Auteur/autrice : mahembarec

  • Covid 19 : Vivre avec le virus

    Au plus fort de la pandémie, alors que celle-ci provoquait des milliers de décès par jour, la conviction prévalait malgré tout que le mal n’était qu’un mauvais moment à passer, et que l’année en cours ne serait pas finie qu’il se serait dissipé. Ne parlons pas de la foule appréciable de ceux qui doutaient même que tous les décès enregistrés soient à mettre sur le compte de la maladie.

    Dans le tas, des scientifiques de renom, des dirigeants politiques de premier plan, mais aussi monsieur-tout-le-monde, d’instinct réfractaire aux mesures de confinement, de barrière, ou même seulement de précaution ou de bon sens. Tant qu’il n’est pas atteint, l’homme de la rue, comme on l’appelle également, demande à voir avant d’admettre qu’il est en grand danger lui aussi. Mais, maintenant que l’année tire vraiment à sa fin, plus personne ne s’aventure à faire ce genre de prédiction.

    Dans sa dernière déclaration, en forme de mise en garde comme à son habitude désormais, l’OMS indique qu’à ce jour seulement 10 % de la population mondiale a été contaminée. A ce rythme de circulation du virus, il lui reste pas mal de chemin à parcourir, et ce faisant bien des vies à prendre. Le compte est d’ailleurs vite fait : il n’y a qu’à multiplier par 6 ou 7 son bilan actuel, pour que la population mondiale soit enfin parée contre lui. Et encore, pour autant que l’immunité collective soit une réalité, et non pas un mythe.

    C’est là certes le pire des scénarios, et pour autant que la science ne parvienne pas à mettre au point l’antidote, ni sous la forme d’un vaccin ni sous celle d’un traitement. Un tour des événements qui à première vue semble exclu, puisqu’il est question et depuis déjà un certain temps de progrès notable dans l’élaboration de plusieurs vaccins, dont certains, assure-t-on, seraient fin prêts dans pas longtemps. Autant dire demain ; ou, au plus tard, après-demain.

    A peine sorti de l’hôpital, Donald Trump a réitéré sa promesse d’un vaccin imminent. Dans un premier temps réservé aux Américains, sans doute. Qu’à cela ne tienne, car s’il y en a pour des millions, il y en aura pour des milliards, d’autant qu’il y aura au passage beaucoup d’argent à se faire. N’empêche, Trump lui-même n’a parlé que du vaccin tant attendu, nullement d’un traitement pour ceux qui sont déjà infectés ou qui le seront d’ici là.

    A bien l’entendre, d’ailleurs, le traitement spécifiquement anti-Covid 19 n’est même pas à trouver, il existe déjà, lui-même l’ayant pris, et comme il se doit il est américain. En supposant qu’il dise vrai, encore faut-il qu’il s’en produise en quantités suffisantes pour qu’en plus des Américains tout le monde puisse en disposer. Ce qui, on l’imagine bien, prendra du temps, au cours duquel le virus ne sera pas resté inactif. De sorte que même dans le meilleur des scénarios, la probabilité que l’année prochaine soit elle aussi placée sous le signe de l’épidémie se renforce chaque jour davantage.

    S’il n’y a plus personne pour prédire sa fin toute prochaine, c’est sans doute qu’à peu près tout le monde a fini par se faire à l’idée qu’elle était là pour plus de temps qu’on avait d’abord cru. Un sentiment que traduit d’ailleurs bien le précepte désormais répété comme un leitmotiv, exhortant tout un chacun à vivre avec le virus.

    Le Jour d’Algérie, 8 oct 2020

    Tags : Coronavirus, covid 19, virus, Etats-Unis, Donald Trump, confinement, déconfinement, contagion, pandémie, 

  • Sahara Occidental : Des étincelles entre le Maroc et le Front Polisario

    Les protestations. Le long de la zone frontalière d’El Guerguerat, il y a « encore un autre abus que nous dénonçons à l’ONU ». Réponse sévère de Rabat envoyant des renforts. Brahim Ghali: « Toute attaque contre un citoyen sahraoui équivaudrait à une déclaration de guerre »

    La tension monte le long de la zone frontalière d’El Guerguerat, à l’extrême sud-ouest du Sahara occidental, à l’extérieur du « mur de défense », ou « de la honte », érigé par le Maroc entre les territoires occupés, ceux libérés par la République Arabe sahraoui démocratique (Rasd) et la frontière avec la Mauritanie.

    En effet, depuis lundi dernier, de nombreux militants sahraouis ont protesté pacifiquement contre la fermeture du seul passage terrestre utilisé par le Maroc « pour commercer illégalement avec l’Afrique et piller les richesses du Sahara occidental (phosphates et produits de la pêche, ndlr) ». Un accès qui est devenu d’une importance fondamentale dans cette période, compte tenu également de la fermeture des frontières aériennes du Maroc et de la diminution du trafic maritime due à la pandémie de Covid-19.

    RÉACTION TRÈS DURE de Rabat qui a envoyé des dizaines de véhicules militaires et de soldats menaçant de «recourir à la violence si le blocus n’est pas levé» et a accusé le Front Polisario – représentant légitime du peuple sahraoui – de «porter atteinte à la paix dans la région et violer l’accord de cessez-le-feu entre les parties au conflit ».

    Le Polisario, au contraire, accuse le Maroc de créer un « faux alarmisme » pour détourner l’attention internationale après la demande de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, d’envoyer une mission de vérification du respect des droits en territoires occupés – rejetés par Rabat – et à la veille du renouvellement de la mission Minurso qui a sanctionné, en 1991, le cessez-le-feu, sur le principe «d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental», auquel le Maroc s’est toujours opposé.

    A L’APPUI de la énième manifestation pacifique s’est également exprimée la militante Aminatou Haidar, surnommée le « Gandhi du Sahara Occidental » et récompensée en 2019 du Right Livelihood Award connu sous le nom de Prix Nobel de la Paix alternatif, qui en ces jours subit une « lourde détention à domicile »par les forces de sécurité marocaines à sa résidence d’El Ayoun. << Au refus du déminage, aux violations des droits de l’homme, aux enlèvements, à la torture, aux arrestations de militants – a déclaré Haidar – Rabat a ajouté l’ouverture et l’utilisation du passage illégal d’El Guerguerat comme un autre abus que nous dénonçons à la UN « .

    DANS UNE INTERVIEW à la télévision publique algérienne, le président Rasd et secrétaire général du Polisario, Brahim Ghali, a déclaré que « toute attaque contre un citoyen sahraoui équivaudrait à une déclaration de guerre ». Ghali, en prévision du Conseil de sécurité de l’ONU fin octobre, a demandé un changement radical de l’instance, accusée d’inaction et de ne pas pouvoir trouver un nouvel émissaire pour le Sahara occidental après la démission de l’Allemand. Horst Kohler (mai 2019) en raison de l’obstruction de la France, partisan de la politique coloniale du Maroc.

