans ses gènes politiques depuis le refus opposé par l’armée et plusieurs partis à la «transition politique» post-Bouteflika, en 2018, soumise par le président du MSP, Abderrazak Makri ?

    De toute évidence, «la transition politique» présentée par le MSP comme cadre idoine de sortie de la crise, et qui a rencontré un niet catégorique de la part des principales parties influentes sur la scène nationale, façonne depuis ses positions et ses avis sur les grands dossiers politiques d’actualité. Aussi, armés d’arguments religieux, qualifiant le texte proposé en référendum de «projet laïc qui n’accorde pas l’importance qu’il faut à l’Islam et à la langue arabe, le Front de la justice et du développement (FJD), présidé par Abdellah Djaballah, a également appelé à voter «non» le 1er novembre. Pour sa part, le FFS, qui assimile le référendum à un plébiscite «pour la pérennité du régime», plaide pour un changement réel du système de gouvernance à travers un processus constituant, alors que le RCD qualifie carrément le prochain référendum de provocation.

    D’autres partis ont laissé libre choix à leurs militants et certains n’ont pas encore tranché la question après trois jours du démarrage de la campagne référendaire. Mais tout reste encore imprévisible, comme un trait de caractère des électeurs algériens. L’enjeu du vote, très important pour le président de la République et les Algériens, tous bords confondus, est logiquement projeté dans ses grandes lignes, pas encore tracées en l’absence totale des sondages, soit une abstention enveloppée dans un comportement électoral de fait où se mêlent le politique et l’apolitique, un boycott très politique qui veut se mêler à ses flancs à la catégorie des abstentionnistes et à une participation des électeurs fidèles qui vont aux urnes par conviction politique avec une réponse cadrée à la question soumise au référendum, ou juste pour exercer leur devoir.

    Quelle option sortira gagnante de l’urne, le «oui» ou le «non» au projet d’amendement de la Constitution ? La réponse est au bout du décompte des voix dans la soirée de cette journée mémorable de l’histoire de l’Algérie, et qui a emprunté à sa symbolique le slogan de la campagne référendaire sur le projet d’amendement de la Constitution, «Novembre 1954: la libération, Novembre 2020 : le changement».

    Le Quotidien d’Oran, 11 oct 2020

    tags : Algérie, constitution, référendum, campagne, 

  • Mauritanie : Honneur à Mohamed Ould Bouamatou (Courrier)

    Je ne connais pas l’homme d’affaire Mohamed Ould Bouamatou et lui non plus ne me connait. Je l’ai vu pour la première fois en France en 2009 lorsqu’il était à l’œuvre au service de l’ex président Mohamed Ould Abdel Aziz. C’était dans l’enceinte de l’hôtel prince de gale, au bout des champs Elysées à Paris.

    J’appartiens a cette frange de mauritaniens qui souhaitent rompre avec la langue de bois et dire les choses sans détour surtout quant il s’agit de l’intérêt national. Eloigné pendant une décennie du pays, ses intérêts fragilisés et persécuté dans sa fortune et sa personne, Monsieur Ould Bouamatou est resté grand et fort.

    Des instructions formelles ont été données a tous les hommes d’affaires mauritaniens de fermer leurs comptes à la GBM. Son principal partenaire Monsieur Abderrahmane N’diaye sommé de solder ses avoirs et démissionner de son poste de DG de la GBM, mais le courage et la ténacité de cet homme à ne pas se plier doivent lui valoir le salut et la reconnaissance de tous les mauritaniens.

    Il a démontré qu’il n’est pas du genre a céder devant les intimidations et prouver une fois encore qu’il représente le germe d’une classe d’hommes d’affaires rares dont le pays en a fortement besoin.

    L’hôpital ophtalmologique fondation Bouamatou est un exemple parmi tant d’autres qui justifie, combien l’homme d’affaire est important pour le pays. Le soutien qu’il a apporté face à la pandémie de covid 19 ne laisse plus de place au doute quant à son importance. Nous devons apprendre à reconnaitre le mérite des hommes, même si cela est contre soi, et saluer leurs actions même si ont n’en est pas le principal bénéficiaire.

