Catégorie : Afrique

  • La Françafrique, les intérêts contre la démocratie

    Alpha Condé et Alassane Ouattara s’avèrent deux nouveau dictateurs africains. Avec l’aide de la France, ils veulent s’octroyer un troisième mandat présidentiel. C’est tout juste s’il ne veulent pas s’introniser Monarques en Côte d’Ivoire et en Guinée Conakry!

    La France qui joue ses intérêts économiques a démontré qu’elle les soutient afin qu’elle puisse continuer à exploiter les ressources naturelles de ces deux pays sans avoir recours à de moult négociations qui peuvent éventuellement subir un échec…

    La France ne désire pas prendre le risque de se faire dégager de ces pays. Aussi, elle fait tout pour le maintien de Condé et Ouattara au pouvoir, deux hommes qu’elle a déjà réussi à pervertir et mouiller dans des affaires de corruption.

    Un constat frappant! Les pays occidentaux affichent un mépris abominable aux populations africaines au moment où ils targuent d’être des prophètes de la Démocratie dans le monde! Quelle dérision! En naïfs qu’ils sont, les africains continuent à croire leurs balivernes! Croient-ils toujours que des pays occidentaux aux appétits mercantiles vont leur offrir de l’aide au développement de leurs contrées? Pourtant, leurs ancêtres leur ont légués des adages instructifs mais ils n’y prêtent aucune attention. L’un de ces adages leur renseigne bien que nulle personne ne s’occupera à vous remplir les poches mais il s’appliquera plutôt à remplir tout d’abord les siennes!!!!!

    La France est un de ces pays qui ne fait pas de scrupules lorsqu’il s’agit de défendre ses intérets! Ce pays où sont élaborés les principes de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme,ne semble pas être au diapason de ceux-ci hors de son territoire.

    La France , ne cesse de clamer son appartenance aux respect des libertés individuelles mais, se désinteresse totalement de leur application dans les pays africains où leurs intérets économiques seraient en péril si elle venait à les faire prévaloir! Aussi, elle soutient mordicus toutes les politiques des pouvoirs de tous les pays qui leur sont serviles. Les exemples de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Guinée Conakry et du Maroc sont évidemment trés frappants!

    Tags : Françafrique, France, Afrique, colonisation, colonialisme, esclavage, Guinée Conakry, Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal,

  • La concurrence Algérie-Maroc expose le caractère fermé de l’influence au sein de l’UA


    Selon des rapports de presse spécialisés, l’Algérie n’a nommé aucun candidat à des postes clés au sein de l’Union africaine. Sept postes sont ouverts au changement, dont le plus important est celui de Commissaire du Département Paix et Sécurité (PSD), que l’Algérie occupe depuis 2008. Il a d’abord été occupé par Ramtane Lamamra puis Smail Chergui, l’ancien ambassadeur d’Algérie à Moscou .

    Le site d’information français Africa Intelligence suit de près cette question et a déclaré que l’Algérie avait apparemment tardé à désigner un candidat pour succéder à Chergui pour deux raisons: le mécontentement de nombreux États membres de l’Union africaine face à la domination algérienne sur le poste; et les divergences entre le Premier ministre Abdelaziz Djerad et le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum qui ont empêché tout accord sur un candidat spécifique. La situation a été exacerbée par l’incapacité du président algérien Abdelmajid Tebboune à intervenir.

    Bien que la première raison puisse être quelque peu acceptable, il est difficile de croire qu’une question d’une telle sensibilité et d’une telle importance ait été laissée entre les mains d’un premier ministre aux pouvoirs constitutionnels limités et d’un ministre des Affaires étrangères, indépendamment de sa compétence. De telles choses sont généralement gérées par le président de la République, et dans de nombreux cas, elles sont gérées par ce que feu Abdelhamid Mehri a appelé «l’autorité réelle».

    L’Algérie a non seulement renoncé au poste de commissaire du PSD, mais n’a pas non plus proposé de candidats à l’un des six autres postes. Dans ce vide algérien est entré le Maroc qui a présenté des candidats à tous les postes. Cependant, aucun des candidats marocains n’a aucune chance d’être nommé, à l’exception d’un seul; Mohamed Sadiki est candidat au poste de commissaire à l’agriculture et au développement rural.

    Il n’est pas certain que l’Algérie ait travaillé dans les coulisses pour bloquer les candidats marocains, mais Rabat estime que c’est le cas et en est bouleversé. Ce qui est certain, selon Africa Intelligence, c’est que l’Algérie a les yeux rivés sur le Secrétariat général du PDF, qui est un rôle puissant pour lequel Alger est susceptible de nommer Abdelkader Araoua.

    Il semble que l’une des raisons de l ’« échec »marocain soit le manque relatif d’expérience de Rabat dans les batailles diplomatiques en coulisses par rapport à l’Algérie. Cependant, Africa Intelligence estime que cela est dû au fait que «la campagne marocaine n’a pas été menée par le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita mais par Yassine Mansouri, chef du service de renseignement extérieur de la DGED». Ironiquement, les dossiers des candidats marocains ont été transférés au Bureau du conseiller juridique de l’Union africaine, dirigé par Lamine Baali, représentant de la République arabe sahraouie démocratique.

    Indépendamment des détails, remporter des postes clés offre aux pays et aux gouvernements le type d’influence et de pouvoir que la diplomatie traditionnelle ne peut pas. Avec les guerres et les crises qui dominent le continent africain, le commissaire PSD restera le rôle le plus fort et le plus important. La tourmente met les commissaires de l’UA, en particulier le chef du PSD, en contact avec les dirigeants mondiaux, et les impose comme négociateurs directs avec les pays et organisations intéressés par l’Afrique aux niveaux régional et international.

    L’Afrique n’est plus cet espace négligé sur les cartes des préoccupations internationales. Son énorme richesse naturelle; sa capacité de grand marché de consommation; sa prédisposition constante aux guerres et aux crises; et la croissance du terrorisme international sont autant de facteurs qui en font le centre de l’attention internationale des anciennes puissances coloniales, de l’Union européenne et des États-Unis. Dernièrement, il est également d’un grand intérêt pour les puissances montantes de la Chine, de la Russie, de la Turquie et de l’Inde.

    L’Union africaine fait entendre sa voix sur les questions qui la concernent. Par exemple, l’UA tente maintenant de présenter un candidat africain pour succéder à l’américaine Stephanie Williams au poste de chef adjoint de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye lorsque ses fonctions prendront fin le mois prochain. Le seul candidat à ce jour est le bulgare Nikolay Mladenov, l’envoyé de l’ONU dans le conflit israélo-palestinien, mais l’UA le rejette malgré le soutien américain et l’absence d’objections européennes.

    À travers le continent, il y a au moins dix pays qui seront témoins d’élections présidentielles ou parlementaires, ou les deux, au cours des six prochains mois. Il s’agit de la Guinée, de la Tanzanie, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Niger, du Libéria, du Bénin, de l’Ouganda, des Seychelles et de la République centrafricaine. Beaucoup de ces élections se dérouleront dans une atmosphère de tension et de rejet populaire des candidats ou de la manière dont les scrutins sont organisés. Les résultats de certains sont déjà rejetés par la population et peuvent conduire à des troubles civils.

    L’Afrique, qui au cours des deux dernières décennies a fait des progrès démocratiques, entre dans une période de rechute, que les dictateurs arabes endurcis envient. Les mêmes dirigeants qui ont conduit les pays africains vers la démocratie se sont transformés en dictateurs qui refusent de quitter leurs positions. À l’exception du Niger, tous les chefs des pays qui doivent tenir des élections sont candidats au maintien en fonction, malgré le rejet populaire et ne remplissant pas les conditions légales et constitutionnelles. En Guinée et en Côte d’Ivoire, par exemple, les présidents démocratiquement élus Alpha Condé et Alassane Ouattara ont falsifié les constitutions pour rester au pouvoir. En Ouganda, le président Yoweri Museveni, 77 ans, s’emploie à remporter un nouveau mandat au poste qu’il occupe depuis 1986.

    Tout cela révèle qu’il est très tentant de concourir pour des postes de direction de l’UA. L’Union compte 55 États membres, mais l’influence et les rôles clés sont limités à une poignée, et il y a une tendance croissante à attirer de nouveaux membres dans le club d’influence et à persuader les autres de démissionner. Cependant, il semble que l’équilibre des pouvoirs entre les membres de ce club soit préservé car chacun a besoin des autres d’une manière ou d’une autre, ou sait que ce sera le cas à l’avenir. La concurrence entre l’Algérie et le Maroc a ainsi mis en évidence le caractère fermé de l’influence au sein de l’Union africaine.