    << Nous avons toujours soutenu la lutte pacifique pour nos droits – a conclu Ghali – mais malheureusement, aujourd’hui, nous devons admettre que le monde dans lequel nous vivons ne bouge que face à l’effusion de sang et je crains que notre peuple, en particulier les nouvelles générations, ne soit contraint le faire pour regagner sa terre ».

    Il manifesto, 8 oct 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, El Gargarat, ONU; MINURSO, 

  • Macron cautionne la croisade occidentale moderne menée contre l’Islam

    La défense de Charlie Hebdo par Macron cautionne la croisade occidentale moderne menée contre l’Islam

    Par Sabtain Ahmed Dar − Le 11 septembre 2020 − Source Oriental Review

    Le 4 septembre 2020, Macron a prononcé une déclaration publique, au cours de laquelle il a affirmé ne pas être en position de porter un jugement quant à la décision prise par Charlie Hebdo de publier une caricature du prophète Mahomet — que la paix soit avec lui. Cependant, il n’a pas manqué d’affirmer que : « Au début du procès jugeant des attaques de janvier 2015, j’affirme qu’être français, c’est défendre le droit de rire, de railler, de se moquer et de caricaturer, dont Voltaire tenait qu’il s’agissait du premier de tous les droits ».

    Macron a vanté la moralité de la démocratie et de la liberté d’expression en affirmant : « Ce n’est jamais le rôle d’un président de la République d’émettre un jugement sur les choix éditoriaux d’un journaliste ou d’une salle de rédaction, jamais. Nous avons la liberté de la presse ». [Sans doute Macron est-il le seul à ne voir aucune contradiction entre ce propos et la mise sur liste noire par les propres services de l’Élysée du média Russia Today, NdT]. « Il existe en France une liberté de blasphémer qui est attachée à la liberté de conscience. Je suis là pour protéger toutes ces libertés. En France, on peut critiquer un président, des dirigeants, on peut blasphémer », a-t-il affirmé.

    Ce qu’a explicitement dit Macron ici, c’est que le droit de se moquer et de caricaturer, y compris en matière de religion, est un composant essentiel de l’identité française, quelles que soient les implications pour la société comportant une majorité de croyants. Aussi, la question qui se pose est : quelle idéologie Macron représente-t-il ? Pour répondre de manière franche et directe, il s’agit de l’idéologie de l’humanisme laïc. Depuis ce qu’on a appelé l’âge des lumières, cette idéologie prend une forme de religion, avec des vagues progressives, et désormais, elle atteint un stade où elle n’a plus aucune considération pour le Dieu unique de Moïse, de David, de Jésus et de Mahomet — que la paix soit avec eux. Afin de comprendre la nature du sujet, nous devons comprendre quels sont les mérites de la liberté d’expression, et comment, si cette liberté n’est pas contrôlée, elle peut amener à des affrontements mutuels.

    Qu’est-ce que la règle de la liberté d’expression ? La liberté d’expression est le droit d’exprimer son idéologie et ses vues politiques, sans crainte de représailles politiques ou légales. Le principe de base de la liberté d’expression est d’empêcher la coercition, ce qui implique qu’il ne s’agit pas d’un permis légal de diffamer, calomnier, ou de médire. La règle universelle du « Droit » est qu’avec chaque droit vient un devoir, ou une responsabilité, car tout est relié dans l’intégrité de notre univers. Comme l’indique explicitement la Déclaration de Liberté religieuse : « Dans l’usage de toute liberté, chacun doit respecter le principe moral de la responsabilité personnelle et sociale : en exerçant leurs droits, les individus et les groupes sociaux sont liés par cette loi morale à respecter les droits des autres, par leurs propres obligations envers les autres, et par le bien commun. Chacun doit être traité avec justice et humanité. » De nos jours, dans ce système d’État-nation moderne, chaque nation qui défend la liberté d’expression positionne des limites légales autour d’elle, selon l’idéologie principale de chaque pays. Les États qui autorisent la pornographie interdisent la pédopornographie. Cependant, dans tous les cas, la pornographie et ses impacts sur la conscience humaine restent les mêmes. De même les États qui autorisent la liberté d’expression interdisent la propagande vicieuse et les incitations à la violence.

    Il existe une différence codifiée entre l’agression et l’agression aggravée. La loi établit une différence entre les meurtres au premier et au second degré. Charlie Hebdo n’est pas innocent. Ce journal a volontairement offensé les sensibilités des mondes chrétien et musulman. Cependant, il est intéressant de noter que le journal n’a jamais provoqué les Juifs. Cette publication blasphématoire n’est pas étrangère aux controverses précédentes. Avant cela, Charlie Hebdo, alors publié sous le nom Hara-Kiri, avait été interdit durant une brève période en 1961, puis de nouveau en 1966, pour une durée de six mois. Après s’être moqué de la mort de Charles de Gaulle en 1970, le journal avait été interdit définitivement, ce qui avait contraint ses rédacteurs et refonder un journal sous le nom de Charlie Hebdo. Le journal avait arrêté toute publication en 1981, et n’était réapparu que par vengeance en 1991. Bien qu’il proclame défendre la liberté d’expression, Charlie Hebdo a mis à la porte Mona Chollet en 2000, après qu’elle avait protesté contre un article de Philippe Val décrivant les Palestiniens comme « incivilisés ». En 2008, le journal a également mis à la porte le dessinateur de caricatures politiques Maurice Sinet, connu sous le nom de Siné, pour avoir suggéré que Jean Sarkozy envisageait de se convertir au Judaïsme. Le journal ne soutient la liberté d’expression que lorsque celle-ci sert les intérêts laïcs et athées. En France, par exemple, il est interdit de fomenter la haine contre une nation, une race ou une religion, si cela encourage à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence envers un groupe spécifique. L’État français ne fait preuve d’aucune tolérance envers quiconque réfute l’Holocauste juif ou arménien. Il agit alors avec célérité et avec volonté contre tout ce qu’il peut percevoir comme une expression d’antisémitisme.

