Catégorie : Activités

  • Contre la confusion

    Ce n’est plus un secret pour la communauté internationale, le Maroc est responsable de l’échec du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Il continue de boycotter ce processus pour des raisons évidentes qui lui sont propres : la peur de ne pas pouvoir remporter son initiative d’autonomie et pour aussi continuer d’exploiter illégalement les ressources naturelles de territoire sous sa domination coloniale depuis plus de 40 ans. Les délégations, les pétitionnaires et les juristes ayant participé au grand débat de la Quatrième Commission des Nations unies sur la décolonisation, partisans de l’autodétermination du peuple sahraoui et défenseurs de ses droits ont été unanimes a réaffirmer que la question du Sahara occidental était bien une question de décolonisation, et que la  » responsabilité de jure  » de ce territoire revenait à l’Espagne. De leur avis, malgré l’entêtement du Makhzen, le non-respect du processus de décolonisation à ce jour, il n’est pas question de renoncer au référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, dont l’organisation par les Nations unies a été décidée pour la première fois il y a 24 ans.
    Des voix plus tranchantes se sont exprimées pour dire qu’il est temps pour la Quatrième Commission de décolonisation et les Nations unies d’exiger du roi du Maroc de mettre un terme à l’occupation illégale du Sahara occidental et de se retirer de ce territoire. La situation était d’autant plus inacceptable qu’elle conduisait à de nombreux résultats tragiques : d’abord, le Makhzen continue de perpétrer ses atrocités contre les Sahraouis dans la partie du Sahara occidental occupée ; ensuite, une génération entière de Sahraouis n’a jamais vu son territoire et la majorité de la population vit dans des camps ; enfin les Sahraouis voient leurs ressources naturelles pillées par les envahisseurs, souligne-t-on encore au cours de ce débat.
    L’échec de l’ONU sur la question sahraouie envoyait selon les déclarations et les positions affichées un message terrible, à savoir que le respect de l’état de droit et la confiance des sahraouis portés aux Nations unies ne conduisaient qu’à voir leurs enfants grandir dans des camps de réfugiés, leur pays pillé par des envahisseurs, leurs proches se faire battre, torturer et être portés disparus dans les geôles marocaines.
    Pour n’avoir pas réussi à s’assurer le plein soutien de la communauté internationale, le Makhzen focalise l’occupation de ce territoire sur deux engagements : la poursuite de l’agression et l’usage de la violence qui constituent son arme préférée pour atteindre les objectifs de cette colonisation dont plus particulièrement l’instabilité dans la région et, bien sûr, faire impliquer l’Algérie dans ce conflit.
    Un bouc émissaire visé par le Makhzen qui feint d’oublier que la position de l’Algérie dans l’affaire du Sahara occidental est claire.
    L’Algérie ne nourrit aucune inimitié à l’égard du peuple marocain frère. En persistant le contraire, le roi Mohamed VI commet une erreur grossière. Les stratèges de Sa Majesté, encore eux, accusent l’Algérie d’  » ingratitude  » et ils oublient que c’est le prix élevé que le peuple algérien a payé pour sa liberté qui a été un facteur déterminant dans la libération du peuple marocain lui-même.
    L’histoire entre les deux pays se souvient encore de la manière dont le régime marocain et non le peuple a abandonné l’Algérie durant sa guerre de libération nationale. Oui. Alors qu’il a été fait serment de mener une guerre sans merci pour chasser le colonialisme, la monarchie marocaine n’a pas hésité un instant à signer des accords avec la France, laissant le peuple algérien seul sur le champ de bataille, face à l’ennemi.

    http://www.lemaghrebdz.com/?page=detail_actualite&rubrique=Internationnal&id=79713

