Catégorie : Afrique

  • Le Maroc allié de l’Union Européenne contre la migration africaine

    C’est avec une grande amertume que l’Observatoire Ouest Africain des Migrations a appris la restriction de voyage à l’endroit des Maliens, des Guinéens et des Congolais désirant se rendre au Maroc. Loin de paraître comme une expérimentation, comme présenté par le royaume chérifien, cette mesure est un véritable retour en arrière vue qu’elle enlève aux citoyens de ces pays la possibilité qu’ils avaient jusqu’alors de voyager sans visa vers le Maroc. A quelques semaines de la tenue à Marrakech, au Maroc, de la Conférence Internationale d’adoption du Pacte Mondial sur la Migration, la décision marocaine choque profondément car elle va à l’encontre de la volonté réaffirmée par l’Union Africaine d’aller vers la libre circulation des Africains sur leur continent.

    Le rêve d’un espace Schengen africain, où les citoyens peuvent circuler sans aucun visa ni exigence d’autorisation de voyage, semble remise en cause par le Royaume du Maroc pourtant présenté comme le ‘’Leader’’ en matière de migration par l’Union Africaine. Après son retour dans le giron africain, en janvier 2017, le Maroc s’était vu confier la responsabilité, par ses pairs africains, de proposer les grandes lignes d’une politique migratoire pour l’Union Africaine. Sur la lancée de sa reconquête du continent, Le royaume marocain avait alors manifesté sa candidature pour intégrer la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui prône une libre circulation pour les citoyens de sa communauté. Les lueurs d’espoirs envoyées ainsi par le Maroc semblent définitivement enterrées face aux pressions de l’Union Européenne qui ne cesse de renforcer le rôle des pays d’Afrique du Nord et du Sahel comme gendarmes de sa politique contre l’immigration des Africains.

    Cette décision marocaine, contraire aux intérêts africains, ne peut être comprise que dans sa perspective de plaire aux institutions européennes. En effet, l’Union Européenne vient d’ouvrir une série de négociations avec certains pays d’Afrique pour exiger qu’ils rapatrient leurs citoyens « sans papiers » résidant en Europe sous peine de voir restreindre l’obtention de visa Schengen pour leurs nationaux désirant voyager légalement vers les pays européens. Le Maroc ne semble miraculeusement pas menacé par ce chantage de l’Union Européenne malgré des événements récents qui ont vu des citoyens marocains tenter de gagner illégalement l’Europe. Il apparaît plus que jamais nécessaire que la société civile africaine, dans son ensemble, lève la voix contre les diktats de l’Union Européenne qui, sous couvert de l’aide au développement, affaiblissent l’intégration africaine et empêchent les Africains de voyager sans visa au même titre que les citoyens de l’Union Européenne. L’Observatoire Ouest Africain des Migrations lance donc un appel à tous les citoyens des pays africains afin d’interpeller leurs Etats pour ne pas accepter des mesures qui fragilisent nos droits à la mobilité sur notre sol africain et qui détruisent notre volonté de vivre une véritable fraternité comme fils et filles d’un même continent.

    Fait à Lomé le 02 novembre 2018

    Pour l’Observatoire Ouest Africain des Migrations

    Le Secrétaire Permanent

    Samir ABI

    Afrique en lutte

    Tags : Maroc, migration, Afrique de l’Ouest, subsahariens, gendarme de l’Europe,

  • Sénégal : L’étrange relation de Moustapha Niasse avec Abdelmalek Alaoui

    Depuis le scandale de l’ancien ministre sénégalais des Affaires Etrangères, Mankeur Ndiaye, nous savons que l’élite sénégalaise est complètement assujettie par la « générosité » des autorités marocaines en vue de les manipuler dans le dossier du Sahara Occidental. Apparemment, les révélations du hacker Chris Coleman ont poussé le président sénégalais à l’éloigner de son équipe.

    Un courrier confidentiel des services secrets marocains, la DGED, révèle que Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée Nationale interchangeait avec Abdelmalek Alaoui des informations sur le déroulement des élections au Sénégal.

    A l’époque, Abdelmalek Alaoui présidait une société de conseil qui assurait la veille médiatique à la DGED et il est le fils d’Assia Bensalah, ambassadrice itinérante proche du roi Mohammed VI.