    Mais aux yeux du monde musulman, l’hypocrisie de la France est scandaleuse. La France est [était… NdT] prête à interdire Hara-Kiri pour s’être moqué de Charles de Gaulle ; mais elle soutient la publication lorsque celle-ci humilie le prophète Mahomet et provoque évidemment la rancœur des Musulmans. La France fait des procès aux auteurs et aux comédiens français, pour cause de discours de haine, lorsque qu’ils critiquent les sionistes et Israël ; mais les haineux qui pratiquent la diffamation contre l’Islam conservent une liberté sans limite. Malgré des actions en justice répétées contre Charlie Hebdo, le journal a volontairement choisi de poursuivre sa campagne de propagande anti-Coran, ciblant intentionnellement ce que les Musulmans ont de plus sacré. Le journal a affirmé qu’il ne se moquait pas du Prophète ; qu’il tournait plutôt en ridicule les Musulmans. La majorité écrasante des Musulmans ne verrait aucune objection à ce qu’on tourne en ridicule les psychopathes et terroriste pseudo-musulmans. Les Musulmans le font sans arrêt à la télévision, à la radio et dans la presse écrite. Mais ce n’est pas Oussama Ben Laden ou Khalid Shaykh Mohammed que Charlie Hebdo a décidé de représenter sous des traits provocants. Au contraire, ils ont ciblé le prophète Mahomet, le dirigeant aimé de 1,5 milliards de Musulmans. Ce faisant, c’est une communauté toute entière qu’ils ont prise pour cible.

    La France, comme le plus gros pays du monde occidental laïc, s’est clairement positionnée comme dar al-kufr ou Résidence de la non-croyance, et comme kuffar al-harbi, les infidèles en guerre contre l’Islam. Mais depuis des siècles, les Français ont de fait appartenu au dar al-‘ahd, la Résidence des croyants et, loin de kuffar al-harbi, ils se catégorisaient plutôt comme ahl al-kitab et ahl al-dhimmah, le Peuple du Livre, et le Peuple de la protection. Une telle coexistence entre Chrétiens et Musulmans fut rendue possible par les Croyants du Prophète Mahomet, qui représente le socle des droits en Islam. Les principes proclamés par les Croyants protégeaient tous les citoyens, nonobstant leur religion. Ces principes sont différents de la conception moderne des « droits de l’homme » et de la « laïcité », au sens que la souveraineté divine y restait suprême. Le système fondé sur les Croyants accordait les mêmes bénéfices sociaux que la laïcité, au travers d’un système à racine religieuse, décrété par le divin. Les Croyants du Prophète considèrent les droits de l’homme au niveau des droits divins. C’est Dieu qui accorde ces droits ; pas l’Homme. Ce fut un tel système qui permit au Royaume chrétien de France et au Califat ottoman de s’allier de manière stratégique au XVIème siècle, lorsque Français et Musulmans étaient amis. Mais depuis la montée de la franc-maçonnerie en Occident, depuis l’âge des lumières, la séparation de l’Église et de l’État, la chute du Royaume chrétien à l’Ouest, l’autorité suprême de Dieu et de ses lois a été prise pour cible par les soi-disant hommes des lumières. L’un d’entre eux s’appelait Voltaire, un homme qui joua un rôle de premier plan dans la chute de la chrétienté en France, un homme que Macron a récemment cité en défense de Charlie Hebdo. C’est pour cela que l’auteur a toujours affirmé que l’humanisme laïque est un chemin satanique visant à dévier le peuple de la foi loin du chemin de la lumière.

    En conclusion, il est évident que tuer quelqu’un parce qu’il a diffamé, dénigré, ou calomnié ne constitue un acte ni juste, ni équitable. Il va de soi que Charlie Hebdo est l’une des armes utilisée dans la guerre de l’information par des éléments anti-chrétiens et anti-musulmans. Les outils de propagande contemporains utilisés pour la subversion sont plus mortels et bien plus dangereux qu’une armée prête au combat. Les soi-disant terroristes islamistes ne se battent pas pour l’Islam. Ils sont une armée par procuration, une cinquième colonne, au service du nouvel ordre mondial laïc. Les fondamentalistes laïcs utilisent des extrémistes religieux afin de détruire la religion et de discréditer le choix de l’Islam. Les terroristes takfiris sont utilisés comme prétexte pour l’intervention militaire, la guerre, et l’occupation. La finalité n’est pas le changement de régime, la démocratie, les droits de l’homme et la liberté d’expression. L’objectif stratégique est l’acquisition et la prise de contrôle des ressources naturelles.

    Comme Dalil Boubakeur, l’Imam de Paris, l’a dit simplement : « Les terroristes takfiris/wahabites ne peuvent absolument pas parler du Mahomet historique, car le seul « Prophète » qu’ils suivent est Satan ». Dans le système légal en vigueur, sous l’humanisme laïc qui fait la loi en France, on laisse les gens cibler la Vierge Marie, Jésus, et Mahomet ; mais cela ne leur donne aucun droit moral de le faire. Dans un tel système légal, chacun a également le droit de coucher avec des prostituées transsexuelles droguées et infectées par des maladies sexuellement transmissibles ; mais cela n’implique pas qu’il s’agit là d’une chose moralement ou éthiquement acceptable. La loi établit les mérites du comportement considéré comme acceptable dans toute société. Pour utiliser des mots simples, elles établissent une norme. La morale et les valeurs, quant à elles, nous montrent comment nous devrions aspirer à nous comporter dans l’évolution de la civilisation. Les caricatures publiées par Charlie Hebdo peuvent bien être légales sous un système législatif fabriqué par l’homme ; cela ne change en rien le fait qu’elles sont blasphématoires, immorales, et contraires à l’éthique.

    Sabtain Ahmed Dar

    Note du Saker Francophone

    Un texte évidemment écrit par un religieux, mais hors de France : cela peut contribuer à comprendre l’image que projette notre pays à l’étranger. Et à chacun d’apprécier une certaine portée universelle de cet article, qui est tout sauf extrémiste. On a trouvé que ce texte, tout à fait décent, avait toute sa place dans un média comme le Saker Francophone.
    Traduit par José Martí, relu par Wayan pour le Saker Francophone

    Le Saker francophone

  • Voilà pourquoi Trump est revenu à la Maison Blanche

    Par Moon of Alabama − Le 6 octobre 2020

    Hier, le président Donald Trump a révélé cette intéressante stratégie de réélection :

    Par Moon of Alabama − Le 6 octobre 2020

    Hier, le président Donald Trump a révélé cette intéressante stratégie de réélection :

     

    Agrandir – Je vais sortir du centre médical Walter Reed aujourd’hui à 18h00. Je me sens vraiment bien ! N’ayez pas peur de la Covid. Ne la laissez pas dominer votre vie. Nous avons développé, sous l’administration Trump, d’excellents médicaments et de l’expérience. Je me sens mieux qu’il y a 20 ans.

    Il s’agit d’un pari de la dernière chance, pris à un risque personnel élevé.

    Trump n’était certainement pas assez bien pour sortir de l’hôpital.