  • La résistance d’un peuple en images

    Le Festival international du cinéma du Sahara Occidental « Fisahara », dont le coup d’envoi était annoncé pour le mardi le 11 du mois en cours, est finalement lancé finalement par le président de la république Sahraouie, Brahim Ghali, hier mercredi vingt quatre (24) heures après pour des raisons organiques.
    Sous le slogan « des peuples sous le joug du colonialisme », la cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence de plusieurs délégations représentant pas moins d’une vingtaine de pays à l’instar de l’Algérie, l’Arabie Saoudite, l(Iran, les Etats unis….
    Cette 13e édition, qui coïncide avec la célébration du 41e anniversaires de l’unité nationale braquera donc ses projecteurs sur la crise humanitaire au Sahara occidental et qui tachera de mettre en lumière pas moins de 40 années de lutte pour la reconnaissance de leurs droits légitimes.
    Le président sahraoui, M. Brahim Ghali, qui a donné le coup d’envoi de la manifestation, a indiqué que « ce festival a prouvé, depuis sa création qu’il se tient, son droit d’existence, en dépit de toutes les contraintes, notamment la crise économique qui affecte les pays de plusieurs partenaires ».
    Cet événement consacre les principes des droits de l’Homme en braquant les projecteurs sur la réalité des violations sauvages et exactions subies par le peuple sahraoui, femmes, jeunes et vieillards, des mains de la police et de l’armée d’occupation marocaines, a-t-il ajouté.
    A travers son allocution, le président Brahim Ghali, n’a cessé de gratifier tous les pays soutenant la cause sahraouie, tels que l’Algerie et l’Afrique du sud tout en saisissant cette opportunité pour mettre le Conseil de sécurité devant ses responsabilités et cela, en prenant des mesures urgentes et décisives pour mettre fin à l’arrogance du royaume chérifien.
    Brahim Ghali, a également appelé à favoriser la reprise immédiate du processus de règlement initié par l’Organisation des Nations unies et l’Union africaine pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. Le Président a mis l’accent sur la nécessité de permettre à la mission des Nations unies d’accomplir sa mission dans les meilleurs délais.
    Ceci dans le sens de les laisser oeuvrer au retour de sa composante civile et le renforcement de ses capacités pour qu’elle puisse procéder au contrôle effectif de l’accord de cessez-le-feu et des droits de l’homme au Sahara occidental.
    Par ailleurs, le président sahraoui a estimé que la France, par son flagrant parti pris, notamment au Conseil de sécurité, en faveur du Maroc, contrevient aux dispositions de la légalité internationale et doit, par conséquent, assumer la responsabilité des tensions et menaces qui pèsent sur la sécurité et la stabilité de la région.
    De leurs cotés, les représentants des délégations étrangères participantes à ce festival ont réaffirmé leur solidarité et leur sympathie à l’égard de la question sahraouie, considérant cet évènement culturel international comme une occasion de renouveler leur solidarité avec la cause du peuple sahraoui.
    Quant à l’événement cinématographique, le cycle de projection sera au rendez-vous à partir de la soirée pour la présentation des 53 films programmés à ce festival, traitant de la question sahraouie. Outre ces représentions, un grand hommage a été rendu au défunt président Mohamed Abdelaziz qui a sacrifié toute sa vie pour l’indépendance de son pays.
    Des conférences, des ateliers, expositions, ainsi des soirées artistiques animées par de grands noms de la chanson internationale selon les organisateurs, tel que le célèbre groupe de musique rock espagnol «Vetusta Morla» qui animera le concert de clôture de cette nouvelle édition du Fisahara, seront aussi au menu.
    Parallèlement avec ce rendez-vous international, le Sahara Occidental s’apprête aussi à célébrer la journée nationale de la culture et de la Kheima à travers l’organisation de plusieurs activités artistiques et poétiques.
    Par : DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À DAKHLA (CAMPS DES RÉFUGIÉS SAHRAOUIS) IDIR AMMOUR :
    http://www.lemidi-dz.com/index.php?operation=voir_article&id_article=evenement@art1@2016-10-13
  • La France pointée du doigt par le Front Polisario

    Le Secrétariat National du Front Polisario a dénoncé le soutien dévergondé de la France à l’occupant marocain, notamment au Conseil de Sécurité.
    Dans un communiqué sanctionnant sa troisième session ordinaire tenue les 8 et 9 octobre courant, présidée par le Président de la République et Secrétaire Général du Front Polisario, Brahim Ghali, le SN a considéré que le soutien inconditionnel de la France au Maroc est en contradiction avec la légitimité internationale et il a imputé à Paris la responsabilité de la tension et la menace de la sécurité et la stabilité dans la région.
    Le communiqué a rappelé que la France soutient le Maroc, le pays qui inonde la région avec la drogue du cannabis dont il est le premier exportateur mondial avec tout ce que cela comporte d’effets de destruction pour les sociétés de la région dans les domaines social, économique et sécuritaire et notamment son rôle dans le soutien et le financement des organisations terroristes et du crime organisé.
  • Les mensonges du Makhzen sont des confidences de Jeune Afrique

