Catégorie : Actualités

  • Atelier sahraoui à l’Université d’Eté de Lyon

    La ville de Lyon a organisé, du 4 au 7 juillet, l’université d’été de la solidarité internationale, manifestation qui a rassemblé de nombreuses associations dans le domaine de l’aide aux pays en développement. La plus grande visibilité a été gagnée par la Palestine et le Sahara occidental, activités centrales de cette UE : Pas moins de 3 expos – dont une commune – et une tente traditionnelle sahraouie, Omar Barghouti en ouverture, un module Palestine et un atelier Sahara). L’atelier sahraoui a été organisé sous le titre de Sahara occidental : luttes citoyennes pour l’application de l’autodétermination. AARASD // Droit-solidarité // CORELSO // Plate-forme Solidarité avec le Peuple Sahraoui organisent le stand sahraoui de l’UE. 
    La question du Sahara occidental, un problème de décolonisation et de citoyenneté avec au centre le respect des droits humain et du droit à l’autodétermination. La question du Sahara occidental à la lumière du droit : le Sahara occidental, ancien Sahara espagnol, est l’objet de l’attention des Nations Unies depuis 1965, de l’Assemblée générale puis du Conseil de sécurité. Reconnu territoire non-autonome (RES AG 2072 1965), le Sahara occidental n’a pas eu l’opportunité de décider de son statut politique suivant les termes de la charte des Nations Unies. Le droit à l’autodétermination, droit inaliénable, est un droit défi ni par la résolution 15-14 qui s’applique aux peuples et territoires non-autonomes. Ce droit doit être exercé au moyen d’un référendum, sans contraintes administratives ou militaires. Les Nations Unies sont présentes sur le territoire du Sahara occidental depuis 1991, à travers une mission de paix : la MINURSO, dont l’objectif est d’organiser un référendum d’autodétermination, qui n’a jusqu’à présent pas été mis en œuvre. 
    Parmi les intervenants se trouve Brahim Dahane (ASVDH – Sahara Occidental) // ASVDH // AFAPREDESA // BIRDHSO-(Genève). 
    Le consulat du Maroc et les sionistes du Conseil Représentatif des Institutions juives de France ont tout fait pour avorter cette manifestation. Les agents de sa majesté le roi Mohamed VI trainaient près de la tente et prenaient des photos de chaque panneau de l’expo Palestino-sahraouie. Mais malgré la fort pression, l’atelier a tenu bon. 
    Intervenant(e)s : 
    ABi Samir, Visions Solidaires, Togo 
    Abu Schammala Nabil, Union of Agriculture Work Committees Association, Palestine 
    Ashraf Ahmad, neurochirurgien, Afghanistan. 
    Barghouti Omar, Campagne Boycott Désinvestissement et Sanctions, Palestine 
    Barro Fadel, Y’en a marre, Sénégal 
    Bounjara Imane, – e-joussour-Réseau de Médias Libres, Maroc 
    Borri Nestor, Nueva Tierra, Argentine 
    Bravakou Ilektra, Nous ne paierons pas, Grèce 
    Colau Ada, Plataforma de Afectados por la Hipoteca-Observatorio DESC, Espagne 
    Chouakoi Fatma, Mouvement Paix et Développement, Algérie 
    Coulibaly Ibrahima, Coordination Nationale des Organisations Paysannes (CNOP), Mali 
    Dahane Brahim, Association SVDH, Sahara Occidental 
    Dione Amadou, Association Concept – partenaire de Projet(s) d’Afrique, Sénégal 
    Halper Jeff, (ISHAD), Israël 
    Hor Sidua, ARHR, Ghana 
    Jendoubi Kamel, Réseau Multilatéral des Droits Humains, Tunisie (sous réserve) 
    Ki Philippe, APROSA –Afrique Verte, Burkina Faso 
    Koité Doumbia Mama, FENMET, Mali 
    Kone Massa, Réseau No Vox – Union des Associations et des Coordinateurs d’Associations 
    pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis, Mali 