    On ne sait pas vraiment quand Trump a été infecté par le virus SARS-CoV-2 et quand il est tombé malade de la Covid-19. Les traitements que ses médecins ont dit avoir utilisés avec lui sont quelque peu contradictoires. Après le diagnostic de la Covid-19, Trump a reçu une forte dose d’anticorps monoclonaux qui attaquent directement le virus et réduisent la croissance globale des virus. Le remdesivir, un médicament antiviral qui réduit la production d’ARN viral, a également été administré :

    Il semblerait que si vous donnez des anticorps monoclonaux, il vaut mieux les administrer tôt dans le cours de la maladie, lorsque le traitement est encore en mode antiviral. L'ajout d'une cure de remdesivir de cinq jours au schéma thérapeutique convient également à cela : les deux sont conçus pour réduire la quantité de virus présente et (en théorie) empêcher la maladie de progresser vers un stade plus sévère.

    Les deux thérapies ont plus de sens dans la première phase d’une infection virale alors qu’elle ne se situe encore que dans la partie supérieure du système respiratoire. Dans cette phase, le système immunitaire normal est toujours en train de renforcer ses défenses. Mais Trump semble avoir déjà été dans la deuxième phase de l’infection où le virus est dans les poumons et lorsque le système immunitaire commence à attaquer le corps. Il a, au moins deux fois, manqué d’oxygène dans le sang, probablement sans le ressentir. Cette «hypoxémie heureuse» est typique de la Covid-19 :

    L'adéquation de l'échange gazeux est principalement déterminée par l'équilibre entre la ventilation pulmonaire et le flux sanguin capillaire, appelé appariement ventilation / perfusion (V / Q). Dans la phase initiale de la COVID-19, plusieurs mécanismes contribuent au développement de l'hypoxémie artérielle, sans augmentation concomitante du travail respiratoire. Une détérioration clinique rapide peut survenir.

    À ce stade, Trump a été amené à l’hôpital Walter Reed et a commencé la thérapie antivirale. Mais sa maladie a dû s’aggraver. Après son deuxième jour à l’hôpital, ses médecins ont annoncé qu’il avait reçu le corticostéroïde dexaméthasone :

    Le stade sévère se manifeste par une réponse immunitaire hyperactive menant à la fameuse «tempête de cytokines», et potentiellement de gros problèmes. La dexaméthasone semble vraiment être la meilleure thérapie que nous ayons pour le moment. J'ai donc trouvé intéressant - et pas dans le bon sens - que l’équipe médicale du président l’ait effectivement mis sous dexaméthasone, car son mode d’action consiste à atténuer la réaction inflammatoire. Et si une personne en est encore aux premiers stades de l’infection, c’est le contraire de ce que vous voulez faire.

    Les médecins ont également déclaré que le scanner thoracique de Trump montrait ce à quoi ils s’ « attendaient » sans décrire ce que c’était. Cela signifie probablement que le virus avait commencé à attaquer les poumons :

    En raison d'un œdème pulmonaire accru (conduisant à des opacités de verre dépoli et à une consolidation sur l'imagerie thoracique), à ​​une perte de surfactant et à une pression surimposée, un collapsus alvéolaire s'ensuit et une fraction substantielle du débit cardiaque perfuse les tissus pulmonaires non aérés, entraînant un shunt intra-pulmonaire.

    Cela a augmenté le besoin de donner de l’oxygène supplémentaire et de commencer par le stéroïde anti-inflammatoire.

    Agrandir

    Si la maladie ne peut pas être arrêtée à ce stade, les prochaines conséquences dangereuses, de petits caillots sanguins (microthrombi) sont susceptibles de se produire. Trump devra prendre une sorte d’anticoagulant pour empêcher ceux-ci de provoquer un accident vasculaire cérébral.

    Aucun médecin sain d’esprit ne libérerait à ce moment là un patient de l’hôpital.

    Mais Trump voulait être de retour à la Maison Blanche. Il a calculé qu’il devait montrer que le virus pouvait être vaincu.

    Il n’a aucune autre chance de gagner les élections. Les gens croient à juste titre qu’il a foiré la réponse américaine à la pandémie. Même les électeurs plus âgés qui ont voté pour Trump en 2016 disent maintenant qu’ils voteront contre lui :

    Dans un récent sondage Washington Post-ABC, 52% des électeurs de plus de 65 ans ont probablement soutenu Biden, contre 47% pour le président Trump. Il y a quatre ans, Trump a gagné ces électeurs sur Hillary Clinton.

    Trump en a été averti très tôt. Comme Tomas Pueyo l’a écrit en avril :

    Plus vous êtes âgé, plus vous avez de chances de voter républicain et de mourir du coronavirus. Les électeurs âgés de 80 ans et plus sont 80 fois plus susceptibles de mourir du coronavirus que ceux de moins de 40 ans (taux de mortalité de 16% contre environ 0,2%).
    
    Cet effet est suffisamment fort pour que les personnes qui ont voté pour Trump lors des élections de 2016 soient environ 30% plus susceptibles de mourir du coronavirus que les Démocrates. Dans certains États en ballottage de l'élection de 2016, comme la Pennsylvanie, si le coronavirus était devenu incontrôlé, cet effet à lui seul aurait pu éliminer jusqu'à 30% de l'écart entre les républicains et les démocrates lors de l'élection de 2016.

    Trump ne peut plus convaincre les électeurs, en particulier les plus âgés, qu’il a tout fait pour les protéger du virus. Ce qu’il peut probablement encore faire est de les convaincre que cela n’a pas d’importance parce que le virus peut être vaincu.

    Pour ce faire, Trump devait se mettre en scène.

    Je ne veux pas suggérer que Trump s’est infecté intentionnellement. Mais il a fait à peu près tout ce que l’on ne devrait pas faire si l’on veut empêcher l’infection.

    Trump est relativement vieux, il a des facteurs de risque supplémentaires et malgré cela, il peut maintenant dire qu’il a vaincu le virus. S’il ne lui arrivait plus rien, personne ne pourrait en douter.

    Son vrai message dans cette vidéo de la Maison Blanche est : « Je l’ai battu. Vous pouvez le battre. Le virus n’a pas vraiment d’importance. Ignorez-le. »

    Ce message, dans diverses variantes, sera désormais répété tous les jours. Certaines personnes commenceront à y croire et cela pourrait en effet aider Trump à gagner les prochaines élections.

    Il y a des risques dans cette stratégie. Certains de ceux qui ont récemment été infectés à la Maison Blanche peuvent mourir. Cela conduirait à des accusations selon lesquelles Trump a causé cela par son imprudence.

    Un autre risque, personnel celui-la, que prend Trump, est le fait qu’il n’a pas encore vaincu le virus. Il peut encore avoir besoin d’oxygène. Ses poumons sont toujours touchés et mettront plusieurs semaines à guérir. Ce virus est insidieux. Il y a un risque qu’il y ait une sorte de rechute ou de complication qui nécessitera un traitement supplémentaire chez Walter Reed. La Maison Blanche est équipée pour les urgences médicales mais pas pour les soins intensifs qui s’ensuivent souvent. Si Trump doit retourner à l’hôpital, sa stratégie échouera probablement.