    Traduit de Al Quds Al Arabi, octobre 2020

    Tags : Maroc, Algérie, Union Africaine, Conseil de Paix et Sécurité, Lobbying,

  • Nelson Mandela et le Mossad

    La presse a largement répercuté une information récemment publiée par le journal sioniste Haaretz qui, citant des archives de l’Etat sioniste,affirme que le leader sud-africain Nelson Mandela aurait été entraîné au maniement des armes et aux techniques de guérilla en Ethiopie par le Mossad, les tristement célèbres services secrets franco-anglo-américano-sionistes,

    Une « information » qui tombait à pic pour conforter la thèse selon laquelle la fine équipe au pouvoir à Tel Aviv ne se serait pas rendue aux obsèques de Mandela pour des raisons pécuniaires, Et pour laver des années de coopération soutenue avec le régime d’apartheid.

    Ce genre de photo est supposé étayer la thèse d’une collaboration de Mandela avec le Mossad

    Mandela n’a jamais été formé par des agents israéliens, affirme la Fondation Nelson Mandela

    La Fondation Nelson Mandela a rejeté des informations selon lesquelles l’ancien président a reçu un entraînement par des agents israéliens en 1962.

    Sapa, The Mail & Guardian (Afrique du Sud) 21 décembre 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

    «Les médias se sont fait l’écho d’une histoire selon laquelle en 1962 Nelson Mandala avait été en relation avec un agent israélien en Ethiopie, » déclare la Fondation dans un communiqué. «La Fondation Nelson Mandela peut confirmer qu’elle n’a trouvé aucune indication dans les archives privées de Nelson Mandela… qu’il aurait été en relation avec un agent israélien pendant sa tournée dans des pays africains cette année là.»

    Le site web du journal britannique The Guardian a rapporté vendredi que Mandela avait apparemment reçu une formation au maniement des armes par des agents du Mossad en Ethiopie en 1962 sans que les services secrets israéliens aient connaissance de sa véritable identité. The Guardian basait son article sur «un courrier secret intrigant déposé dans les archives de l’Etat israélien.»

    Le site rapportait que la missive, révélée par le journal israélien Haaretz – deux semaines après le décès de Madiba – indiqauit qu’il avait été formé à l’utilisation des armes et aux techniques de sabotage et avait été encouragé à développer des sympathies sionistes. La Fondation a cependant démenti qu’une telle chose se soit produite.

    «En 1962, Mandela a suivi une formation militaire au Maroc avec les combattants algériens de la liberté et avec l’Ethiopian Riot Battalion à Kolfe près d’Addis Abeba, avant de rentrer en Afrique du Sud en juillet 1962.

    « En 2009, un maître de recherche de la Fondation Nelson Mandela avait séjourné en Ethiopie et s’était entretenu avec les survivants parmi les hommes qui avaient contribué à la formation [militaire] de Mandela et aucun indice d’une connexion israélienne n’était apparu » lit-on dans la déclaration.

    Source : Mounadil djazairi

    Tags : Afrique du Sud, Nelson Mandela, Israël, Aparheid, racisme,

  • Tensions géostratégiques, sécurité collective et nouvelles conflictualités dans la région sahélienne

    par Abderrahmane Mebtoul*

    Les tensions actuelles à nos frontières interpellent l’Algérie pièce maîtresse de la stabilité de la région, à travers les actions de l’ANP et les différents services de sécurité.

    C’est que les enjeux au Maghreb et au Sahel préfigurent d’importantes reconfigurations géopolitiques et géoéconomiques dans une zone sensible, rentrant dans le cadre de la nouvelle stratégie mondiale, à laquelle l’Algérie ne saurait échapper et d’une manière générale toute l’Afrique. Ces enjeux sont intiment liés aux nouvelles mutations mondiales actuelles qui devraient conduire à de profondes reconfigurations socio-économiques, technologiques mais également sécuritaires. La « sécurité collective », expression dont l’usage s’est développé, dans les années 1930, constitue une tentative de réponse au déchaînement de violence des deux guerres mondiales, du xxe siècle. Intiment quant à la formation à la paix (CP), elle soulève des défis politiques, économiques sécuritaires et notamment la relation entre la formation et la manière dont les parties externes s’engagent dans le règlement des conflits et notamment la relation entre les États, les organisations internationales et les sociétés civiles, mondiale et locales et leurs influences pour une paix durable, fondée sur la dialogue des cultures , la tolérance facteur de stabilité de toute l’Humanité pour un monde solidaire.

    1. Problématique de la sécurité collective au Maghreb et au Sahel

    1.1- Préambule : quelques éclaircissements sur le concept de sécurité collective

    Aux antipodes de la sécurité par l’équilibre des puissances qui avait marqué le système international au xixe siècle, la sécurité collective repose, elle, sur le « déséquilibre des forces. Ce système a d’abord été institutionnalisé, au lendemain de la Grande Guerre, par la Société des Nations (SDN), puis a été repris en 1945 par l’Organisation des Nations unies (ONU). Loin d’avoir donné les résultats que ses promoteurs avaient placés en lui ; il marque néanmoins un tournant dans l’histoire des relations internationales. Une approche globale comme facteur d’adaptation, selon les experts militaires, est nécessaire au nouveau contexte : la cohérence, l’anticipation, l’adaptabilité, la permanence, la « légitimation » et la « résilience ». C’est que les crises internationales ont toujours concerné de nombreux acteurs. Mais traditionnellement, en dehors de l’organisation de sécurité collective à vocation universelle et à compétence générale qu’est l’ONU, leur gestion revenait, avant tout, aux États. Or de nombreux autres acteurs y participent désormais notamment les organisations non gouvernementales et les organisations d’intégration régionale. On le constate, le champ est composé d’une multitude d’acteurs et d’approches qui implique, de facto, un morcellement des actions et une difficulté à avoir un impact significatif sur le terrain. De nombreuses études tentent de catégoriser les principaux acteurs de ces conflictualités émergentes. La plupart d’entre elles opposent les États, dotés de forces armées régulières, à des acteurs non-étatiques, laissant apparaître de nouveaux adversaires. Cette opposition, selon les experts en géostratégie entre États et acteurs non-étatiques, ne semble pas totalement satisfaisante car elle ne reflète pas l’ensemble des systèmes asymétriques. En effet, une typologie des acteurs ne peut se faire qu’en prenant en compte plusieurs critères : les motivations, l’organisation et les modes d’action. De nouvelles conflictualités sont apparues où leurs acteurs se caractérisent souvent par l’illisibilité de leur organisation, l’imprévisibilité de leurs actions multiformes qui privilégient la violence dûment mise en scène par la recherche du sensationnel et de la médiatisation. Grâce aux nouvelles technologies et à leur prolifération non maîtrisée, ces conflictualités sont susceptibles d’utiliser toute la panoplie des capacités actuelles : armement sophistiqué, maîtrise de l’information, diversité des types d’agression (capacité d’exporter une menace n’importe où dans le monde), générant des menaces (cyber-délinquance, cyber-criminalité, etc.) qui mettent en évidence l’insuffisance des systèmes de sûreté ou de substitution dans les sociétés modernes. En effet, les moyens modernes de communication facilitent l’expression libre et la circulation, via les réseaux, des idées les plus extrêmes, dans un but revendicatif, subversif ou prédateur. Elles peuvent atteindre tous les pans de la société : cohésion sociale, légitimité de l’autorité, pertinence du modèle économique, sociétal ou religieux. Ainsi véhiculées, les techniques d’« agression » de toutes natures se propagent, et contribuent d’autant plus à la fragilisation des « cibles » potentielles qu’elles s’appuient souvent sur l’image, support d’émotion et propice aux comparaisons.