    En suite, les derniers soubresauts de l’information nationale et les réactions qui s en sont suivies, suite aux déclarations de l’artiste, monsieur Hamada, membre du groupe OULAD LEBLAD, ont éveille l’opinion publique nationale sur les tenants et aboutissant de cette affaire. A ce propos je tiens à dire que monsieur ould bouamatou est un homme rompu aux affaires. En apportant un soutien financier à un homme ou un mouvement, c’est pour des causes ou des raisons dont il n’est pas nécessaire d’en faire l’exposé ici.

    Enfin, s’attaquer à Mohamed ould Bouamatou par le verbe tout comme vouloir l’offenser par des propos incongrus s’est se heurter au bien et aux œuvres sociales de l’homme au service du pays et la population.

    Les actions sociales menées dans le plus grand anonymat et en toute discrétion font légion au point que certaines personnes s’interrogent même si l’œuvre Bouamatou est elle un mythe ou une réalité.cet homme qui a connu très tôt les rouages et la haute sphère des affaires au niveau national et international représente bel et bien un exemple et le model d’homme dont la Mauritanie a fortement besoin dans un monde de plus en plus marqué par l’économie des marchés.

    Hadrami wedad

    Ancien maire de selibaby.

    Source : Mémoire du temps

    Tags : Mauritanie, Mohamed Ould Bouamatou, hommes d’affaires, chartié, hôpital ophtalmologique, 

  • Algérie : Une campagne et des particularités

    La campagne électorale pour la révision de la Constitution bat déjà son plein. Entamée pour rappel le mercredi 7 octobre elle ne prendra fin que dans une vingtaine de jours, soit plus exactement le 28 octobre à minuit.

    C’est dire que, dans un contexte notamment marqué par la pandémie de la Covid 19, les acteurs politiques et ceux du mouvement associatif auront 22 jours pour convaincre les électeurs de la nécessité d’aller déposer un bulletin de vote dans les urnes. Car, comme cela a été pour de très nombreuses consultations électorales, un des enjeux majeurs du scrutin du 1er novembre prochain a trait au taux de participation.

    Ce dernier facteur, nul besoin de le souligner, revêt une importance cruciale pour les initiateurs de ce projet de révision constitutionnel. Le pouvoir qu’incarne le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, mise énormément su le taux de participation lors de cette consultation populaire. En effet, et alors que des forces politiques vont jusqu’a contester sa légitimité, le Président Tebboune voudrait saisir cette opportunité pour battre en brèche cette affirmation et asseoir définitivement son pouvoir entamé le 12 décembre dernier lors d’une élection présidentielle qui s’est déroulée dans des circonstances politiques relativement particulières. Pour ce faire il a besoin d’abord d’un tauxde participation élevé et, ensuite, à l’évidence, que l’option du

    « Oui » emporte l’adhésion d’une majorité de votants. Une perspective qui ne semble pas inabordable. En somme cette hypothèse est loin d’être un simple voeu pieux eu égard aux moyens colossaux déployés par le gouvernement et tous les alliés du Président Tebboune pour le conforter dans cette quête d’une « Algérie nouvelle » et de l’ouverture d’une « ère nouvelle ». A cet égard l’on assiste à un déploiement tous azimuts des artisans du « Oui ». Partis politiques et associations de la société civile ont décrété la mobilisation générale e élaborant un programme chargé pour sillonner les quatre coins du pays pour prêcher les vertus des nouvelles dispositions constitutionnelles contenues dans la mouture proposée aux électeurs algériens pour adoption le dimanche 1er novembre. Ainsi en effet, des partis politiques qui soutiennent le projet de Tebboune sont déjà en rase campagne. C’est une large brochette de formations politiques qui a pris à bras le corps la défense de ce projet constitutionnel. IL y a d’abord les partis qui ont de tout temps constitué le socle sur lequel repose la base sociale du pouvoir. Le propos ici concerne notamment le FLN, le RND, le MPA et TAJ.