    Leghtas Mohamed, FMAS, Maroc 
    Mello Camilo, Rejuma, Brésil 
    Miranda Moema, IBASE, Brésil 
    Montassir Sakhi, blogueur militant, Maroc 
    Rademacher Max, YPSSI-Brésil, Brésil 
    Sinigalia Ira, Grèce 
    Stamp Nelini, Occupy Wall Street, États-Unis 
    Tircomnicu Diana, EYES-Brésil, Brésil 
    Van Willenswaard Hans, The School of Well Being, Pays-Bas-Thaïlande 
    Van Willenswaard Wallapa, The School of Well Being, Thaïlande 
    Whitacker Chico, FSM Brésil, Brésil 
    Plus d’info : Médiapart
  • CQFD, par Mohamed Abdoun (La Tribune des Lecteurs)

    Par Mohamed Abdoun
    Notre chef de la diplomatie n’est vraiment pas allé par plusieurs chemins pour remettre les pendules à l’heure en ce qui concerne ces sempiternelles et demandes marocaines. Non, la demande de nos voisins de l’ouest pour la réouverture de nos frontières terrestres avec eux n’est pas (encore) à l’ordre du jour. 
    Immuable, la position algérienne est des plus claires qui soient. A savoir que cette question doit trouver une réponse idoine, et un règlement satisfaisant pour tout le monde dans le cadre d’un règlement global de tous les dossiers pendants qui continuent d’empoisonner les relations entre Alger et Rabat. 
    Souvenons-nous que c’est le Maroc qui, au plus fort de notre guerre contre le terrorisme, quand l’Etat algérien était chancelant, affaibli, que notre pays faisait l’objet d’un odieux et tacite embargo et que notre pays avait le plus besoin de ses voisins et frères immédiats, que le Maroc a décidé de fermer ses prétexte à la suite d’un attentat à la bombe commis sur son sol. 
    Il s’est avéré par la suite, selon les propres aveux de l’émir fondateur du GIA, Abdelhak Layada, que nous avons rencontré chez lui, que c’est le Maroc qui avait tenté de manipuler ce groupe sanguinaire et de s’en servir contre l’Algérie en le finançant, en l’armant et en lui offrant des bases de repli arrière sur son territoire. Layada, à cette époque, avait même été reçu en grandes pompes par le roi défunt Hassan II et son inséparable  » vizir  » Driss Basri. 
    Aujourd’hui, que l’Algérie a bravement et largement surmonté sa crise, et que ses caisses sont pleines, c’est le Maroc, ce royaume qui avait essayé de nous prendre par traitrise au lendemain de notre indépendance, qui se trouve en position de quémandeur. 
    Il est, dès lors, normal, que l’Algérie en profitât et insistât pour exiger que la réouverture de ces frontières, qui cause chaque année au Maroc un manque à gagner de l’ordre de 4 milliards de dollars, se fisse dans un cadre global. 
    Il est avant tout question du règlement de questions épineuses telles que la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, la contrebande et le trafic de drogue. 
    Il est aujourd’hui admis que c’est le royaume chérifien qui fait face à de douloureux retours de flamme islamistes pour trop longtemps traficoté avec ce genre de milieux quand il cherchait à affaiblir notre pays. L’Algérie ne peut, ni ne doit, permettre qu’un flux de terroristes se missent à investir notre territoire en provenance du Maroc. Il en va de même pour la contrebande et le trafic de drogue. Le royaume de Mohamed VI, et c’est là un secret de Polichinelle, est le plus grand producteur de cannabis au monde. Cette culture se fait au vu et au su de tous, et est protégée par de hauts responsables civils et militaires tous  » apparentés  » au Makhzen. Quant à la contrebande, il va sans dire qu’une bonne partie de nos produits soutenus à grands renforts de milliards de dinars vont enrichir nos voisins de l’ouest au détriment de nos propres citoyens. 