    1.2- Le Maghreb face aux mutations géostratégiques mondiales

    Devant privilégier, en premier lieu, ses intérêts stratégiques, partie prenante du dialogue méditerranéen (DM), le Maghreb se doit d’agir en fonction d’un certain nombre de principes et à partir d’une volonté avérée de contribuer à la promotion de la sécurité et de la stabilité dans la région, que ce soit dans le cadre d’une coopération avec l’Otan, en fait avec les USA, ou avec les structures de défense que l’Union européenne entend mettre en place, également avec la Russie et la Chine pour ne citer que les principaux acteurs mondiaux. Les derniers évènements au Sahel, faute d’une coordination, montrent son incapacité à agir sur des évènements majeurs. La fin de la guerre froide marquée par l’effondrement du bloc soviétique et les attentats survenus aux Etats-Unis, le 11 septembre 2001 représentent un tournant capital dans l’histoire contemporaine. Le premier évènement marque la fin d’un monde né un demi- siècle plutôt et la dislocation d’une architecture internationale qui s’est traduite, des décennies durant, par les divisions, les déchirements et les guerres que nous savons. Aujourd’hui, les menaces sur la sécurité ont pour nom terrorisme, prolifération des armes de destruction massive, crises régionales et délitement de certains Etats. Or, les défis collectifs, anciens ou nouveaux, sont une autre source de menace : ils concernent les ressources hydriques, la pauvreté, les épidémies, l’environnement. Ils sont d’ordre local, régional et global. Entre la lointaine et très présente Amérique et la proche et bien lointaine Europe, entre une stratégie globale et hégémonique, qui possède tous les moyens de sa mise en œuvre et de sa projection, et une stratégie à vocation globale qui se construit laborieusement et qui peine à s’autonomiser et à se projeter dans son environnement géopolitique immédiat, quelle attitude adopter et quels choix faire pour le Maghreb ? Interpellée et sollicitée, le Maghreb s’interroge légitimement sur le rôle, la place ou l’intérêt que telle option ou tel cadre lui réserve ou lui offre, qu’il s’agisse du dialogue méditerranéen de l’Otan ou du partenariat euro-méditerranéen, dans sa dimension tant économique que sécuritaire. L’adaptation étant la clef de la survie et le pragmatisme un outil éminemment moderne de gestion des relations avec autrui, le Maghreb devant faire que celui que commandent la raison et ses intérêts. C’est dans ce cadre que doit être placée la stratégie du Maghreb dans le dialogue méditerranéen de l’OTAN. Le cadre défini au sommet de l’Otan de promouvoir le dialogue méditerranéen de l’Otan, au rang de «véritable partenariat», (le même sommet d’Istanbul faisant une offre de coopération à la région du Moyen-Orient élargi qui est adressée aux pays qui le souhaitent, ceux qui sont membres du Conseil de coopération du Golfe étant cités explicitement) ambitionne de contribuer à la sécurité et à la stabilité de la région méditerranà ©enne par le truchement d’un certain nombre d’actions au nombre de cinq qui se veulent complémentaires avec d’autres actions internationales : a.- le renforcement de la dimension politique du dialogue méditerranéen avec l’Otan ; b.- l’appui au processus de réformes de la défense ; c.- la coopération dans le domaine de la sécurité des frontières ; d.- la réalisation de l’interopérabilité ; e- la contribution à la lutte contre le terrorisme.. Face à ces propositions quelle est l’attitude des pays du Maghreb devant consolider l’intégration maghrébine pour devenir une entité économique fiable au moment de la consolidation des grands ensembles ? Les menaces qui pèsent sur les peuples et leurs Etats et les défis collectifs qui leur sont lancés doivent amener les pays du Maghreb à se doter d’une politique extérieure globale des enjeux, des problèmes et des crises que connaît le monde et à déployer ses capacités, ses moyens et son savoir-faire dans une logique de juste et fécond équilibre. Le dialogue et la concertation entre les peuples et entre les acteurs sont la clef et en même temps la meilleure des garanties pour instaurer la paix et la stabilité, de manière juste et durable. C’est sur cette base, me semble-t-il, que les pays du Maghreb doivent s’engager dans le dialogue méditerranéen de l’Otan et dans d’autres initiatives régionales ou sous-régionales notamment européennes. Car face à l’Otan, existe une volonté politique de l’Union européenne d’avoir une stratégie de défense et de sécurité qui concerne le Maghreb. Sur le plan militaire et géostratégique c’est à travers les activités du groupe dit des «5+5» que peut être apprécié, aujourd’hui, la réalité d’une telle évolution. C’est que la lecture que font les Européens des menaces et défis auxquels le monde et notre région sont confrontés repose essentiellement sur la nécessité de développer, ensemble, une stratégie de riposte collective et efficace concernant notamment le terrorisme international, le trafic des êtres humains et la criminalité organisée à travers la drogue et le blanchissement d’argent. Pour le cas du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie qui ont (qui a signé) l’Accord de libre échange avec l’Europe, en matière de défense et de sécurité, des consultations relatives à la mise en place d’un dialogue entre le Maghreb et l’Union européenne ont lieu sous forme de consultations informelles et de réunions formelles. Mais il serait souhaitable des clarifications portant sur deux questions jugées fondamentales : la valeur ajoutée de cette offre de dialogue par rapport au dialogue méditerranéen de l’OTAN et la coopération de lutte contre le terrorisme avec l’UE dans le cadre de la PESD. – D’une manière générale et au vu de ce qui se passe au Sahel, il y a urgence pour l’Algérie et le Maghreb d’une stratégie d’adaptation. Pour ma part lors d’un déplacement aux USA lors d’une rencontre avec un grand responsable au département du Trésor US à Washington, j’avais émis cette hypothèse naïvement que l’Algérie et le Maghreb devaient tirer profit des divergences entre la France et les Etats-Unis d’Amérique. Il m’avait répondu clairement : «il n’y a parfois que des divergences tactiques de court terme mais aucune divergence stratégique entre les Etats-Unis d’Amérique et la France et plus globalement avec l’Europe». J’en ai tiré la leçon afin de comprendre les enjeux géostratégiques alors que certains veuillent encore opposer les USA à la France sur le dossier du Sahel et notamment du Mali, se croyant encore aux années 1960/1970 de la confrontation des blocs. Il est entendu qu’à la fin de toute guerre ce sera la diplomatie qui prendra la relève.

    1.3.-La problématique sécuritaire au Sahel

    La situation actuelle au Sahel pose la problématique de la sécurité de l’Algérie et fondamentalement l’urgence d’une coordination régionale notamment l’intégration de la sphère informelle qui dépasse les % de la superficie économique posant la problématique de l’intégration du Maghreb (plus globalement de l’Afrique du Nord) (2) pont entre l’Europe et l’Afrique afin de faire de cette zone une région tampon de prospérité. Le terrorisme menace planétaire, se nourrit fondamentalement de la misère, en se livrant au trafic de tous genres, rançons, drogue, armes, etc. Le Maghreb, pour peu que les dirigeants dépassent leurs visions étroites d’une autre époque, a toutes les potentialités pour devenir une grande puissance régionale avec une influence tant économique que militaire, dans la mesure où en ce XXIème siècle l’ère des micros Etats étant révolue et que la puissance militaire est déterminée par la puissance économique. Pour cela, des stratégies d’adaptation au nouveau monde pour le Maghreb sont nécessaires, étant multiples, nationales, régionales ou globales mettant en compétition/confrontation des acteurs de dimensions et de puissances différentes et inégales. Face aux menaces communes et aux défis lancés à la société des nations et à celles des hommes, les stratégies de riposte doivent être collectives. Cependant, dès lors qu’elles émanent d’acteurs majeurs et de premier plan, elles s’inscrivent dans une perspective globale et cachent mal des velléités car évoluant dans un environnement géopolitique régional que des acteurs majeurs façonnent, aujourd’hui, à partir de leurs intérêts et des préoccupations stratégiques qui leurs sont propres. Cette région est l’objet de toutes les convoitises (notamment USA via Europe / Chine) car incluse dans une sous-région qui n’en finit pas de vouloir se construire. Le continent Afrique est un enjeu géostratégique majeur au XXIème siècle avec plus de 25% de la population mondiale, avec d’importantes ressources non exploitées, sous réserve d’une meilleure gouvernance et d’intégration sous régionales à l’horizon 2030 l’axe de la dynamisation de la croissance de l’économie mondiale devant se déplacer de l’Asie vers l’Afrique, expliquant en partie les tensions actuelles (3). Le Maghreb, sous segment de ce continent, est appelé de se déterminer par rapport à des questions cruciales et de relever des défis dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils dépassent en importance et en ampleur les défis qu’il a eu à relever jusqu’à présent. Pour l’Algérie, les puissances occidentales reconnaissent que rien ne peut se faire durablement sans l’Algérie par sa position géographique, étant, par ailleurs, une grande puissance militaire régionale. D’autant plus que ce conflit peut avoir des répercussions sur toute la région Europe/Afrique via le Maghreb, que sur la sécurité intérieure de l’Algérie, notamment toute la zone Sud où sont concentrés les principaux gisements pétroliers et gaziers sans compter que bon nombre de familles, notamment Touaregs du Sud ont des liens étroits souvent familiaux avec les familles au niveau du Sahel et notamment au Mali.

    2.- Face aux mutations géostratégiques, axes directeurs pour la construction de la paix mondiale

    2.1- Quelques éclaircissements sur le concept de CP

    La Construction pour la paix (CP) est un champ qui se développe rapidement et dont la valeur ajoutée est reconnue au niveau des institutions internationales, des Etats, de la société civile. Comme tout autre type de formation, la formation à la paix soulève de nombreuses questions auxquelles nous nous devons de répondre, afin de garantir sa qualité Les défis politiques touchent à la relation entre la formation et la manière dont les parties externes s’engagent dans le règlement des conflits. Cela inclut leurs objectifs et leurs programmes. Les défis politiques comprennent également la relation entre les États, les organisations internationales et les sociétés civiles mondiale et locales et leur influence sur la formation. Il convient également de mentionner les défis politiques inhérents au processus d’apprentissage lui-même.

