Auteur/autrice : mahembarec

  • Algérie – Touche pas à ma rémunération !

    Il ne se passe pas un jour, sans que des échos, nous parvenant de l’hémicycle Zighout Youcef, ne nous confirment pas de façon criarde la mauvaise réputation, qui colle désormais à l’Assemblée populaire nationale. C’est à croire que toutes les tares ont été réunies par cette assemblée, montée de toutes pièces durant le règne de la Issaba. Une assemblée éclaboussée par les scandales en tous genres, dont certains membres ont une bien curieuse conception de la mission qu’ils sont supposés mener et de l’éthique que leur impose leur statut. Mais de quoi s’agit-il au juste ?

    Selon le journal El Hayat, ce sont 31 députés, issus du FFS, MSP, MPA, FLN et RND, qui continuent à percevoir leurs salaires, alors qu’ils ne se présentent plus aux travaux de l’APN. Un comportement intolérable de ceux, qui sont présumés illustrer la droiture. Une attitude de profiteurs irresponsables de la part de députés censés donner l’exemple, qui nous confirme de manière incontestable, que les couleurs partisanes au sein de cette assemblée sont factices et ne veulent absolument rien dire.

    Qu’ils soient démocrates, islamistes ou nationalistes, ce ne sont en vérité qu’une contrefaçon ridicule et absurde des véritables démarcations politiques et idéologiques, basées sur des convictions ancrées. Pour moins que ça, de simples agents et fonctionnaires ont été sanctionnés par des retenues sur salaires, si ce n’est pas le licenciement tout court ! Il est tout simplement déplorable, pour ne pas utiliser un autre terme, de savoir que des représentants du peuple s’autorisent à profiter de l’argent du peuple, sans aucune contrepartie.

    En toute impunité, ils continuent à puiser dans les caisses de l’Etat, sans se poser de questions et sans se demander si l’argent qu’ils sont en train de percevoir est mérité. Rien à dire. L’esprit rentier est dépassé, et de loin. Car, aujourd’hui, il est carrément question d’esprit prébendier dans toute son acceptation.

    Au moment où le pays risque la faillite, des députés persistent à empocher de confortables rémunérations, tout en vaquant à leurs affaires personnelles, loin du lieu de leur travail. Les faits sont là. Ils traduisent parfaitement les vices d’une catégorie de députés, dont la gloutonnerie se passe de tout commentaire.

    Des députés, qui ont fini par trainer dans la boue toute une institution, sans se soucier du reste. Pourvu que les virements soient effectués régulièrement à leurs comptes bancaires. C’est l’essentiel.

    Pour les considérations d’ordre moral, ça ne leur pose aucun problème de conscience. A propos, ont-ils une conscience ? Si certains l’ont égarée le jour où ils avaient monnayé leurs sièges, d’autres l’ont perdue en s’habituant aux privilèges que leur offre le statut de député. La vie est agréable à Sidi Yahia !

    Mohamed M. 

    L’Est Républicain, 5 oct 2020

    Tags : Algérie, Assemblée Populaire Nationale, Parlement, députés, corruption,

  • Algérie : Les normes inversées

    par Abdou BENABBOU

    On aurait un grand tort à se focaliser sur les manigances de la prétendue fille de Bouteflika car avec du recul, on devra se rendre compte que des milliers d’Algériens auraient les apparences et le profil de celle que l’on appelle madame Maya. Jugée en toute logique aujourd’hui, cette dame reprochable n’a finalement que profité d’une large resquille nationale, instaurée en règle immuable pour que chaque bras bénéficiant d’accointances avec des connaissances fortes et rentables serait idiot de ne pas se tendre. Cette culture répréhensible, dépourvue de toute conscience n’est pas particulière à l’Algérie et il arrive même de constater partout dans le monde des hauts responsables, y compris des présidents et des rois, épinglés, le doigt, sinon toute la main trempée dans le pot de miel.

    Ce phénomène dépasse ce que l’on accorde communément au sens de la corruption parce qu’il revêt celui d’un passe-droit dont les effets négatifs ternissent l’ensemble de l’articulation de la société. Le passe-droit ne se résume pas seulement à piétiner la loi. Il place le responsable qui l’effectue dans le déni des sujets qu’il est censé servir et fait de lui un obstacle à la marche du pays. La responsabilité ne devient plus qu’une arme pour épater et un outil de gloriole pour un égo circonscrit.

    C’est certainement cet égo simplet et gauche qui a fait que tous les responsables aujourd’hui jugés se disent innocents et victimes d’une recette politique qu’ils disent avoir suivie contre leur gré.

    Dans l’esprit d’une madame Maya et de celui de nombreux Algériens, il serait anormal de ne pas emprunter une voie courante et usuelle pour s’enrichir car l’air du temps est à celui qui excelle à se servir et non à servir.

    La fatidique philosophie nationale a fini malheureusement par inverser l’objectivité des normes pour qu’elles deviennent aux limites des règles de la piraterie. Aucune nuance n’est cédée entre le droit et le devoir. La confusion et la mêlée des convictions ont transformé la malfaisance en droit et il est devenu normal et légitime que les exigences populaires se multiplient.

    Le Quotidien d’Oran, 10 oct 2020

    Tags : Algérie, Mme Maya, Nachinache Zoulikha-Chafika, corruption, Bouteflika,

  • Algérie : L’Emir Abdelkader et le Maroc (1832-1847)

    Si l’on aborde les rapports algero-marocains…par autre voie que celle du sentiment, il convient d’ecarter des clichés traditionnels sur la fraternité maghrebine, source de solidarite en cas d’agression étrangere…

    Le moment était venu de mettre à l’epreuve la solidarité marocaine d’autant que l’émir était convaicu que le Maroc n’échaperait pas à la conquête coloniale. C’est pourquoi, il adjura le sultan de se joindre à lui et d’engager toutes ses forces dans la bataille pour le salut commun.

    Avec l’évolution de la guerre, le role objectif du Maroc s’accrut. L’émir croyait y disposer d’un sanctuaire, d’où il s’élançait à l’interieur de l’Algerie pour frapper avec la rapidité de la foudre.