    Ce sont là des faits objectifs et incontournables contre lesquels la diplomatie et la politique de  » bon voisinage  » n’y peuvent rien…
  • Weyl compare la situation au Sahara Occidental à l’occupation israélienne

    “Le jour où les Espagnols s’en vont, la colonisation est terminée et, dès ce moment-là, le peuple sahraoui redevient maître de ses affaires. Et dans l’immédiat, qu’est-ce qu’il se passe ? Les Marocains envoient une expédition occuper le Sahara Occidental. C’est exactement comparable à l’occupation de la Palestine par Israël.” 
    Ces propos sont de Roland Weyl, avocat au barreau de Paris et 1er vice-président de l’Association internationale des juristes démocrates qui a livré, le 4 juillet dernier, pour le site Nouvellesdusahara.fr, son analyse du conflit du Sahara Occidental dans une interview où il n’a pas hésité à user d’un langage pour le moins cru sur le dossier du Sahara Occidental. Le juriste français considère l’occupation marocaine comme “une agression qui viole l’article 2/4 de la charte qui interdit le recours à la force dans les relations internationales”. Pour lui, l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc est “une agression qui se perpétue”.
    Liberté, 11/07/2012
  • CONFLITS RÉGIONAUX : L’Algérie de plus en plus sollicitée

    Après la déclaration du président français, François Hollande, mettant en valeur le rôle prépondérant de l’Algérie dans la résolution de la crise malienne, c’est autour du ministre des Affaires étrangères belge de qualifier de «moteur» le rôle que joue l’Algérie dans la construction du Maghreb et dans le règlement des conflits en Afrique. L’Algérie qui est en passe de devenir un partenaire incontournable pour l’Europe est les États-Unis d’Amérique se trouve sollicitée dans la résolution des conflits régionaux et extrarégionaux. 
    En visite de travail depuis, hier à Alger, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, parle de la dimension de l’Algérie qu’il considère comme élément essentiel dans la résolution de l’équation «intégration régionale et développement économique et social». Didier Reynders confie à l’Algérie le rôle de stabilisateur dans la région. Citant l’expérience de l’Union européenne (UE), il a indiqué que «l’intégration régionale est utile aussi pour le Maghreb», exprimant, à cet égard, son souhait du renforcement des relations entre l’UE et l’Algérie et de l’UE avec le pourtour Sud-méditerranée, et «surtout le Maghreb», a-t-il dit. 
    Le ministre belge a également souligné le rôle de l’Algérie dans le règlement des conflits en Afrique et son travail au sein de l’Union africaine ainsi qu’au sein de la communauté internationale. L’Algérie se trouve sollicitée de partout. On se souvient de la vague des responsables US et ceux de l’Union européenne qui a déferlé sur Alger lors de la crise libyenne. Même le Fonds monétaire international (FMI) a sollicité l’Algérie pour renflouer ses caisses. 
    Le retour de l’Algérie sur la scène régionale et internationale est dû en grande partie à sa lutte contre le terrorisme qu’elle a menée toute seule. Son expérience dans la lutte contre ce fléau ne cesse d’être citée comme exemple par les puissants de ce monde. Aujourd’hui, avec son aisance financière, l’Algérie est perçue comme un partenaire stratégique pour l’UE et les USA. Et le ministre des Affaires étrangères belge l’a si bien exprimé lequel est venu également pour prendre le pouls des relations algéro-marocaines. Selon le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci , les deux parties ont procédé à un échange d’informations concernant les évolutions intervenues dans la région maghrébine, des évolutions qu’il considère comme «encourageantes».