    TEXTE DU COURRIER

    De : Moustapha Niasse <moustapha9966niasse@gmail.com>

    Date : Mon, 27 Feb 2012 11:39:59 +0000

    À : Abdelmalek Alaoui <a.alaoui@global-intel.com>

    Objet : point de la situation</a.alaoui@global-intel.com></moustapha9966niasse@gmail.com>

    Mon cher ami,

    Ce matin apparaissent les tendances issues du scrutin d’hier, 26 février 2012.

    Tu auras l’amabilité de faire connaître à notre Grand Ami que je suis 3 ème, après A W et M S, crédités de 30 et 25 pour cent et moi de 18 pour cent.

    Si cela se confirme, il sera évident qu’aucun des deux ne peur gagner au second tour sans mon soutien.

    C’est la coalition Bennoo qui décidera, mais il est exclu que nous soutenions A W, qui, du reste, le sait bien.

    S’il doit y avoir des négociations elles seront menées,sous mon égide,par les Jeunes cadres de notre coalition, D’autant que les élections législatives se tiendront le 17 juin 2012. Ce qui permet de continuer le travail politique à la base.

    Je ne serai pas parmi les candidats à la députation,ayant choisi de m’occuper de mes missions de consultant et de la compagnie qui exploite l’hélicoptère.

    Encore une fois grand merci à notre Ami et à toi.

    J’ai un moral d’acier, soutenu par ma foi. Dieu est grand.

    Moustapha Niasse.

    Tags : Maroc, Sénégal, Moustapha Niasse, corruption, Abdelmalek Alaoui,

  • « Biens mal acquis » : en appel, la justice alourdit la peine de Teodorin Obiang Et ça arrivait en Mauritanie ?

    La justice française vient de condamner en appel, à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende, Teodorin Obiang, vice-président de Guinée équatoriale, pour s’être frauduleusement bâti un patrimoine considérable en France.

    Si cette affaire a tant intéressé les Mauritaniens, c’est bien parce que très nombreux sont ceux qui pensent que l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz – qui a récemment déclaré être assez riche au terme de ses dix ans de Pouvoir- peut bien être prédestiné à un tel traitement au vu du patrimoine dont il se serait fait sien et dont il pourrait être amené à expliquer l’origine face à la Commission d’enquête Parlementaire chargée de faire la lumière sur la gestion des dossiers économiques et fonciers passés sous son régime.

    La justice française, saisie en appel il y a quelques jours, a été implacable face au vice président de la Guinée équatoriale, Teodorin Obiang ! Pour s’être bâti frauduleusement un gigantesque patrimoine foncier en France, la deuxième personnalité de la Guinée équatoriale qui plus est le fils du président de la République, a écopé de trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende. Déjà, le 27 octobre dernier, à l’issue du premier procès dit des « biens mal acquis » devant cette même juridiction, cette peine avait été prononcée ! Teodorin Obiang dont tous les biens saisis ont été confisqués, a finalement été déclaré coupable de trois des quatre chefs d’accusations portées contre sa personne : blanchiment de biens sociaux, détournement de fonds publics, abus de confiance.

    Pour William Bourdon, de l’ONG Transparency International, « il s’agit d’un jugement historique qui envoie un signal fort aux dirigeants corrompus ». Même réaction auprès du président de cette association, Marc-André Feffer, qui a considéré que : « ce jugement valide les deux objectifs que s’étaient fixés l’ONG : faire en sorte que la France ne puisse plus être une terre du blanchiment d’argent et enclencher une procédure qui laisse espérer que l’argent pris aux populations puisse un jour leur être restitué ».

    Impact

    En Afrique, le temps semble bien être aux audits et aux op »rations de contrôles dans la gestion des biens publics. En effet, au moment où tombait le verdict dans l’affaire du vice président de la Guinée équatoriale, les « choses » bougeaient dans plusieurs pays du continent : c’est le cas au Soudan où le président déchu Omar el-Béchir, est mis en cause pour avoir détourné neuf milliards de dollars issus du pétrole vers des banques britanniques. C’est le cas au Congo Brazzaville avec les menaces de mises en examen pour détournement de fonds publics qui pèsent sur le fils du président de la République. C’est aussi le cas au Gabon avec les accusations de malversations financières portées sur plusieurs membres de la famille Bongo. C’est encore le cas en Angola avec la richissime fille de l’ex-président Dos Santos empêtrée dans des affaires de justice, et c’est encore le cas en Mauritanie où la Commission parlementaire chargée de faire la lumière sur la gestion des dossiers économiques et fonciers du régime précédent a entamé ses travaux. Pour l’heure, sept dossiers sont ciblés dont entre autres ceux du fonds des recettes pétrolières, la vente du foncier, les infrastructures scolaires, l’attribution des marchés publics dans le secteur portuaire et dans celui de l’énergie solaire.