    Mais avec la defaite (du sultan) à la bataille d’Isly (11 mai 1844) et la signature de l’infame traité de Tanger (1844), scellant l’allliance du Maroc et de la France contre l’Emir Abdelkader, (celui-ci) était hors la loi sur les territoires marocains et algeriens….

    Pliant devant les exigences françaises, le sultan somma l’Emir de quitter immédiatement le territoire marocain. Jettant le masque, il se decida à attaquer directement les forces de l’Emir. Il mit sur pied plus de 50.000 hommes répartis en trois divisions sous le commendement de l’un de ses neveux. Que pouvait faire Abdelkader avec ses 2000 fantassins et cavaliers contre une telle force ? Et pourtant, une nuit dans le Rif, il réussit à culbuter et à mettre en déroute deux de ses divisions marocaines, grâce à la fougue de ses combattants et à son génie militaire, usant d’un stratagème digne des plus grands généraux de l’antiquité.

    Sous le coup d’une émotion compréhensible et devant la tournure de plus en plus dramatique des événements, Abdelkader tenta une derniere fois de faire appel à la raison et à la conscience du sultan. Il envoya donc en mission à Fès Bouhmidi, un de ses meilleurs Khalifas. Ce fut en vain : Bouhmidi fut jeté dans un cachot pour y mourir. Fidèle a son pacte avec les français, le sultan Abderrahman adressa à l’Emir l’ultimarum suivant: Abdelkader doit se rendre, par lui-même, au sultan marocain, ou s’en retourner au Sahara algérien…

    L’étau franco-marocain se resserait autour de la petite armée des combattants de la liberte. Le dénouement de l’épopée était proche commencée 1832.

    Le gouvernement marocain et la conquête d’Alger

    Ali Tablit, universitaire et membre du conseil scientifique, a mis la main sur un document important, réédité récement par Thala-chihab (Alger). Il s’agit d’un recueil de lettres émanant principalement de Moulay Abderahmane, Sultan du Maroc, aux chefs militaires se trouvant avec son armée à notre frontière occidentale. Le sultan s’est allié aux français contre l’Emir; après avoir été battu par Bugeaud en 1844 (bataille d’Isly) et subi le bombardement de certains de ses ports par la marine française.

    On peut suivre presque au jour le jour dans ce recueil des lettres traduites par l’interprète Algérien Ismail Hamed (1857-1933), les difficultés que connaît l’Emir au cours des dernières années de son combat à la suite de l’accord franco-marocain.

    Dans le courant de l’année 1920, un lot de lettres chérifiennes a été aquis pour le compte de la bibliothèque générale du protectorat au Maroc. Elles émanent en effet de Moulay Abderahmane ben Hicham qui régna de 1822 à 1859 et ont trait aux événements occasionnés dans la region orano-marocaine par l’établissement des français à Alger. Ces lettres vont du 10 avril 1829 au 2 août 1848 et remontent, par conséquent, aux premières démonstrations françaises qui ont precedé la prise d’Alger.

    Cette coorespondance essentielement confidentielle, adressée à son cousin installé à Tlemcen ou ses agents operants à divers titres entre cette ville et Taza, éclaire curieusement les conséquences de la prise d’Alger et ses repercussions variées sur les divers éléments de la population indigène du nord de l’Afrique. Mais ce qui donne un intérêt particulier aux lettres du sultan Moulay Abderahmane c’est qu’elles révèlent la pensée intime de leur auteur, qu’elles mettent à nu les ressorts cachés et les procédés de la politique du Makhzen de cette epoque, ainsi que l’évolution de cette politique selon les circonstances et la nature des evenements.

    Le sultan prend immédiatement position dans la région de Tlemcen, appelé au secours par une délégation de notables de cette ville contre les conquêrants. Envoyant son cousin Moulay Ali à la tête d’une colonne expeditionnaire et charge Sid Driss ben Hommane El Djerrari d’etre l’intermédiaire entre ce prince et les dites tribus.

    Il s’agit évidement de l’établissement definitif des français à Oran et de la situation créée par cet événement grave dans les milieux indigènes.

    Le bombardement de Tanger a causé une vive émotion et avait fait craindre un déarquement; cest pourquoi Moulay Slimane, fils du sultan, est accouru sur Tanger avec une armée et c’est ce prince qui, dans une lettre datée du 27 radjeb 1260 (12 aout 1844) donne des détails précis sur les dégats faits, le compte des boulets lancés sur la ville, énumère les mesures prises, fait lire aux notables de la lettre de sa majesté. Mais s’il donnait de l’inquietude au Makhzen, Abdelkader lui-même n’était pas exempt de soucis : les algériens qui l’entouraient n’étaient pas très nombreux, il lui fallait tirer toutes les sources du pays, qui souffrait alors d’une hausse des prix, et s’y faire assez de partisans pour tenir tête à l’armée du sultan. Il profitait de la facilité que lui offrait la frontière pour se glisser entre le territoire français et les armées chérifiennes et tendre la main aux nomades Beni Guil, Oulad Djrir et autres dont le concours était précieux et dont le pays pouvait, à l’occasion, lui servir de refuge .

    Le sultan ne songe plus à lutter contre les français solidement installés à Tlemcen et à Maghnia; le danger immédiat et qui ne fut jamais redoutable, c’est la présence sur le sol marocain d’Abdelkader qui avec son prestige, son experience des hommes, de la politique et de la guerre, menace même l’existence de la dynastie filalienne. Le sultan s’arrangera toujours avec ses sujets inconstants et les plus turbulants, quand il n’y aura plus à les seduire et les entrainer cet enjoleur habile dont il parle à son fils en ces termes, dans une lettre du 2 choual 1262 (23 septembre 1846) : Quand à ce que vous dîtes avoir appris de cet intrigant (Abdelkader), de son retour sur ses vues premières, de son sentiment sur les événements auxquels ont été mêlés les krarmas et qu’il deplore amèrement, gardez-vous d’y ajouter foi. Soyez aussi en garde contre les propos que tiennent à son sujet ceux qui manquent de discernement et parlent de sa faiblesse et son impuissance; par ses stratagèmes et sa ruse, il est capable d’obtenir ce que la force des armes et le nombre ne lui donneraient pas.