    Ces partis faisaient partie de l’ancienne Alliance présidentielle. Mais le hic c’est que ces partis politiques, de par leurs accointances avec l’ancien régime de Bouteflika, sont totalement discrédités auprès de l’opinion publique nationale. Leurs chefs politiques ont d’ailleurs tous été emprisonnés ce qui les a enfoncés davantage et terni abondamment leur image aux yeux de l’opinion publique. Certes ces partis ont renouvellé leurs états-majors, mais le doute persiste quant à leur capacité à séduire les électeurs etgagner une nouvelle virginité. On comprend dès lors pourquoi l’état-major politique du Président Tebboune ne mise pas particulièrement sur ces partis politiques, mais plutôt sur les associations et organisations de la société civile qui ont fait chorus avec le projet de révision constitutionnel.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi Libre, 11 oct 2020

    tags : Algérie, Constitution, Référendum, campagne, 1er novembre, 

  • Belgique : Chaabi Bank du Maroc dans la tourmente

    Pour la deuxième fois, la Banque Chaabi du Maroc en Belgique se trouve dans le collimateur de la justice belge. Mardi, sa succursale d’Anvers a été l’objet d’une descente des agents des impôts accompagnés d’une unité de la police fédérale. Des documents ont été confisqués et des responsables des succursales ont été arrêtés.

    Jusqu’à présent, rien n’a filtré de la part de la sécurité belge ni de la banque marocaine, selon les informations relayées par la diaspora dans les réseaux sociaux, la Banque Chaabi est impliquée dans le blanchiment d’argent et d’autres pratiques illégales visant à surmonter les pertes originées par le boycott de la diaspora et la crise pandémique.

    D’après des média marocains, les bureaux de la banque marocaine à Bruxelles ont également été visités par la police judiciaire fédérale et des responsables des succursales bancaires marocaines ont été arrêtés.

    Selon le site Arif News, « Chaabi Bank n’est pas la seule banque marocaine en Belgique impliquée dans des pratiques illégales. Attijariwafa Bank, dont la holding royale Al Mada est le principal actionnaire, aurait envoyé de l’argent de clients au Maroc illégalement. La banque accepterait également de grosses sommes d’argent sans remettre en cause ses origines, alimentant les pratiques de blanchiment de l’argent de la mafia. La banque emploierait également des employés avec des papiers incorrects. La banque attend une amende considérable pour cela ».

    La même source indique avoir reçu « des informations de sources très fiables selon lesquelles la police belge a procédé à ces mesures après avoir reçu des informations de la Banque centrale néerlandaise (DNB) ».

    « La banque centrale des Pays-Bas a reçu ces informations de militants riffiens aux Pays-Bas. L’un de ces militants a déclaré à Arif News qu’ils avaient réussi à obtenir des documents contenant des informations sensibles sur les banques marocaines aux Pays-Bas et en Belgique. Les documents, contenant des preuves des pratiques illégales de la Chaabi Bank, ont été remis à la banque centrale des Pays-Bas », conclue Arif News.

    Tags : Maroc, Banque Chaabi, Chaabi Bank, Belgique, Pays Bas, fraude, pratiques illégales, blanchiment, 

  • Maroc : La corruption gangrène la santé – Des cliniques pourries par les pots-de-vin

    Dans la plupart des établissements publics, la corruption dépasse les limites imaginables. Les clients ne cessent de dénoncer les comportement des infirmières et infirmiers. Ils sont quotidiennement malmenés.

    Ils pointent du doigt ces employés qui, à défaut de payer un bakchich, ils seront privés du droit de soin. Personne n’est épargné parmile personnel des institutions sanitaires. «Ce qui se passe dans le milieu hospitalier est dramatique. Si un citoyen veut consulter un médecin, il doit payer rubis sur l’ongle son droit de passage à différents niveaux. S’il ne le fait pas, il sera abandonné, voire même injurié à l’occasion.