    «Nos relations avec les pays membres de l’UMA, notamment le Maroc avec qui nous sommes en train de bâtir un avenir commun sur la base de relations bilatérales ouvertes, ont été, en outre, évoquées », a-t-il dit. La situation en Syrie n’a pas manqué, également, d’être au menu des discussions entre les deux MAE. «Nous avons participé, il y a quelques jours, à une réunion à Paris dans le cadre du groupe des amis de la Syrie. C’est un sujet qui nous préoccupe au plus haut point et nous avons formulé l’espoir que la dernière rencontre entre le président syrien Bachar Al-Assad et l’émissaire conjoint de l’ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, puisse apporter des éléments novateurs pour conduire le processus douloureux, long et extrêmement complexe à la fin des hostilités et de la violence», a indiqué Mourad Medelci.
    Hacène Nait Amara
    Le Courrier d’Algérie, 11/07/2012
  • Le Jour d’Algérie : « Le MAE marocain minimise le poids de la question sahraouie »

    La question du Sahara occidental a été toujours considérée comme un obstacle à l’avancement de l’Union maghrébine en panne depuis plus de vingt ans mais pour le chef de la diplomatie marocaine, celle-ci n’est pas un obstacle pour le développement des relations avec l’Algérie. 
    Lors d’une conférence de presse conjointe au terme des travaux de la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe, le ministre marocain des Affaires étrangères, Saâdeddine El Othmani, a indiqué lundi à Alger que les sujets de désaccord entre l’Algérie et le Maroc ne devraient pas constituer un obstacle au développement des relations bilatérales, qu’il s’agisse de la question du Sahara (occidental) ou autre. 
    Selon ce responsable marocain, il y a une «volonté politique» des deux pays de développer leurs relations à tous les niveaux. Il a précisé que le deux parties «ont convenu que la question du Sahara (occidental) est aujourd’hui suivie par le secrétaire général de l’ONU, son représentant personnel et le Conseil de sécurité». Selon M. El Othmani, «ces questions doivent suivre leur cours dans ce cadre. Nous nous consacrons, pour notre part, au développement des relations bilatérales et à la construction du Maghreb arabe qui est un impératif». 
    Pour rappel, Alger a montré sa volonté d’un «rapprochement» à travers une déclaration du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, faite lors de sa visite à Tlemcen le 17 avril dernier, affirmant qu’il n’existait pas de problème entre l’Algérie et le Maroc et appelant à renforcer la coopération avec ce pays. A ce titre, il avait dit que «le problème du Sahara occidental est un problème onusien. Le Maroc est un pays voisin et frère. Il faut coopérer et nous devons coopérer (avec lui)». Cependant, Rabat veut à tout prix ouvrir les frontières entre les deux pays afin de profiter des données économiques qui sont en sa faveur.
    Le Jour d’Algérie, 11/07/2012
  • Un peuple, une histoire et un espoir

    Farid Houali 
    Le 6 novembre 1975, Hassan II alors roi du Maroc, tourne le dos à la déclaration de la Cour internationale de justice de La Haye. Il décide d’occuper un pays voisin, le Sahara occidental. 30 000 Marocains entament ainsi, ce qu’ils ont appelé, «La Marche Verte». 
    Le Coran dans une main, l’emblème rouge frappé d’une étoile au centre dans une autre, ils entament ce qui allait se transformer par la suite en un drame pour le tout peuple sahraoui, pourtant né libre. Depuis, les Sahraouis n’ont jamais baissé les bras. 
    Ils ont su donner aux FAR (Forces armées royales) des leçons de bravoure. Pourtant, cette armée n’a pas lésiné sur les moyens afin de mener sa campagne d’éradication de tout un peuple. Des armes, pourtant interdites par les différentes conventions internationales à l’instar des bombes au phosphore, ont été utilisées.
    Suite à une occupation illégale du territoire du Sahara occidental, les populations n’avaient désormais plus le choix. Elles traversent massivement les frontières algériennes pour trouver refuge dans le Sud. 