    Pour faire dans la transparence, les enquêteurs en appellent à ceux qui détiendraient des preuves de malversation, ou qui disposeraient d’informations pertinentes, documentées, relatives aux sujets ou qui souhaiteraient apporter leurs témoignages par rapport à ces mêmes questions, de bien vouloir collaborer avec elle.

    Repères

    Pour une très grande partie de l’opinion et pour nombre d’experts en gestion des finances, le régime de Ould Abdel Aziz a battu tous les records du pays en matière de corruption et de détournements de biens publics. Le dernier rapport de la cour des comptes en dit long sur les malversations commises ces dix dernières années, en pointant sur le seul secteur des infrastructures, plus de 7 milliards de dollars perdus par le pays, du fait de la corruption. Autres dossiers cibles qui seraient gangrenés par des malversations financières, ceux du secteur de l’extractif, de l’ENER, de l’ATTM, des BTP et de la SNAAT. Ceux portant sur la pêche -notamment auprès de la société chinoise Polyhondong-, l’achat des avions de la Mauritanian Airlines, le scandale de faux billets de la BCM, les droits des Douanes dont bénéficiaient certains privilégiés, les contrats de vente du minerai de la Snim via des courtiers installés en Europe, les marchés passés avec les sociétés européennes dans le domaine de l’énergie, notamment (warsila), le rétrocession du Port de Nouakchott et de l’aéroport Oumtounsi à des étrangers…

    Quasiment à la tête du pays ces douze dernières années, voire un peu plus, le président Ould Abdel Aziz et sa famille sont soupçonnés d’avoir abusivement utilisé leurs positions de pouvoir pour s’enrichir. L’opposant en exil Moustapha Limam Chavi est formel à propos, lui qui a répliqué à l’ex président qui se prévalait de sa fortune : « Mohamed Ould Abdel Aziz, a-t-il dit, est stupide et jouer à l’idiot en se déclarant riche sans avoir détourné une ouguiya de l’argent public… Il n’est pas un homme d’affaire et n’a pas hérité de fortune de ses parents ».

    Constat largement partagé par l’opinion d’autant qu’il y a moins de quinze ans, Ould Abdel Aziz vivait comme le commun des Mauritaniens, ou du moins à l’image de la quasi-totalité des officiers de l’armée mauritanienne, profitant d’un salaire mensuel et des « petits à-côtés » qui lui permettraient de réaliser de temps en temps, quelques économies.

    Entre temps, il a occupé le Palais présidentiel. Où est-il donc passé, et comment a-t-il fait pour se constituer en quelques années, la colossale fortune dont il se prévaut ? Nombreux sont en tout cas ceux qui sont persuadés que la Commission Parlementaire chargée de faire la lumière sur la gestion des dossiers économiques et fonciers du régime précédent pourrait bien être amenée, via la justice mauritanienne, à réserver à l’ancien président, le sort des dirigeants africains actuellement poursuivis en justice pour leur gestion des affaires publiques.

    Wait and see.

    MOM

    Source : L’Authentique, 16 fev 2020

    Tags : Mauritanie, Guinée Equatoriale, Guinée, corruption, malversation, fortune, Mohamed Ould Abdelaziz,

  • Sénégal, fer de lance des plans franco-marocains contre l’Afrique

    Le Sénégal est le pays clé dans l’offensive de la France et du Maroc contre l’Afrique en vue de poursuivre le pillage des ressources naturelles du continent noir. Non sans raison, le président Macky Sall passe souvent ses vacances au Maroc en vue d’être payé pour ses services. Selon un média mauritanien, Macky Sall a reçu le montant de 5 millions d’euros pour mener les plans franco-marocains contre l’Union Africaine.

    Son ancien ministre des affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, a dépassé tous les limites de la dégénération éthique. Il passait chaque année à l’ambassade du Maroc pour percevoir le montant de 140.784 dirhams marocains, soit 8.224.754 francs CFA. Théoriquement, « pour couvrir les frais de pèlerinage à La Mecque pour trois personnes ». Après les révélations du hacker Chris Coleman sur la diplomatie marocaine, nous avons compris pourquoi (voir lettre ci-jointe).

    L’affaire a fait beaucoup de bruits à Dakar avant d’être étouffé par le président Sall qui a menacé les médias sénégalais de leur couper les subventions s’ils continuaient à parler su sujet.