    Ainsi, phénomène généralisé, toute personne désirant avoir accès aux soins ests victime de l’extorsion de fonds. C’est la raison qui se trouve derrière le scénario largement répandu de voir des femmes accoucher devant les portes des hôpitaux sans aucune pitié.

    La sage-femme, le portier, le gardien de sécurité, l’infirmière, l’infirmier, bref chacun des membres du personnel actif dans l’établissement se voit dans le droit de toucher sa part du magot.

    Gare à ceux qui se présentent avec les mains vides! Ils se verront traiter de la pire des manières. Même les cliniques privées ne sont pas épargnées où les infirmières sont comparées à des tortionnaires en raison de leur cruauté. Soit tu payes, soit tu es laissé pour compte. Le « droit » de graissage est devenu une loi non écrite, mais appliquée à la lettre.

    « Dès que tu traverses l’entrée de l’établissement, la corruption est la règle prédominante dans le secteur de la santé au Maroc », confie une patiente qui vient d’offrir un panier de fruits à une infirmière pour ne pas être abandonnée à son sort.

    Tags : Maroc, santé, établissements sanitaires, hôpitaux, soins, corruption, infirmiers, infirmières, personnel, graissage, bakchich, 

  • La Ligue arabe en quête de président de session

    Par Mohamed Habili

    En septembre dernier, après la Palestine, qui avait renoncé à son tour de présider l’actuelle session de la Ligue arabe, la 154e du nom, en raison de la non-adoption de sa résolution condamnant la normalisation avec Israël par les Emirats et le Bahreïn, cinq autres membres se sont à leur tour excusés de ne pouvoir assumer ce rôle. Ce sont, par ordre d’intervention si l’on peut dire : le Qatar, les Comores, le Koweït, le Liban et la Libye.

    Si cette liste n’a pas été plus longue, c’est sans doute parce que l’offre d’occuper le siège laissé vacant par le ministre palestinien des Affaires étrangères ne s’est pas poursuivie. On ne sait trop d’ailleurs comment s’expliquer cette cascade de refus, probablement sans précédent dans l’histoire de l’organisation. Est-ce par répugnance à accepter ce à quoi un autre membre a renoncé de son propre chef, ou par solidarité avec lui ?

    Et à ce dernier titre, par conséquent, en manière de condamnation des initiatives des Emirats et du Bahreïn, prises d’ailleurs en contradiction flagrante avec le plan arabe conditionnant la paix avec Israël à l’établissement d’un Etat palestinien. Cela dit, il est bien possible que ce soit pour les deux motifs à la fois : d’une part, pour ne pas avoir à présider une session comportant bien des désagréments, et de l’autre, pour ne pas donner le sentiment d’accabler davantage les Palestiniens.

    Ces derniers ne pouvaient décemment pas continuer à présider la session après que leur motion condamnant les initiatives émiratie et bahreïnie n’a pas été adoptée par la Ligue, n’ayant obtenu sur elle qu’une minorité de voix. Toutefois, même attitude abstentionniste lorsque les Emiratis ont proposé une motion contraire, dans laquelle ils demandaient l’approbation de leurs pairs pour leur initiative.

    En toute logique, on ne peut s’abstenir et dans le premier cas et dans le second. Si on se refuse à condamner une résolution, c’est qu’on est pour elle, sinon totalement du moins dans une bonne mesure. Et si on est contre elle, c’est qu’à l’inverse, on est pour la condamner. Mais ce n’est pas ainsi que l’entend la plupart des membres de la Ligue, qui veulent conserver leurs bonnes relations à la fois avec les Palestiniens et avec les Emirats et le Bahreïn.