    Trump recevra toujours de la dexaméthasone. Ce médicament a des effets secondaires et son abandon peut être délicat :

    • La production de corticostéroïdes est contrôlée par un «mécanisme de rétroaction», impliquant les glandes surrénales, l’hypophyse et le cerveau, appelé «axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien» (HPAA).
    • L’utilisation de doses importantes pendant quelques jours ou de doses plus petites pendant plus de deux semaines entraîne une diminution prolongée de la fonction HPAA.
    • L’utilisation de stéroïdes ne peut pas être interrompue brusquement ; la réduction progressive du médicament donne aux glandes surrénales le temps de revenir à leurs schémas normaux de sécrétion.
    • Les symptômes et signes de sevrage (faiblesse, fatigue, perte d’appétit, perte de poids, nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales) peuvent masquer de nombreux autres problèmes médicaux. Certains peuvent mettre la vie en danger.

    Il est peu probable que Trump revienne bientôt sur la scène électorale. Il pourra être heureux s’il a assez d’énergie pour le prochain débat télévisé avec Joe Biden. Il aura probablement besoin de médicaments supplémentaires pour le soutenir.

    Lorsque le Premier ministre britannique Boris Johnson est tombé malade avec la Covid-19, son approbation dans les sondages a augmenté. Nous n’avons pas vu cet effet pour Trump. Mais les sondages peuvent être erronés. Ils se sont trompés en 2016 parce que beaucoup de ceux qui ont été interrogés ne voulaient pas admettre qu’ils voteraient pour Trump. Cet effet peut maintenant être encore plus fort qu’il ne l’était à l’époque.

    Le retour de Trump à la Maison Blanche envoie un message de confiance. Il est probable que cela lui apportera des voix supplémentaires.

    En décidant de quitter l’hôpital tôt, Trump a montré sa volonté de prendre un risque personnel important pour obtenir sa réélection. On peut détester le bâtard mais l’admirer pourtant pour cela.

    Moon of Alabama

    Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophone


    Tags : Etats-Unis, USA, Donald Trump, coronavirus, covid 19, campagne électorale, élections, présidentielles, 


  • Mali: Briefing et consultations au Conseil de Sécurité

    Aujourd’hui, jeudi 8 octobre, le Conseil de sécurité entendra un exposé de Mahamat Saleh Annadif, Représentant spécial et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Il s’agit de la première réunion formelle dans la salle du Conseil depuis la mise en place des restrictions COVID-19 en mars, bien qu’il y ait eu plusieurs réunions récentes du Conseil dans la salle de l’ECOSOC. Des consultations sont prévues après la séance publique. La France, en tant que porte-parole du Mali, devrait proposer une déclaration présidentielle qui fera le bilan des progrès récents dans la mise en place d’une transition politique après le coup d’État du 18 août et exposera les attentes quant à la voie à suivre. Il abordera également probablement la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali de 2015, ainsi que les efforts de stabilisation au centre du pays.

    Une grande partie de la réunion d’aujourd’hui sera consacrée à l’évolution de la situation depuis le coup d’État et aux efforts visant à instaurer une transition politique. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et son médiateur désigné au Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, ont mené des négociations avec le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), formé par les soldats qui ont mené le coup d’État contre le président Ibrahim Keïta. La crise, qui aurait commencé comme une mutinerie avant de se transformer en coup d’État, faisait suite aux manifestations depuis juin de l’opposition et de groupes de la société civile appelant à la démission de Keïta pour mauvaise gestion, corruption, insécurité au Mali et décision controversée de la Cour constitutionnelle qui a annulé les résultats des élections législatives plus tôt cette année en faveur du parti au pouvoir de Keïta.

    Les négociations ont abouti à un accord pour une période de transition de 18 mois avant les nouvelles élections. La CEDEAO a insisté sur une transition politique menée par des civils comme condition pour lever les sanctions économiques que le bloc régional a imposées immédiatement après le coup d’État. Le 21 septembre, le CNSP a nommé président de transition Bah N’daw, ancien colonel et ministre de la Défense en 2014. Il a également nommé le chef du CNSP, le colonel Assimi Goïta, vice-président de transition. Le 28 septembre, Moctar Ouane, ancien ministre des Affaires étrangères et diplomate, a été nommé Premier ministre de transition. Un nouveau gouvernement de 25 membres, annoncé le 5 octobre, prévoit la nomination de colonels de l’armée aux postes de défense, de sécurité, d’administration territoriale et de réconciliation nationale.

    Dans son communiqué du 6 octobre levant les sanctions, la CEDEAO a cité les récentes nominations du président et du Premier ministre, entre autres développements. Alors que la CEDEAO aurait eu des inquiétudes quant au rôle de Goïta, celles-ci ont apparemment été atténuées lorsque la CNSP a publié la charte transitoire le 1er octobre, qui limite les responsabilités du vice-président à la défense et à la sécurité et exclut une disposition d’un projet antérieur de -président pour remplacer le président de transition, selon l’annonce de la CEDEAO. En levant les sanctions, la CEDEAO a réitéré les demandes que les nouvelles autorités libèrent tout le personnel militaire et civil toujours détenu depuis le coup d’État et dissolvent la CNSP. (Keïta a été libéré de détention fin août et s’est rendu aux EAU le 7 septembre pour y recevoir des soins médicaux).

    Les membres du Conseil de sécurité ont suivi les développements au Mali et la médiation menée par la CEDEAO. Dans un communiqué de presse du 19 août et une résolution du 31 août renouvelant le régime de sanctions au Mali, le Conseil a exprimé son soutien aux efforts de la CEDEAO. Lors de la réunion d’aujourd’hui, les membres pourront souligner l’importance pour le gouvernement de transition de respecter la période de 18 mois pour la transition, tout en exprimant leur intention de soutenir les nouvelles autorités. Les députés insisteront probablement sur le fait que la période de transition sera utilisée pour faire avancer les réformes visant à renforcer la démocratie et les institutions du Mali, y compris la réforme du secteur de la sécurité. Le coup d’État du 18 août était le deuxième coup d’État du Mali en huit ans et faisait suite à d’importants investissements financiers et humains internationaux en faveur de la gouvernance et de la sécurité.