    Dans ce courrier confidentiel, « Monsieur Afrique » vante les services du Sénégal :

    Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération

    DP : CAB/l – SG/4 – DG/7 – DG/7/3

    CC : Nos Postes en Afrique; MP/New York et Genève

    J’ai l’honneur de vous faire part des éléments du compte rendu fait par le Ministre des Affaires Etrangères du Togo et l’Ambassadeur du Sénégal à l’issue de la première journée des travaux du Comité Exécutif de l’Union africaine.

    D’emblée, la délégation du Sénégal a demandé le retrait du point V portant sur « le rapport intérimaire de la Présidente de la Commission sur la situation au Sahara occidental « , lors de l’examen de l’ordre du jour de la réunion.

    Comme convenu, le Chef de la délégation du Sénégal a lu la déclaration préparée conjointement au nom d’un certain nombre de pays amis préalablement sensibilisés, lesquels sont intervenus pour lui apporter leur soutien. Il s’agit du Gabon, la Côte d’Ivoire, le Togo, la Guinée, la Gambie, le Bénin, le Burkina Faso, Djibouti, la Libye, la RDC, le Congo, les Comores.

    D’autres délégations ont réagi violemment à cette proposition. Il s’agit de l’Algérie, le Mozambique, la Tanzanie, le Zimbabwe, l’Angola, la Namibie, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Lesotho, la Zambie, le Botswana, le Soudan du Sud en plus de la pseudo « rasd ».

    Les délégations du Tchad, de la Tunisie et des Seychelles ne sont pas intervenues dans le débat. Celles de la République centrafricaine, de la Guinée Bissau, de Madagascar sont suspendues.

    A la différence de toutes les réunions précédentes où le Sénégal était seul à intervenir, la question a suscité un débat vif qui a duré prés de deux heures.

    Devant cette impasse, la présidence éthiopienne du Conseil a entériné la proposition de Djibouti de constituer un groupe ministériel restreint présidé par l’Ethiopie et composé de la Mauritanie, l’Afrique du Sud, le Togo, le Ghana, le Burkina Faso et Djibouti.

    Le compromis auquel sont parvenus les membres de ce Comité restreint s’articule autour des points principaux suivants:

    1) Le Comité exécutif prend note du rapport intérimaire de la Présidente de la Commission sur la question du Sahara;

    2) Rappelle la Résolution 2099 (2013) du Conseil de sécurité des Nations Unies et les résolutions antérieures de l’OUA sur le sujet;

    3) Demande à la Présidente de la Commission de présenter un rapport exhaustif au prochain sommet de janvier 2014 qui reflète les points de vue de toutes les parties;

    4) Demande à la Présidente de la Commission de l’UA de redoubler d’efforts pour de futures consultations entre les deux parties, les Nations Unies et autres parties intéressées;

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Sénégal, françafrique, Union Africaine,

  • Lobbying du Maroc aux Comores, pays qui a récemment ouvert un consulat au Sahara Occidental

    Ma mission au Comores .

    De : Abderrahim Kadmiri <a.kadmiri@maec.gov.ma>

    00:26 (Il y a 6 heures)

    À Salaheddine Mezouar, moi

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que j ai coprésidé ce jour, dimanche, à Moroni, en présence des ministres de l’Education Nationale (lauréat du Maroc) et des affaires étrangères comoriens, la cérémonie officielle des remises des clefs des deux résidences universitaires, entièrement financées par l’AMCI.

    Dans leurs allocutions devant une assistance, composée des dignitaires comoriens tant religieux que locaux ainsi que des anciens étudiants au Maroc, les deux ministres ont exprimé, au nom de leur chef d’État leur gratitude et sincères remerciements a Sa Majesté le Roi, Que Dieu l’Assiste, pour l’égard et l’attention que Son Auguste personne ne cesse d’accorder à l’Union des Comores, depuis son accession au trône de ses glorieux ancêtres.

    A cet effet, le gouvernement comorien a émis le souhait pour que lesdites résidences portent le nom de notre Auguste Souverain (Une lettre officielle s’y rapportant adressée a notre Ministre m’a été remise).

    Aussi, le MAE comorien s’est-il félicité publiquement de la dotation dont bénéficie son pays de la part du Royaume, à travers l’AMCI, tout en exprimant son souhait de pouvoir effectuer une visite officielle à Rabat, si possible avant la fin de l’année en cours.

    À mon tour, j’ai mis en exergue l’excellence des relations exemplaires, unissant nos deux pays et la convergence dans nos positions sur le plan international.