    La même incohérence ne peut évidemment pas être imputée à ceux des membres ayant déjà établi des relations avec Israël, c’est-à-dire l’Egypte et la Jordanie. On le peut encore moins s’agissant de la première qui elle s’est empressée de se féliciter de la normalisation en question, à la différence de la Jordanie qui a réservé son opinion.

    L’Egypte pourtant n’est pas sans savoir que ce ne sont pas exactement pour les mêmes raisons que les Emirats et le Bahreïn ont normalisé avec Israël. La géographie lui avait fait obligation, comme d’ailleurs à la Jordanie, d’établir des relations diplomatiques avec Israël. Or, ce n’est pas la recherche de la paix qui justifie l’initiative des Emirats et du Bahreïn. C’est même l’inverse, l’idée que la guerre avec l’Iran est quelque chose d’inévitable à terme, et que dans cette perspective l’alliance avec Israël est la meilleure des garanties de ne pas en faire les frais le moment venu.

    On peut donc facilement imaginer l’Egypte et la Jordanie se démarquant de l’initiative des Emirats et du Bahreïn, ce que bien sûr elles n’ont fait ni l’une ni l’autre.

    Le Jour d’Algérie, 11 oct 2020

    Tags : Ligue Arabe, Palestine, Israël, Proche Orient,

  • Algérie : Les fondements de la nouvelle gouvernance

    L’ère des mandats à vie est révolue pour bannir à jamais le règne de l’autocratie et de la rapine balayé par le Hirak populaire originel, révolutionnaire dans son essence, aux vertus civilisationnelles inscrites dans son mode opératoire pacifique et rivé sur le socle novembrien émancipateur. Cette conviction, défendue par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la visioconférence portant sur le thème «Gouvernance, afri-capitalisme et soft power : la nouvelle donne africaine», se fonde sur une expérience démocratique qui privilégie la légitimité populaire et rejette la conquête ou le maintien du pouvoir par la force.

    Dans un monde arabe, livré à la folie destructrice des plus forts sous l’alibi grotesque du «printemps arabe» chaotique, et dans le continent africain renouant avec le putschisme incompatible avec les fondements de la nouvelle Afrique, le modèle algérien consacre la voie pacifique du changement par les urnes de la transparence et du libre populaire. Dans la nouvelle République, les avancées démocratiques, notamment en matière de libertés publiques, sont reconnues même parmi les plus pessimistes.

    Au 3e jour d’une campagne calme et sereine, la nouvelle gouvernance est mise en avant par les partis politiques et les responsables d’organisations nationales. Elle institue l’alternance qui interdit le renouvellement plus d’une fois du mandat présidentiel et parlementaire, le renforcement des prérogatives du chef de gouvernement ou du Premier ministre, du Parlement et du rôle de l’opposition.

    Tout en affichant un optimisme, le Syndicat national des magistrats, qui se défend d’être «un comité de soutien» ou «un front d’opposition», a salué la consécration effective de l’indépendance de la magistrature garantissant «une véritable sécurité judiciaire».

    Les acquis sont incontestables dans la nouvelle Algérie attachée à poser les jalons d’une gouvernance qui tend à assurer une place de choix à la jeunesse et à la société en acteurs du changement initié par le Hirak originel et appelé à s’inscrire durablement à travers une participation active dans les affaires publiques et une implication dans la vie politique.

    Plus que jamais, l’Algérie de la citoyenneté interpelle sur l’urgence du devoir citoyen à hauteur du rendez-vous historique du 1er novembre.
    Sud-Horizons, 11 oct 2020

    Tags : Algérie, Constitution, Référendum, libertés, réformes, 

     

  • Temoignage : Au Maroc, la France finance Medi1, vieillissante voix du roi

    Par Elodie Font et Marion Guénard | ex-journalistes à Medi 1

    Ex-journalistes à Medi 1, Elodie Font et Marion Guénard racontent le fonctionnement particulier d’une radio surveillée de près par le pouvoir, et où le moindre impair à l’antenne peut coûter cher. Et rappellent que le financement de ce média très institutionnel est assuré en partie par la France, via une subvention pour la rédaction française. Y.G.

