Catégorie : Actualités

  • UMA : L’amnésie d’un sbire de Ben Ali

    Le tunisien Habib Ben Yahia occupe le poste de Secrétaire Général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) depuis 2006. Pendant 11, Il a été le ministre des affaires étrangères du dictateur Ben Ali, à l’époque où les prisonniers politiques se comptaient par centaines et où la torture était une pratique courante (voir biographie). 
    Ben Yahia a révélé lundi à l’ouverture des travaux de la réunion des ministres maghrébins des Affaires étrangères à Alger que pas moins de « 60 tonnes de cocaïne par an transitent illégalement à travers la région, ce qui exige de nous de faire de la coopération sécuritaire la priorité des pays maghrébins ». Parler de la cocaïne, c’est bien, mais il fallait aussi mettre dans l’agenda la question du cannabis marocain qui sert à financer les groupes terroristes et les groupes mafieux. 
    L’algérien Mourad Médelci en a fait illusion lorsqu’il a indiqué que le lien direct entre les groupes terroristes et les réseaux criminels est établi avant d’ajouter qu’on « ne peut faire l’impasse sur le phénomène du blanchiment d’argent qui a pris de l’ampleur dans notre région et qui constitue, d’une manière ou d’une autre, un soutien au terrorisme et au crime dans la région ». 
    Pour rappel, Wikileaks a divulgué en 2010 des notes diplomatiques américaines qui révélaient le degré de corruption au Maroc qui existait déjà sous le règne de Hassan II, mais qui s’est institutionnalisée avec le roi Mohammed VI. Dans ces notes, l’on dénonçait aussi l’accointance du personnel du palais avec la mafia de la drogue qui contrôle les champs de cannabis de la région de Ktama. 
    Loin de lutter contre le fléau, le gouvernement marocain pratique même la persécution contre tout marocain qui ose lever la voix pour dénoncer la complicité du palais royal marocain avec le trafic de cannabis qui, pendant de longues années a servi à financer la guerre au Sahara Occidental. C’était le cas de Chakib Alkhiyari, militant rifain des droits de l’homme. Il a été condamné début 2009 à trois ans de prison pour  » atteinte aux corps constitués de ». Le Makhzen marocain empêché l’organisation Transparency Maroc de lui décerner le Prix de l’Intégrité de 2011. 
    Le sbire de Ben Ali rêve de voir l’UMA revivre. Comme son compatriote, le président tunisien Marzouki qui était convaincu qu’au nom de la realpolitik, il pouvait « mettre de côté le problème du Sahara Occidental ». Décidément, ces serviteurs de l’Elysée sont de mauvais élèves. Tout comme leurs maîtres à Paris qui rêvent d’une intervention algérienne au Mali, alors qu’ils attisent le feu au Sahara Occidental depuis plus de 37 ans.
  • Maghreb, entente et divergences à dépasser

    Dans son discours d’ouverture, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a jugé nécessaire de définir un concept commun des menaces qui représentent un danger et d’œuvrer à «adopter une approche complémentaire et cohérente de la coopération maghrébine axée sur des bases solides et efficaces».