    En effet, les réfugiés sahraouis ont été accueillis par les autorités algériennes au début de l’année 1976. Ils sont près de 200 000 Sahraouis à s’établir dans les 5 principaux camps de réfugiés dans le sud-ouest de l’Algérie, à Tindouf plus précisément. Sous des tentes ou dans des semblants de baraques faites à base d’argile et de parpaing, ces milliers de Sahraouis se sont habitués, au fil des années qui se succèdent, à faire face, en premier lieu, aux rudes conditions climatiques avec des températures avoisinant en cette période estivale, les 45 à 48° à l’ombre. 
    Que ce soit à Aousserd, à Dakhla, à El-Ayoun, à Smara ou à l’École du 27-Février (qui abrite également les administrations officielles sahraouies), les réfugiés sahraouis de Tindouf se voient également confrontés au quotidien à des conditions de vie lamentables.Ne leur parviennent que les aides humanitaires des pays amis de la Rasd, du Croissant-Rouge algérien et du HCR. 
    C’est dire, que les Sahraouis se sont exilés malgré eux en l’Algérie voisine. Une Algérie qui les a accueillis à bras ouverts depuis les premiers instants de l’invasion marocaine. Mais ce n’est pas pour autant que leur cauchemar a pris fin.
    Des besoins estimés à 26 millions de dollars 
    Selon le HCR, les besoins de base des réfugiés sahraouis sont évalués à 26 millions de dollars, alors que l’organisation n’a obtenu, en 2011, que 13 millions de dollars. Un appel est lancé, de ce fait, aux pays donateurs pour augmenter un tant soit peu leur aide, de façon à financer des projets visant des secteurs stratégiques tels que l’éducation, la santé et l’eau ainsi que la protection des droits de l’homme et l’appui au système judiciaire local. Outre l’Algérie qui n’a jamais hésité à répondre aux besoins de ces réfugiés, le Service d’aide humanitaire de la Commission européenne répond aux besoins vitaux des réfugiés depuis 1993. En 2009, il a alloué 11 millions d’euros pour améliorer leurs conditions de vie. 
    L’Algérie, terre de tous les asiles 
    Ayant affiché clairement sa politique de soutien envers toutes les questions de décolonisation dans le monde, l’Algérie a depuis son indépendance, su ouvrir grandes les portes aux réfugiés quelle que soit leur nationalité. 
    Au début des années 1970, bon nombre de Palestiniens, particulièrement des intellectuels, ont trouvé refuge dans notre pays. 
    Ils étaient nombreux à faire partie depuis bien longtemps de la cartographie des enseignants de l’école algérienne, tous paliers confondus. D’autres se sont offert quasiment des commerces à travers le territoire national. Leur nombre exact demeure méconnu, mais ce qui est sûr c’est qu’ils «se sentent dans leur deuxième patrie». 
    Tout récemment et suite à ce qui est appelé Révolutions arabes, des milliers de Tunisiens mais surtout de Libyens ont quitté leurs pays respectifs. 
    Ces derniers affluaient par milliers vers les terres algériennes. Selon des statistiques établies par la Gendarmerie nationale, quelque 143 000 personnes sont entrées en territoire algérien de manière légale durant les 9 derniers mois de l’année écoulée avec une moyenne de 1 540 personnes par jour. Récemment, ce sont les Maliens qui ont opté pour l’émigration vers l’Algérie. Fuyant, eux aussi, l’insécurité régnant dans leur pays, ils entrent par centaines en Algérie qui avait, rappelons-le, accueilli à Timiaouine, à Bordj Badji Mokhtar ainsi qu’à Tinzaouatine pas moins de 120 familles maliennes. Le chef de la diplomatie algérienne s’est montré rassurant à leur égard. «L’Algérie ne peut pas renvoyer des réfugiés maliens qui sollicitent son aide. 
    Tant que la situation au Mali est celle que nous connaissons aujourd’hui, nous ne pouvons pas exclure les réfugiés maliens qui viennent en Algérie comme ils viennent d’ailleurs, des autres pays voisins», a déclaré Mourad Medelci à l’APS, en marge de la cérémonie d’ouverture de la session de printemps de l’Assemblée populaire nationale (APN). Pour en revenir à la Libye, il n’est un secret pour personne que les relations avec ce pays ont, depuis le début de la révolution dans ce pays, traversé des zones orageuses. 