    Le magazine Jeune Afrique qui roule grâce à l’argent des dictateurs du club gaulois de la Françafrique, à force de trop écouter les prétendues confidences des responsables marocains, tombent dans le mensonge et la désinformation.
    En effet, les voyous de Rabat dans le cadre de la campagne menée contre la candidature de l’algérien Ramtane Lamamra au poste de président de la Commission Politique de l’Union Africaine, ont voulu salir la réputation d’Alger auprès du président de la Guinée Conakry.
    Tombé dans le piège marocain, Jeune Afrique avait écrit le 28 septembre 2016 que “Le Guinéen Alpha Condé était bien parti pour succéder au Tchadien Idriss Déby Itno à la présidence de l’UA, en janvier 2017”. “Mais cela ne va plus de soi, car Alger s’inquiète de « l’alignement total » de Conakry sur les positions de Rabat à propos de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). La diplomatie algérienne préfèrerait à Condé le Nigérien Mahamadou Issoufou, plus modéré à ses yeux”, ajoute le magazine. 
    Le lendemain, Jeune Afrique a écrit un cinglant démenti du chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra. Il leur a fait savoir que ni lui ni aucun membre du gouvernement auquel il appartient n’a formulé de critiques publiques (déclarations, communiqués ou interviews) à l’égard de la position de la Guinée concernant le dossier du Sahara occidental.
    « Par ailleurs, ajoute le journal, l’ancien ministre guinéen des Affaires étrangères François Louncény Fall précise que, contrairement à son ancienne collègue burkinabè Minata Samaté, il n’est pas candidat au poste de commissaire aux Affaires politiques de l’UA – ce qui est exact : il était jusqu’à une date récente candidat à celui de vice-président de la Commission ».
  • La MINURSO n’a pas récupéré sa pleine capacité, selon l’ONU

    La mission de l’ONU au Sahara Occidental (MINURSO) n’a pas encore retrouvé sa « pleine fonctionnalité » après l’expulsion au mois de Mars d’une grande partie de son personnel civil par le Maroc, a déclaré mardi le porte-parole de l’ONU.
    Dans un point de presse, M. Farhan Haq a affirmé que « la pleine fonctionnalité n’a pas encore été entièrement récupérée ». 
    A une question sur le nombre de membres de la MINURSO qui ont regagné leur travail, M. Haq a signalé qu’il n’a « pas de chiffres á ajouter au groupe initial des 25 membres du personnel civil international qui est retourné le 26 juillet ». Toutefois, ajoute-t-il, « le Secrétariat de l’ONU et la Mission poursuivent l’accélération du processus de recrutement des postes vacants existants ».
    « La composante de l’action anti-mines a été trasféré à Tindouf dans le but de reprendre ses activités opérationnelles ».
    Les derniers développements du conflit du Sahara Occidental ont poussé le ministre des affaires étrangères algérien, Ramtan Lalamra a sonner l’alarme sur la situation dans l’ancienne colonie espagnole.
    M. Lamamra a signalé dans un discours prononcé au nom de l’Algérie à la 71e assemblée générale de l’ONU qui se tient à New Yorkque « le processus de paix que conduisent les Nations unies au Sahara occidental a subi, cette année, plusieurs développements négatifs. Les Nations unies, et singulièrement le Conseil de Sécurité, y ont perdu de leur autorité, et le processus de règlement y a perdu de son intégrité ».
    « Ces circonstances contrariantes soulignent le besoin et l’urgence de régler ce conflit, conformément à la légalité internationale et au droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », a-t-il affirmé. 
  • Le 10ème et dernier rapport de Ban Ki-moon sur les activités de l’ONU

    Outre la succession de Chef d’États à la tribune de l’Assemblée générale, le débat général est l’occasion de la publication du rapport annuel du Secrétaire général sur les activités de l’ONU. Et dans son dixième et dernier rapport, Ban Ki-moon fait le point sur une décennie marquée par des bouleversements et des changements majeurs. Mais les deux mandats que Ban Ki-moon aura passés à la tête de l’Organisation auront également vu l’adoption de nouveaux accords audacieux sur le développement durable et les changements climatiques.
    Dans son rapport, Ban Ki-moon revient sur 10 années marquées par une série de crises aux répercussions mondiales, allant des crises financière, alimentaire et énergétique à la vague de troubles qui a affecté le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
    Il fait le point sur les réformes qu’il a entreprises, et revient sur l’adoption, l’an dernier, des objectifs du développement durable à l’horizon 2030.
    Il explique aussi pourquoi il a décidé, dès le début de mon mandat, d’assumer un rôle de chef de file face à la menace existentielle que sont les changements climatiques. A cet égard, il se félicite de la signature, en début d’année, de l’Accord de Paris sur le climat et indique qu’il quittera ses fonctions soulagé à l’idée que l’on a accordé à temps l’attention que méritait cette question pour pouvoir changer le cours des choses.
    Le Secrétaire général revient aussi sur la mise en place d’ONU-Femmes et la création d’initiatives spéciales sur la santé maternelle et infantile, la violence sexuelle et l’émancipation économique des femmes. Il se félicite d’ailleurs que de nombreux plafonds de verre aient été brisés au sein même de l’ONU, près du quart des missions des Nations Unies étant à présent dirigées par des femmes.
    Le Secrétaire général indique aussi que l’ONU déploie actuellement un nombre record de missions de maintien de la paix à la complexité croissante, et cite en particulier la toute première mission sanitaire d’urgence de l’ONU, la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola.
    Parmi ses regrets, Ban Ki-moon pointe du doigt le peu de soutien qu’ont recueilli les nouvelles propositions visant à renforcer les capacités de l’ONU en matière de prévention des conflits.
    Mais à l’heure où il quitte ses fonctions, Ban Ki-moon se félicite que la question des droits de l’homme est prise en compte dans les objectifs de développement durable, les stratégies relatives à la paix et à la sécurité et la lutte contre l’extrémisme violent.
    (Mise en perspective: Isabelle Dupuis)

