Catégorie : Afrique

  • Guinée Bissau : Les raisons de l’ouverture d’un consulat au Sahara Occidental

    Le président de l’Assemblée Populaire de Guinée-Bissau avait sollicité, le 23 juillet 2014 à travers une lettre à son homologue marocain un soutien financier de la Chambre des Représentants, d’au moins 600 millions de FCFA (soit 916.000 euros).

    Selon le président, ce soutien a permis de couvrir une partie des besoins en budget de fonctionnement et de remise en marche des services de son institution, qui s’élèvent à 2 milliards 500 millions de FCFA (soit 3186793 euros).

    En 2018 le roi du Maroc avait acheté 90 véhicules « 4×4 » à l’assemblée Nationale de Guinée-Bissau. C’est ce soutien qui justifie l’ouverture d’un consulat Sahara Occidental dans un pays où laGuinée-Bissau n’a aucun résidant.

    Source : QNA, 3 fév 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Guinée-Bissau, corruption,

  • Le Maroc manœuvre pour perturber le prochain sommet africain

    POUR ÉVITER LE DÉBAT SUR SES VIOLATIONS DE LA CHARTE DE L’UA : Le Maroc manœuvre pour perturber le prochain sommet africain

    Le Maroc, qui conduit actuellement une diplomatie à « l’israélienne » faisant fi du processus de paix onusien pour le règlement de la question du Sahara occidental , cherche à travers une vaste campagne d’intox et de propagande à perturber le prochain sommet de l’Union africaine (UA) .

    Pour ce faire, des sites marocains, dépendant des services de renseignement du royaume chérifien, relaient depuis quelques jours une campagne insidieuse contre l’Algérie visant à fausser la réalité à quelques jours du Sommet de l’UA, qui devrait aborder les violations flagrantes de la charte de l’UA par le Maroc, en subornant une poignée de pays africains. Ces sites, créés pour s’attaquer à l’Algérie, et la lutte du peuple sahraoui, cible le chef de la Commission paix et sécurité de l’UA, l’Algérien Smaïl Chergui, que le Maroc veut faire partir de son poste.

    Cette agitation traduit en effet une démarche propagandiste qui vise à fragiliser le CPS en prévision du sommet d’Addis Abeba. Au-delà de l’organe décisionnel de l’UA, c’est toute l’organisation panafricaine que Rabat tente de fragiliser par sa politique de fait accompli, à l’instar du « modèle » de Rabat admirateur des coups tordus d’Israël.

    Il n’hésite pas à sortir des sommes énormes issues du trafic de drogue pour pousser des pays africains qui lui ont toujours été fidèles a ouvrir des « consulats » à El Ayoun et Dakhla occupées . II fait aussi dans le fait accompli en annexant les eaux du Sahara occidental, au grand dam de Madrid , qui est pourtant son complice.

    Des faits qui constituent bel et bien une violation des actes constitutifs de l’UA et du droit international et que le sommet de l’UA devra condamner et rappeler à l’ordre qui se révèle un cheval de troie qui veut saper l’organisation continentale dont la RASD est membre fondateur , alors que la Maroc ne l’est pas et qu’il est entré par la petite porte grâce à des complicités qu’il faudra bien révéler un jour.

    Au Maroc même, certains organes de presse pourtant acquis au Maghzen sur cette frénésie du MAE Bourita , qui, pour masquer ses échecs diplomatiques calque les coups fourrés d’Israel et dépense sans compter dans l’achat des consciences africaines qui se soucient peu de la volonté de leur peuple . Il est vrai que le Maroc, où la révolte sociale gronde achète des petits pays africains au prix de millions d’euros issus du blanchiment d’argent sale et du trafic de drogue , dont il est le premier producteur mondial . Rabat s’affole au moment où la présidence tournante de l’UA en 2020 devrait revenir au Sud-Africain, Cyril Ramaphosa, appelé à assurer également les commandes de la Troïka sur le Sahara occidental, instituée lors du sommet de Nouakchott en juillet 2018 et devrait l’impulser de manière décisive.

    Au demeurant, les attaques visant le chef du CPS ne sont pas nouvelles, et s’inscrivent dans le cadre d’une campagne permanente orchestrée par le Maroc et ses relais médiatiques étrangers, y compris israéliens, pour déstabiliser ce panafricaniste dont les réalisations en matière de consolidation de la paix dans le continent dérangent au plus haut niveau au Maroc. Rien d’étonnant à cela : les auteurs sont connus pour être les porte-voix des services de renseignement marocain, et même israéliens, à l’instar de Farid Mnebhi, un anti-algérien notoire qui ne cache pas sa collaboration avec Israël Flash quand il s’agit de l’Algérie.