    Alors que les troubles politiques à Bamako sont susceptibles d’être au centre des discussions de ce jeudi, les séances d’information trimestrielles du Conseil sur le Mali examinent généralement les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’accord de paix de 2015 et les efforts visant à stabiliser le centre du Mali au milieu des violences terroristes et intercommunautaires. Le dernier rapport du Secrétaire général sur le Mali – partagé avec les membres la semaine dernière – note que les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’accord de paix sont «quasiment au point mort» depuis le début des manifestations en juin. Il indique également que les attaques de groupes extrémistes dans le nord et le centre du Mali, ainsi que les violences intercommunautaires dans le centre, se sont poursuivies «sans relâche». De son côté, le CNSP n’a pas tardé à affirmer, dès sa formation, son attachement à l’accord de paix et à coopérer avec diverses présences internationales, dont la MINUSMA, l’opération française Barkhane et la force conjointe du G5 Sahel. Entre autres défis, le rapport du Secrétaire général souligne l’impact du COVID-19, observant que la récession économique mondiale déclenchée par la pandémie est susceptible de pousser 800000 Maliens supplémentaires sous le seuil de pauvreté et de contribuer à l’escalade des tensions socio-économiques et politiques.

    Au cours de cette session, les membres encourageront probablement la MINUSMA à poursuivre les priorités qu’elle a fixées pour soutenir l’accord de paix et aider à stabiliser le centre du Mali, tout en encourageant la mission à soutenir la transition politique du pays. La CEDEAO a annoncé la création d’un comité de suivi pour superviser la transition politique qui inclut Annadif.

    Les membres peuvent soulever des inquiétudes quant à une tendance à l’augmentation des violations des droits de l’homme et des abus liés à l’extrémisme violent, aux opérations de lutte contre le terrorisme et à la violence communautaire. Ces abus comprennent des allégations de cinquante exécutions arbitraires commises par les forces de défense et de sécurité maliennes et les forces internationales au cours d’une période de trois jours en mai dernier au cours d’opérations antiterroristes, comme indiqué dans le rapport du Secrétaire général.

    Dans d’autres développements auxquels les membres peuvent faire allusion, la principale politicienne malienne Soumaïla Cissé, qui a été enlevée en mars, et la travailleuse humanitaire française Sophie Petronin, qui est détenue en captivité depuis près de quatre ans, auraient été libérées hier dans le cadre d’un échange de à 200 combattants extrémistes, négocié par les nouvelles autorités maliennes.

    Avec What’s in blue

    Tags : Mali, Conseil de Sécurité, CNSP, MINUSMA, CEDEAO, junte militaire, gouvernement de transition, ONU, Soumaïla Cissé, Sophie Petronin,

  • Pedro Sánchez en Algérie à la tête d’une délégation d’hommes d’affaires

    Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, est arrivé mercredi en Algérie, pays clé de l’Espagne pour l’approvisionnement en gaz, le contrôle de l’immigration clandestine et la coopération antiterroriste, selon l’agence Europa Press.

    Tel que rapporté par le palais de la Moncloa, Sánchez voyagera accompagné d’un groupe d’hommes d’affaires espagnols et y participera à une réunion avec des représentants d’entreprises des deux pays.

    Europa Press indique qu’il s’agit d’une visite officielle de deux jours au cours de laquelle Sánchez sera reçu par le président algérien, Abdelmadjid Tebounne et le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. La visite de Sánchez en Algérie était initialement prévue pour le mois d’avril, avec l’intention de tenir la réunion de haut niveau (sommet bilatéral) entre les deux pays au second semestre 2020 en Espagne, mais la pandémie a perturbé les plans. La visite, qui en elle-même témoigne de l’importance que l’Espagne attache à l’Algérie, débutera le mercredi par un dîner officiel offert par le président algérien. Jeudi, Sánchez tiendra une réunion tôt le matin avec le Premier ministre, suivie de la réunion d’affaires.

    Il fera ensuite une offrande florale devant le Sanctuaire des Martyrs et sera reçu en audience par le Président de la République d’Algérie. Après une conférence de presse de Sánchez, le Premier ministre offrira plus tard un déjeuner en son honneur.

    La journée se terminera par une activité culturelle au cours de laquelle le président du gouvernement inaugurera l’itinéraire culturel et touristique de Cervantes, qui traverse la vieille ville d’Alger.

    Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, qui s’est rendu dans le pays en août – pour la troisième fois depuis sa prise de fonction – s’est également rendu en Algérie, dans un contexte d’arrivées croissantes d’immigrants irréguliers en Espagne en provenance d’Algérie.

    L’Espagne est le troisième client de l’Algérie, dont les exportations sont presque entièrement des hydrocarbures. L’Algérie est le premier fournisseur de gaz de l’Espagne via deux gazoducs, mais ces dernières années, sa part de marché a chuté – à environ 25% – car la baisse du prix de cette matière première a rendu le gaz plus attractif. naturel liquéfié qui arrive dans les navires.

    Tags : Espagne, Algérie, migration, terrorisme, coopération, gaz naturel, Pedro Sanchez,

  • Le coordinateur adjoint du Bureau de lutte contre le terrorisme du Département d’État américain se rend en Mauritanie

    Christopher Harnisch, le coordinateur adjoint du Bureau de lutte contre le terrorisme du Département d’État américain, se rendra à Nouakchott, en Mauritanie, pour discuter d’un éventail de problèmes de lutte contre le terrorisme avec ses homologues mauritaniens, y compris les combattants terroristes étrangers, la lutte contre l’extrémisme violent, et le rôle du gouvernement et de la société civile la société joue dans la lutte contre le terrorisme.

    M. Harnisch discutera de ces questions et d’autres avec des représentants du gouvernement et la société civile les 6 et 7 octobre.

    Nouakchott le 4 octobre 2020.

    Source : Ambassade US à Nouakchott 

    Selon des sources de la presse locale, le responsable américain a été reçu mardi par le ministre de l’Intérieur et de la Décentration, M. Mohamed Salem Ould Merzoug.

    L’audience a porté sur les relations de coopération unissant les deux pays ainsi que les moyens permettant de les développer et de renforcer les efforts de la Mauritanie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, ajoute la même source.

    M. Christopher Harnisch a salué l’action menée par notre pays dans ce domaine.

    L’audience s’est déroulée en présence de l’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique en Mauritanie, SEM Michael Dodman.

    Tags : Mauritanie, USA, Etats-Unis, terrorisme, Afrique,

  • Algérie : Les islamistes paniquent face à la diversité linguistique et culturelle

    Les islamistes sont déprimés. Victimes de leur vision sectaire de la dimension identitaire d’un pays, dont la configuration culturelle et anthropologique plonge ses racines dans l’antiquité, ils ne savent plus à quelle Qibla se prosterner.

    Le débat sur le projet de révision constitutionnelle les a déstabilisés. Et leur propension à se présenter comme les fondés de pouvoir du ciel a pris un tel coup, les forçant à dévoiler leur véritable nature fanatique et intolérante, qu’ils ont essayé de dissimuler pendant des décennies sous un légalisme apparent, que leur a imposé l’attrait du pouvoir, notamment durant le règne de Bouteflika et son clan.