  • La campagne d’Europe de Daech

    La campagne d’Europe de Daech : l’Allemagne (1/3)
    Daech considère le continent européen comme un théâtre intégré d’opérations terroristes. La fermeture toute récente du corridor d’accès des djihadistes à la Turquie est intervenue trop tard pour casser l’élan de la campagne d’Europe, lancée par le bien mal-nommé Etat islamique depuis le printemps 2014. C’est pourquoi il faut élargir les problématiques hexagonales, au mieux franco-belges, pour appréhender la menace djihadiste dans sa réalité européenne. L’Allemagne constituera la première de ces études de cas, suivie du Danemark et de l’Espagne.
    UNE DYNAMIQUE FRANCO-ALLEMANDE
    La carte ci-dessous rend compte des actions menées ou inspirées par Daech durant un seul mois, de la mi-juillet à la mi-août 2016. Cette carte présente de sérieux problèmes de méthode, ne serait-ce que pour la date annoncée du 16 juillet 2016, alors qu’elle prend en compte l’attentat de Nice l’avant-veille. Mais elle met en lumière le caractère coordonné de la campagne djihadiste à l’échelle du continent. On ne peut dès lors que regretter que ce soit un think tank basé à Washington, et non une institution européenne, qui ait élaboré ce document, présenté ici par défaut.
    C’est par Francfort qu’était revenu de Syrie Mehdi Nemmouche, le djihadiste français qui a « ouvert » la campagne de Daech en Europe avec l’attaque du Musée juif de Bruxelles (4 morts en mai 2014). Et c’est la reddition d’un djihadiste syrien en France, en février 2016, qui a permis le démantèlement, quatre mois plus tard, d’une cellule de trois autres djihadistes syriens, entrés en Allemagne comme réfugiés, entre mars et juillet 2015. Les trois terroristes projetaient un attentat-suicide dans une rue commerçante de la vieille ville de Düsseldorf.
    LA CIBLE DES RÉFUGIÉS
    De même que l’obsession de Daech est de provoquer la sédition inter-communautaire en France, une obsession comparable voit l’organisation djihadiste chercher avec constance à « impliquer » les réfugiés en Allemagne. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de déstabiliser une société démocratique en alimentant une escalade de violences poussant, par la terreur, certains groupes contre d’autres. La prise des musulmans de France en otages par Daech renvoie à une prise d’otages tout aussi collective des réfugiés moyen-orientaux en Allemagne. A cela s’ajoute la virulente campagne de Daech à l’encontre des réfugiés syriens, accusés d’avoir fui la terre supposée « bénie » du califat autoproclamé.
    On a ainsi assisté en juillet 2016, en écho des tueries de Nice, Magnanville et Saint-Etienne-du-Rouvray, à deux attaques djihadistes en Allemagne, l’une à la hache par un demandeur d’asile afghan de 17 ans, dans un train à Würzburg, l’autre de type kamikaze par un réfugié syrien de 27 ans, contre un festival de musique à Ansbach. Dans les deux cas, les terroristes, loin d’être des « loups solitaires », avaient reçu des instructions depuis le Moyen-Orient juste avant leur passage à l’acte, qui n’a heureusement fait aucune victime mortelle.
    800 DJIHADISTES ALLEMANDS
    Un peu plus de 800 personnes ont rejoint la Syrie et l’Irak depuis l’Allemagne ces dernières années, la plupart pour s’enrôler dans Daech. L’un d’entre eux, Reda Seyam, a même gravi les échelons de la hiérarchie djihadiste jusqu’à en devenir « ministre de l’éducation » (sic), mais sa mort a été annoncée dans un bombardement en Irak en décembre 2014. Le chef du « contingent » allemand serait aujourd’hui un Berlinois né en Autriche, Mohammed Mahmoud, un « vétéran » du djihad médiatique, qui a mis au service de Daech ses compétences acquises auprès d’Al-Qaida (il est apparu en septembre 2015 sur une vidéo d’exécution à Palmyre). Cent quarante djihadistes allemands seraient déjà morts, dont au moins 14 dans des attentats-suicides.
    La police fédérale allemande, le BKA, a étudié le profil de 677 de ces djihadistes. Il en ressort que 61 % sont nés en Allemagne (contre 6 % en Turquie, 5 % en Syrie et 5 % en Russie) et 64 % ont la nationalité allemande. 21 % sont des femmes et 18 % des convertis, une proportion légèrement inférieure à celle enregistrée en France. Un de ces convertis, Christian Emde, a acquis une notoriété certaine après avoir été interviewé sur place par le journaliste allemand Jürgen Todenhöfer, instrument volontaire de la propagande de Daech en décembre 2014.