    Il y a lieu de souligner que la vision du chef du CPS sur le règlement de la crise sécuritaire à laquelle est confronté le continent, en particulier la région du Sahel, contrarie les objectifs d’un membre influent du Conseil de sécurité, allié du Maroc.

    Chergui plaide pour une implication plus grande des Africains dans la résolution des conflits, soulignant que les droits d’auteur pour la force conjointe, G5 Sahel, reviennent aux cinq pays contributeurs et non pas à ce membre qui veut être promoteur de cette initiative. Encouragé par le succès de sa récente médiation en Centrafrique, le chef du CPS travaille d’arrache-pied pour que l’Union africaine reprenne le dossier libyen et appuie une solution politique inclusive en Libye.

    Le CPS prévoit déjà une réunion au sommet, début février, pour examiner la situation en Libye et ses répercussions sur la région du Sahel. En reconnaissance de son engagement inflexible pour le seul agenda africain, le commissaire Chergui a été décoré en décembre par le président Keïta. Il a été élevé à la dignité de Commandeur de l’Ordre national du Mali à titre étranger pour service rendu au Mali et au continent africain. C’est aussi dans le cadre de ses efforts pour la consolidation de la paix, qu’il a lancé le réseau panafricain des femmes africaines dans la prévention et la médiation des conflits (Fem-Wise-Africa).

    À ce jour, c’est plus de 200 femmes qui ont été déployées comme médiatrices dans des régions d’Afrique, dont Juba et Khartoum.

    M. Bendib

    Le Courrier d’Algérie

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, CPS, Union Africaine, Commission paix et sécurité, Smaïl Chergui,

  • Le Rôle de l’Algérie au Sahel, selon une note confidentielle de la diplomatie marocaine

    L’Algérie s’appuie souvent sur les structures de l’Union africaine pour faire passer sa pensée à l’égard des questions africaines notamment celles relatives à la paix et à la sécurité. Elle alimente une vision hégémonique dans la région par la création de groupements et coalisions, visant à empêcher le Maroc de jouer son rôle au service de la Sécurité et du Développement au Sahel.

    A cet effet, l’Algérie fait partie du Comité d’Etat-Major Opérationnel Conjoint. Il s’agit d’une structure militaire d’état-major créée le 21 avril 2010. Elle est basée à Tamanrasset et regroupe des forces armées de plusieurs pays du Sahel sous l’égide de l’Algérie pour « mener des opérations de localisation et de destruction des groupes terroristes ». S’y sont associés le Mali, le Niger et la Mauritanie. Ce Comité reste une Coquille vide, du fait que les pays du Sahel sont dépourvus d’une forte armée, d’autant plus que la constitution algérienne interdit l’Armée d’intervenir en dehors du territoire du pays.

    Alger abrite également le siège de l’Unité de fusion et de liaison. Créée le 6 avril 2010, cette structure coordonne l’action de lutte contre le terrorisme et mène une propagande contre ses méfaits. La création de l’UFL est une application des recommandations des ministres des Affaires étrangères en mars 2010 des sept pays concernés par la question terroriste dans le Sahel. Il s’agit de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger, du Burkina Faso, de la Libye, du Mali et du Tchad. Cette unité a pour mission de collecter, de traiter et de diffuser des renseignements sur l’activité terroriste. Le Nigeria a adhéré à l’instance en novembre 2011.

    L’Algérie est membre du Processus de Nouakchott, qui a été initié par la Commission de l’Union africaine en 17 mars 2013 et a pour objectif de renforcer l’échange d’information, la sécurité aux frontières ainsi que le renforcement des capacités des services de sécurité et de renseignement dans la région sahélo-saharienne.  Onze pays sont partie prenante de ce Processus: l’Algérie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, et le Tchad.

    L’Algérie entretient de bonnes relations avec les pays du Sahel. Elle a tenu le 18 mars avec le Tchad la 3ème commission mixte et a conclu avec ce pays sept accords de coopération.

    Quant à ses relations avec le Mali, l’Algérie ne cesse de se chercher des moyens pour écarter le Maroc de la médiation dans la crise malienne. De ce fait, elle soutient Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, qui annoncé d’Alger la création de la Coalition du Peuple pour l’Azawad (CPA). Cette personnalité ….