    Leur attitude hostile au statut de Tamazight n’a d’égal que leur désintéressement vis-à-vis des questions essentielles. L’Etat de droit, la séparation des pouvoirs, une justice réellement indépendante, une école désidéologisée et performante semblent être le dernier de leur souci.

    Aussi bien le mouvement el Bina, le MSP ou le FJD, paniquent à l’idée de voir Tamazight accéder au rang de langue nationale et officielle. Abdallah Djaballah, président du FJD, évoque les risques que cela pourrait avoir sur l’unité nationale. Ne prenant même la peine de vérifier l’exactitude des arguments qu’il avance, il affirme en toute assurance qu’ « aucun Etat au monde n’a deux langues officielles. Et pourtant, une simple consultation du Net l’aurait sûrement renseigné sue des pays comme la Belgique, la Suisse, le Canada, le Luxembourg ou la Finlande !

    Des pays prospères, souverains, unis et développés, qui se sont adaptés au multilinguisme et ont même exploité cette situation en leur faveur. La même contre-vérité avait été opposée par le président déchu, dans un discours prononcé à Constantine en 2005. Même son de cloche chez l’association des Ulémas, pour qui « c’est la langue arabe qui s’en trouvera bousculée par la langue locale d’une seule région, ce qui ouvrirait les portes à un conflit linguistique en Algérie ».

    L’association présidée par Abderrazak Guessoum, un transfuge du FIS, n’hésite pas à stigmatiser la Kabylie, sans la nommer, sachant que Tamazight est présente au Hoggar, au Gourara, à Touat, dans les Aurès, du côté de la Saoura et un peu partout ailleurs.

    Promouvoir la culture millénaire de l’ensemble de ces régions, en chargeant des académiciens reconnus pour leur savoir dans le domaine, d’établir un canevas unifié ne mettra pas en péril la cohésion du peuple algérien. Il n’y a qu’à se référer à la guerre de libération nationale pour se convaincre de la fatuité des arguments avancés par les islamistes.

    Ni l’Islam, ni l’arabe ne sont en dangers, comme le pensent Abdelkader Bengrina ou Abderrazak Makri. L’unité nationale est un acquis irréversible.

    De Tébessa à Tindouf et de Tamanrasset à Tlemcen, les Algériens sont conscients de cette réalité. Leur ennemi n’est pas la diversité linguistique et culturelle, mais le sous-développement, la mauvaise gouvernance et les fléaux que cette dernière entraine : l’injustice, l’impunité et la corruption.

    Mohamed. M.

    L’Est Républicain, 7 oct 2020

    Tags : Algérie, partis islamistes, Islam, Islamisme, intégrisme, religion, 

  • Le sexe et les femmes au Maroc et en Algérie

    La question sexuelle et les femmes au Maghreb et en Méditerranée

    Le problème de la femme au Maghreb n’est qu’un épiphénomène d’un problème plus englobant qu’est la question sexuelle. Les femmes ne sont dominées que pour pouvoir être contrôlées dans leur sexualité (tout en contrôlant en même temps celle des hommes), sexualité devenue fondement de la hurma, c’est-à-dire de l’honneur féminin. La sexualité est prise en otage dans une joute sociale dont l’enjeu consiste à défendre l’honneur du groupe familial, placé d’abord dans la pudeur et la virginité féminines. Plus une Famille contrôle ses femmes, plus son capital de réputation augmente (sinon, c’est une mauvaise famille, famille de p…). Un vrai homme, qui « lève sa tête devant les gens » (je traduis des propos courants), c’est celui qui « a pouvoir sur ses femmes ». « Maîtrise tes femmes » est une insulte en collectivité.

    Vieux_KabyleOr, les familles sont des institutions idéologiques tout entières orientées vers le dénigrement des autres familles rivales. Il s’ensuit une compétition symbolique pour la « respectabilité », la réputation et l’honneur. Un groupe familial qui trouve moyen pour diminuer l’honneur de son adversaire ne se fait pas prier. Or, les femmes sont le point faible, la brèche que l’ennemi présente et il faut en profiter pour le descendre. « Je lui ai niqué sa femme à celui-là » disent les hommes entre eux. Et le fait de faire l’amour avec la femme du concerné n’est pas seulement un acte de plaisir ou de tendresse avec elle, c’est surtout un acte de guerre symbolique destiné à amoindrir la réputation ou, mieux, le capital d’honneur, de son mari (ou de son frère, etc.). Faire l’amour, c’est attenter gravement (et souvent délibérément) à la réputation des familles.

    Le soi-disant intérêt des hommes à dominer les femmes n’est ni économique (une femme qui reste à la maison est une charge et un gain en moins), ni politique (le pouvoir que l’on a sur les « femelles » s’avère être une charge écrasante). C’est un intérêt d’honneur, le groupe défendant son image extérieure à travers l’image qu’il veut irréprochable de ses femmes.

    Un tel système fonctionnait avec ses injustices dans une société agraire où l’on se mariait très tôt et où les groupes vivaient dans une économie relativement vivrière. Le changement social et économique a conduit à un accroissement des besoins. Un jeune homme ne se marie plus s’il n’a pas d’appartement. Une épouse accepte rarement d’être simple membre de la famille nombreuse de son mari. Mais le célibat prolongé, né des nouvelles données socio-économiques, continue à perdurer dans l’ancien système social traditionnel caractérisé par une économie de l’honneur dont les femmes sont les dépositaires.

    Les femmes étant retirées de la circulation, l’espace public est devenu de facto masculin. Mais si un jeune homme du temps du Prophète avait ses quatre épouses, si un jeune Algérien des années cinquante avait sa femme légitime, le jeune Algérien de l’an 2000 n’a plus rien pour sa sexualité (au sens large : affection, amour, sexe, etc.) car elle lui a été confisquée sans contre-partie par l’honneur de la tribu.

    Il s’ensuit une séparation terrible des sexes malgré des apparences de mixité et une famine sexuelle générale, du côté des hommes, comme du côté des femmes, enfermées ou contrôlées dans leurs déplacements. La prostitution et l’homosexualité se sont développées pour colmater une infime partie de cette demande sociale. L’état de famine générale produit des dégâts sur les enfants (pédophilie), sur les animaux (zoophilie maghrébine bien connue) et sur la santé mentale (troubles psychiatriques).chaouia1pt_1_

    Cette société a pris le soin d’adopter le système religieux qui sert ses tendances profondes. C’est l’islam orthodoxe, sunnite et malékite, qui sera élu. Rien d’étonnant car l’islam chiite, bien qu’ayant des racines historiques lointaines au Maghreb (Fatimides), est éliminé, car jugé peu ferme en matière sexuelle : il tolère le mariage de joie, c’est à dire il légitime la sexualité entre jeunes gens, chose que la logique de l’honneur ne peut admettre. Le sunnisme lui-même est expurgé de ses points jugés incompatibles : le prophète n’a-t-il pas dans un hadith célèbre et certifié autorisé ses combattants à faire l’amour avec les prisonnières, dressant par là une exception en cas d’impérieux besoins. Ce sont des côtés soigneusement oblitérés. Bref, la religion s’est trouvée ainsi instrumentée à des fins de répression sexuelle.