    Il est à signaler, d’autre part, qu’à mon arrivée hier a Moroni, j’ai eu droit à une audience qui m’a été accordée, à sa demande, par le vice-président de la République, M. Bourhane. Ce dernier a tenu a m’exprimer, au nom du Président (absent de la capitale), sa reconnaissance à l’égard de notre département, représenté par l’agence et a bien bien voulu, à sa propre initiative me réitérer « la position inaliénable de son pays quant a notre cause nationale ».

    Mon interlocuteur estime par conviction « défendre la légalité internationale par son soutien au Maroc ».

    J’ai aussitôt remercié M. Bourhane pour son appui a l’endroit de notre pays, tout en lui renouvelant nos engagements de solidarité et de raffermissement de nos rapports fraternels avec l’Union des Comores.

    Par ailleurs, il ne serait pas vain de signaler que mon court séjours à Moroni (24h) était l’occasion indiquée pour tenir une réunion avec les représentants du groupement des comoriens, lauréats du Maroc, comptant principalement dans ses rangs:

    -le commandant en chef de la gendarmerie nationale,

    -le chef d’escadron présidentiel,

    -l’instructeur Près l’État major de l’armée nationale,
    en plus de l’actuel ministre et le sg du ministère de l’éducation nationale, le sg du ministère des AE ainsi qu’un millier de hauts cadres exerçant dans différents départements ministériels.

    Au terme de cette rencontre, la décision a été prise pour que ledit groupement prenne, vite, forme d’association locale, regroupant l’ensemble des lauréats du Maroc et que ses activités soient désormais menées, en coordination avec l’Amci.

    Abderrahim kadmiri

    Respectueusement

    Source : courrier confidentiel de la diplomatie marocaine

    Tags : Maroc, Comores, Lobbying, Sahara Occidental, Front Polisario, RASD, Union Africaine,

  • Le Pentagone déploie ses forces en Afrique pour «mieux concurrencer la Chine et la Russie»

    Afin de «mieux concurrencer la Chine et la Russie», le Pentagone a annoncé mercredi un premier ajustement de ses forces en Afrique avec le rapatriement d’une unité de combat qui sera remplacée par des «instructeurs» chargés de former leurs collègues africains.

    Le ministre de la Défense Mark Esper a «ordonné le déploiement de la 1e Security Force Assistance Brigade (SFAB) de l’armée de terre sur le continent pour conduire des missions de formation, conseil et assistance dans des pays phares d’Afrique», a indiqué une porte-parole du Pentagone, Alyssa Farah, dans un communiqué, cité par l’AFP.

    Leur arrivée, destinée à «mieux concurrencer la Chine et la Russie» en Afrique, permettra à l’armée américaine de rapatrier les unités de combat de la 101e Division aéroportée vers sa base de Fort Campbell, dans le Kentucky (sud), a-t-elle précisé.

    Selon un responsable du Pentagone ayant requis l’anonymat, cet échange, qui est prévu dans quelques semaines, ne signifie pas qu’il y aura moins de militaires américains sur le terrain, les unités rapatriées représentant à peu près les mêmes effectifs que les 800 «instructeurs» qui les remplaceront.

    La Russie et la Chine, une menace pour Washington en Afrique

    Les États-Unis veulent réduire leurs opérations antidjihadistes dans le monde pour mieux se préparer à répondre à ce qu’ils considèrent comme une menace de la Russie et de la Chine envers leur suprématie militaire dans le monde.

    Mais en même temps, ils ne veulent pas laisser le champ libre en Afrique à Moscou et Pékin, qui cherchent à accroître leur influence sur le continent, a souligné mercredi le patron des forces terrestres américaines en Afrique, le général Roger Cloutier.

    «Le message que je transmets à mes partenaires (africains), c’est que nous ne partons pas», a indiqué le général Cloutier au cours d’une téléconférence au Pentagone. «Nous sommes encore impliqués».

    Selon un récent rapport du bureau de l’inspecteur général du Pentagone, un organisme indépendant dont c’est le premier rapport public sur les opérations militaires américaines sur le continent africain, «la menace terroriste en Afrique persiste et en certains endroits, s’accroît».

    L’Africom modifie sa stratégie

    Le commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom) a modifié sa stratégie face aux groupes extrémistes sur le continent, en se fixant désormais l’objectif de les «contenir» et non plus de les «affaiblir», note l’inspecteur général Glenn Fine, dans ce rapport.