    L’OMBRE DE L’AMNI
    Nils Donath, arrêté en Allemagne peu après les attentats de janvier 2015 à Paris, a reconnu avoir été membre de l’Amni, la branche sécuritaire de Daech qui, sur le modèle des « services » de Saddam, a évolué des besognes de basse police vers les actions en territoire « ennemi ». L’Amni, surnommé « la Gestapo de Daech » par certains analystes allemands (et parfois transcrit Emni dans la presse anglo-saxonne), est aujourd’hui responsable de la planification terroriste internationale. L’Amni avait ainsi au moins tenté de recruter Harry Sarfo, un autre djihadiste interpellé en Allemagne en juillet 2015. Un troisième djihadiste, arrêté en avril 2016, aurait même été « infiltré » dans les filières de réfugiés par nul autre qu’Abdelhamid Abaaoud, le responsable du massacre du 13 novembre 2015 à Paris, tué peu après à Saint-Denis.
    C’est l’éventualité d’un triangle opérationnel entre l’Allemagne, la France et la Belgique, qui préoccupe le plus les spécialistes allemands du contre-terrorisme. Mais leur pire cauchemar serait bien entendu un attentat sanglant perpétré par un réfugié, qui déchaînerait les passions populistes, voire racistes. Pour l’heure, l’Allemagne a échappé à ce scénario-catastrophe, même si la vigilance est de rigueur outre-Rhin.
    Nous verrons dans le prochain post comment le défi djihadiste se pose, cette fois au Danemark.
    La campagne d’Europe de Daech : le Danemark (2/3)
    En termes de menace jihadiste, le Danemark représente en Europe un cas très particulier du fait de la conjonction de trois facteurs : une longue histoire de complots terroristes depuis 2005 ; une très forte proportion de « volontaires » du jihad, partis en Syrie plutôt qu’en Irak ; un programme de «déradicalisation » tout à fait innovant, source de nombreux débats.
    D’AL-QAIDA A DAECH (2005-2015)
    C’est en 2005 qu’est mise en ligne la proclamation de la création d’une branche d’« Al-Qaida pour l’Europe du Nord ». Le service de sécurité danois (PET)démantèle peu après une cellule jihadiste à Glostrup, une banlieue de Copenhague. Les interpellations, liées à des arrestations opérées en Bosnie et en Grande-Bretagne, laissent ouverte la question de la localisation des cibles de cette « cellule de Glostrup », soit des institutions au Danemark, soit des ambassades occidentales à Sarajevo.
    Deux ans plus tard, c’est dans une autre banlieue de Copenhague, Glasvej, que huit personnes sont arrêtées sur l’accusation de préparer des attentats à la bombe. Deux d’entre elles, d’origine pakistanaise et afghane, seront condamnées à 12 et 7 ans de prison. Selon un processus bien connu, par exemple en France, des liens sont établis entre les cellules de Glostrup et Glasvej. En revanche, les deux attaques de 2010 visant le Jyllands-Posten, le journal ayant publié en 2005 les caricatures du prophète Mohammed, apparaissent comme des raids, heureusement inaboutis, menés à partir de l’étranger (en janvier, la tentative de meurtre d’un de ses dessinateurs par un jihadiste somalien ; en septembre, l’explosion anticipée d’une bombe blessant un extrémiste tchétchène, vivant en Belgique).
    Les 14 et 15 février 2015, Omar el-Hussein, un Danois de 22 ans, d’origine jordano-palestinienne, tue deux personnes à Copenhague dans deux attaques à l’arme automatique, l’une contre une réunion littéraire (photo ci-dessous), l’autre contre la Grande Synagogue, avant d’être lui-même abattu. Le terroriste, au passé délinquant déjà lourd, venait d’être libéré de prison, où son ralliement affiché aux thèses de Daech avait été signalé au PET. Loin d’être un « loup solitaire », il bénéficiait d’un réseau de soutien d’au moins quatre complices, eux aussi issus de bandes criminelles. Cette affaire conduit à la démission du chef du PET.
    LES « VETERANS » DE SYRIE