    Le régime algérien a été souvent pris à partie par les «nouveaux maîtres» de Tripoli qui estimaient «que l’Etat algérien soutenait d’une manière ou d’une autre le régime Kadhafi» allant jusqu’à porter de graves accusations selon lesquelles «des mercenaires transportés par des avions algériens ont été dépêchés à la rescousse du colonel».
    Les autorités algériennes, par le biais de leur ministre des Affaires étrangères, ont bien évidement démenti «toutes ces accusations sans fondement». 
    Et la goutte qui a fait déborder le vase est l’accueil «pour des raisons humanitaires» de plusieurs membres de la famille Kadhafi afin de leur ouvrir un passage vers un pays tiers. Il s’agit pour rappel de l’épouse du colonel, Safia, de sa fille Aïcha, ainsi que de ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants. 
    Info-Soir, 11/07/2012
  • Algérie-France: les raisons d’une accalmie

    Les dégâts occasionnés par Nicolas Sarkozy aux relations algéro-françaises seraient en voie d’être réparés. Il faut dire que Sarkozy ne s’est pas ménagé, tant il était parti pour croire que sa «victoire» en Libye était un prélude à l’effondrement de l’Algérie et à son retour sous la botte de la France. Il a activé ses supplétifs, il a mobilisé ses médias, il a travaillé à déstabiliser comme il a pu, en vain, ne comprenant pas que les Etats-Unis, sans lesquels rien ne se fait, avaient d’autres projets en tête, pour l’aider à la tâche, et que les Algériens gardaient toujours un chien de leur chienne au colonialisme. Il est donc parti sans accomplir son rêve de reconquête, sans même avoir sauvé la face par un geste d’apaisement. 
    François Hollande, avant même de lui succéder, avait compris ce qu’il fallait faire et cela semble lui réussir. Il a pu inverser la détestation de l’opinion algérienne en sa faveur et faire oublier l’ignominie de son prédécesseur, sans qu’il en soit foncièrement différent. Le pragmatisme a payé, le climat se réchauffe au point que le pouvoir algérien accepte d’aller se fourvoyer dans une sulfureuse «amitié avec le peuple syrien», rompant magistralement avec ce «non-alignement», dont l’Algérie constituait l’un des fers de lance et consentant à jouer le rôle de comparse des pires ennemis de l’humanité. 
    Malgré cette compromission, le gouvernement algérien devrait prendre la juste mesure de son hôte parisien. A moins qu’il ne se soit passé des choses dans la stratégie nord-africaine de la France. Des choses que l’on peut soupçonner d’avoir précipité Mohammed VI à Paris, juste après l’élection présidentielle, et qui doivent provoquer une certaine panique du côté du Makhzen. Des choses annoncées par le voyage électoral, à Alger, du futur président. On pronostique, déjà, une «reconsidération dans un sens plus équilibré des rapports de la France avec les deux puissances que sont l’Algérie et le Maroc». 
    Et, dans le tas, il y a des petites phrases qui ne coûtent rien, comme celle-ci : «La France considère qu’il y a place désormais pour un regard lucide et responsable sur son passé colonial si douloureux et en même temps un élan confiant vers l’avenir». Il paraît même que François Hollande va complètement revoir la copie colonialiste pour adopter un autre style, plus «normalisé» avec l’Afrique en général, et l’Algérie, en particulier. Ceci, en apparence. Car ce serait curieux qu’il y ait un vrai revirement sans réciprocité. A ce titre, la présence de Mourad Medelci, le chef de la diplomatie algérienne, à la conférence occidentale contre la Syrie, est un cadeau infiniment plus important que l’adoption par la France d’une attitude plus respectueuse des règles qui doivent prévaloir dans les relations entre Etats. 