    En effet, Sidi Mohammed, à la date du 28 rabia (15 avril 1845), annonce au sultan qu’Abdelkader a gagné le sahara et s’est installé chez les Hmiyanes à qui il fait payer des redevances, que les français l’ayant appris, ont fait ont fait partir de Tlemcen une colonne avec un fort convoi de chameaux portant 2 mois de vivres.

    Dans la dernière phase de sa carrière, au cours de l’année 1847 l’Emir a causé au gouvernement français, comme au gouvernement marocain, les mêmes preoccupations et les mêmes difficultés, dans la poursuite du même objectif qui était sa capture. Une entre les deux gouvernements était difficile à réaliser, bien qu’ils eussent le plus intérêt. Et cependant, alors qu’il n’y est eut pas entente concertée, la nature même des circonstances à combiner la double pression française et marocaine pour amener l’Emir à se rendre.

    Le sultan ne pouvait, sans compromettre son prestige, faire appel, contre Abdelkader, à l’aide française. Les français, n’ayant pas, les mêmes scrupules, tentèrent d’agir en liaison avec la Makhzen par une voie detournee. Nous en trouvons la preuve dans une lettre de M. de Chasteau du 19 djoumada 1er 1263(5mai 1847), adresse au Caïd Mohamed El Ahmer, envoyé dans le Rif par le sultan pour réduire Abdelkader et ses partisans. Dans cette lettre, le chef de la mission de France au Maroc offre au Caïd de lui fournir des subsides pour l’aider à accomplir sa mission et ramener les rebelles marocains à la soumission au sultan; car, ajoute la lettre, nous avons le plus gand intérêt à l’expulsion du Maroc de l’Emir Abdelkader et sommes decidés tout ce qui est en notre pouvoir pour y parvenir.

    Mais voici l’échec du Makhzen souligné par le roi à son fils dans une lettre du 2 radjab 1263(18 juin 1847) marque toute l’importance; on y voit les suites d’une attaque bien conduite par Abdelkader et cette déroute y est jugée comme plus grave que celle de la bataille d’Isly. Il y a là, sur ce dernier desastre, une appréciation que nous n’avons pas trouvé ailleurs : « Nous avons reçu, dit Moulay Adberahman, votre lettre et celles qui l’accompagnaient, nous faisant connaître la façon dont s’est comporte le traitre Abdelkader en attaquant de nuit, avec ses partisans des tribus rifaines, l’armée que vous aviez envoyeé dans le Rif. Dieu veuille que cet événement soit le terme de nos epreuves.

    Voyez, ajoute-t-il, Abdelkader avec le petit nombre d’hommes dont il dispose ,dans un pays qui n’est pas le sien, quels resultats il obtient, grâce a son esprit délié, à ses habiles stratagèmes et à sa politique avisée !… Alors que nous les obtenons pas, nous qui avons le nombre, mais nous manquons d’habileté politique! Il nous faut désormais, déployer avec les tribus rifaines une grande fermeté alliée à une bonne politique et à une administration saine; cela est indispensable pour les ramener dans le devoir.

    La lecture des lettres du sultan Moulay Abderahman, en même temps qu’elles nous éclairent sur l’état intérieur du royaume sous son règne le révele comme un prince habile, plein de sagesse et d’une prévoyance qu’il déploya largement et qui lui font honneur à ses talents, si l’on considère si l’on considere ses moyens et le peu de consistance de ses sujets.

    Nous savions que l’Emir, à la fin de sa carrière s’était trouvé acculé sur la frontière maroco-oranaise entre la mer et la basse Moloya, traque d’un côté par l’armée chérifienne et de l’autre par l’armée francaise et on avait, par une forte image, comparé cette situation désésperée à celle du lion encerclé, dont les rugissements font retentir les échos des montagnes .

    Les détails de cette lutte épique, telles que rapportent les lettres chérifiennes, justifient ce qui a été dit des talents de l’Emir Abdelkader, de son habileté politique et de sa trempe exeptionnelle.

    Notes:

    1)D’apres Ismail Hamet, le gouvernement marocain et la conquête d’Alger, « le sultan estime la défaite de son armée plus grave que celle d’Isly ».

    2)Churchill décrit ainsi le stratagème : »Entièrement couverts d’alfa ….qu’on avait plongé dans la poix et le goudron, deux chameaux furent poussés en tête de la petite colonne (celle de l’Emir) et ont mit le feu à l’alfa des chameaux qui, affolés, se lancèrent au galop furieux … les hommes (marocains) se bousculèrent dans toutes les directions.

    Source : algerie-dz.com

    Tags : Maroc, Algérie, France, Emir Abdelkader, colonisation, colonialisme,

  • Kissinger : Les États-Unis et la Chine doivent se fixer des lignes rouges pour éviter une troisième guerre mondiale

    Sans règles, la situation peut être « similaire à celle qui a précédé la Première Guerre mondiale ». Il répondait indirectement à Pompeo, l’actuel Secrétaire d’État qui a avait dénoncé l’historique ouverture des États-Unis sur la Chine menée par Kissinger sous la présidence de Nixon pour casser le camps communiste et affaiblir l’Union soviétique.

    Par : David Wainer – Bloomberg

    L’ancien secrétaire d’État Henry Kissinger a déclaré que les États-Unis et la Chine devaient se fixer des règles d’engagement dans leur concurrence de plus en plus féroces si ils ne veulent pas risquer de recréer les mêmes conditions chaotiques qui avaient caractérisé la politique mondiale et qui avaient mené à la Première Guerre mondiale.

    « Nos dirigeants et leurs dirigeants doivent discuter des limites au-delà desquelles ils ne pousseront pas les menaces », a déclaré Kissinger, 97 ans, mercredi lors d’un débat via Internet organisé par l’Economic Club de New York. « Et puis ils doivent trouver un moyen de mener une telle politique sur une longue période. »

    « Vous pouvez dire que c’est totalement impossible », a-t-il ajouté. « Et si c’est totalement impossible, nous glisserons vers une situation similaire celle qui avait prévalu à la veille de la Première Guerre mondiale. »

    Kissinger, qui a été l’artisan et le négociateur du rapprochement des États-Unis avec la Chine sous la présidence de Richard Nixon, a déclaré que l’objectif était alors de créer un contrepoids à l’Union soviétique. Il a déclaré qu’il était de plus en plus alarmé par une nouvelle guerre froide qui se développait entre la Chine et les États-Unis, qu’il attribuait aux progrès technologiques qui ont considérablement changé le paysage géopolitique.