    Les défis politiques sont très étroitement liés au débat sur l’objectif de la form ation à la paix, qui est de préparer des individus à avoir une influence positive sur le conflit. Les différents acteurs ont des points de vue disparates quant à la manière de réaliser cela le plus efficacement possible. Par conséquent, il existe parfois une tension entre, d’une part, les processus de paix traditionnels menés par les États (la diplomatie officielle) et par l’armée et d’autre part, les processus engagés par des civils, qui résultent de traditions telles que la non-violence active et le dialogue à la base. Les deux approches luttent chacune à sa façon, pour trouver des solutions aux problèmes contemporains de violence généralisée et de guerre. Dans sa résolution intitulée ‘Projet de programme mondial pour le dialogue entre les civilisations’ (A/56/L.3), l’Assemblée générale présente solennellement ce Programme mondial. Le dialogue entre les civilisations y est décrit comme un processus engagé entre les civilisations et en leur sein, fondé sur l’inclusion et le désir collectif de tirer enseignement d’hypothèses, de mettre en évidence les valeurs communes essentielles et d’y intégrer diverses perspectives. Au nombre des objectifs du dialogue énoncés dans le programme, figurent notamment la recherche de terrains d’entente entre les civilisations afin de relever les défis qui menacent les valeurs communes, les droits de l’Homme et les acquis de l’Humanité dans divers domaines. Le dialogue entre les civilisations, est-il indiqué dans le Programme, peut contribuer à des progrès dans différents domaines dont la promotion du renforcement de la confiance aux échelons local, national, régional et international. Il est également précisé que la participation à ce dialogue doit inclure des membres de toutes les civilisations. Le programme d’action invite les Etats, le système des Nations unies et les organisations internationales et régionales ainsi que la société civile à mettre en œuvre, notamment des programmes visant à développer le dialogue et la compréhension et à bannir l’intolérance, la violence et le racisme entre les peuples, en particulier les jeunes. Il invite également les gouvernements, les organismes de financement, les organismes de la société civile et le secteur privé à mobiliser les ressources nécessaires à la promotion du dialogue entre les civilisations en contribuant, notamment au Fonds d’affectation spéciale créé à cette fin par le Secrétaire général en 1999. C’est que les conflictualités du monde contemporain et la solution finale, la Paix, ne sont pas seulement économiques ou sécuritaires, mais également et surtout ont, pour essence, une profonde crise morale devant se fonder sur une profonde rénovation de la perception du monde. Depuis que le monde est monde nos sociétés vivent d’utopie. Comme le dit l’adage populaire « l’espoir fait vivre.» D’ailleurs, au niveau des sociétés, nous assistons à une pièce de théâtre où chacun a un rôle déterminé, les pouvoirs en place avec leurs cours et leurs discours contribuant à cette utopie. Les guerres et les révoltes sociales en sont le contrepoids. Les messages de paix, de tolérance fondés sur le dialogue productif, tant au niveau planétaire qu’au sein des sociétés, sont-ils des messages d’utopie ou seront-ils concrétisés dans un avenir proche pour éviter, par exemple, que la religion ne soit utilisée à des fins de tension entre le monde musulman et l’Occident, comme arme de guerre fratricide ? C’est que les guerres de religion ont fait recette – rappelons les guerres entre catholiques et protestants, la persécution des juifs – et l’on a pu, paradoxalement, utiliser ces termes antinomiques de « guerre sainte », alors que les livres saints ont pour fondement tolérance et respect d’autrui. Or, depuis de longues années, je suis convaincu, avec de nombreux intellectuels de différentes sensibilités et nationalités, que la symbiose des apports du monde musulman et de l’Occident par le dialogue des cultures – Islam, Judaïsme et Christianisme étant des religions de tolérance, pour ne citer que ces grandes religions monothéistes -, devant respecter toute croyance de chacun, permettront d’éviter ces chocs de civilisations préjudiciables à l’avenir de l’Humanité. Le renforcement des relations entre le monde musulman et l’Occident, la promotion des synergies culturelles, économiques, politiques sont seules à même d’intensifier une coopération pour un développement durable ente le Nord et le Sud, et ce, afin de faire de notre univers un lac de paix d’où seront bannis l’extrémisme, le terrorisme et la haine, passant par une paix durable au Moyen-Orient, ce berceau des civilisations où les populations juives et arabes partagent une histoire millénaire de cohabitation pacifique.

    2.2-Sociétés civiles et fécondation réciproque des cultures

    Il existe des spécificités sociales nationales dont il convient de tenir compte car elles sont source d’enrichissement mutuel, permettant de communiquer avec des cultures lointaines à travers des réseaux décentralisés auxquels la société civile – intellectuels, diplomates, entrepreneurs, médias grâce au rôle important de l’Internet – doit jouer une fonction stratégique, car les nouvelles relations internationales, fondées sur les relations personnalisées entre chefs d’État, ont de moins en moins d’effets. Ces réseaux doivent favoriser les liens communicationnels, les aires de liberté dans la mesure où les excès du volontarisme collectif inhibent tout esprit de créativité. Dans ce cadre, il y a lieu d’accorder une attention particulière à l’action éducative, car l’homme pensant et créateur devra être à l’avenir le bénéficiaire et l’acteur principal du processus de développement. C’est pourquoi je préconise la création de grands pôles par grands continents (universités et de centres de recherches) loin de tout esprit de domination, comme moyen de fécondation réciproque des cultures, et la concrétisation du dialogue soutenu pour éviter les préjugés et les conflits sources de tensions inutiles.

    Le monde musulman et l’Occident représentent deux régions géographiques présentant une expérience millénaire d’ouverture et d’enrichissements mutuels, tant sur le plan économique que culturel. Certes, nous avons assisté au déclin du monde musulman, notamment sur le plan de la recherche scientifique, alors que par le passé il était pionnier. Pour un devenir commun, il est indispensable que la majorité des dirigeants du monde musulman – qui ont une lourde responsabilité de la situation de misère de leur population faute d’une bonne gouvernance, bien qu’il existe des exceptions, certains pays étant devenus émergents – et l’Occident développent toutes les actions qui peuvent être mises en œuvre pour réaliser des équilibres souhaitables à l’intérieur de cet ensemble, et ce, afin de favoriser six objectifs solidaires.

    Premièrement : l’État de droit et la démocratie politique, en tenant compte des anthropologies culturelles car une société sans sa culture et son histoire est comme un corps sans âme.

    Deuxièmement : l’économie de marché concurrentielle à vocation sociale, loin de tout monopole, qu’il soit public ou privé.

    Troisièmement : la concertation sociale et les échanges culturels par des débats contradictoires.

    Quatrièmement : la mise en œuvre d’affaires communes, en n’oubliant jamais que les entreprises sont mues par la seule logique du profit et que dans la pratique des affaires il n’y a pas de sentiments. Mais l’on doit éviter que la logique du profit ne détruise les liens sociaux, d’où l’importance stratégique de l’État régulateur conciliant les coûts sociaux et les coûts privés.

    Cinquièmement : intégrer l’émigration. Ciment des liens culturels, elle peut être la pierre angulaire de la consolidation de cette coopération et de ce dialogue nécessaire, de ce rapprochement du fait qu’elle recèle d’importantes potentialités cultuelles, économiques et financières. La pro motion des relations entre l’Orient et sa communauté émigrée doit mobiliser à divers stades d’intervention l’initiative de l’ensemble des parties concernées.

    Sixièmement : tout en tenant compte effectivement de sa situation socio-économique, l’Occident doit favoriser la libre circulation des personnes, tout en engageant un véritable co-développement – à ne pas confondre avec l’assistanat – au profit des pays musulmans en retard, tenant compte du nouveau défi écologique qui devrait entraîner des mutations tant économiques que socioculturelles, voire politiques.

    2.2-Un monde cruel et dangereusement déséquilibré

    L’objectif stratégique est de repenser l’actuel système économique mondial, et donc la représentation au niveau des institutions internationales, le système actuel favorisant la bipolarisation Nord/Sud, la pauvreté préjudiciable à l’avenir de l’Humanité avec des poches de pauvreté croissantes même dans les pays développés, un phénomène d’ailleurs accéléré par les gouvernances les plus discutables de la part de certains dirigeants du Sud. La population mondiale s’élève actuellement à 7,6 milliards et devrait atteindre 8,6 milliards en 2030, 9,8 milliards en 2050 et 11,2 milliards en 2100, selon un récent rapport des Nations unies. Or, sur plus de 7 milliards d’âmes, les 2/3 sont concentrées au sein de la zone Sud avec moins de 30 % des richesses mondiales : en ce début du XXIe siècle, des disparités de niveau de vie criantes font de notre planète un monde particulièrement cruel et dangereusement déséquilibré. L’abondance et l’opulence y côtoient d’une manière absolument insupportable la pauvreté et le dénuement. Le revenu moyen des 20 pays les plus riches est 37 fois plus élevé que celui des 20 pays les plus pauvres, situés en Afrique sub-saharienne, en Asie du Sud et en Amérique Latine. Quand on sait que, dans les 25 prochaines années, la population mondiale augmentera de 2 milliards d’individus – dont 1,94 milliard pour les seuls pays en voie de développement – on peut imaginer aisément le désastre qui menace cette partie de l’Humanité si rien de décisif n’est entrepris. Faute de relever le défi de lutte contre la pauvreté, le sous-développement d’une grande partie de l’Humanité constituera, au cours des années à venir, une menace pour les pays développés et, d’une manière générale, pour l’ensemble du monde. Pour une paix durable, l’histoire commune nous impose d’entreprendre ensemble. Certes, les relations entre l’Occident et le monde musulman, sont souvent passionnées, surtout récemment avec l’avènement du terrorisme que l’on impute à tort à la religion de tolérance qu’est l’Islam. Espérons que les tensions seront dépassées, dans le cadre des intérêts bien compris de chaque nation, notamment sur le plan sécuritaire, car le terrorisme étant une menace planétaire. Le devenir solidaire conditionne largement la réussite de cette grande entreprise qui interpelle notre conscience commune. Le repli sur soi serait préjudiciable à notre prospérité commune et engendrerait d’inéluctables tensions sociales. Tout cela renvoie à des enjeux géostratégiques de première importance qui concernent l’Humanité, comme une gouvernance rénovée à l’échelle mondiale et concernant l’ensemble des outils et des méthodes de gestion des affaires de la Cité. En effet, avec l’interdépendance accrue de nos sociétés, les nouvelles mutations mondiales – avec l’avènement de la quatrième révolution économique – préfigurent, à l’horizon 2020/2030, un important bouleversement géostratégique avec la montée en puissance des pays de l’Asie, dont la Chine au premier rang. Face à cette fin de l’unilatéralisme et confrontés aux pressions sociales, les gouvernants ne sont-ils pas toujours enclins à inventer un ennemi à combattre ? Dans la nature innée des hommes ne se trouve-t-il pas le penchant vers la tyrannie et l’oppression mutuelle, comme l’a rappelé le grand sociologue maghrébin Ibn Khaldoun? Pourtant, l’histoire commune nous impose d’entreprendre ensemble. Comme le dit l’adage arabe avec une profonde philosophie, « une seule main ne saurait applaudir ». C’est le modeste message de cette contribution.