    (De Tanger) Au dernier étage d’une imposante villa qui domine le mythique détroit de Gibraltar, au nord du Maroc, journalistes, animateurs et techniciens s’activent. « Sept heures trente sur Medi 1 ! » Comme chaque matin, depuis trois décennies, le jingle retentit. C’est parti pour un quart d’heure d’informations maghrébines et internationales.

    Radio Méditerranée Internationale, plus connue sous le nom de Medi1, a soufflé il y a quelques jours ses trente bougies. Depuis 1980, elle émet vingt-quatre heures sur vingt-quatre, en arabe et en français. D’après ses propres chiffres (il n’existe pas d’instituts statistiques), elle serait écoutée par plus de 20 millions d’auditeurs.

    Il y a trois décennies, Medi 1 était un ovni dans le paysage médiatique maghrébin : seuls les relais officiels des différents régimes sont alors autorisés. Les auditeurs découvrent la matinale, avec un ton plus direct et des informations fiables sur l’actualité internationale. Une station innovante, qui semble indépendante.

    Hassan II en est pourtant à l’origine : le roi cherche alors à contrer la couverture algérienne du conflit au Sahara. L’idée séduit le président français, Valéry Giscard d’Estaing, qui y voit un moyen de pérenniser l’influence française au Maghreb.

    Medi 1, un vent de liberté vite essouflé

    L’accord est scellé : Medi 1 sera possédée à 51% par le Maroc et à 49% par la France, par l’intermédiaire de la Compagnie internationale de radio et télévision (le CIRT), que nous avons joints pour obtenir davantage de détails, mais personne n’a souhaité nous répondre.

    Un vent de liberté qui s’essouffle rapidement. Medi 1 n’échappe pas à la règle : impossible pour la radio de repousser certaines limites. Principal mot d’ordre : ne jamais offenser le pouvoir royal, qu’il soit incarné par Hassan II, puis par son fils Mohammed VI.

    A sa prise de pouvoir, en 1999, le roi, jeune trentenaire, semble pratiquer l’ouverture. Pourtant, aujourd’hui, Medi 1 n’a jamais été autant assujettie au palais. C’est d’ailleurs la station qui diffuse le plus longuement les activités royales -davantage que la Radio Télévision Marocaine, fidèle parmi les fidèles. Par activité royale, comprenez le récit détaillé de l’emploi du temps du roi, quel qu’il soit.

    Voici l’extrait d’un communiqué (pris au hasard), publié par la MAP, l’agence de presse officielle du Royaume :

    « SM le Roi inaugure à Agadir un centre de formation professionnelle mixte et un centre de consolidation des compétences des femmes, d’un coût total de 12 millions de dirhams.

    Agadir – Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a inauguré, mardi à Agadir, un centre de formation professionnelle mixte et un centre de consolidation des compétences des femmes, réalisés par la Fondation Mohammed V pour la solidarité pour un coût global de 12 millions de dirhams. [1 million d’euros, ndlr] »

    Sur l’antenne, les journalistes ont le droit d’oublier le « Sa Majesté » et le « que Dieu l’assiste. » Pour le reste, tous les mots sont repris. Tant pis si, finalement, l’information peut paraître obscure. Le plus important, c’est de recracher la dépêche le plus rapidement possible à l’antenne. Et d’en faire l’ouverture.

    Explication du nouveau PDG de la radio, Hassan Khyiar :

    « Quand le roi, après avoir inauguré un centre, remonte dans sa voiture, il veut l’entendre sur Medi 1 le plus vite possible. »

    Pas question de se tromper à l’antenne : Medi 1 est la voix du roi

    Et pour cause : avec 20 millions d’auditeurs, une diffusion dans tout le Maghreb, Medi 1 est devenue progressivement la voix du roi. Au Maroc, bien sûr, mais aussi pour les observateurs extérieurs. Pas question donc de se tromper sur un chiffre ou sur un nom.