    Les États-Unis ont besoin d’une « nouvelle façon de penser » qui comprend que le monde est trop complexe pour qu’un pays « parvienne à une telle supériorité unilatérale à la fois en termes de stratégie et d’économie que personne ne sera en mesure de nous menacer », a-t-il déclaré dans son accent allemand devenu sa marque distinctive.

    Ses avertissements sont survenus alors que l’administration du président Donald Trump annule – et même désavoue – l’ouverture à la Chine qui est l’héritage largement loué de Kissinger, qui était également le conseiller à la sécurité nationale de Nixon et dont le rôle dans la poursuite de la guerre du Vietnam a été, à l’époque, reprouvé.

    S’exprimant à la bibliothèque présidentielle Richard Nixon en juillet, le secrétaire d’État Michael Pompeo a qualifié les dirigeants chinois de tyrans résolus à l’hégémonie mondiale, brossant un sombre portrait de la direction du pays alors que les tensions montent en flèche entre les deux plus grandes économies du monde.

    « Si nous plions le genou maintenant, les enfants de nos enfants pourraient être à la merci du Parti communiste chinois, dont les actions sont aujourd’hui le principal défi pour le monde libre », a déclaré Pompeo. « Le monde libre doit triompher de cette nouvelle tyrannie » avait-il conclu.
    Bloomberg

    Afrique-Asie, 10 oct 2020

    Tags : Etats-Unis, Chine, troisième guerre mondiale, conflits, affrontements, guerre, 

  • Commentaire : Bataille

    Par Fouzia Mahmoudi

    Alors que les sondages sur l’élection présidentielle de 2022 en France se multiplient ces dernières semaines, il apparaît de manière de plus en plus évidente qu’il manque à droite une personnalité capable d’enthousiasmer et de rassembler les électeurs de cette famille politique. Et si certains noms ont plus de succès que d’autres auprès des personnes sondées, aucun ne sort, pour le moment, du lot.

    C’est dans cette conjoncture que l’ancienne ministre sarkozyste Rachida Dati a posé des jalons en vue de la présidentielle de 2022 en affirmant au quotidien britannique «The Times» sa détermination à «gagner» cette élection.

    Interrogée, dans le cadre d’un portrait, sur ses projets pour les deux années à venir, l’ex-candidate LR à la Mairie de Paris a répondu : «Gagner l’élection présidentielle de 2022», selon ses propos publiés en anglais par le journal. «Quand vous faites de la politique et que vous gagnez des batailles électorales et que vous faites en sorte que votre cause avance, que vous défendez vos valeurs et une communauté de destins, nécessairement, il arrive un moment où vous vous dites, surtout quand vous voyez l’état du pays, cette bataille, peut-être que je pourrais la mener», a ajouté l’ancienne ministre de la Justice.

    En juillet déjà, Rachida Dati avait estimé avoir «un rôle à jouer» pour la présidentielle. «Ce sera à ma famille politique de choisir un candidat pour 2022», mais «je participerai à cet engagement majeur», avait-elle alors affirmé au «Parisien» en se disant convaincue qu’il n’y a «pas d’homme ou de femme providentielle».

    Début septembre, elle avait cependant assuré que l’ancien ministre Xavier Bertrand, qui se positionne activement pour 2022 depuis l’été, était «celui qui a le plus faim» à droite. «J’ai envie, mais je veux que ce soit le meilleur et je ne sais pas si je peux être la meilleure», avait alors ajouté Dati sur BFM TV en se plaçant «dans une dynamique collective».

    Les Républicains, anticipant une possible défection de François Baroin pour la présidentielle, ont renvoyé le choix de leur candidat à avril 2021. L’ancienne garde des Sceaux est revenue sous les feux des projecteurs après une campagne combative pour la Mairie de Paris qui l’a placée en deuxième position (34 % des voix au second tour) derrière Anne Hidalgo (49 %), alors même que sa candidature au départ avait été largement moquée.

    Par ailleurs, dans le cadre de l’enquête sur Carlos Ghosn, une information judiciaire a été ouverte par la justice sur des faits d’«abus de biens sociaux» et de «corruption passive» autour de contrats de conseil passés par l’alliance Renault-Nissan avec Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer, que l’ancienne eurodéputée a régulièrement dénoncée comme une «manœuvre» et une «instrumentalisation».

    Reste à voir si les électeurs de droite à l’échelle nationale, comme l’on fait les électeurs de droite de Paris, seraient prêts à se ranger derrière l’ex-garde des Sceaux, qui malgré les moqueries qu’elle a eues à subir tout au long de sa carrière, a toujours réussi à sortir du lot et à ne pas tomber dans l’oubli comme ce fut le cas pour tant d’autres personnalités politiques avant elle.

    Tags : France, Macron, Rachida Dati, Nicolas Sarkozy, élections, campagne, Paris,

  • Algérie : Défendre et concrétiser ses revendications

    La campagne référendaire autour du nouveau projet de Constitution entre ce samedi dans son quatrième jour. Et le moins que l’on puisse dire pour le moment, c’est qu’elle est loin d’avoir atteint sa vitesse de croisière. Ou pour reprendre les termes utilisés par l’agence officielle Aps, elle a débuté de manière timide en ces premiers jours d’explication.

    Pourtant cette nouvelle Constitution constitue le premier socle sur lequel se bâtira la nouvelle République ou la nouvelle Algérie. Une constitution qui répond en premier à la principale revendication des premiers marcheurs du hirak qui ont investi les rues algériennes un certain 22 février pour faire barrage à un cinquième mandat de l’ancien président, mais aussi et surtout signifier leur refus d’une prolongation du quatrième mandat comme le complotait le cercle du président démissionnaire.