    2.3.- La philosophie diplomatique et sécuritaire de l’Algérie, éviter les fractures contemporaines

    L’Algérie a toujours été au carrefour des échanges en Méditerranée. De Saint-Augustin à l’Emir Adkeldader, les apports algériens à la spiritualité, à la tolérance et à la culture universelle ne peuvent que nous prédisposer à être attentifs aux fractures contemporaines. L’ère des confrontations n’a eu cours que parce que les extrémismes ont prévalu dans un environnement fait de suspicion et d’exclusion. Connaître l’autre, c’est aller vers lui, c’est le comprendre, mieux le connaître. Évitons toute intolérance où certaines civilisations sont supérieures à d’autres: car, il y a de bonnes et de mauvaises civilisations, où en ce monde interdépendant , nous assistons à la formation de plus en plus étendue d’une civilisation de l’universel qui n’est que la résultante et le fruit des apports et des contributions des différentes civilisations humaines depuis la nuit des temps. Pour terminer je citerai Voltaire « Monsieur je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai de toutes mes forces pour que vous puissiez toujours le dire et Roger Garaudy, « il n’y a de véritable dialogue des civilisations que si chacun est pénétré de cette certitude que l’autre homme, c’est ce qui manque pour être pleinement un homme ».

    *Dr – Professeur des Universités, expert international en management stratégiste :

    Références

    Pr Abderrahmane Mebtoul

    Ministère de la Défense Nationale -Institut Militaire de Documentation, d’Evaluation et de Prospective IMDEP 08/01/2019 Alger Séminaire international « Sécurité collective et nouvelles conflictualités : les défis contemporains de la construction de la paix Intervention du professeur Abderrahmane Mebtoul expert international « Mutations géostratégiques, conflictualités et sécurité collective au Maghreb et au Sahel ».

    Contribution du professeur Abderrahmane Mebtoul- Institut Français des Relations Internationales – IFRI- « La coopération Europe/Maghreb face aux enjeux géostratégiques 55 pages 04 avril 2011 » et du même auteur « la problématique de la sphère informelle au Maghreb (IFRI 28 pages 03 décembre 2013). L’Afrique, le Maghreb face aux enjeux des flux migratoires » site Afrik Press Paris France deux parties 24/27 juin 2018

    4.- Sur les mutations géostratégiques militaires, politiques sociales et économiques au niveau du Maghreb et de la région méditerranéenne – voir la Revue IEMed 2017 -Barcelone -Espagne , un important collectif analysant la sécurité, le politique, l’économique, le social et le culturel de la région méditerranéenne auquel a contribué le professeur Abderrahmane Mebtoul sur le thème « impact de la baisse du cours des hydrocarbures sur les équilibres macro-financiers et macro-sociaux de l’économie algérienne : urgence d’une nouvelle politique économique », sous la direction du professeur Senen Florensa, ancien diplomate et ministre espagnol, Président de l’ Annuaire IEMed (516 pages), préfacé par Johannes Hahn Commissaire européen à la Politique de voisinage aux négociations d’élargissement. Ont contribué 51 personnalités internationales (ministres- diplomates- politiques, militaires, économistes , sociologues, historiens-écrivains ) des deux rives de la Méditerranée en huit chapitres interdépendants : 1.-le conflit arabo-israélien revisité -2.-les défis à venir de l’Union européenne -3.-l’avenir de l’Islam 4.-(Dé) Radicalisation et sécurité et leurs effets – sur la région méditerranéenne – 5.-Bilan et partenariat des pays -les pays méditerranéens / Union européenne -Balkans occidentaux -Maghreb -Moyen Orient et Turquie -Les autres acteurs 6.-secteurs stratégiques (sécurité et politique) -7.-Economie et territoire – 8.-Société et culture

    Le Quotidien d’Oran, 20 oct 2020

    Tags : Algérie, Maroc, Sahel, Libye, Mali, France, Barkhane, terrorisme,

  • Nicolas Sarkozy et Alassane Ouattara des amis pour la vie !

    Etonnant que le Canard Enchaîné ou Mediapart ou Rue89, bref, les deux ou trois journaux qui ne font pas dans la langue de bois, n’aient pas encore révélé clairement les dessous de la révolution en Côte d’Ivoire et la réalité de l’arrivée au pouvoir du pseudo « sauveur » Alassane Ouattara ! Réalité beaucoup moins noble que celle présentée par les médias estampillés NF, à grands renforts d’annonces et de reportages chocs, « en direct », comme si on y était !

    Mon attention sur ce sujet a été attirée par un mail envoyé par des expatriés d’Abidjan et qu’on peut résumer à ces quelques mots : Tout le monde a bien compris qu’en Côte d’Ivoire le choix c’était la Peste ou le Choléra ! Gbagbo est « capturé » Ouattara est le même genre de dictateur plus ou moins sanguinaire »

    Ce mail m’a incité à me poser quelques questions toutes bêtes auxquelles une simple recherche sur internet a donné les réponses. Des questions que nous ne pensons pas toujours à nous poser, malgré une actualité récente qui nous apporte non pas une mais DES preuves de l’abîme qui sépare monsieur-tout-le-monde des puissants-de-ce-monde et devrait nous rendre méfiants dès qu’un de ces « puissants », en l’occurrence Sarko, se trouve, comme par magie, le « héros » d’une révolution.

    Je vous livre le résultat de mes recherches sur le web, résultat qui serait stupéfiant si on n’était pas vaccinés depuis longtemps sur le fonctionnement de Sarkozy et de ses amitiés très spéciales et atypiques, qui sont le fondement de sa réussite politique. On sait que son carnet d’adresse est prestigieux et qu’il sait renvoyer l’ascenseur. Le problème c’est que pour aider ses amis, Sarko embringue la France dans des combats coûteux, beaucoup plus coûteux que le pseudo « trou » de la sécu ou les postes de fonctionnaires ou nos acquis sociaux que Sarko et sa bande suppriment allègrement sous prétexte d’ « économies ». Vivement les élections de 2012 !

    En attendant voici un Question-Réponse qui vous intéressera peut-être :

    Question : Sarkozy ami de Alassane Ouattara, actuel chef de l’état de la Côte d’Ivoire ?

    Réponse : Cette amitié existe depuis de nombreuses années. Sarkozy se dit l’ami de Alassane depuis 20 ans mais on sait qu’il l’a marié en 1973 quand il était le maire de Neuilly, on peut donc dire que les deux hommes se connaissent depuis 38 ans. Plus d’info ICI. Si on continue d’enquêter on apprend que l’épouse d’Alassanne Ouattara est une certaine Dominique Nouvian, puissante femme d’affaire françaises.

    Question : Qui est l’épouse, Dominique Ouattara ?

    Réponse : (source Wikipedia) (…) Dominique Ouattara est une femme d’affaires, spécialisée dans l’immobilier. Depuis 1979, elle est PDG du groupe AICI International une société qui emploie de nos jours plus de 250 personnes sur trois continents. Après avoir renforcé sa présence en Côte d’Ivoire notamment à Yamoussoukro, Bouaké, San Pedro et Jacqueville, Dominique Ouattara implante, en 1989, AICI en Europe en choisissant la France comme vitrine européenne. Après une première antenne parisienne, AICI poursuit son développement dans le sud de la France, dès 1991, avec le lancement d’une agence à Cannes. En 1993, un cabinet de gestion de syndic de copropriétés, « Malesherbes Gestion », qui gère plus de 200 immeubles parisiens, complète l’expansion du Groupe AICI International. AICI International poursuit son développement en 2001, en s’installant au Gabon puis en 2006 au Burkina Faso. En parallèle, Dominique Ouattara est nommée, en 1996, PDG & CEO d’EJD inc., société qui gère l’Institut Jacques Dessange à Washington. En 1998, elle acquiert les franchises Jacques Dessange aux États-Unis et devient alors PDG de French Beauty Services qui gère toutes les franchises américaines de la marque. Plus d’info ICI

    Question : Date du mariage du couple Ouattara ?