    Quelque 6.000 militaires américains sont actuellement déployés en Afrique, précise le rapport, dont 800 en Afrique de l’Ouest où ils soutiennent notamment les efforts antidjihadistes de la France au Sahel, et 500 éléments des forces spéciales en Somalie où ils combattent les djihadistes shebabs, affilés à Al-Qaïda.

    La plus grosse base américaine est celle de Camp Lemonnier, à Djibouti

    Echouroukonline, 13 fév 2020

    Tags : Afrique, Etats-Unis, Africom, Chine, concurrence, commerce, économie,

  • L’UA avorte les plans du Maroc visant à exclure la RASD de ses conférences bilatérales

    Le Conseil exécutif de l’Union africaine (ministres des affaires étrangères des pays de l’Union) a approuvé une décision affirmant l’engagement de l’organisation continentale à la participation de tous les États membres de l’Union aux sommets du partenariat entre l’Union africaine et toutes les organisations internationales et régionales telles que les Nations Unies, l’Union européenne, la Ligue des États arabes et toutes les organisations Autre régional.

     Avec cette décision historique claire, l’Union africaine avorte les plans du Maroc qui, soutenu par la France et ses satellites françafricains visent à faire exclure la République Arabe Sahraouie Démocratique des forums bilatéraux entre l’Union Africaine et d’autres partenaires du monde.

    Rabat a tenté à l’aide de ses alliés d’empêcher la participation de la RASD aux réunions de l’UA avec l’Union Européenne, la Turquie, le Japon… Désormais, les africains ont coupé les herbes sous les manœuvres marocaines basées sur l’achat des consciences et la corruption dans le but de faire imploser l’organisation panafricaine en raison de son refus à

    Suite à l’adoption de cette résolution, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a déclaré: «La position de l’Union africaine est un obstacle majeur face aux tentatives de l’occupant marocain de s’infiltrer dans les rangs pour briser l’unité de l’organisation et servir des agendas étrangers qui ne voient d’un bon œil l’existence d’une organisation continentale qui rassemble les peuples d’Afrique et défend leurs intérêts, espoirs et ambitions. Ainsi, les africains prouvent une fois de plus que la stratégie de l’occupation se dirige vers sa fin inévitable, qui ne sera que l’effondrement et la fin.

    Avec SPS

    Photo: Le ministre marocain des affaires Etrangères, Nasser Bourita, lors de son expulsion par la sécurité de la conférence UA-TICAD à Maputo, après avoir tenté, physiquement d’empêcher l’entrée de la délegation sahraouie.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Union Africaine,

  • Financement de Kadhafi : Rebondissement dans le camp Sarkozy

    Soupçonné d’avoir touché des fonds provenant du régime libyen de Mouammar Kadhafi, pour alimenter la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, un proche collaborateur de l’exprésident français a été mis en examen vendredi, pour « association de malfaiteurs ».

    Pour « association de malfaiteurs », l’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, a été mis en examen vendredi 31 janvier, dans l’enquête sur des soupçons de financement de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy par feu Mouammar Kadhafi, apprend-t-on.

    Thierry Gaubert, 68 ans est soupçonné d’avoir touché des fonds provenant du régime libyen de Mouammar Kadhafi, qui auraient pu alimenter la campagne de Nicolas Sarkozy. Le virement aurait été fait par une société appartenant à Ziad Takieddine qui ne serait rien d’autre qu’un intermédiaire entre les ex-alliés.

    Les juges enquêtent depuis avril 2013 sur la rude affaire Sarkozy formulée par des ex-dignitaires libyens. Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 21 mars 2018 pour « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de fonds publics libyens ».

    Ce noir chapitre de Sarkozy n’est visiblement pas encore achevé. L’ex-secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant et Eric Woerth, l’ancien trésorier de la campagne ont également été mis en examen.

    La cour d’appel de Paris, saisie par Nicolas Sarkozy, doit examiner en mars sa requête d’annulation de sa mise en examen.

    La Tribune des lecteurs, 7 fév 2020

    Tags : France, Sarkozy, Kadhafi, Libye, financement illicite,

  • La Guinée Bissau selon le ministère marocain des affaires étrangères (document confidentiel)

    En octobre 2014, un mystérieux hacker a réussi à pirater des comptes de responsables de la diplomatie et des services secrets du Maroc. Parmi les documents confidentiels qu’il a publié sur la toile, un courrier de Moha Tagma, l’ambassadeur du Maroc à Abuja. A l’époque, il était le « monsieur Afrique » du Ministère marocain des affaires étrangères.