    Sur le Plan religieux, l’Algérie cherche à concurrencer le Maroc en instrumentalisant certaines personnalités religieuses algériennes, notamment adoptant la Tijania, à savoir M. Khalaoui Cheikh Mousa, qui a récemment effectué une visite à Darfour, oû il a été accueilli à bras ouvert par les autorités religieuses soudanaises. Il se veut une coopération bilatérale avec les pays du Sahel

    Source : note confidentielle de la diplomatie marocaine

    Tags : Maroc, Algérie, Sahel, Mali, Tchad, Niger, Mauritanie,

  • La RCA vue par le Général Soriano, ancien commandant de la force française en Centrafrique

    Source : document confidentiel de la diplomatie marocaine

    Objet : Echange avec le Général Francisco Soriano, ancien commandant de la force française en Centrafrique.

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance qu’en marge d’un dïner organisé le 16 courant à la Présidence de la République, à l’occasion de la Fête Nationale Gabonaise, j’ai eu un échange avec le Général Francisco Soriano, Commandant des Forces Françaises au Gabon.

    Mon interlocuteur m’a confié que la violence a toujours été un trait dominant en République Centrafricaine. Depuis pratiquement son indépendance, le pays vit dans l’instabilité.

    Tous les Chefs d’Etats qui se sont succédé ont délaissé l’intérieur du pays pour se concentrer sur la capitale Bangui. Paradoxalement, M. Jean-Bedel Bokassa est le seul à voir entrepris quelques actions au bénéfice du pays, malgré le caractère mégalomane du personnage.

    Selon le Général français, la crise actuelle en RCA n’est pas d’essence religieuse. Les ex-Séléka avaient dans leurs rangs environ 20 % de chrétiens.

    L’Imam de la Mosquée de Bangui s’est distingué par ses prises de position contre les Séléka. Au sein des anti-Balaka, une minorité de musulmans y officie.

    Ce qui accrédite l’idée d’une crise d’ordre confessionnel tient largement au fait que les ex-Séléka s’étaient livrés à des exactions contre les chrétiens, sans épargner pour autant quelques musulmans.

    D’après le Général, le pays est victime d’une mauvaise gouvernance politique et économique. Il aurait dû tirer profit des immenses richesses (diamant, pétrole…) que son territoire recèle pour améliorer le sort de ses populations qui ne dépassent les 5 millions d’habitants.

    La transformation de la MISCA en MINUSCA, sous l’égide des Nations Unies, à partir du 15 septembre 2014, pourrait être le prélude à une sortie de crise. Toutefois, des difficultés persistent pour atteindre les 12000 casques bleus, taille jugée critique pour sécuriser le pays.

    A cet égard, je vous signale que M. Hervé Ladsous, chef des Opérations de maintien de la paix des Nations Unies a déclaré, ce matin sur RFI que le Maroc, le Pakistan et le Bangladesh sont disposés à la MINUSCA.

    Très haute considération

    L’ambassadeur Ali Bojji

    Tags : République Centrafricaine, Général Soriano, Séléka, Balaka, musulmans, chrétiens,

  • La République Démocratique du Congo vue par le Maroc

    Fiche succincte sur la République Démocratique du Congo

    I- Données générales :

    – Superficie : 2.345.410 km2 (05 fois la France) dont 37 km de côte atlantique

    – Population : 77.433.744 hab. (Juillet 2014 est.)

    – Capitale : Kinshasa

    – Villes principales : Lubumbashi, Kisangani, Kananga, Mbuji-Mayi, Bukavu

    – Provinces : 11 provinces : Bas Congo, Bandundu, Equateur, Kasaï-Orientale, Kasaï- Occidental, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Kinshasa)

    – Forêt : 128.004.198 ha (45 % de la forêt équatoriale africaine)

    – Fête nationale : 30 juin 1960 (Indépendance)

    – Président : M. Joseph Kabila Kabange (1er mandat depuis décembre
    2006 ; et 2ème mandat depuis novembre 2011)

    – Premier Ministre : M. Augustin Matata Ponyo Mapon (nommé le 18 avril 2012)

    – Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la
    Francophonie : M. Raymond TSHIBANDA N’TUNGAMULONGO (avril 2012)

    – Religions : catholiques (50%), protestants (20%), kimbanguistes (10%),
    musulmans (10%)

    – Indice de développement humain : 186ème sur 187 (PNUD, 2012)

    – PIB/Habitant : 400 USD (2013 est.)