    Réponse : Le mariage de Dominique Nouvian et d’Alassane Ouattara a eu lieu en octobre 1990. Son témoin n’est autre que Martin Bouygues ! Décidément, le monde des « puissants » est comme les w-c, tout petit ! Plus d’info ICI

    Question : Sarkozy et le couple Ouattara amis pour la vie?

    Réponse : (source ICI) (…) Au sein du « Rassemblement des républicains (RDR) », l’information a enchanté plus d’un. Selon le bimensuel d’informations confidentielles « La Lettre du Continent », Alassane Dramane Ouattara, leur leader a pris l’apéro mardi en fin d’après-midi à l’Elysée avec Nicolas Sarkozy. Les deux hommes auraient eu un long entretien en tête-à-tête duquel rien n’a filtré. Quel sens donner à cette réception ? Le leader des républicains, ancien Premier ministre est, on le sait, un vieil ami du président français. Une amitié que les deux hommes partagent également avec plusieurs industriels français dont Bolloré, Bouygues, etc. D’ailleurs, leurs liens dépassent le cadre d’une amitié quelconque puisqu’en 1990, c’est Nicolas Sarkozy alors maire de Neuilly qui a célébré le mariage de Alassane Ouattara et Dominique Nouvian Folleroux.

    Quand on croit que c’est fini il y en a encore !

    Question : Qui est le propriétaire du grand complexe portuaire d’Abidjan ?

    Réponse : Un certain Vincent Bolloré qui n’est autre que l’ex-beau frère de Gérard Longuet, ministre de la défense du gouvernement Sarkozy. Source ICI (…) Classé 451ème homme le plus riche au monde, monsieur Bolloré est en effet très riche. Mais comment d’une petite entreprise familiale de Bretagne, le groupe Bolloré est-il devenu une multinationale qui rachète tout sur son passage. Le mérite ? A-t-il travaillé plus pour gagner plus ? La réponse est bien évidemment NON. Monsieur Bolloré n’est pas un entrepreneur, c’est un financier… La dérégulation de l’économie mondiale (cf. mondialisation) depuis les années 70, signant la fin des accords de Bretton Woods de Roosevelt, a permis un renouveau du système libéral anglo-hollandais, qui avait amené les gros cartels dans les années 20 et 30 à financer les partis fascistes pour « rembourser la dette ». Dénoncé par de nombreuses associations, monsieur Bolloré est le nouveau monsieur Afrique français.

    Que des bons amis de longue date !!!!

    Tout cela ne doit pas nous faire oublier les soupçons de massacre qui pèsent fortement sur les troupes d’Ouattara, en particulier les massacres de Duékoué, 800 morts à la machette et des brûlés vifs, femmes et enfants compris, véritable génocide qui aurait été perpétré par les hommes de Ouattara, mais les preuves n’ont jamais pu être apportées….Plus d’info avec un article du Figaro, lire ICI

    Quelle conclusion tirer de ce survol malodorant sur les petits arrangements entre amis des « grands » de ce monde ? C’est simple et un tantinet décourageant, mais les faits sont là, la seule conclusion est que pour réussir une révolution et renverser un régime il ne faut pas servir le Droit et la Justice mais avoir de bons amis bien friqués, très bien placés, sans aucune éthique morale et humaniste.

    Exit nos illusions, bonjour la dure réalité !

    Source : La Dona de Vora Mar

    Tags : Nicolas Sarkozy, Alassane Ouattara, France, Côte d’Ivoire, Françafrique,

  • L’incroyable lettre de Muhammad Ali à Nelson Mandela

    La conscience politique de Muhammad Ali était aussi forte que ses uppercuts.

    La lettre incroyable de Muhammad Ali à Nelson Mandela exhumée près de 20 ans après avoir été écrite

    Le court message avait été envoyé par le boxeur de légende au révolutionnaire sud-africain quelques jours avant la rencontre des deux hommes prévue pendant la visite de Ali dans le pays en Afrique du Sud en 1993.

    The Daily Mirror, 9 décembre 2016

    Une lettre envoyée par Mohamed Ali à Nelson Mandela, deux des plus grandes personnalités du 20ème siècle, a été portée à la connaissance du public par la secrétaire nerveuse qui l’avait dactylographiée.

    Le court message avait été envoyé par le boxeur de légende au révolutionnaire sud-africain quelques jours avant leur rencontre prévue pendant la visite d’Ali dans le pays en 1993.

    A l’époque, le camarade de Mandela à l’African National Congress, Chris Hani venait juste d’être assassiné et Ali avait envoyé à Mandela un bref message de condoléances.

    Mais dans la nervosité et l’excitation d’avoir à faire un travail pour un client d’une telle renommée, elle avait mal orthographié le prénom d’Ali.

    L’erreur avait été décelée seulement après que la lettre avait été transmise pour signature à l’ancien champion de boxe. Une deuxième version avait été immédiatement tapée et envoyée à M. Mandela.

    Aujourd’hui, 23 ans plus tard, la femme qui est quadragénaire et vit dans le sud-ouest de l’Angleterre vend la lettre historique pour £8 000 (environ €9 530).

    Dans une lettre d’authentification fournie par la vendeuse, cette dernière écrit : « Du fait de mon excitation nerveuse de devoir taper une lettre d’une telle importance historique, j’avais mal orthographié le nom Muhammad, remplaçant le ‘a’ par un ‘e’.

    « La lettre avait été apportée à Muhammad Ali qui l’avait dûment signée avant que quelqu’un remarque l’erreur et me la retourne. Je l’avais retapée mais avais gardé l’exemplaire avec la faute pour la postérité. »

    Andrew Aldridge, de Henry Aldridge and Son, commissaires priseurs à Devizes, Wiltshire, qui vend la lettre déclare : « Cette lettre représente une rare opportunité pour un collectionneur d’acquérir une lettre d’une des personnalités les plus emblématiques et charismatiques du 20ème siècle à un des plus grands hommes de l’histoire

    « Vous auriez beaucoup de mal à trouver une autre lettre envoyée par et pour deux personnalités plus importantes.

    « »Il se trouve que fortuitement, l’erreur de notre vendeuse avait été décelée après que Ali l’eut signée, sinon sa valeur aurait été considérablement moindre.

    « Elle a tout pour elle. Sa provenance est superbe, son contenu excellent, elle est signée et datée et est unique.

    « Elle séduira toutes sortes de collectionneurs. Ceux qui collectionnent des souvenirs concernant la boxe et, bien sûr, les personnes qui se spécialisent dans des objets emblématiques de l’histoire. »

    En Avril 1993 Ali était en Afrique du Sud pour encourager le développement de la boxe là-bas et il avait rencontré Mandela le 19 Avril.

    Chris Hani avait été tué le 10 avril et Ali qui séjournait à l’hôtel Elengeni de Durban avait écrit sa lettre

    Elle est adressée à M. Nelson R. Mandela, président de l’ANC et elle dit : « Cher M. Mandela, permettez-moi de vous présenter ainsi qu’à l’ANC mes regrets les plus profonds devant la nouvelle de la mort de Chris Hani.

    « Mes prières vont à la famille de M. Hani et au peuple d’Afrique du Sud en ces jours difficiles.

    « Je vous donne les informations suivantes sur mon itinéraire au cas où vous souhaiteriez me rencontrer (avant notre rencontre prévue le 19 avril 1993).

    L’itinéraire précisait qu’Ali devait se trouver à Cape Town du 13 au 16 avril et à Johannesburg du 16 au 22 avril.

    Une deuxième lettre envoyée par Ali à Oliver Tambo, président de l’ANC à l’époque, est aussi incluse dans le lot.

    Elles seront mises en vente le 17 décembre.



  • République centrafricaine: briefing et consultations au Conseil de Sécurité

    Lundi 19 octobre, le Conseil de sécurité se réunira pour une réunion d’information, suivie de consultations, sur le dernier rapport du Secrétaire général (S / 2020/994) sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Représentant spécial pour la République centrafricaine et chef de la MINUSCA Mankeur Ndiaye; Matias Bertino Matondo, Représentant spécial de l’UA et chef du Bureau de l’UA en République centrafricaine; et Koen Vervaeke, directeur général pour l’Afrique au Service européen pour l’action extérieure, feront un exposé.