    Dans ce courrier, il dresse un portrait très peu flatteur de la Guinée Bissau. Voici son texte:

    ——– Message d’origine ——–
    De : Moha Tagma <m.ouali.tagma@gmail.com>
    Date : 22/10/2013 12:50 (GMT+00:00)
    A : Mohammed sitri <sitri@maec.gov.ma>
    Objet : GUINEE BISSAU</sitri@maec.gov.ma></m.ouali.tagma@gmail.com>

    Guinée Bissau

    La Guinée Bissau, ancienne colonie portugaise, depuis son indépendance le 10 Septembre 1974 connaît une instabilité chronique et une succession de Coups d’Etat et des retours épisodiques a l’ordre constitutionnel qui ne durent guère que quelques années.

    Cette situation assez atypique par rapport a la sous région de la CEDEAO trouve son origine dans la période post- guerre de libération. Les guérilleros du PAIGC, mouvement de libération fondé par Amilcar Cabral, n’ont en réalité jamais déposé les armes même après l’indépendance.

    Le pays est devenue depuis ces dix dernières une plaque tournante pour le trafic de la drogue en provenance de l’Amérique Latine et à destination de l’Europe.

    La Guinée Bissau, qui a une frontière commune avec le Sénégal a également pendant longtemps abrité les indépendantistes Casamançais, région du sud du Sénégal ou un mouvement indépendantiste, le MFDC, a mené des actions armées contre l’armée sénégalaise.

    Le pays est actuellement dirigé par un Président intérimaire, M . Manuel Serifo Nhamadjo après un Coup d’Etat militaire qui a interrompu le processus électoral organisé après le décès du Président Malam Bacai SANHA. Les résultats ayant donné la victoire à l’ex Premier Ministre Carlos Gomes Junior, actuellement en exil au Portugal, ont été contestés par l’ex Parti au pouvoir ( PAIGC).

    Des nouvelles élections sont prévues le 24 Novembre 2013. La CEDEAO, l’Union Européenne et les Nations Unies font pression pour que les élections aient lieu à la date prévue.

    Le financement, soit 20 Millions de Dollars sera assuré par les pays de l’Union Européenne et par la CEDEAO.

    Le Sénégal met cependant un veto à ce que Carlos Gomes Junior puisse se présenter en raison du soutien affiché qu’il apporte au mouvement séparatiste Casamançais.

    Le Portugal et les autres pays lusophones, l’Angola notamment, sont des parties prenantes incontournables dans tout ce qui concerne la Guinée Bissau.

    Tags : Maroc, Guinée Bissau, Angola, Portugal, Casamance, CEDEAO,

  • La Guinée avant qu’Alpha Condé ne trahisse l’esprit d’Ahmed Sékou Touré

    Quand la Guinée dit « non » au Général (1)

    La Guinée est un territoire colonial qui a fait peu parler de lui jusque dans les années 1940. En 1945, des émeutes éclatent à Conakry à l’occasion d’élections municipales. Une bonne partie des mécontents sont persuadés que le scrutin est truqué. Ce soulèvement, maté par la force, indigne Ahmed Sékou Touré, engagé dans la vie syndicale de son territoire. En 1946, ce dernier ce rend au Congrès de Bamako et participe à la naissance du RDA. Mettant à profit son réseau de connaissances au sein du milieu syndical guinéen, Sékou Touré fonde le Parti démocratique de Guinée (PDG), section locale du RDA. Devenu vice-président en 1957, ce leader politique déjà reconnu n’entend pas rompre totalement avec la France, mais souhaite
    affirmer la personnalité politique de la Guinée et plus largement du continent africain.

    Les élections organisées dans le cadre du référendum doivent se tenir à Conakry le 2 octobre 1958. Voter « non » reviendrait à disposer immédiatement de l’indépendance. Tandis que l’ensemble des territoires français se prononcent massivement pour le « oui » (2), la Guinée rejette le projet gaullien par près de 95% des suffrages. Théoriquement, et sur le plan juridique, rien n’empêche la Guinée de demander son indépendance immédiate. Ce droit lui est d’ailleurs reconnu par la Constitution de la Ve République adoptée le 4 octobre. La volonté du gouvernement français de préserver ses intérêts sur le continent est cependant plus forte.