    – Dette extérieure : 6.874 milliards USD (Décembre 2013 est.)

    – Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Kinshasa : M. Mohamed BEN KADDOUR
    Présentation des lettres de créances (07 juillet 2009)

    – Chargé d’Affaires de la RDC à Rabat : M. Bamialy Wawa (M. WAWA assure, depuis des années (juillet 2002), la représentation de la République Démocratique du Congo à Rabat en qualité de Chargé d’Affaires a.i.. Après de multiples démarches, rien n’a été fait pour élever le niveau de cette représentation au rang d’Ambassadeur. Il semble que cette situation est due à des restrictions d’ordre budgétaire).

    – Date de l’établissement des relations diplomatiques : 1960

    – Communauté marocaine en RDC : 100 personnes

    II- Situation intérieure :

    2-1) Politique intérieure :

    Indépendant depuis le 30 juin 1960, l’ancien Congo belge porte le nom de Zaïre de 1971 à 1997, lorsque Laurent-Désiré Kabila, à la tête de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL) s’empare de Kinshasa, met fin au régime du Maréchal Mobutu Sese-Seko et donne au pays son nom actuel de République Démocratique du Congo.

    En janvier 2001, Joseph Kabila succède à son père assassiné avant d’être élu président en 2006, puis réélu en novembre 2011, dans des conditions contestées.

    Le processus de transition s’est achevé avec l’organisation, dans de bonnes conditions, du référendum sur la Constitution de la IIIèmeRépublique (18 décembre 2005) et des élections présidentielles, législatives et provinciales (scrutins des 30 juillet et 29 octobre 2006), marquées par une participation importante de la population (65% en moyenne).

    Le Président sortant J. Kabila est sorti vainqueur des élections présidentielles (58% au second tour) devant le vice-président J.P. Bemba (la cérémonie d’investiture a eu lieu le 6 décembre 2006).

    Les résultats officiels des élections présidentielles et législatives organisées le 28 novembre 2011 et publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) le 9 décembre 2011, ont annoncé la victoire de M. Joseph Kabila avec 48,95 % contre l’opposant Etienne Tshisekedi (32,33 %).

    A l’étranger, la plupart des capitales occidentales (Bruxelles, Paris, Londres, Washington) ont appelé les acteurs politiques à faire preuve de retenue et d’esprit de responsabilité, à éviter toute forme de violence et à recourir aux voies légales pour toute contestation éventuelle. La France a relevé que l’élection a été marquée « par nombreuses et sérieuses défaillances et irrégularités » et a exhorté les autorités congolaises à « assurer l’ordre public dans le respect de l’Etat de droit ».

    Le 28 avril 2012 a été marqué par la nomination d’un nouveau gouvernement par le Président, composé de 36 membres, dont 2 vice-premiers Ministres, 25 Ministres, un Ministre Délégué et 8 vice-Ministres. La configuration du nouveau gouvernement congolais, composé essentiellement de technocrates et dépourvu, à quelques exceptions près, de figures emblématiques des chefs des partis politiques, a suscité diverses réactions au sein de la classe politique au niveau de sa structure politique et géopolitique.

    Avec l’approche des élections présidentielles de 2016, la classe politique congolaise est agitée par des débats autour d’une éventuelle candidature du Président Joseph KABILA à ces prochaines électorales. Alors que la constitution en vigueur interdit à l’actuel Président de briguer un nouveau mandat, des voix s’élèvent parmi l’opposition, l’église et la société civile pour contrecarrer toute démarche de la majorité tendant à revoir les dispositions constitutionnelles qui ouvriraient la voie à une candidature pour un troisième mandat.

    En réaction aux déclarations sur le prochain scrutin tenues par le Secrétaire d’Etat américain, M. John KERRY, qui était en visite à Kinshasa, les 03 et 04 mai 2014, le porte-parole du Gouvernement congolais a souligné que lesdites élections se tiendront conformément à la constitution et que le Président Kabila « n’a jamais annoncé une quelconque candidature, ni entrepris de violer la constitution ».