    Les briefers feront probablement le point sur la situation politique et sécuritaire en République centrafricaine (RCA), notamment dans le contexte des prochaines élections. Le premier tour des élections présidentielles est prévu le 27 décembre, tout comme les élections législatives et locales, avec un éventuel second tour des élections présidentielles en février 2021. Selon le rapport du Secrétaire général du 9 octobre, l’environnement politique de la RCA est «de plus en plus caractérisé par tension et méfiance »à l’approche des élections. Le 23 septembre, l’Assemblée nationale de la RCA a adopté une loi modifiant le code électoral et prolongeant la date limite d’inscription d’un mois sans retarder la date des élections du 27 décembre. Selon le rapport du Secrétaire général, le processus d’enregistrement a été retardé en raison de «l’insécurité et de l’obstruction de plusieurs groupes armés», dont le groupe 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) et les anti-Balaka.

    Les récents amendements de l’Assemblée nationale au code électoral n’ont cependant pas inclus de disposition permettant aux réfugiés centrafricains à l’extérieur du pays de voter aux prochaines élections, malgré une recommandation du cadre consultatif multipartite de la RCA sur les élections, ainsi que le plaidoyer des Nations Unies, pour inclure une telle disposition. Les membres du Conseil peuvent soulever des inquiétudes quant à la privation du droit de vote d’environ 250 000 réfugiés centrafricains et voudront probablement savoir quel effet cela pourrait avoir sur le processus électoral.

    Lors d’une réunion ministérielle virtuelle de haut niveau sur la RCA tenue le 1er octobre en marge de l’Assemblée générale, le Président de la République centrafricaine Faustin Touadéra, parlant des élections, a déclaré que l’autorisation de la participation des réfugiés présentait des «obstacles insurmontables». Cependant, il a assuré la réunion que le pays était déterminé à «respecter les délais constitutionnels et à tenir des élections libres, justes, transparentes, inclusives et crédibles».

    Les membres du Conseil voudront peut-être entendre parler du rôle envisagé pour la MINUSCA en matière de sécurité pour les élections. Le 2 octobre, le Premier Ministre de la RCA a signé un plan de sécurité pour les élections, qui couvre les rôles que joueront les acteurs de la sécurité du pays (ainsi que la MINUSCA) pendant la période électorale.

    Les membres du Conseil voudront peut-être aussi savoir quelles mesures sont prises pour s’assurer qu’une pénurie de financement ne compromette pas le processus électoral. Le rapport du Secrétaire général note qu’un fonds géré par le PNUD créé pour soutenir les élections présidentielles, législatives et locales en RCA jusqu’en 2022 fait face à un déficit global de 19,5 millions de dollars, y compris un déficit de 5,7 millions de dollars pour les prochaines élections présidentielles et législatives de 2020 et 2021 en RCA.

    Les parties prenantes internationales présentes à la réunion de haut niveau du 1er octobre ont, quant à elles, semblé unifiées dans leur soutien à la RCA. À l’issue de la réunion, les coprésidents ont souligné la nécessité «d’élections pacifiques, crédibles, transparentes et inclusives dans les délais constitutionnels», tout en offrant leur «engagement sans faille» à soutenir la RCA. Les coprésidents étaient: le président Touadéra, le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat, et le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), Gilberto Da Piedade Veríssimo.

    Les rapporteurs et les membres du Conseil peuvent également se concentrer sur l’instabilité politique potentielle à l’approche des élections et de leurs conséquences. Les tensions politiques se sont intensifiées ces dernières semaines. Les analystes centrafricains ont noté que le retour des anciens présidents François Bozizé et Michel Djotodia en RCA à la fin de l’année dernière et au début de 2020, respectivement, pourrait avoir un effet déstabilisateur sur le climat politique déjà fragile du pays. L’annonce du 25 juillet par Bozizé de sa candidature aux prochaines élections présidentielles pourrait exacerber les tensions; Bozizé a été inscrit sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité en 2014, y compris une interdiction de voyager, pour «avoir pris part à des actes qui portent atteinte à la paix, à la stabilité ou à la sécurité de la RCA ou à leur soutien». De plus, le 5 septembre, Djotodia a annoncé à Bangui qu’il était «définitivement» rentré en RCA; après son retour initial en RCA en janvier, il a ensuite voyagé à l’extérieur du pays. Au moment de la rédaction de cet article, Djotodia n’avait pas annoncé qu’il participerait aux prochaines élections. Quinze candidats, dont trois femmes et le sortant Touadéra, ont jusqu’à présent annoncé leur intention de se présenter aux élections présidentielles.

    Certains membres du Conseil peuvent également craindre que toute détérioration de la dynamique électorale ne compromette l’application de l’accord de paix. Le rapport du Secrétaire général note qu’il y a eu à la fois une augmentation des violations de l’accord de paix au cours des quatre derniers mois et une «résurgence de la violence» dans le nord-ouest de la RCA. La situation dans le nord-est de la RCA reste stable, malgré une reprise antérieure de la violence. En réponse à la violence et à l’appui de son mandat de protection des civils, la MINUSCA a entrepris une série d’opérations ces derniers mois, dont une lancée le 17 mai dans la ville de Ndélé dans le nord du pays, pour aider à stabiliser la situation. , et un autre, lancé en coordination avec les forces armées centrafricaines (FACA) le 17 juin, pour mettre fin aux violences contre les civils dans le nord-ouest de la RCA commises par le groupe armé 3R. Certains membres du Conseil souhaiteront peut-être en savoir plus sur l’état de ces opérations.

    La situation humanitaire en République centrafricaine est un autre objectif prévu des briefers. Selon OCHA, la situation humanitaire en RCA reste préoccupante. Environ 2,6 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire en RCA et 2,36 millions de personnes sont considérées comme en situation d’insécurité alimentaire. Selon le Secrétaire général, les tensions intercommunautaires et les attaques contre les civils ont eu des effets néfastes sur la situation humanitaire. En outre, la pandémie du COVID-19 a aggravé la situation socio-économique du pays. Alors que le nombre total de personnes infectées par le coronavirus reste relativement faible (au 10 octobre, il y avait officiellement 4 850 cas), la RCA souffre d’une capacité de test limitée, masquant potentiellement les chiffres réels. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la RCA est «l’un des pays les moins préparés à faire face à l’épidémie de COVID-19».

    Les rapporteurs et les membres du Conseil peuvent également se concentrer sur l’instabilité politique potentielle à l’approche des élections et de leurs conséquences. Les tensions politiques se sont intensifiées ces dernières semaines. Les analystes centrafricains ont noté que le retour des anciens pré sidents François Bozizé et Michel Djotodia en RCA à la fin de l’année dernière et au début de 2020, respectivement, pourrait avoir un effet déstabilisateur sur le climat politique déjà fragile du pays. L’annonce du 25 juillet par Bozizé de sa candidature aux prochaines élections présidentielles pourrait exacerber les tensions; Bozizé a été inscrit sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité en 2014, y compris une interdiction de voyager, pour «avoir pris part à des actes qui portent atteinte à la paix, à la stabilité ou à la sécurité de la RCA ou à leur soutien». De plus, le 5 septembre, Djotodia a annoncé à Bangui qu’il était «définitivement» rentré en RCA; après son retour initial en RCA en janvier, il a ensuite voyagé à l’extérieur du pays. Au moment de la rédaction de cet article, Djotodia n’avait pas annoncé qu’il participerait aux prochaines élections. Quinze candidats, dont trois femmes et le sortant Touadéra, ont jusqu’à présent annoncé leur intention de se présenter aux élections présidentielles.

    Certains membres du Conseil peuvent également craindre que toute détérioration de la dynamique électorale ne compromette l’application de l’accord de paix. Le rapport du Secrétaire général note qu’il y a eu à la fois une augmentation des violations de l’accord de paix au cours des quatre derniers mois et une «résurgence de la violence» dans le nord-ouest de la RCA. La situation dans le nord-est de la RCA reste stable, malgré une reprise antérieure de la violence. En réponse à la violence et à l’appui de son mandat de protection des civils, la MINUSCA a entrepris une série d’opérations ces derniers mois, dont une lancée le 17 mai dans la ville de Ndélé dans le nord du pays, pour aider à stabiliser la situation. , et un autre, lancé en coordination avec les forces armées centrafricaines (FACA) le 17 juin, pour mettre fin aux violences contre les civils dans le nord-ouest de la RCA commises par le groupe armé 3R. Certains membres du Conseil souhaiteront peut-être en savoir plus sur l’état de ces opérations.

    La situation humanitaire en République centrafricaine est un autre objectif prévu des briefers. Selon OCHA, la situation humanitaire en RCA reste préoccupante. Environ 2,6 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire en RCA et 2,36 millions de personnes sont considérées comme en situation d’insécurité alimentaire. Selon le Secrétaire général, les tensions intercommunautaires et les attaques contre les civils ont eu des effets néfastes sur la situation humanitaire. En outre, la pandémie du COVID-19 a aggravé la situation socio-économique du pays. Alors que le nombre total de personnes infectées par le coronavirus reste relativement faible (au 10 octobre, il y avait officiellement 4 850 cas), la RCA souffre d’une capacité de test limitée, masquant potentiellement les chiffres réels. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la RCA est «l’un des pays les moins préparés à faire face à l’épidémie de COVID-19».