    Et la mouture de la nouvelle Constitution a pris un soin particulier à verrouiller le nombre de mandats présidentiels, les limitant à deux. Et le président Tebboune l’a encore rappelé dans son interview accordée au journal français l’Opinion, martelant que « la Constitution est un document sacré. Si le peuple la respecte, les dirigeants doivent la respecter encore plus. C’est peut-être philosophique pour certains.

    En Algérie, plus personne ne pourra toucher à la Constitution pour (réaliser) un troisième mandat», poursuivant sur le même sujet «Je m’interdis de juger mes pairs et ne jette la pierre à personne. Mais on a vu les conséquences de ces prolongements successifs. Le président Zeroual avait fixé une limite à deux mandats. Moi, j’y tiens personnellement, aussi bien pour la présidence que pour le Parlement», ajoutant que «dix ans, c’est suffisant pour exprimer ses idées, développer son schéma de développement politique».

    Ainsi, le référendum du 1er novembre prochain est une étape cruciale pour cette nouvelle Algérie pour laquelle des millions d’Algériens ont battu le pavé des mois durant. Mais il reste que pour réussir cette campagne d’explication, il faudrait un engagement fort de la société civile et une moindre implication de ces parties et partis qui ont servi jusqu’à l’allégeance l’ancien système et marginalisé les jeunes et les forces vives de la nation.

    Les nouvelles forces politiques, association et société civile ont cette obligation de plaider en faveur du «oui» au référendum sur la nouvelle Constitution qui est la concrétisation et le fruit de leur lutte.
    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 10 oct 2020

    Tags : Algérie, Constitution, réformes, référendum,

  • Frontière entre l’Algérie et le Maroc

    La frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc est une frontière internationale continue longue 1 601 kilomètres ou 1 559 kilomètres si l’on considère les 42 kilomètres avec le Sahara Occidental comme n’en faisant pas partie.

    La frontière terrestre est fermée depuis 1994.
    Sommaire [masquer]
    1 Historique
    1.1 Avant l’occupation française
    1.2 Période française
    1.3 Depuis l’indépendance
    2 Dispute frontalière
    3 Caractéristiques
    3.1 Nord
    3.2 Hamada du Guir
    4 Hamada du Draâ
    5 Références
    6 Liens externes

    Historique

    Avant l’occupation française

    1557, Hassan Pacha repousse les attaques de Mohammed ech-Cheikh sur Tlemcen avant de le faire assassiner pour faire respecter la frontière entre le royaume Saadien et la Régence d’Alger au niveau de l’Oued Moulouya. Cette frontière sera respectée pendant plus d’un siècle avant que Moulay Ismaïl ne réussisse a étendre son territoire jusqu’à la Tafna pour une courte période puisqu’il sera battu en 1663 par le dey Hadj Chaâbane qui le contraint de conclure la paix.
    1795, le sultan alaouite Moulay Sliman entreprit de reconquérir Oujda, le bey d’Oran n’y opposa pas de résistance et la frontière est définitivement fixée à l’oued Kiss.

    Période française

    Frontière entre le Maroc et l’Algérie en 1963La frontière moderne entre l’Algérie française et le Maroc a été définie la première fois le 18 mars 1845 par le traité de Lala-Maghnia suite à la bataille d’Isly remportée par le Maréchal Bugeaud. Ce traité concernait le nord de la frontière jusqu’à Teniet-Sassi à 120 kilomètres de la méditerranée, le sud n’ayant pas encore été colonisé par les français.

    En 1903 le Général Lyautey fonde Colomb-Béchar poste avancé face au Maroc et les luttes du Cheikh Bouamama. Les autorités marocaines affirment que Béchar a été construite sur leur territoire.

    1912 une nouvelle limite administrative dite ligne Varnier est établie entre Figuig et Tiberiatine.
    La région de Tindouf est conquise par les français en 1934 elle est aussi réclamée par le royaume du Maroc.

    Depuis l’indépendance

    Le « Grand Maroc » revendiqué par l’Istiqlal1956, Allal El Fassi dirigeant de l’Istiqlal énonce sa théorie du Grand Maroc et affirme les revendication sur le Touat, Béchar et Tindouf.

    6 juillet 1961, accord entre Hassan II et Ferhat Abbas président du GPRA stipulant que les revendications marocaines seront discutées le lendemain de l’indépendance de l’Algérie.

    Du 1e octobre au 5 novembre 1963, la guerre des sables. Trêve signé à Bamako.

    Mai-juillet 1966, incidents suite à la nationalisation des mines de Gara Djebilet par l’Algérie.

    15 janvier 1969, Signature du Traité d’amitié de bon voisinage et de coopération d’Ifrane[1].

    Juillet 1970, mise en place d’une commission mixte de bornage.

    15 juillet 1972, signature entre le président algérien Houari Boumediene et le roi du Maroc Hassan II de l’accord frontalier décidé par convention un mois plutôt.

    17 mai 1973, ratification du traité par l’assemblée algérienne.

    28 mai 1992, la chambre des représentants du royaume chérifien ratifie a son tour le traité de 1972 délimitant la frontière avec l’Algérie.

    1994, suite à décision marocaine d’imposer le visa au ressortissants algériens, l’Algérie ferme ses frontières avec le Maroc.

    2004,samedi 31 juillet 2004 l’accès au territoire marocain n’est plus soumis aux formalités de visa suite à une décision prise sur hautes instructions du roi, Mohammed VI .

    2005 le visa d’entrée en Algérie, est levé . Cette décision intervient plus de huit mois après que le souverain chérifien (le 30 juillet 2004 ), Mohammed VI, eut annoncé la suppression du visa pour les Algériens désirant se rendre au Maroc.

    2008 le Maroc souhaite une normalisation avec l’Algérie.

    Dispute frontalière

    La dispute frontalière au nord est due aux interprétations différentes qu’en font les algériens et les marocains. Pour le Maroc la frontière naturelle se situe au niveau de l’Oued Tafna alors que pour l’Algérie elle se situe à l’Oued Moulouya, les deux fleuves étant distant de 100 à 150 kilomètres l’un de l’autre.