    L’état est composé de gens issus de la société et anthropologiquement formés à l’école de l’honneur. Ils reproduisent, dans le système judiciaire, dans les institutions de l’état et dans le fonctionnement des divers appareils, les impératifs de l’honneur. C’est ainsi que les couples non mariés sont jugés et condamnés, la présidence de la République algérienne ordonne la chasse aux couples et la justice se montre infiniment complaisante avec les criminels de l’honneur (l’idée de tuer un intrus qui a pénétré à l’intérieur de la maison, la nuit, (entendre : un homme qui a intentionnellement voulu attenter à l’honneur du groupe) est passée dans la croyance populaire comme étant un droit légitime.

    Un intellectuel a peur de parler de problème sexuel parce qu’en le faisant, il donne aussi par la même occasion le droit à sa soeur de coucher avec un étranger, ce qui équivaut à ouvrir une brèche dans son honneur social et à saper sa réputation. Les groupes rivaux se surveillent en effet et chacun n’hésite pas à entamer la réputation de l’adversaire à la moindre occasion. L’intellectuel parle alors de façon voilée de condition des femmes, mais aussi de façon euphémique, limitée et surtout politiquement correcte : personne ne pourra attaquer sa réputation avec cela. Et, bien entendu, ce n’est pas avec des euphémismes que l’on provoque les vrais changements ou les vrais débats.

    Au bout du compte, à qui profite le système ? Aux hommes? Je ne le crois pas. Ils se débattent dans une affreuse misère affective parce que les femmes auprès desquelles ils devaient prendre satisfaction sont préalablement enfermées ou limitées de déplacement et de liberté. Les femmes, et parmi elles se trouvent de grandes militantes du système traditionnel, se rabattent sur les animaux domestiques et l’homosexualité. Dans certaines cités universitaires en Algérie, les étudiantes achetaient des sacs de lait et se les faisaient déverser sur leurs poitrines avant d’appeler les chats. Je ne sais pas ce que ça fait comme sensation d’être léchée par un chat à cet endroit, mais je suis certain qu’un tel comportement est celui d’un être lésé dans ses droits humains fondamentaux, celui d’utiliser comme il l’entend son propre corps. Je ne parle pas de l’hystérie nocturne du ciel algérois, qui voit fuser jusqu’aux étoiles les youyous de la frustration féminine émanant des cités universitaires non mixtes.

    Je pense que c’est un système qui ne sert personne. Il est tout simplement devenu caduc et malade, car les conditions pour lesquelles il était engendré ont presque disparu. Il continue à fonctionner dans un autre contexte, de façon anachronique, en générant énormément de souffrance, comme un moteur d’une deux chevaux qu’on met pour un bus de voyageurs futuriste.

    Maintenant, supposons que le problème de la sexualité soit réglé, que l’honneur n’ait plus comme siège la virginité des femmes, que les groupes cessent de s’attaquer sur cette question, que les gens consentants soient publiquement tolérés et légitimés dans leur sexualité. Pensez-vous que les femmes seraient interdites/limitées de déplacements, de travail, de liberté, etc. ???.

    Je ne le crois pas. Ce sera l’avènement d’une autre société, avec sûrement d’autres inégal ités, d’autres combats à faire, mais pas celui-là. Il y aura le chômage, la lutte pour l’emploi, etc. mais jamais d’enfermement, de limitation de déplacement ou de liberté.

    En définitive, cette condition n’est que la conséquence pratique de la question sexuelle. Alors, il faut arrêter de dire que les hommes dominent les femmes pour profiter de je ne sais quels privilèges. Que les hommes ont tout et les femmes rien. Qu’est ce qu’ils ont et qu’ils n’auraient pas sans cette domination ? Arrêter de faire de miséreux affectifs et sexuels des sultans divinement privilégiés, à la faveur d’un imaginaire grossièrement orientaliste. Car les femmes ne sont jamais mieux dominées que par d’autres femmes (Voir le rapport mères/filles par exemple). Mais surtout parce que si les femmes sont enfermées, c’est à cause de ce quelque chose qu’elles portent entre leurs jambes ! La société maghrébine a eu l’idée la plus saugrenue sur la terre qui consiste à placer son honneur justement là ou il ne fallait pas. La femme n’est donc partout sanctionnée qu’en tant que porteuse de sexe (et source de déshonneur possible pour tout le groupe). Pas en tant que femme. Mais cette sanction, déteint sur l’homme, ce qu’on oublie de souligner. En l’absence de femmes, il n’aime pas, il ne travaille pas, il ne baise pas, il souffre, il devient agressif et prêt à être enrôlé dans les fanatismes les plus sanguinaires.

    Naravas

    Source : Angles de vue, 20 janvier 2008

    Tags : Maroc, Algérie, Mauritanie, Tunisie, Libye, Egypte, monde arabe, Islam, musulmans, sexe, femme, virginité, Maghreb, société,

  • Il a envoyé 66.000 euros au Maroc par Western Union- Traficant arrêté à Courtrai

    Belgique : Un traficant cachait l’argent dans une couche

    Un marchand a caché de l’argent dans une couche: deux ans de prison et 45000 euros d’argent de la drogue confisqués

    Un homme de 27 ans, originaire de Courtrai, a été condamné par le tribunal pénal de Courtrai à une peine de prison effective de 24 mois et à une amende de 12 000 euros pour trafic de drogue.
    Le 14 mai, la police a surveillé le domicile de Nourredine El G. à Hovenierstraat à Courtrai.

    Les agents ont vu comment il avait eu de brefs contacts avec les occupants de divers véhicules. Une perquisition à domicile a donné 105 grammes de cocaïne, de poudre blanche et 4 750 euros en espèces. Cet argent était caché dans une couche.

    L’enquête a montré qu’il avait déjà transféré plus de 66 000 euros via Western Union vers son pays d’origine, le Maroc. «Ce n’était pas uniquement de l’argent de la drogue», se défendit encore El G.. Lui-même n’a pas consommé de drogue. Le juge a également confisqué un téléviseur et un vélo.

    Het Laatste Niewus, 6 oct 2020 (traduction non officielle)

    Tags : Belgique, Maroc, trafic de drogue, cocaïne, cannabis, haschich, blanchiment,