    En avril 2016, le PET estime à au moins 135 le nombre de jihadistes partis du Danemark en Syrie, plutôt qu’en Irak. La moitié serait d’ores et déjà de retour et 35 auraient été tués sur place. A titre de comparaison, cela fait une proportion de « volontaires » pour le jihad moyen-oriental de 24 pour un million, contre 10 pour un million dans l’Allemagne voisine. Shiraz Tariq, qui animait précédemment le groupe « Appel de l’Islam » (Kaldet til Islam) à Copenhague, a joué un rôle pionnier dans ces « montées au jihad », jusqu’à sa mort en Syrie en septembre 2013.
    Jakob Sheikh, journaliste au quotidien danois Politiken, a enquêté sur un de ses amis d’enfance, devenu combattant d’Al-Qaida en Syrie, avant de rallier Daech. Il a depuis interviewé 16 jihadistes, au Moyen-Orient et au Danemark. Il a été frappé par la défiance exprimée par les sympathisants de Daech envers les mosquées au Danemark, les réseaux militants s’étant clairement constitués en dehors des lieux de culte, voire en opposition à eux. Par ailleurs, l’attachement à « l’Etat » (islamique) et la volonté de « revanche » pour restaurer « l’honneur » perdu reviennent comme des mantras dans ces entretiens.
    LE PARI D’ARHUS
    La deuxième ville du Danemark, Arhus, est aussi la seconde base de départ pour le jihad moyen-oriental, après Copenhague. Un programme inédit de « déradicalisation », inspiré de l’action déjà menée pour détourner les jeunes des gangs, y a été mis au point sous le nom d’Exit. Il vise à la fois, d’une part, à prévenir l’embrigadement jihadiste, chez des jeunes identifiés comme vulnérables, et, d’autre part, à favoriser la réinsertion de « vétérans », traités pour leurs traumatismes de guerre, au-delà d’un bagage jihadiste toujours soumis à surveillance.
    « Le Monde » avait également rapporté l’expérience tout aussi pionnière du club de foot de Charlotteager, dans la banlieue de Copenhague, mêlant « repentis » du monde des gangs et de la mouvance jihadiste. La prise en compte de la perméabilité entre ces deux milieux est sans doute la dimension la plus originale de l’expérience danoise. De fait, aucun attentat n’a été à déplorer au Danemark depuis février 2015 (Daech a revendiqué la fusillade du 1er septembre 2016 dans le quartier de Christiania, à Copenhague, qui a fait trois blessés, mais les autorités affirment que l’auteur, mortellement blessé au cours d’une intervention policière, était un trafiquant de drogue).
    Nous verrons dans le troisième et dernier post de cette série comment le défi jihadiste se pose, cette fois en Espagne.
    La campagne d’Europe de Daech : l’Espagne (3/3)
    Après l’Allemagne et le Danemark, nous complétons cette série sur la campagne de Daech en Europe par une troisième et dernière étude de cas : l’Espagne.
    Le 11 mars 2004, l’Espagne a été frappée par ce qui demeure à ce jour, avec 192 morts, le pire attentat djihadiste sur le continent européen. Rappelons que ce carnage avait, trois jours plus tard, contribué à la défaite électorale du gouvernement conservateur, du fait de son refus d’accepter la réalité djihadiste et de son entêtement, au prix des pires manipulations, à accuser le terrorisme basque de l’ETA.
    L’Espagne a tiré les leçons de cette terrible tragédie en recentrant de manière volontariste ses moyens de prévention, de police et de renseignement sur l’ETA vers la menace djihadiste. Ceci est tout particulièrement vrai au niveau des services centraux, Garde civile, Corps National de Police (CNP) et Centre National du Renseignement (CNI), dont le directeur, ancien chef d’Etat-Major, a rang de secrétaire d’Etat. Mais cette priorité accordée à la menace djihadiste a aussi opéré au niveau des Mossos d’Esquadra, la police autonome de la Generalitat de Catalogne.
    CEUTA, MELILLA ET CATALOGNE
    Les deux principaux foyers de propagande, voire de recrutement djihadiste apparaissent comme étant la Catalogne d’une part, les villes de Ceuta et de Melilla, enclavées en territoire marocain, d’autre part. En avril 2015, les Mossos d’Esquadra ont ainsi procédé à onze arrestations, dont sept à Terrassa, non loin de Barcelone. La cellule djihadiste démantelée comportait six convertis, cinq de nationalité espagnole et un Paraguayen. Le coup de filet était lié à l’interception, cinq mois plus tôt en Bulgarie, de trois djihadistes partis rejoindre Daech en Syrie.