    On assiste à un virage fondamental dans la politique étrangère algérienne, qui intègre, ouvertement, le pays dans la stratégie atlantiste et le «normalise» aux yeux de la «communauté internationale». Il restera à connaître et à évaluer les concessions économiques qui viendront et qui nous donneront la pleine mesure du prix qui a été payé, en soutien à une économie française à bout de souffle. 
    Par Ahmed Halfaoui
    Les Débats, 11/07/2012
  • Le téléphone de Mohamed Merah parle et met la DCRI dans la gêne

    Nouveau rebondissement en France dans l’affaire Mohamed Merah, ce jeune français d’origine algérienne qui a assassiné sept personnes à Toulouse et Montauban, avant qu’il ne soit abattu par les membres du RAID, après 32 heures de « négociations ».
    Son numéro de téléphone a parlé. Ses fadettes ou factures téléphoniques ont apporté leurs lots de révélations, selon le journal français Le Point. La Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) a appelé Mohamed Merah deux heures après qu’il ait assassiné quatre personnes devant une école juive de Toulouse.
    Ses fadettes montrent bien que la DCRI était bien en contact avec l’assassin de Toulouse et Montauban entre le 19 octobre 2011 et le 19 mars 2012, jour de son dernier crime, à l’école confessionnelle juive. En tout, huit contacts téléphoniques ont eu lieu entre cette institution et Mohamed Merah.
    Le 19 mars, Mohamed Merah venait de commettre ses crimes à l’école juive quand il reçoit deux appels, directement transférés sur son répondeur, révèle Le Point qui s’interroge sur l’attitude de la DCRI à l’égard de l’assassin de Toulouse. « Les fonctionnaires l’avaient-ils déjà identifié comme suspect ? Si oui, pourquoi avoir attendu qu’il se retranche chez lui, deux jours plus tard, pour procéder à son interpellation ? » se demande l’auteur de l’article qui affirme que le mystère reste entier concernant les liens entre la DCRI et Mohamed Merah.
    Certains policiers de la DCRI sont soupçonnés par la justice française d’avoir fait fuiter, à TF1, l’enregistrement audio des négociations entre Mohamed Merah et un agent local de la centrale du renseignement, laissant croire à une faute personnelle de ce fonctionnaire pour sauver l’institution.
    La surveillance de Merah aurait pu intriguer la DCRI
    « Tous nos documents sont à la disposition des magistrats, ils peuvent venir les chercher. Nous n’avons aucune raison de croire que la direction de la DCRI traîne les pieds pour aider à la manifestation de la vérité. » dit un élément de la DCRI au journal qui confirme que c’est bien un de leurs agents qui avait des contacts réguliers avec Merah.
    Il s’avère que les relevés téléphoniques de Mohamed Merah montraient clairement qu’il était en contact avec des islamistes radicaux et même des malfaiteurs. C’est ainsi qu’on apprend qu’il a appelé une soixantaine de fois un certain Sabri E., un Toulousain condamné pour sa participation à une entreprise terroriste après son arrestation à la frontière irako-syrienne, où il s’apprêtait à combattre l’armée américaine.
    Les enquêteurs ont également trouvé un lien avec un certain Olivier Philippe C., soupçonné d’avoir régulièrement aidé des islamistes à se rendre dans des pays du Moyen-Orient, sans qu’il soit poursuivi. Son relevé téléphonique a également révélé des liens qu’entretenait Mohamed Merah avec de nombreux individus connus pour des vols à main armée, trafic de drogue et violences.
    Par Khidr Omar | 10/07/2012
  • Le Mujao libère trois des sept diplomates algériens

    Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a libéré trois des sept diplomates algériens enlevés depuis plus de trois mois au consulat d’Algérie à Gao au nord du Mali.