    2-2) Situation sécuritaire en RDC :

    La République Démocratique du Congo reste confrontée aux lourdes conséquences des guerres qui ont eu lieu depuis près de vingt ans dans la région des Grands Lacs et sur son sol. La sécurité n’est pas complètement rétablie : l’Est du pays demeure instable du fait des nombreux groupes armés encore actifs. Les infrastructures, embryonnaires, restent très insuffisantes vu l’étendue du pays. La communauté internationale apporte un appui important à la RDC, où est déployée la MONUSCO, première opération des Nations Unies au monde par son ampleur.

    La situation, qui s’était fortement dégradée dans la région du Kivu au second semestre 2008, a connu une évolution positive à partir de la fin 2008, marquée par une nouvelle dynamique de coopération entre la RDC, l’Ouganda et le Rwanda.

    Toutefois, depuis mai 2012, la République Démocratique du Congo est en proie à une mutinerie dans l’armée dans l’est. Le pays voisin, la République du Rwanda, est soupçonné par les autorités congolaises d’abriter sur son territoire quelques 300 éléments armés faisant partie de ce mouvement de rébellion.

    Les mutins se réclament du M23 (Mouvement du 23 mars), crée par le Colonel Makenga début mai 2012 après les défections, et revendiquent la pleine application des accords de 2009, notamment en ce qui concerne leur intégration. Ils dénoncent des problèmes de salaires, de nourriture, de santé, d’obtention de grades et de fonctions.

    Les violences déclenchées par la mutinerie et le regain d’activité des groupes armés (congolais -CNDP-, ougandais -LRA, ADF/NALU-, rwandais -FDLR- et burundais -FNL-) dans la région depuis mai 2012 ont forcé plus de 100.000 personnes à fuir leur foyer, et plus de 20.000 autres à se réfugier au Rwanda et en Ouganda.

    Les puissances étrangères (Etats-Unis et Union Européenne -dont la Belgique-) ainsi que certaines ONG (Human Rights Watch et International Crisis Group) se sont dites préoccupées de la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, tout en réitérant leur soutien aux efforts déployés par le gouvernement congolais visant à rétablir l’ordre dans le pays et à traduire en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’Homme et ce, en en coordination avec la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO).

    Après plusieurs mois de combat contre l’armée congolaise, le M23 a annoncé, le 05 novembre 2013, la fin de sa rébellion et son intention de poursuivre la recherche d’une solution aux causes qui ont été à l’origine de son insurrection.

    Suite à la décision d’arrêt des actes de rébellion du M23, la situation sécuritaire dans l’est de la RDC s’est sensiblement améliorée sous le contrôle des forces onusiennes et congolaises. Ces dernières ont pu restaurer l’autorité de l’Etat sur la majeure partie de cette région du territoire congolais.

    Après avoir échoué à parvenir à un accord pour la conclusion des pourparlers de Kampala le 11 novembre 2013, le Gouvernement congolais et le M23 ont pu finalement signer, le 12 décembre 2013, à Nairobi, deux déclarations séparées par lesquelles :

    • Le M23 confirme son engagement à renoncer à sa rébellion armée tout en se réservant le droit de se constituer en parti politique dans le respect des lois de la RDC

    • Le Gouvernement congolais s’engage à faciliter la mise en œuvre de la renonciation du M23 à sa lutte armée et du programme de démobilisation, désarmement et réinsertion des anciens rebelles et à présenter au Parlement un projet de loi d’amnistie.

    En février 2014, le Président congolais Joseph KABILA a promulgué la loi portant amnistie qui couvre les faits insurrectionnels, les faits de guerre et les infractions politiques commis sur le territoire congolais à partir de la promulgation de la constitution du 18 février 2006 jusqu’au 20 décembre 2013, date de l’expiration de l’ultimatum lancé à tous les groupes armés à déposer les armes.

    III- Situation économique

    Le potentiel économique du pays est considérable, mais son exploitation nécessitera de profondes réformes en matière de bonne gouvernance et la mise en place d’un environnement juridique favorable aux investissements.

    En outre, la situation d’insécurité en RDC favorise le commerce illicite des métaux précieux. Certains experts de l’ONU ont estimé en décembre 2013 que 98 % de la production aurifère est exportée illégalement vers les pays de transit, principalement l’Ouganda, le Burundi et la Tanzanie.