    Caractéristiques

    Nord

    La frontière entre le Maroc et l’Algérie débute au nord par l’Oued Kiss sur prés de 48 kilomètres jusqu’à quelques kilomètres du poste frontière de Zoudj Baghel entre les villes de Oujda (Maroc) et Maghnia (Algérie). Il commence a son embouchure sur la Méditerranée en séparant les villes de Saïdia (Maroc) et Marsa Ben M’Hidi (Algérie).

    Après le contournement de ville d’Oujda, la frontière retrouve un obstacle naturel avec les massifs de Beni Snous et Beni Bou Saïd qui s’étendent à l’est côté algérien.

    Après un tracé plus ou moins rectiligne, La frontière épouse en partie les courbes de l’Oued Bou LArjam dans la vallée aride du Chott El Gharbi (lac salé) dans la Wilaya de Naâma. Elle se prolonge avec d’un côté la plaine aride côté marocain et et la plaine steppique côté algérien.

    Hamada du Guir

    Ensuite ce sont les Monts des Ksours contreforts de l’Atlas Saharien qui servirons de frontière naturelle à l’exception de l’enclave formée par la région de l’Oasis de Figuig.
    Un lignage Est-Ouest de près de 160 km de long au nord de Béchar jusqu’à l’Oued EchChair le long duquel elle descend plein sud sur une quarantaine de kilomètres jusqu’à l’Oued Guir.

    Hamada du Draâ

    Elle repart de façon linéaire sur un axe Est-Ouest sur près de 80 kilomètres avant de repartir plein sud à travers le Hamada du Guir. La frontière est matérialisée par un léger massif côté algérien et par les dunes de la Marzouga côté marocain.

    Ensuite sur près de 200 kilomètres sur un axe Nord-Est – Sud-Ouest le long des contreforts rocheux du Hamada de la Daoura jusqu’à Dayet Ahrbor et la Vallée du Draâ.

    C’est l’Oued Draâ qui 380 kilomètres durant prolongera la frontière jusqu’au point méridien 8° 40′ ouest.

    Enfin pour finir la frontière descend sur 158 kilomètres (dont 42 avec le Sahara Occidental) le long de la ligne située par 8° 40′ ouest.

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, frontières, colonisation, 

  • L’Algérie reprend son rang de premier fournisseur de l’Espagne en gaz

    SONATRACH ET NATURGY SIGNENT UN ACCORD GAZIER METTANT UN TERME À LEUR CONTENTIEUX : L’Algérie reprend son rang de premier fournisseur de l’Espagne

    La Compagnie pétrolière nationale et le groupe espagnol Naturgy ont signé, ce jeudi à Alger, des avenants aux contrats de vente de gaz liant les deux sociétés, a annoncé Sonatrach dans un communiqué. Un accord gazier qui mettra ainsi un terme à leur contentieux autour des prix du gaz.

    L’Algérie, est depuis des années, le principal fournisseur de gaz de l’Espagne, notamment via le gazoduc Medgaz (dont Sonatrach possède 51 % et Naturgy 49 %). Mais avec l’effondrement des prix du pétrole et du gaz provoqué par la pandémie de Covid-19, Naturgy a décidé de renégocier tous ses contrats d’approvisionnement en gaz. Il faut souligner que près de 60 % du gaz qui arrive en Espagne provient d’Algérie. Ces avenants aux contrats de vente de gaz ont été paraphés peu avant l’entrevue qui a réuni les P-DG de Sonatrach et Naturgy respectivement Toufik Hakkar et Francisco Reunes, note la même source. Cette rencontre a été tenue en marge de la visite officielle en Algérie du président du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez entamée mercredi. « La signature de ces avenants renforce le partenariat entre Sonatrach et Naturgy dont la relation commerciale date des années 70 et qui sont également les deux actionnaires de la société Medgaz qui exploite le gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne, respectivement à 51% et 49% », précise la même source. « L’industrie pétrolière et gazière a été fortement impactée par la pandémie de la Covid-19, Sonatrach surmonte, en étroite collaboration avec ses clients, les effets de cette pandémie sur les activités commerciales » a fait savoir Hakkar. Selon lui, l’accord auquel sont parvenus Sonatrach et Naturgy traduit le « caractère stratégique » des relations de long terme et de confiance qui les lient et par lequel elles visent à consolider leurs positions sur le marché espagnol. Pour sa part, Le P-DG de Naturgy a déclaré que « cet accord démontre la volonté des deux sociétés de poursuivre leur partenariat à long terme, entamé il y a des décennies ». « Cette alliance stratégique est essentielle pour l’approvisionnement en gaz compétitif et sûr du marché espagnol, et donc essentielle pour le développement économique et social des deux pays », a-t-il ajouté. Cette rencontre a été une occasion pour les deux responsables d’échanger sur d’autres possibilités de coopération future entre les deux compagnies et sur les meilleurs moyens d’élargir leurs relations commerciales, a conclu le communiqué. Par ailleurs, en marge de sa participation au Forum d’Affaires algéro-espagnol, organisé à l’occasion de la visite officielle du président du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, le ministre de l’Énergie, Abdelmadjid Attar, a reçu jeudi dernier en audience le P-DG de la compagnie espagnole énergétique Naturgy, Francisco Reynes Massanet.

    Au cours de cette rencontre, « les deux parties ont passé en revue l’état des relations de coopération et de partenariat entre la société nationale des hydrocarbures Sonatrach et l’entreprise espagnole Naturgy ainsi que les voies et moyens de leur renforcement dans l’intérêt mutuel des deux pays », indique un communiqué du ministère. Les deux parties ont salué, à cette occasion, les « relations de partenariat traditionnelles et stratégiques » entre les deux compagnies et se sont félicitées de la signature des avenants aux contrats de vente de gaz liant les deux sociétés, qui vient renforcer le partenariat commercial entre Sonatrach et Naturgy qui dure depuis plus de 50 ans. Les discussions ont, également, porté sur les perspectives de coopération futures notamment dans le domaine de l’exploration et la production des hydrocarbures. À cet effet, le ministre a invité la compagnie espagnole à explorer les opportunités offertes dans ce domaine, avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les hydrocarbures qui « ouvre des perspectives très prometteuses pour un partenariat mutuellement bénéfique ».
    Hamid Mecheri

    Algérie -Espagne -coopération : L’Espagne mise sur l’Algérie dans ses stratégies à moyen et long terme

    À la faveur de la visite officielle à Alger du président du gouvernement espagnol
    l’ Algérie et l’Espagne ont réaffirmé, au cours d’un Forum d’Affaires, l’impératif de renforcer et de consolider leurs relations économiques à travers l’exploration de davantage d’opportunités de partenariat dans divers domaines d’activité.