    Le journaliste Ignacio Cembrero vient de publier le fruit d’années d’enquête dans L’Espagne d’Allah, le titre de son livre (ci-dessous). Cette étude très fouillée mériterait une traduction en français, même si le sous-titre (« Les Musulmans sont de retour »), sans doute imposé par l’éditeur, est un peu dérangeant. L’auteur dresse le portrait contrasté et passionnant d’une communauté en plein essor, mais aussi en profonds débats sur sa place dans la société espagnole. La dimension djihadiste est loin d’être centrale alors même que, en Espagne comme en France, c’est trop souvent selon ce prisme que les musulmans sont jugés.
    Cembrero démontre par ailleurs que la collaboration antiterroriste tant vantée entre les services espagnols et marocains (DGED) connaît ses limites (par exemple, quand un imam marocain, enrôlé sous la bannière de l’indépendantisme catalan, est expulsé en mai 2013 car agent de la DGED). L’agitation pro-djihadiste à Ceuta et Melilla peut aussi être analysée comme un prolongement de ce mouvement au Maroc même (qui ne compte pas moins de 1500 combattants dans les rangs de Daech), plutôt que comme un défi spécifiquement espagnol (c’est aussi la conclusion à laquelle parvenait dès 2015 l’universitaire Luis de la Corte dans une étude très documentée).
    PROFILS DJIHADISTES
    L’Espagne a atteint aujourd’hui un total de quelque 160 djihadistes engagés au Moyen-Orient (29 sont morts sur place et 20 sont revenus), un chiffre comparable à celui du Danemark, dont la population est pourtant huit fois moins élevée. Ce niveau relativement bas peut, entre autres, s’expliquer par une action préventive très volontariste, puisque plus de cinquante opérations policières ont été menées contre les réseaux favorables à Daech en Espagne, entre juin 2013 et mai 2016 (dont huit effectuées en collaboration avec le Maroc).
    C’est sur la base des profils des 124 personnes arrêtées au cours de ces opérations que Fernando Reinares et Carola Garcia-Calvo, deux chercheurs de l’institut Elcano, ont élaboré la recherche statistique à ce jour la plus poussée sur le djihadisme espagnol. Il en ressort que 17% des djihadistes sont des femmes, avec de nombreux cas de « montée au djihad » d’une famille entière. 45% ont la nationalité espagnole et 41% sont des sujets marocains (39% sont nés en Espagne et 46% au Maroc). 30% résidaient à Barcelone, 22% à Ceuta et 15% à Madrid.
    14% sont des convertis, mais cette proportion relativement faible doit être analysée à la lumière du fait que 11% seulement ont une connaissance digne de ce nom de l’Islam. Près de 45% ont des antécédents pénaux, ce qui conforte l’image d’un « blanchiment » de la délinquance par le djihad, sans véritable substrat religieux. L’immense majorité des détenus ont basculé dans le djihadisme en groupe, sous l’influence d’un ou de plusieurs proches. Un tiers des détenus ne cachaient pas leur détermination à mener des attentats en Espagne même. Cela illustre une fois l’inanité du mythe des « représailles » djihadistes : l’Espagne n’est en effet engagée dans aucune opération militaire au Moyen-Orient.
    UNE BASE ARRIERE ?
    L’Espagne a fort heureusement été épargnée à ce jour par le terrorisme de Daech. Mais les responsables espagnols n’en tirent aucune raison pour baisser la garde, bien au contraire. Leur pays est apparu comme un chaînon essentiel, voire une base arrière dans la commission d’attentats djihadistes dans d’autres pays européens : 
    Amedy Coulibaly, le tueur de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, en janvier 2015, avait pris soin, avant le carnage, d’exfiltrer sa compagne Hayat Boumediene depuis l’aéroport de Madrid vers le sanctuaire syrien de Daech, via Istanbul ; 
    Ayoub El Khazzani, auteur de l’attaque avortée dans le Thalys Bruxelles-Paris, en août 2015, avait résidé en Espagne, entre Madrid et Algésiras, de 2007 à 2014 (les services espagnols l’avaient interpellé, à la faveur d’une affaire de drogue, en septembre 2012, et signalé comme « potentiellement dangereux » d’un point de vue djihadiste). 
    Ces deux éléments, parmi tant d’autres, mettent en lumière, au-delà des études de cas nationaux, le caractère coordonné de la campagne de Daech à l’échelle du continent européen.
  • Noam Chomsky : Le « printemps arabe » a commencé au Sahara occidental