    Par ailleurs, le projet du centre hydroélectrique d’Inga, sur le fleuve Congo, à 200 km de Kinshasa, a bénéficié, en novembre 2013, d’un financement de la Banque Africaine de Développement (BAD), dans le cadre du Projet d’Appui au Développement du Secteur de l’Electricité (PASEL). Représentant 43 % du coût total du projet (169 millions USD), ce financement favorisera le développement de la centrale hydroélectrique d’Inga dont le potentiel hydroélectrique est estimé à 44.000 MW, soit la moitié de la capacité électrique sur tout le continent.

    IV- Politique Extérieure :

    3-1) Relations régionales :

    Dans les Grands Lacs, la situation régionale a été marquée par des évolutions encourageantes à partir de la transition congolaise entamée en 2003. Après un premier sommet historique à Dar-Es-Salaam en 2004, le second sommet de la Conférence internationale sur la région des grands Lacs (CIRGL) s’est déroulé les 15 et 16 décembre 2006 à Nairobi et a abouti à la signature du Pacte de Sécurité, de Stabilité et de Développement pour la région des Grands Lacs, entré en vigueur en juin 2008. Le Secrétariat exécutif permanent de la CIRGL, dirigé par l’Ambassadrice tanzanienne Mulamula, a été inauguré le 3 mai 2007 à Bujumbura.

    L’année 2009 a vu le rétablissement des relations diplomatiques entre la RDC et ses voisins de l’Est, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.

    S’agissant des organisations régionales, la RDC est membre de la CEEAC (dont elle a assuré la Présidence en 2008), de la SADC (dont elle assure la Présidence en 2009-2010), de la COMESA et de la CEPGL.

    Par ailleurs, la RDC a abrité pour la première fois le 14ème sommet des chefs d’Etats et de Gouvernement des pays ayant le français en partage dont les assises se sont tenues à Kinshasa du 12 au 14 octobre 2012.

    3-1) Relations avec l’Union Européenne et ses pays :

    Concernant les relations avec l’Union Européennes et ses pays, impliqués dans le règlement politique de la crise des Grands Lacs, la mission EUFOR RDC, déployée d’août à décembre 2006, a permis d’apporter un soutien à la MONUC pour la sécurisation du processus électoral (2400 hommes déployés). Son intervention a été décisive pour permettre le retour au calme lors des incidents survenus à Kinshasa en août 2006 entre les hommes de J. Kabila et de J.P Bemba.

    L’UE s’est ensuite impliquée dans la reconstruction des forces armées et de la police congolaises.

    Au premier jour de sa tournée éclair en Afrique le 27 mars 2009, le Président français a clarifié à Kinshasa son initiative controversée de paix pour la RDC puis plaidé à Brazzaville en faveur de la rénovation des relations franco-africaines. Le Président français s’est notamment attaché à lever les malentendus causés par sa proposition d’un partage des richesses entre la RDC et le Rwanda.

    En mars 2010, M. Pieter De Crem, le Ministre belge de la Défense a effectué une visite de travail en RDC et qui s’inscrit dans le cadre de l’intensification des relations entre les deux pays.

    En mars 2014, le Commissaires européen au développement, M. Andris PIEBALGS, en visite à Kinshasa, a annoncé l’octroi d’une nouvelle aide de l’UE d’un montant de 620 millions d’euros en faveur de la RDC pour la période 2014-2020. Cette aide sera destinée au développement des secteurs de la santé, l’environnement, l’agriculture durable ainsi qu’au renforcement de la gouvernance et l’Etat de droit, des infrastructures de base du pays et des systèmes de défense et judiciaire congolais.

    3-3) Rôle des Nations Unies :

    Les Nations Unies sont un acteur majeur de la résolution de la crise des Grands Lacs, présentes à la fois en RDC (MONUC) et au Burundi (BINUB).

    En RDC, le déploiement de la MONUC a commencé en mars 2001. La mission est dirigée depuis janvier 2008 par le britannique Alan Doss, qui a succédé à l’américain William Swing en poste depuis juillet 2003. Les effectifs (22 000 hommes) et le mandat de la MONUC ont été progressivement renforcés et concentrés sur la résolution de la crise dans l’Est. Environ 98% des troupes onusiennes sont déployées dans les provinces de l’Est, où la MONUC a pour mandat prioritaire d’assurer la protection de la population civile.

    Le 01 juillet 2011, la Mission de l’ONU en République Démocratique du Congo (MONUC), présente dans ce pays depuis fin 1999, est devenue la Mission de l’ONU pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), et ce, en application de la résolution 1925 du Conseil de Sécurité, adoptée le 28 mai 2010.