    Il aura fallu que la région se trouve dans une situation à haut risque sécuritaire, engendré notamment par la crise malienne et la montée de l’activité terroriste au Sahel, pour que les chefs des diplomaties des Etats maghrébins se réunissent hier à Alger, à l’initiative du gouvernement algérien. Cependant, il n’est pas précisé jusqu’où pourrait aller cette approche ou cette éventuelle stratégie, car on ignore s’il y a, par exemple, des unités communes de lutte contre le crime organisé ou autres phénomènes qui menacent la sécurité de la région. Il est à souligner que le document d’Alger doit passer par les structures de l’UMA.
    L’Algérie n’est pas à l’abri de l’insécurité au niveau de ses frontières avec la Libye et le Mali, sans oublier le phénomène de la contrebande au niveau de ses frontières avec le Maroc, fermées depuis 1994. Face à cette situation, elle a proposé d’élaborer une approche globale maghrébine pour la sécurité du Maghreb.
    Les représentants des Etats de l’UMA sont d’accord pour dire qu’ils sont tous concernés par les menaces sécuritaires de la crise malienne, donc il y a nécessité d’une approche commune face aux défis sécuritaires.
    Dans son discours d’ouverture, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a jugé nécessaire de définir un concept commun des menaces qui représentent un danger et d’œuvrer à «adopter une approche complémentaire et cohérente de la coopération maghrébine axée sur des bases solides et efficaces». Selon lui, cette réunion «traduit notre profonde et sincère volonté d’examiner et de traiter les différents défis auxquels notre espace maghrébin fait face». De son côté, le ministre libyen des AE, Achour Ben Khayyal, a affirmé que la sécurité et la stabilité dans la région du Maghreb «passent par la mise en place d’une méthodologie à même de renforcer la coopération sécuritaire en vue de combattre l’extrémisme, les groupes armés, la criminalité, le trafic d’armes, la traite des hommes, le blanchiment d’argent et l’immigration clandestine». Les derniers développements sur les plans sécuritaire, politique et socio-économique que connaît la région «en appellent à davantage d’actions de notre part pour définir une stratégie urgente de lutte contre ces phénomènes». Il est à noter que les Libyens attendent également des pays du Maghreb meur coopération concernant l’extradition des personnes recherchées par les autorités libyennes afin de les juger. Pour le ministre marocain des AE, Saad Eddine Al-Othmani, la région du Maghreb arabe «fait face à d’importants défis», précisant que la réunion d’Alger «offre l’opportunité de définir une approche commune de consolidation de la coopération et de la coordination face à ces défis». Le Maroc, qui ne fait pas partie du groupe des pays du Sahel, ne veut pas séparer entre les stratégies maghrébines sur le plan sécuritaire, celle du Sahel en plus de l’association des puissances étrangères.
    Concernant la situation au Mali, M. El Othmani a réitéré le souci des pays maghrébins de préserver la stabilité et l’unité de ce pays. Dans une déclaration à la presse, il a expliqué que la question du Mali s’est taillée la part du lion dans les discussions de la matinée, ajoutant que les pays de l’UMA sont «pour une solution politique», donc pas d’intervention militaire.
    De son côté, le ministre tunisien des AE, Rafiq Abdesselem, a mis l’accent sur les défis qui menacent la région maghrébine, «notamment la présence de groupes terroristes, la croissance du crime organisé et l’immigration clandestine».Le ministre tunisien a déploré la situation qui prévaut au Nord du Mali, estimant que c’est là «une tentative d’afghaniser la région». Il s’est déclaré favorable pour la proposition de l’Algérie concernant l’organisation d’une réunion des MAE maghrébins annuellement. Pour sa part, le ministre mauritanien des AE, Hamadi Ould Hamadi, a souligné que «la situation au Sahel menace la région du Maghreb arabe tout entière», appelant à «concevoir une approche maghrébine unifiée qui devrait constituer un cadre juridique pour l’établissement d’une coopération sécuritaire efficiente en vue d’assurer la stabilité de la région».
    Le secrétaire général de l’UMA, Lahbib Ben Yahia, a révélé que «60 tonnes de cocaïne par an transitent illégalement à travers la région, ce qui exige de nous de faire de la coopération sécuritaire la priorité des pays maghrébins». Les travaux de la réunion se sont poursuivis à huis clos et devaient prendre fin hier soir par la lecture du communiqué final.
    Par Nacera Chennafi
  • Se mobiliser pour la décolonisation du Sahara occidental : priorité du Front citoyen africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme

    L’Algérie, à travers le Collectif algérien de la société civile, présidera le Front citoyen africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme en Afrique. La décision a été prise hier lors d’une rencontre à Alger. 
    Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – La conférence panafricaine du Front citoyen africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme en Afrique a touché à sa fin hier. Les 430 participants, venus de 33 pays africains, ont élu à l’unanimité le Collectif algérien de la société civile à la tête de ce front anticolonial. Ce Collectif dirigera ainsi ce réseau jusqu’à la prochaine conférence dont aucun échéancier n’est encore fixé. Le concept qui s’est officialisé depuis hier est né il y a près d’une année, a précisé Mahrez El Amari, président du Comité algérien de soutien au peuple sahraoui. Selon ce dernier, le réseau africain anti-colonial va travailler pour asseoir davantage la démocratie dans le continent qui est toujours sous tutelle des pays occidentaux qui continuent de le déposséder de ses richesses naturelles. «Aujourd’hui, la situation qui prévaut dans le nord du Mali et l’ébranlement de son pouvoir central sont une parfaite illustration de déstabilisation d’un pays souverain afin de le livrer au pillage et à l’anéantissement. Le conflit du Sahara occidental est une autre démonstration du fait colonial, qui a privé le peuple sahraoui de son droit légitime à l’autodétermination et à bâtir sur son sol national un Etat libre et démocratique », lit-on dans la déclaration finale des travaux de la conférence. D’ailleurs, soulignent les participants, la priorité du Front citoyen africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme est de se mobiliser pour la décolonisation du Sahara occidental. La mobilisation africaine qui vise à «encourager les pays africains à prendre leur destin en main» se veut être également une opposition «contre tous les plans criminels de création de conflits internes ou régionaux, contre toutes les entreprises de déstabilisation des Etats, par la création de zones de tempêtes qui leur sont économiquement et politiquement profitables, contre toutes les manipulations de nous faire nous opposer les uns contre les autres, contre toutes les infiltrations dans les sphères économiques du continent et les stratégies pour torpiller chez nous l’instauration de la démocratie, contre tous les programmes travestis en pseudo-projets d’entraide que le néo-colonialisme organise à travers des opérations multiformes, confinant ainsi nos peuples dans la misère et la pauvreté, les privant de l’accès à la science et au progrès ».