    A ce moment, Jacques Foccart est déjà le conseiller particulier du président en matière africaine. Ancien résistant, spécialisé dans le « renseignement et l’action » pendant la guerre, spécialiste dès 1947 des affaires africaines au RPF (Rassemblement du peuple français), parti gaulliste, Foccart est prêt à mener une guerre subversive en Guinée afin de protéger les intérêts français sur place, et de prévenir toute velléité d’indépendance de la part des États voisins. Maurice Robert, son interlocuteur et ami à Dakar (3), est chef de poste au SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage). Il est un des artisans de la campagne de déstabilisation qui vise à prouver aux territoires africains encore sous tutelle qu’hors de la France, il n’y a point de salut. Dès lors, les services du SDECE, aidés par le haut-commissaire de l’AOF Pierre Messmer, s’emploient à étouffer l’économie guinéenne. De la fausse monnaie sort des imprimeries du SDECE et inonde la Guinée. Messmer dépêche également des militaires à Conakry afin de s’emparer du trésor du gouvernement de Guinée : le pays n’aura donc pas de budget pour sa première année d’indépendance ! Dans le même temps, le personnel administratif et militaire français quitte le pays en trois mois seulement emportant tout le matériel possible. Avant de partir, des colons français, planteurs pour la plupart, saccagent le matériel agricole ainsi que les plantations qu’ils abandonnent. Enfin, la Guinée demande officiellement à la France la signature d’un accord d’association (9 octobre 1958) comme elle en avait le droit. Bien entendu, l’ancienne métropole fait la sourde oreille. Qu’à cela ne tienne, Sékou Touré, qui déclarait en août 1958 que la Guinée préférait « la pauvreté dans la liberté plutôt que la richesse dans l’esclavage » (4) , n’hésite pas à mettre en œuvre une diplomatie ambitieuse et à solliciter l’aide technique et financière de l’URSS et de la Chine, geste lourd de conséquence en période de guerre froide… (5)

    Sur le plan politique, Maurice Robert active un réseau d’« honorables correspondants » visant à fortifier l’opposition à Sékou Touré. Il est également sommé d’organiser sur place des « postes de liaison et de renseignement » (PLR) qui finissent par quadriller un certain nombre d’États africains francophones au moment de l’indépendance. Officiellement, ces PLR visent à organiser les services de renseignements des « jeunes » États proches de la France. Officieusement, ils servent une stratégie d’isolement de la Guinée.

    En somme, l’exemple guinéen pose de façon très claire les bases de ce qui devient progressivement le système « françafricain ». Celui d’une ingérence de la France dans les affaires internes d’un État officiellement indépendant par activation de réseaux interpersonnels. Cette politique de réseautage est mise en œuvre par les agents des services de renseignement français (le SDECE et ses antennes sur place), en lien avec des leaders politiques locaux ou étrangers hostiles au régime visé. Tout ceci se fait en marge des institutions « officielles » de l’État et accorde à la cellule africaine de l’Élysée, et tout particulièrement à son responsable, Foccart, un pouvoir considérable. L’enjeu semble déjà clair : il s’agit de préserver à tout prix les intérêts économiques et politiques de la France qui fait de l’Afrique son domaine d’intervention régalien, mieux, une affaire présidentielle. Avec la marche vers les indépendances au cours des années 1959-1960, tout se passe comme si la métropole souhaitait partir pour mieux rester.

    (1) Kaba Lansiné, Le « non » de la Guinée à De Gaulle, Paris, éd. Chaka, 1990.

    (2) La colonie « modèle » de Côte-d’Ivoire voit le « oui » l’emporter à 99,9% des suffrages exprimés, meilleur score de l’AOF, mais résultat pour le moins suspect…

    (3) Maurice Robert a combattu en Afrique pendant la Seconde Guerre mondiale sous les couleurs de la France libre. En 1947, il rencontre Jacques Foccart, un des artisans de la création du RPF que ce dernier tente d’implanter solidement en Afrique.

    (4) Discours prononcé par Ahmed Sékou Touré le 25 août 1958. Destiné au président du Conseil De Gaulle, ce document a été remis par Sékou Touré à Jacques Foccart qui n’a pas cru bon de le présenter au Général. Ceci explique en partie la fureur de De Gaulle qui découvre alors un discours bien loin de la marque d’indéfectible attachement à la France à laquelle il s’attendait. Le texte est écrit dans un style plein de retenue, mais annonce clairement la volonté de la Guinée de marcher sur la voie de l’indépendance.

    (5) Camara Sylvain S., La Guinée sans la France, Paris, Presses de la FNSP, 1976.

    Extrait du livre « La « Françafrique » : entre mythe et réalité », de Benoît Beucher

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