    Jusqu’en mars 2014, grâce à l’intervention de la MONUSCO en RDC, presque 80 % du territoire congolais a été réunifié sous l’autorité de l’Etat avec une police nationale, des institutions de sécurité, une armée et des institutions administratives qui fonctionnent.

    Le 28 mars 2014, le Conseil de Sécurité a adopté la résolution 2147, prorogeant le mandat de la MONUSCO et, à titre exceptionnel, le mandat de sa brigade d’intervention jusqu’au 31 mars 2015.

    V- Relations bilatérales :

    4-1) Relations politiques :

    La RDC n’a jamais reconnu la fantomatique rasd, et l’actuel Gouvernement ne semble pas chercher à se départir de cette position. Celle-ci a été d’ailleurs consolidée lors de la Visite Royale effectuée, du 27 février au 1er mars 2006. A cette occasion, les autorités congolaises ont réitéré leur soutien à la marocanité du Sahara.

    Les relations entre les deux pays sont également marquées par la participation active du Maroc, avec un contingent militaire composé d’environ 700 hommes, aux efforts déployés par la Mission de l’ONU pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), dont l’intervention a permis la réunification, en mars 2014, de presque 80 % du territoire congolais sous l’autorité de l’Etat.

    4-2) Cadre Juridique :

    De nombreux Accords lient le Maroc à la RDC, dont le dernier a été le mémorandum d’entente relatif aux négociations aéronautiques, signé à Rabat le 29 février 2008.

    Lors de la Visite Royale réalisée en 2006, ce cadre juridique a été enrichi par la signature d’un Mémorandum d’Entente pour l’établissement de consultations politiques entre les deux Ministères des Affaires Etrangères, de plusieurs Protocoles d’Accords de coopération dans les domaines, agricole, Pêches Maritimes, Santé, Coopération Industrielle et Commerciale et d’un Protocole d’Accord relatif au financement du projet de Renforcement des Capacités d’Analyse des laboratoires de l’Office Congolais de Contrôle.

    4-3) Coopération bilatérale :

    a) Coopération économique et financière :

    A l’occasion de la Visite Royale en RDC du 27 février au 1er mars 2006, S.M. le Roi a remis un don en médicaments et matériel médical en plus d’une campagne de vaccination lancée en faveur d’enfants et personnes âgées. Une Convention relative à l’octroi d’une aide financière, pour un montant de 5,3 Millions de DH, a été également signée lors de cette visite. Elle porte sur le financement de projets à caractère socio-économique

    Le Centre Marocain de Promotion des Exportations (CMPE) -Maroc Export- a organisé, les 10 et 11 décembre 2010, les journées économiques et commerciales maroco-congolaises. La délégation multisectorielle marocaine était conduite par Monsieur Abdellatif MAAZOUZ.

    Dans le cadre de la 7ème Caravane de Partenariat en Afrique organisée par Maroc Export, une importante délégation marocaine s’est rendue à Kinshasa, du 25 au 27 juin 2013. Elle était présidée par M. Abdelkader AMARA, Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies et composée d’une centaine d’hommes d’affaires. Cette mission visait le renforcement des échanges commerciaux et du partenariat économique avec les deux pays dans les secteurs du commerce, de l’Industrie et des Technologies de l’Information…

    b) Coopération Technique :

    ◦ Le 21 janvier 2008, un don d’équipements et de matériels a été remis à l’Office Congolais de Contrôle conformément à la convention signée lors de la Visite Royale à Kinshasa en février 2006 (pour un montant de 5,3 Millions de DH).

    ◦ Du 14 au 20 avril 2008, a été organisée une semaine gastronomique marocaine coïncidant avec l’inauguration d’une ligne aérienne Casablanca- Kinshasa.

    ◦ Au titre de l’année académique 2012/2013, un quota officiel de 45 places avec bourse a été accordé à la RDC. En 2013, l’effectif total des étudiants congolais lauréats du Maroc a atteint 486, dont 30 en 2012.

    ◦ Au titre de l’année académique 2013/2014, l’AMCI a accordé à cinq (05) médecins congolais la possibilité de poursuivre leurs études en cycle de spécialité médicale dans les facultés de médecines et de pharmacie au Maroc.

    • Coopération dans le secteur minier :

    La Société marocaine MANAGEM exploite le gisement de Pumpi, riche en cobalt et en cuivre, et s’étalant sur une superficie de 400 km².