    par KGB
    La question pourrait paraître saugrenue. Comment le petit peuple que constituent les Sahraouis pourrait être précurseur d’une lame de fond qui a déjà coûté cher à plusieurs dictateurs ? Quel lien peuvent avoir les révoltes populaires qui ont débouché sur le départ de Moubarak, de Ben Ali et de Kadhafi et celle qui a poussé les Sahraouis, qui vivent sous la coupe des Marocains depuis 37 ans, à manifester quelques semaines avant ?
    Chronologiquement d’abord, on peut constater que le mouvement de protestation qui a enflammé le Sahara occidental à Gdem Izik de la mi-octobre à la mi-novembre 2010 a précédé de quelques semaines à peine les premières manifestations de Tunisie.

    l’interview complète dans la vidéo ici : https://www.youtube.com/watch?v=lAgJRGdm6XI


    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=CtRq2iElFL4]

  • Le Maroc veut effrayer la France

    Le Parquet anti-terroriste de Paris a démenti vendredi 2 septembre les propos du ministre de l’intérieur marocain qui affirmait que deux étudiants marocains avaient planifié des attentats en France, a rapporté dimanche le site France Bleu.
    « Si des preuves avaient été retrouvées lors des perquisitions des appartements des deux hommes, ils n’auraient pas été simplement expulsés vers le Maroc mais auraient subi un long interrogatoire en France », ajoute le site, ce qui lance des interrogations sur les objectifs d’une telle manipulation médiatique qui risque d’affoler la population de Metz, où selon le journal Assabah, proche des services secrets marocains, deux marocains s’apprêtaient à commettre des attentats visant une boîte de nuit gay, un restaurant et la Place de la République.
    Pourtant, la nouvelle du prétendu attentat déjoué grâce à la collaboration du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) marocain a été relayé par l’ensemble de la presse marocaine. Notamment par les supports les plus officiels.
    Il ne s’agit pas de la première fois que les services de la police marocaine avancent leur participation dans la neutralisation d’une tentative d’attentat en France. Ils prétendent avoir fourni aux services de sécurité français l’adresse de l’appartement de Saint Denis où Abdelhamid Abaaoud, le commanditaire présumé des attentats de Paris était planqué.
    En lançant des informations pareilles, le gouvernement du Maroc tente de cacher le rôle exclusif joué par les marocains résidents en France dans les derniers attentats meurtriers perpétrés en France et en Belgique.
    En effet, malgré la présence en grand nombre sur le sol européen d’algériens, tunisiens, turcs, la majorité écrasante des terroristes sont d’origine marocaine et selon certains observateurs, ils pourraient être manipulés par les services secrets marocains dans la cadre de l’instrumentalisation de la menace terroriste pour s’imposer comme allié indispensable dans la lutte anti-terroriste.
  • Le rendez-vous annuel de Mankeur Ndiaye

    Le pèlerinage à la Mecque est l’un des piliers fondamentaux de l’Islam. Il est le voyage de la vie que tout musulman se doit de l’accomplir au moins une fois s’il en a les moyens financiers et la bonne santé.
    Nul doute que chaque croyant rêve de s’y rendre pour visiter la mosquée sacrée et marcher sur les pas de notre bien aimé prophète.
    Si pour les bons musulmans, le pèlerinage est un rendez-vous annuel qu’ils attendent pour accomplir l’un des devoirs religieux les plus basiques de l’Islam, pour le ministre sénégalais des affaires étrangères, il est le rendez-vous dans lequel il se rend chaque année à l’ambassade du Maroc pour recevoir sa récompense pour les services rendus contre le peuple sahraoui.
    En effet, les marocains ont habitué Mankeur Ndiaye à la somme équivalente de trois billets pour la Mecque. Théoriquement, cet argent servira à payer les billets de trois proches parents de Ndiaye pour accomplir le pèlerinage. Dans la réalité, les 8 millions de francs CFA finiront dnas les poches de ce mercenaire du Maroc en échange de son exécution du plan conçu par Rabat pour faire imploser l’Union Africaine à cause de la présence de la RASD en son sein.
    Selon le journal Mauritanie Sans frontières, le président Macky Sall a reçu, lors de son dernier séjour au Maroc, le montant de 50 millions d’euros en échange de sa participation dans un complot visant l’expulsion de la RASD de l’organisation panafricaine.