    En mai, l’une de nous deux en a fait les frais. Le roi d’Arabie saoudite venait de faire un don au Maroc, et il fallait rapidement donner l’information à l’antenne. Dans la précipitation, elle parle du « président de l’Arabie saoudite ».

    Dans une monarchie, c’est l’erreur à ne pas faire. A peine le flash terminé, le téléphone sonne dans le bureau des rédacteurs en chef. Plusieurs dizaines de fois. Au bout du fil, très en colère, l’ambassade d’Arabie saoudite et le Palais royal.

    En une heure, la radio est sens dessus dessous. Personne ne comprend réellement ce qui se trame. Ni elle, ni ses collègues.

    Une heure après, elle présente un nouveau flash. En sortant du studio, son rédacteur en chef l’attend. Le visage grave, il lui annonce : « On demande ta tête. » Une exigence du Palais. Pour cette erreur, elle a finalement été mise à pied pendant trois jours.

    Medi 1 parle plus librement de l’Algérie, mais n’enquête guère

    Pour éviter tout dérapage, tous les sujets de politique intérieure et de société passent à la trappe. A part pour quelques domaines chers à la famille royale (comme la lutte contre le cancer), Medi 1 ne s’autorise pas à parler du Maroc.

    La radio parle plus librement de l’Algérie. Dans les années 1990, le GIA algérien y diffusait d’ailleurs ses communiqués -comme dans l’affaire des moines de Tibéhirine. Les nombreux auditeurs algériens cherchent sur les ondes marocaines une vision plus critique de leur pays.

    Sur certains sujets, ils sont servis. La question du Sahara, par exemple -ce qu’on appelle en France le Sahara occidental. Medi 1, comme les autres stations marocaines, ne peut se permettre aucune nuance : le Maroc a forcément raison, l’Algérie toujours tort.

    Medi 1 est très écoutée en Algérie et pourtant la station n’a que deux correspondants réguliers à Alger. Alors, pour parler du pays, chaque matin, le premier réflexe des journalistes est d’éplucher la presse algérienne (El Watan, Liberté, L’Expression), d’en ressortir une poignée d’informations qui datent souvent de l’avant-veille, et de les redonner à l’antenne. En ne les vérifiant jamais.

    S’inspirer de la presse algérienne, c’est une vieille tradition dans la rédaction. Preuve parmi d’autres de la faible évolution du traitement de l’information. Après trois décennies, les journalistes sont toujours obligés de passer par le standard pour appeler à l’extérieur ; il n’y a toujours pas d’invité en direct -pour éviter ce qui est arrivé à la station privée Radio Mars ; toujours pas de reportage.

    Les subventions françaises accordées à la radio augmentées en 2010

    Pourtant Medi1 ne manque pas de financements. Fait rare en ces temps de vaches maigres, les subventions françaises reçues ont même augmenté cette année. En 2010, l’Etat lui a versé 1,6 million d’euros, pour financer la rédaction francophone -composée d’une quinzaine de journalistes.

    Même si elle est encore une référence aujourd’hui, la vieille Medi 1 est en train de se faire rattraper de toute part par des radios concurrentes bien plus aventurières (2M ou Aswat).

    Pour stopper l’hémorragie, la nouvelle direction va lancer en octobre une nouvelle grille. Un des principaux objectifs : développer le numérique. Alors que le journalisme citoyen est apparu il y a déjà plusieurs années, le site ne propose aucune forme d’interactivité avec les auditeurs.

    Medi 1 était à ses débuts un appel d’air sans précédent, un vrai laboratoire d’idées. C’est aujourd’hui une radio bien difficile à dépoussiérer.
    Rue89, 20 sept 2010

    Tags : Maroc, Médi1, radio, Algérie, Mohammed VI, presse, liberté de presse, liberté d’expression,