    • Secteur privé :

    Le groupe marocain Addoha a entamé, en 2014, des négociations avec les autorités congolaises pour la conclusion d’un accord en matière d’habitat social, prévoyant la construction de 15.000 logements sociaux.

    En juin 2014, un accord a été signé entre le groupe marocain et le gouvernement congolais pour la construction d’une cimenterie (CIMAF) qui sera opérationnelle en 2016, avec une capacité de production annuelle d’un million de tonnes.

    La cérémonie de pose de la première pierre du projet de construction de CIMAF a eu lieu dans la commune de Kasangulu (province du bas-Congo), le 26 juin 2014.

    IV- Echange de visites :

    Plusieurs visites ont été enregistrées dont notamment :
    • Coté marocain :

    • Visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en RDC, du 27 février au 1er mars 2006.

    • Le 29-30 juin 2010, MM. Mohammed Cheikh Biadillah et Mohamed Laenser ont représenté SM le Roi aux festivités marquant le Cinquantenaire de l’indépendance de la RDC.

    • Participation de la délégation parlementaire marocaine présidée par Mr Abdelwahed Radi, ex-Président de la Chambre des Représentants, aux travaux de la 37ème session de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie à Kinshasa, du 05 au 08 juillet 2011.

    • Participation de M. El Yazghi, ex-Ministre d’Etat à la cérémonie d’investiture et de prestation de serment du Président J. Kabila, réélu pour un nouveau mandat de cinq ans.

    • 7ème Caravane de Partenariat en Afrique, à Kinshasa du 25 au 27 juin 2013. Elle était présidée par M. Abdelkader AMARA, Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies.

    • Coté congolais :

    • Mars 2011, Une délégation présidée par Monsieur EVARISTE BOSHAB, Président de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo.

    • Participation d’une délégation de la RDC conduite par M. Nkoy BAUMBU, Secrétaire Général à la Coopération Régionale, à la IV Conférence Ministérielle de la TICAD, tenue à Marrakech, les 05 et 06 mai 2012.

    • Visite de travail au Maroc du Chef d’Etat-Major Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo du 12 au 14 février 2013.

    • Visite au Maroc, du 15 au 28 février 2014, du Secrétaire Général du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPDR), parti de la majorité présidentielle.

    • Visite au Maroc, du 17 au 22 juin 2014, du Président du Sénat de la RDC, M. Léon Kengo WA DONDO, dans le cadre de la promotion de l’échange de visites entre les groupes d’amitié parlementaire maroco-congolais.

    V- Perspectives :

    • Finalisation d’un projet d’accord relatif à la coopération dans le domaine de la Marine Marchande ;

    • Signature d’un accord sur la promotion et la protection des investissements et d’une convention sur la non double imposition ;

    • La partie congolaise a exprimé le souhait de renforcer ses relations de coopération avec notre pays dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, des transports, de l’éducation, de la communication et des pêches maritimes. Dans le domaine de l’agriculture, des opportunités d’affaires et d’investissement sont offertes grâce à l’existence d’exonérations fiscales pour l’importation des intrants et autres facteurs de production. En matière d’exploitation et de revalorisation de gisements de phosphates, les régions Bas Congo et Ituri offrent des potentialités énormes d’investissement.

    • Projet de visite au Maroc du Président J. KABILA (Invitation adressée en mai 2001 au Président congolais par le biais d’un Emissaire Spécial reçu par Sa Majesté le Roi lors d’une audience Royale).

    • Réunion de la 6ème session de la Commission Mixte de Coopération (prévue en avril 2007 puis reportée à une date ultérieure). La 5ème session a été tenue à Rabat, les 20 et 21 avril 1987.

    • Souhait exprimé par la partie congolaise en 2010 pour l’instauration d’un jumelage entre Rabat et Kinshasa.

    • Poursuivre la formation au Maroc des forces militaires et des éléments de la garde rapprochée du Président congolais.

    • Souhait exprimé par les autorités congolaises de réaliser une mission d’études au Maroc, au profit des cadres de la Direction chargée de la gestion des Zones Economiques Spéciales (ZES), relevant du Ministère de l’Industrie, des Petites et Moyennes Entreprises de la République Démocratique du Congo (RDC).

    • Projet de visite à Kinshasa, du 22 au 26 octobre 2014, du Président de la Chambre des Conseillers.

    Source : Document confidentiel de la diplomatie marocaine

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