    C’est en tout cas ce qu’a affirmé à Echorouk le porte parole du groupe islamistes Ansar Dine Abou Omar Sanda Ould Bouamama. « Le Mujao a libéré trois diplomates algériens et ils sont en bonne santé. Cette libération est le fruit de plusieurs jours de négociations avec les représentants du gouvernement algérien », a déclaré le porte parle d’Ansar Dine qui contrôle la ville de Tombouctou depuis quelques temps.
    « Les trois diplomates ont été libérés vendredi ou samedi. Je pense qu’ils se trouvent actuellement près des frontières algériennes », a-t-il ajouté sans donner d’autres informations sur les quatre autres diplomates encore détenus par le Mujao. Cette déclaration intervient quelques jours seulement après les informations ayant circulé sur l’interruption des négociations entre le Mujao et l’Algérie à propos de la libération des sept diplomates algériens enlevés le 5 avril dernier du consulat algérien à Gao au nord du Mali.
    « La libération des trois otages s’est déroulée dans de bonnes conditions et sans le moindre danger sur les otages. Cette libération a été tenue secrète pour éviter tout incident susceptible de mettre en danger les diplomates », a indiqué Abou Omar Sanda Ould Bouamama sans donner plus de détail sur cette opération. Alors que le groupe islamiste Ansar Dine a dévoilé l’opération de libération des trois diplomates, le gouvernement algérien n’a rien dit à ce sujet. Des experts des questions sécuritaires expliquent le silence des autorités algériennes par le fait qu’elles veulent que la libération des otages se déroule dans de bonnes conditions et surtout sans les exposer au danger.
    Echourouk Online, 10/07/2012
  • Sahara-Maroc : le silence mortel de Ban Ki-moon

    Les déclarations contradictoires des responsables marocains sur la position à prendre vis-à-vis de l’Envoyé Spécial de l’ONU, Christopher Ross, sont un indice clair de la confusion qui caractérise la diplomatie marocaine à un moment où certains médias proches du Makhzen ont annoncé que l’ONU a réussi à convaincre de la nécessité de garder l’ambassadeur Ross, étant donné la difficulté de lui trouver un remplaçant et les risques de scénarios inattendus dans le cas d’une interruption du processus des négociations. 
    Cela confirme que la diplomatie marocaine traverse un moment critique avec la communauté internationale, et en particulier les États-Unis d’Amérique, suite au renouvellement du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies de son soutien à son envoyé pour le Sahara occidental, Christopher Ross. 
    Pendant toutes ces années, le Maroc s’était accommodé de l’appui inconditionnel de la France Gaulliste. Aujourd’hui, le Makhzen a perdu le contrôle du navire et celui-ci risque de chambouler. De ce fait, les dirigeants makhzéniens multiplient les déclarations contradictoires accompagnées de balbutiements. Tantôt, ils demandent le départ de Ross en réclamant l’application d’une certaine « logique » dans son cas, en se référant aux cas de James Baker en 2004 et celui de Peter Van Walsum en 2008. Le premier est parti sous la pression du Maroc alors que le second avait rendu son tablier à la demande du Front Polisario. « Sauf qu’en 2004, le locataire de la Maison Blanche était un républicain et non un démocrate », rappelle le site Yabiladi. Tantôt, ils réitèrent leur attache aux négociations, le Maroc réfute l’envoyé des Nations unies au Sahara occidental, etc… 
    La décision du Maroc de retirer sa confiance à Christopher Ross a donné lieu à une crise « silencieuse », dans les termes du journal marocain Assabah. Et l’attente se fait longue sans que l’Envoyé Spécial s’exprime pour annoncer la démission si souhaitée par Rabat. Pire encore, deux mois après la décision marocaine de répudier Ross, Ban Ki-moon et la Maison Blanche ne se sont exprimés que pour défendre leur émissaire. Après deux mois, le silence onusien est devenu mortel. Et Paris n’est plus là pour voler au secours du Maroc, même si le Othmani dit le contraire pour couvrir l’isolement de Rabat dans le conflit du Sahara Occidental suite à sa décision de retirer sa confiance à un envoyé de la taille de Christopher Ross.