    Source : What’s in blue, 16 oct 2020

    Tags : République Centrafricaine, RCA, Bangui, Conseil de Sécurité, Balaka, anti-Balaka, MINUSCA, Mankeur Ndiaye, Matias Bertino Matondo, Koen Vervaeke, Faustin Touadéra,

  • La Russie, issue de salut pour la Centrafrique

    L’audace, l’intellignece et la détermination du peuple centrfricain l’nt permis de se rapprocher de la Russie, malgré les immenses défis.
    Cette alliance politico-stratégique d’importance majeure est l’unique voie permettant à ce pays voisin et frère du nôtre de mettre enfin un terme final aux ingérences sans fin du colonialisme français dans ses affaires intérieures.

    L’appui salutaire et la solidarité agissante de la grande Russie sont plus que décisifs dans l’affirmation concrère de l’indépendance nationale centrafricaine.

    Les énormes ressources naturelles ainsi que minières de la terre bénie de la RCA, dont le France désirait ardemment les conserver pour assures le bien-être de ses futurs générations, une fois la Nation libérée totalement des griffes empoisonnées de la françafrique, est capable dignement de nourrir, soigner, éduquer, vêtir et lotir non pas seulement les moins de 5 millions de ses citoyens, mais même 10 millions.

    Un quart de siècle après la souveraineté acquise du Rwanda, la RCA est en passe de devenir la suivante en Afrique françafricaine.

    Vive la République Centrafricaine libre et prospère pour toute sa population!
    Vive la coopération Win-Win!

    Ali Muhammad Diallo, Tchad

    Source : Twitter

    Tags : République Centrafricaine, RCA, Bangui, Russie, françafrique,

  • Algérie : Tamanrasset, terre de transit ou d’exil.

    Aux portes de l’Afrique sub-saharienne, à 2 000 km de l’Europe, la ville algérienne de Tamanrasset vit au rythme des candidats à l’émigration qui s’y côtoient et partagent les mêmes rêves, parfois les mêmes désespoirs

    C’est le printemps à Tamanrasset, ville du sud de l’Algérie, proche du Niger et du Mali. Les touristes européens quittent la ville à l’approche des chaleurs. Les camions dont descendent chaque jour des immigrés venus de toute l’Afrique sub-saharienne, eux, ne connaissent pas de saison.

    Tamanrasset est une porte d’entrée pour des milliers de candidats africains à la migration vers l’Europe. « Je me sens chez moi ici à Tam. Mes compatriotes et tous les autres Africains me font oublier l’exil, explique Oulatara, un jeune ivoirien. Je préfère patienter ici que d’aller errer au nord de l’Algérie où je risque le refoulement à tout moment. »

    Tam, comme l’appellent ses habitants de passage, abrite des immigrés africains légaux et illégaux. Les clandestins ont plus de chance de s’y fondre dans la masse, mais aussi d’y trouver un logement moins cher que dans les villes du nord du pays, où la législation oblige le propriétaire à déclarer à la police l’identité des locataires. Ce n’est pas le cas à Tam où les « villages africains » se sont formés et continuent à être rythmés par la clandestinité. Ce sont des ghettos où même les forces de sécurité n’osent pas pénétrer.

    Proche d’une bande frontalière de 1 550 km, la région de Tamanrasset reste le passage privilégié des candidats à l’exil. 2 000 à 3 000 personnes franchissent illégalement les frontières sud de l’Algérie chaque année, selon la Gendarmerie nationale. Mais beaucoup d’autres entrent sur le sol algérien munis de visas de trois mois. À leur expiration, la plupart d’entre eux n’ont pas encore réussi à quitter Tam. Parmi ces clandestins, les Maliens et les Nigériens sont de loin les plus nombreux, mais il y a aussi d’autres Africains et – phénomène apparu ces deux dernières années – des Asiatiques (d’Inde et du Bangladesh) qui tentent de s’introduire par là en Europe.

    La vie en transit

    À Guetâa El Oued, Tahaggart, Imechouane, « villages africains » édifiés dans Tamanrasset, la cohabitation entre immigrés n’est pas idéale. Dans ces ghettos, les rapports de force s’établissent en fonction des nationalités, de l’ancienneté, de l’importance de la communauté. Les Maliens et les Nigériens ne se plaignent pas de leur vie ici. Les liens historiques, la proximité géographique de leur pays d’origine et le fait qu’ils soient les seuls à disposer de consulats en Algérie facilitent leur vie quotidienne. L’intégration est plus difficile pour les immigrés issus de pays anglophones. Souvent organisés en clans, ils sont vite pointés du doigt dans des affaires liées à des vols et des agressions. Ces villages dans la ville sont au fil des années devenus des lieux où tout se négocie : passeports, argent, travail au noir, femmes pour des travaux de ménage ou pour la prostitution, enfants à adopter, etc.

    Aux premières lueurs de l’aube, des centaines de clandestins se postent aux carrefours, à la sortie de la ville. Ils guettent camions et camionnettes pour dénicher un travail occasionnel qui leur permette de survivre. Des entrepreneurs, mais aussi des particuliers, y passent prendre de la main-d’œuvre bon marché et corvéable à souhait, en raison de sa précarité. Le transit par Tam peut durer des semaines, des mois voire des années.

    Certains se résolvent à demander des papiers d’identité algériens ou des titres de séjour leur permettant de travailler en toute légalité, alors que la grande majorité végète dans la clandestinité et la précarité. Les ateliers de confection sont devenus le monopole des Nigériens et des Maliens. Les autres ont le choix entre les ateliers de mécanique, de soudure ou les chantiers de construction.

    Refoulement, pas rapatriement

    Alhassane, la vingtaine à peine entamée, arrive du nord du Cameroun. Il jure qu’il n’y retournera pas, même si on le refoule cent fois : « Tout le village a cotisé pour me payer le voyage. Ils attendent que je m’établisse en Europe et que je commence à leur envoyer de l’argent. Je préfère mourir qu’y retourner les mains vides. »

    En Algérie, les refoulements sont fréquents tout autant que les possibilités de retraverser la frontière dans l’autre sens. En 2005, les services de la gendarmerie locale ont eu à traiter 1 603 affaires liées à l’immigration clandestine, impliquant 2 229 personnes sans compter celles qui passent à travers les mailles du filet et continuent leur traversée du désert pour gagner le Nord. La tendance n’a pas fléchi en 2006. La majorité des gens interpellés sont refoulés à la frontière, mais pas rapatriés. Les opérations de refoulement sont coûteuses et supportées pour le moment par le Trésor public algérien.

    L’Union européenne avait pourtant promis, à Oran, l’an dernier, d’aider les pays nord-africains dans la lutte contre l’immigration clandestine. Mais les fonds tardent à être débloqués. En raison des coûts, le choix de la destination du refoulé s’impose : 398 km séparent Tamanrasset du poste d’Ain-Guezzam (frontalier avec le Niger) et 508 km de celui de Tin-Zaouatine (avec le Mali). Selon la prépondérance des Maliens ou des Nigériens dans le lot des personnes, les clandestins seront refoulés à l’un ou l’autre endroit. À contresens de leur rêve…

    Source : Blog de Said Bouamama, 2006

    Tags : Algérie, Tamanrasset, Migration, subsahariens,


  • Côte d’Ivoire : Un dictateur est incapable de se mettre en question

    Croire qu’un tyran est capable de reconnaître de lui-même son état sans y être contraint par le peuple à prendre la fuite, c’est une forme enfantine de voir le monde. J’avais un jour évoqué ici les dessins animés. Cela continue.

    Les Ivoiriens se sont trop habitués à ne pas lister et mettre en avant leurs priorités. Ils croient pour la plupart que le monde est le reflet de films pour enfants.

    Alassane Dramane Ouattara n’aurait jamais dû être reconnu en tant que chef d’Etat par ceux qui, politiques ivoiriens, l’ont fait en avril 2011. Ce fut d’un crétinisme indicible de l’avoir reconnu tel. A l’époque, je l’avais dit et écrit à plusieurs reprises. Un tyran, on le combat sans répit, à chaque seconde qui passe.

    Au cas où les ivoiriens se persuadent que leurs bouffées d’humeur qui les conduisent à manifester puis à danser, dans des enceintes closes, quelques heures tous les 6 mois, vont faire plier le tyran Dramane et ses soutiens extérieurs, ils se trompent. Je le mentionne de nouveau ici qu’une révolution populaire est différente de révoltes sporadiques.

    Au dessus de tout tyran, le peuple qui éprouve le besoin véritable de se libérer doit suspendre une épée, semblable à celle de Damoclès, visible par ce dernier. Lorsque ce n’est pas le cas, comme chez nous en Côte d’ivoire où rien n’est fait normalement, il ne faut pas se faire d’illusions. Surtout au rythme où vont les choses, le duc imaginaire de Kong sera à sa place pour encore quelques années. Je continue d’observer. On est ensemble.

    Yomo Kakou

    Tags : Françafrique, Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire, despotisme, dictature,