    S’exprimant à l’ouverture des travaux du forum tenu dans le cadre de la visite du président du

    gouvernement espagnol, M. Perdo Sanchez, le Premier ministre, M. Abdelaziz Djerad a indiqué que les entreprises espagnoles pourront coordonner avec leurs homologues algériennes pour parvenir à de véritables opportunités de partenariat et d’investissement au niveau du marché algérien où elles trouveront toutes les conditions de croissance et de prospérité.

    PRIVILÉGIER D’AUTRES FORMES DE COOPÉRATION ET DE PARTENARIATS

    Abdelaziz Djerad a appelé à » se focaliser sur les principaux secteurs que le programme d’action du Gouvernement vise à promouvoir, à savoir les hydrocarbures, les énergies renouvelables, les industries manufacturières, l’industrialisation, le tourisme et l’économie du savoir ». « Les relations commerciales entre les deux pays ont été impactées par la crise du coronavirus. Cependant, nos économies disposent des capacités suffisantes pour y faire face, ce qui fait de cette crise une opportunité pour développer d’autres formes de coopération et de partenariats adaptées aux nouvelles exigences », a déclaré M. Djerad. De son côté, le chef du gouvernement espagnol a souligné que « le volume des investissements et échanges commerciaux entre les deux pays est certes important, mais ne reflète pas les potentialités des deux pays dans le domaine économique ». Il a mis en avant les opportunités offertes aux deux pays pour approfondir et renforcer la coopération économique à moyen et long termes, notamment dans les domaines de l’énergie, du numérique, de l’industrie agroalimentaire, de la défense, de l’environnement, de la technologie, de l’ingénierie et des bureaux d’études. M Pedro Sanchez est revenu, en outre, sur l’importance de la coopération et de la consolidation des partenariats dans les domaines de la santé, de la médecine et de la pharmacie, d’une grande importance notamment en cette conjoncture que traversent plusieurs pays du monde, en raison de la pandémie du nouveau coronavirus. Il a estimé que « l’Algérie est un pays sur lequel l’Espagne mise dans ses stratégies à moyen et long termes, de par sa place prépondérante dans la région du Maghreb et en Afrique ». Une cinquantaine d’entreprises et d’organisations patronales des deux pays avaient pris part aux travaux de ce Forum. Les participants ont fait part de leur volonté d’amorcer un saut qualitatif en matière de relations commerciales et d’investissements entre les deux pays, dénombrant les opportunités de partenariat, très fortes, en dépit des difficultés imposées par la pandémie coronavirus. La délégation d’affaires espagnole comprenait une quinzaine de grandes entreprises activant notamment dans le secteur de l’énergie, de l’industrie mécanique, de l’industrie agroalimentaire, des finances et de la construction, ainsi que quatre organisations : la Chambre de commerce d’Espagne, la Confédération espagnole des organisations des entreprises, l’Union générale des travailleurs et l’Agence de promotion de travail -Foment del Trebal. Du côté algérien, une trentaine d’entreprises publiques et privées ont pris part au forum ainsi que les principales organisations patronales. La rencontre a été également marquée par une importante participation officielle avec la présence notamment des ministres algériens chargés des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Santé, de l’Énergie, de la Culture, de l’Industrie, et du Commerce extérieur.

    POUR MADRID L’ALGÉRIE EST UN PARTENAIRE « STRATÉGIQUE »

    Dans son intervention, le ministre délégué chargé du commerce extérieur, Aissa Bekkaï a qualifié cette rencontre de « très importante » pas seulement du fait que l’Espagne constitue le 5ème fournisseur et le 3ème client de l’Algérie (selon les statistiques des neuf premiers mois de 2020) mais aussi du fait de la mutation économique à laquelle aspire l’Algérie et qui exige davantage d’investissements. M. Bekkaï a rappelé les spécificités des relations économiques entre les deux pays de par la proximité géographique et du Traité d’amitié, de bon voisinage et coopération économique qui les associe. Dans des déclarations à la presse en marge du forum, le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham a indiqué que le climat des affaires a enregistré, ces derniers mois, des changements sur le plan législatif visant à lever les obstacles sur l’investissement étranger, notamment à travers la libéralisation des initiatives et l’annulation de l’obligation d’établir des partenariats avec une partie locale, à l’exception de certaines filières stratégiques. L’Algérie s’attend, en contrepartie, à des investissements « sérieux » qui s’inscrivent dans le cadre de la politique nationale visant à augmenter les niveaux d’intégration industrielle locale dans les différentes filières industrielles, selon le ministre. Au moment où l’Algérie représente un marché voisin de l’Espagne à rendement élevé, l’Espagne peut de son côté être une destination pour les marchandises algériennes hors hydrocarbures, ajoute M. Aït Ali Braham. Pour sa part, la Secrétaire d’État espagnol au Commerce, Xiana Méndez Bértolo a estimé que l’Algérie constituait un partenaire « stratégique » et irremplaçable pour son pays, indiquant que le chiffre des échanges bilatéraux dénote l’importance des relations économiques devant être, justement, améliorées en faveur d’une relation durable entre les deux parties. Mme. Méndez Bértolo a également mis en valeur les efforts déployés par le gouvernement algérien en vue d’éradiquer la bureaucratie et faciliter les procédures d’investissement et de commerce, et ce, « en dépit des charges qui pourraient en découler », affirmant que la levée de la règle du 49/51% régissant les investissements étrangers en Algérie contribuerait à faire avancer le rythme des affaires et des investissements espagnols dans ce pays. En parallèle, « le gouvernement espagnol accompagne les entreprises nationales dans leur activité vers l’international notamment en Algérie où la diversité est considérée comme étant un enjeu majeur que suit l’Espagne minutieusement », a-t-elle souligné. L’Algérie est vue comme « un marché prometteur », a estimé la secrétaire d’État au Commerce, et l’idée de la considérer comme une porte d’accès vers l’Afrique est « très intéressante » aux yeux des Espagnols notamment après l’entrée en vigueur de la ZLECAF. Pour rappel le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne a atteint environ 7 milliards Usd en 2019, dont 3 milliards Usd d’exportations algériennes, principalement les hydrocarbures. Au cours de sa visite le chef du gouvernement espagnol a été longuement reçu par le président Tebboune et a tenu une séance de travail avec le premier ministre Abdelaziz Djerad, à laquelle ont pris part plusieurs ministres ddont le ministre des AE , Sabri Boukadoum.
    Mokhtar Bendib

    Le Courrier d’Algérie, 10 oct 2020

    Tags : Algérie, Espagne, coopération, gaz, conflit Sonatrach, Naturgy,

  • La police belge acquitté de la mort d’un jeune marocain de 17 ans

    La police belge a été acquitté dans le dossier de la mort du jeune marocain de 17 ans, Mehdi. Pour le parquet de Bruxelles, il n’y a pas eu d’infraction.

    Le parquet de Bruxelles a annoncé jeudi les résultats de l’enquête judiciaire qui a été menée à la suite du décès de Mehdi Bouda, 17 ans, décédé sur le coup des suites d’une collision par une Golf GTI de la police locale.

    Le frère de la victime n’hésite pas à comparer le cas de son frère à celui de George Floyd, le black américain tué par asphyxie.  » Dans le cas de George Floyd, c’est un genou qui le tue, dans le cas dans mon frère c’est une voiture de police (…) toute la violence, tout le débat est là, un jeune qui prend la fuite car il se sent en insécurité « , affirme Ayoub Bouda.

    Tags : Belgique, Maroc, marocain, Mehdi Bouda, George Floyd,

  • Laila Lalami bricole habilement l’historiographie et donne ainsi vie à un esclave noir

    Une seule phrase lui a été consacrée en historiographie. Dans son roman La Florida, Laila Lalami donne vie de manière convaincante au premier explorateur noir américain.

    Plus de trente ans après la découverte du continent américain par Christophe Colomb, les Espagnols, dont l’officier espagnol Cabeza de Vaca, réclament la Floride pour la couronne espagnole. En 1527, c’est très simple. Le drapeau est hissé sur la plage de sable blanc et le notaire, lisant son parchemin, déclare que le roi et la reine d’Espagne ont un nouveau territoire d’outre-mer.

    Mais le reste de l’expédition d’exploration se transforme en désastre. Tout d’abord, l’équipage est en proie à la faim, la soif, la fièvre et les attaques des tribus indigènes, puis la flotte est détruite par des erreurs de navigation. Sur les six cents hommes, quatre survivent: l’officier Cabeza de Vaca (« tête de vache ») lui-même, deux Espagnols et un esclave noir.

    Leur célèbre histoire de survie est la suivante: les quatre hommes rejoignent différentes tribus indiennes, d’abord en tant que serviteurs qui sont battus lorsque l’ancien du village n’aime pas quelque chose, puis en tant que médecins auxquels sont attribués des pouvoirs mystiques (y compris la prononciation de l’Ave Maria). Quand, après huit ans, ils rencontrent accidentellement des cavaliers d’une nouvelle mission espagnole, les hommes eux-mêmes sont devenus des demi-Indiens: ils portent des tuniques en peau de daim jusqu’aux genoux, des tresses jusqu’à la poitrine, des boucles d’oreilles turquoise et un bâton de marche rouge avec des plumes d’ara. Le récit de l’officier de ses années avec les peuples amérindiens, adressé et dédié au roi, est d’une grande valeur anthropologique en raison de sa connaissance culturelle détaillée de leurs langues et modes de vie.

    Le quatrième survivant

    Voilà pour l’histoire originale enregistrée dans l’historiographie. Mais l’œil de l’écrivain Laila Lalami (1968, Maroc) attire l’attention de quelque chose qui a toujours été négligé: le quatrième survivant, Estebanico, qui est également protégé de la maladie et de la mer perfide, est « un noir arabe d’Azamor ». Cela fait «El Negro», conclut Lalami, le premier explorateur noir d’Amérique. Et comme on ne sait rien de son parcours – une seule phrase lui est consacrée dans le récit de voyage complet – l’écrivaine, qui est également professeur à l’Université de Californie, lui fait revivre son roman La Florida, un Pulitzer et finaliste. Prix ​​Booker.

    Son personnage principal s’appelle Mustafa ibn Muhammad ibn Abdussalam al-Zamori, mais a été renommé Estebanico par les Espagnols. Son idiome est le silence, et la parole est un penseur, un témoin silencieux; pas un conquérant avec une ruée vers l’or mais un esclave du conquérant, quelqu’un qui devient un explorateur contre sa volonté. Lalami donne à l’esclave noir la liberté que son célèbre compagnon n’a pas obtenue, car il veut avoir un pied blanc avec le roi espagnol: Estebanico décrit les événements réels, y compris les détails pervers que l’officier omet dans son célèbre récit. Que les Espagnols ont épousé des Indiennes et que les Indiens ont été maltraités, torturés et violés, par exemple.

    Dans l’histoire originale, après avoir été sauvé après toutes ces années, l’esclave est vendu au vice-roi espagnol, qui s’est installé sur le continent américain. Dans l’histoire de Lalami, il essaie de sortir de ce sort en se faisant déclarer mort afin de pouvoir retourner dans sa tribu avec sa femme indienne enceinte, heureusement pour toujours, et jusqu’à ce que la mort les sépare.

    Lalami ébranle habilement les fondements du récit de voyage historique et nous rappelle que – selon le narrateur – rumeurs, fantasmes et mensonges sont inclus dans l’historiographie officielle et, surtout, cachés et oubliés. Cela ne devient plus d’actualité.

    Source : De Volkskrant, 9 oct 2020

    Tags : Maroc, Laila Alami, La Florida, esclave noir, Espagne, Amérique,